MOIS DU ROSAIRE – jour 7 – origine de la Fête

Origine de la Fête de Notre-Dame du Rosaire,
célébrée le 7 Octobre

Puisque c’est cette fête qui nous a fait consacrer le mois d’octobre à des considérations sur la dévotion du rosaire, il convient, après avoir parlé du chapelet, de connaître  à quelle occasion l’Église l’a établie.

Batalle de Lépante - Paul Véronèse - 1588
Batalle de Lépante – Paul Véronèse – 1588

Comme nous recevons sans cesse de nouvelles faveurs et de nouveaux bienfaits de la sainte Vierge, l’Église a soin de lui en marquer sa juste reconnaissance par de nouvelles solennités et par des fêtes particulières.

Ce qui a donné occasion à la fête de Notre-Dame du Rosaire, est une des plus signalée faveurs qu’ait reçue la chrétienté de la protection toute-puissante de la mère de Dieu, dans le temps que les Turcs, fiers des grandes conquêtes qu’ils faisaient tous les jours sur les chrétiens, ne se promettaient rien moins que d’envahir toute l’Europe, et d’aller arborer le croissant sur le dôme de l’église de Saint-Pierre à Rome.

Il y avait déjà près d’un siècle que les Turcs répandaient la terreur dans tonte la chrétienté par une continuité de victoires que Dieu permettait pour réveiller la foi des chrétiens à demi éteinte. Soliman III, ayant pris Belgrade en 1522, vint jusqu’à Vienne et conquit par ses généraux plusieurs provinces en Europe.

Selim II, son fils et son successeur, maître de l’île de Chypre en 1571, croyant que rien ne pouvait résister à ses armes, mit en mer la plus nombreuse et la plus formidable flotte qu’on eût encore vue, au moyen de laquelle il se promettait de conquérir toute l’Italie. L’effroi avait saisi une partie de la chrétienté dont le sort, pour ainsi dire, dépendait d’une bataille.

L’armée navale des chrétiens était de beaucoup inférieure à celle des Turcs, et il n’y avait que le secours du ciel qui pût leur faire espérer la victoire. Ils l’obtinrent par l’intercession de la sainte Vierge, à qui toute l’armée se dévoua selon l’intention du saint Pape Pie V. Ce fut le 7 octobre 1571 que se livra cette mémorable bataille, la plus célèbre que les chrétiens aient jamais gagnée sur mer.

Au moment qu’on déploya l’étendard donné par le souverain Pontife et sur lequel était brodée l’image de Jésus-Christ sur la croix, toute l’armée le salua avec de grands cris de joie et les officiers ayant donné le signal de la prière, toute l’armée s’agenouilla et adora l’image sacrée de Jésus-Christ.

C’était un spectacle admirable de voir ces guerriers se prosterner avec humilité et confiance devant le crucifix et demander à Dieu par l’intercession de la sainte Vierge représentée sur l’encadrement de l’étendard, la grâce de vaincre les infidèles.

Cependant les deux flottes s’approchaient, et celle des Turcs était poussée par un vent favorable qui faisait tout craindre. On s’adressa avec encore plus de ferveur à la sainte Vierge sous les auspices de laquelle on combattait ; et tout à coup le vent changea et devint très favorable aux chrétiens.

Bientôt l’air fut obscurci de la fumée de l’artillerie et après trois heures de combat acharné, avec un avantage presque égal, les chrétiens comptant plus sur la protection du ciel que sur leur bravoure, virent tout à coup plier les ennemis qui commençaient à se retirer vers la côte. Faisant alors un nouvel effort, ils tuèrent Ali-Pacha et enlevèrent le drapeau Turc.

Don Juan, général en chef, fit crier victoire et ce ne fut plus un combat, mais une horrible boucherie des Turcs. Ils perdirent plus de trente mille hommes, non compris cinq mille prisonniers, tandis que les chrétiens y perdirent si peu de monde, que tout l’univers reconnut visiblement le secours du ciel et la protection signalée de Marie.

Le saint pape Pie V eut révélation de la victoire au moment que les Turcs furent défaits, et il lut si persuadé qu’elle était l’effet de la protection particulière de la sainte Vierge, qu’il institua cette fête sous le titre de Notre-Dame de la Victoire.

Le martyrologe romain en parle en ces termes : Le même jour, septième d’octobre, la commémoration de Notre-Dame de la Victoire, fête que le saint pape Pie V institua en action de grâces de la glorieuse victoire que les chrétiens remportèrent en ce jour sur les Turcs dans un combat naval, livré dans le golfe de Lépante, par l’assistance particulière de la sainte Vierge.

Comme la dévotion du saint rosaire, si chère à la Mère de Dieu, établie depuis longtemps avec tant de fruit dans l’Église, avait été un des moyens dont ce saint pape s’était servi pour engager la sainte Vierge plus particulièrement à favoriser les armes des chrétiens dans une occasion si périlleuse, il voulut que la fêle de Notre Dame de la Victoire fût en même temps la solennité du saint Rosaire.

Et le pape Grégoire XIII était si convaincu que la bataille de Lépante avait été gagnée sur les Turcs par la vertu de cette célèbre dévotion, qu’en reconnaissance envers la sainte Vierge, il ordonna qu’on en fit la solennité le 1er dimanche d’octobre dans toutes les églises ou la sainte confrérie serait érigée.

Le titre de Notre-Dame de la Victoire est plus ancien que la bataille de Lépante. C’est en effet depuis le premier âge de l’Église que les fidèles ont ressenti la protection de la sainte Vierge sur les ennemis de la foi : c’est cette visible protection qui lui a fait donner à si juste titre le nom de Notre-Dame de la Victoire.

Lors du fameux siège de Rhodes si glorieusement soutenu l’an 1480 par les chevaliers de saint Jean de Jérusalem, nommés dans la suite les chevaliers de Malte, le célèbre grand-maître, Pierre d’Aubusson, fut si convaincu qu’ils devaient leur délivrance à la sainte Vierge, qu’il fit vœu de faire bâtir une église magnifique sous le titre de Sainte-Marie de la Victoire juste après que les fortifications de la ville eurent été réparées.

 Résolution

Célébrons cette fête en entrant dans les intentions de l’Église que la lecture de ce jour nous a fait connaître. Remercions Dieu d’avoir protégé la chrétienté d’une manière si visible par l’intercession de Marie invoquée par les fidèles dévoués au saint rosaire.

Que cette idée que la sainte Vierge tient, pour ainsi dire, en mains le sort des combats et des empires, nous inspire encore plus de confiance pour l’implorer dans les luttes continuelles que nous avons à soutenir contre les ennemis de notre salut.

 PRIÈRE – Oraison de la messe de cette fête.

Nous te supplions, Dieu tout-puissant, de la Trinité sainte qui es un seul Dieu, favorise de tes grâces ceux qui célèbrent la solennité du Rosaire en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, afin que, tandis que nous méditons ses sacrés mystères sur la terre, nous méritions, après cette vie, d’en retirer et d’en goûter les fruits dans le ciel. Toi qui vis et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

VAILLANTS COMBATTANTS

Je veux orienter ma pensée sur une prière si chère au cœur des catholiques, si aimée de moi-même, et tant recommandée par les Papes mes prédécesseurs. Le Chapelet acquiert lui aussi des prospectives nouvelles, et assume des intentions plus profondes et plus vastes que par le passe. Il s’agit de deman­der à Marie de faire de nous de vaillants combat­tants contre l’esprit de l’erreur et du mal, par les armes de l’Évangile que sont la Croix et la Parole de Dieu.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 04-11-1981

NOTRE DAME DU ROSAIRE

NOTRE DAME DU ROSAIRE

1. — La fête célébrée aujourd’hui est une manifestation de reconnaissance pour les succès remportées par le peuple chrétien grâce au Rosaire de Marie ; c’est surtout le témoignage le plus beau et le plus autorisé de la valeur de cette prière.

Notre-Dame du Rosaire icône russe
Notre-Dame du Rosaire icône russe

La liturgie du jour est un commentaire et une amplification du Rosaire. La fête nous apprend qu’honorer le Rosaire, c’est honorer Marie, puisqu’il consiste à méditer la vie de la Vierge, en répétant pieusement l’Ave Maria, « Je vous salue, Marie ».

C’est justement sous cet aspect que l’Église loue le Rosaire et le recommande avec tant d’insistance aux fidèles : « Oui, Seigneur, fais qu’en méditant ces mystères par le Rosaire de la Vierge Marie, nous imitions les exemples qu’ils proposent et obtenions ce qu’ils promettent ».

Le Rosaire bien récité est, tout à la fois, prière et enseignement. Ses mystères nous révèlent que, dans la vie de la Vierge, tout est apprécié en fonction de Dieu : ses joies et ses allégresses sont de celles qui font plaisir à Dieu, tandis que ses douleurs coïncident, pour ainsi dire, aux douleurs mêmes de Dieu qui, s’étant fait Homme, a voulu souffrir pour les péchés de l’humanité.

La joie de Marie, c’est Jésus : être sa Mère, l’étreindre dans ses bras, l’offrir à l’adoration du monde, le contempler dans la gloire de la Résurrection, s’unir à lui au ciel. La douleur de Marie, c’est la Passion de Jésus : Le voir trahi, flagellé, couronné d’épines, crucifié à cause de nos péchés.

Tel est le premier fruit qu’il nous faut retirer de la récitation du Rosaire : juger les événements de notre vie par rapport à Dieu ; nous réjouir de ce qui lui plaît, de ce qui nous unit à lui, souffrir à cause de ce qui nous éloigne de lui et est cause de la Passion et de la mort de Jésus.

2. — Le second fruit de la récitation quotidienne du Rosaire, c’est la pénétration des mystères du Christ, par et avec Marie, qui nous en entrouvre la porte. Le Rosaire nous aide à pénétrer les ineffables grandeurs de l’Incarnation, de la Passion et de la gloire de Jésus. Qui, mieux que Marie, a compris et vécu ces mystères ? Qui mieux qu’elle peut nous en donner l’intelligence ?

Mettons-nous en contact avec Marie, pendant la récitation du Rosaire, pour l’accompagner dans les diverses étapes de sa vie, et nous pourrons recueillir quelque chose des sentiments de son cœur dans le déroulement des mystères dont elle fut le témoin, et notre âme en sera merveilleusement nourrie.

De cette manière, le Rosaire se transformera en une méditation, en une contemplation même, sous la conduite de Marie. Tel est justement ce que veut la Sainte Vierge. Les Ave répétés sans cesse, doivent exprimer l’attitude de l’âme qui s’efforce de s’élever vers Marie, de s’élancer vers elle pour être prise par elle et introduite à comprendre les mystères divins. « Ave Maria ! » « Je vous salue, Marie ! » disent les lèvres, et le cœur murmure : « Enseignez-moi, ô Marie, à connaître et aimer Jésus, comme Vous l’avez connu et aimé. »

Réciter le Rosaire de cette façon demande le recueillement. Avant de commencer, l’âme se demande à qui elle va parler et qui elle est, pour mieux savoir comment se comporter. Récité dans un véritable esprit de dévotion, le Rosaire devient un moyen très efficace pour cultiver la piété mariale, pour pénétrer dans l’intimité de Notre-Dame et celle de son divin Fils.

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LE ROSAIRE, ENCORE ET TOUJOURS PRIÈRE POUR LA PAIX UNIVERSELLE (JEAN XXIII)

« O saint Rosaire de Marie, quelle douceur que de te voir égrainé dans les mains des innocents, des saints prêtres, des âmes pures, des jeunes et des vieillards, de tous ceux qui apprécient la valeur et l’efficacité de la prière, brandi par des foules innombrables et pieuses comme un emblème et un étendard prometteur de paix dans les cœurs et de paix pour toutes les nations ! »

« La paix, au sens humain et chrétien, cela veut dire la pénétration dans les âmes du sens de la vérité, de la justice, de la parfaite fraternité entre les peuples, qui dissipe tout danger de discorde et de confusion, qui oriente les volontés de tous et de chacun vers la doctrine évangélique, vers la contemplation des mystères et des exemples de Jésus et de Marie, devenus familiers à la dévotion universelle, vers l’effort de chaque âme, de toutes les âmes, pour pratiquer parfaitement la loi sainte, cette loi qui, en réglant l’intimité des cœurs, rectifie les actions de chacun, les fait tendre à l’accomplissement de la paix chrétienne, délice de la vie humaine, avant-goût des joies sans ombre et éternelles. »

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PRIÈRE DE SAINT ALPHONSE DE LIGUORI

« O Marie, puisque vous m’aimez, rendez-moi semblable à vous. Vous détenez le pouvoir de changer les cœurs, prenez donc mon cœur et transformez-le… Faites de moi votre digne fils, fille.
Que les autres vous demandent ce qu’ils veulent, santé, richesses, avantages terrestres ; pour moi, je vous demande, ô ma Mère, ce que vous-même désirez de moi et qui vous tient le plus au cœur.
Vous, si humble, obtenez-moi l’humilité…
Vous si patiente dans les douleurs de cette vie, obtenez-moi la patience dans les contrariétés.
Vous toute pleine d’amour pour Dieu, obtenez-moi le don du saint et pur amour.
Vous, toute charité envers le prochain, demandez pour moi la charité envers tous, surtout envers ceux qui me sont opposés…
Seule ma négligence à recourir à vous, seul mon manque de confiance dans votre secours, peuvent m’empêcher de recourir à vous. »

voir aussi sur le site : méditation : le-rosaire

Léon XIV : Que les efforts mettent fin à la guerre, pour une paix juste et durable

Léon XIV : Que les efforts mettent fin à la guerre, pour une paix juste et durable

Avant l’Angélus sur la place Saint-Pierre, le Pape s’est déclaré préoccupé par la montée de la haine antisémite dans le monde suite à l’attentat de Manchester et a exprimé sa tristesse face aux souffrances du peuple palestinien. Il a également observé avec espoir les progrès réalisés dans les négociations de paix, le cessez-le-feu et la libération des otages. Il a exprimé sa proximité avec le peuple philippin touché par le violent tremblement de terre de Cebu.

PAPE LÉON XIV

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 5 octobre 2025

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Chers frères et sœurs,

avant de prier ensemble l’Angélus, je tiens à saluer et à remercier tous ceux qui ont participé à cette célébration jubilaire dédiée aux missionnaires et aux migrants. Vous êtes de bons missionnaires car vous êtes venus même sous la pluie. Merci !

Toute l’Église est missionnaire et forme un grand peuple en marche vers le Royaume de Dieu. Aujourd’hui, nos frères et sœurs missionnaires et migrants nous le rappellent. Mais personne ne doit être contraint de partir, ni exploité ou maltraité en raison de sa condition de nécessiteux ou d’étranger ! La dignité humaine doit toujours passer en premier !

Je salue tous les pèlerins présents, en particulier ceux du diocèse de Pavie, conduits par leur évêque, ainsi que les fidèles, parmi lesquels se trouvent des jeunes de Bethléem qui portent la statue de la Vierge de la Révélation.

Dans la soirée du mardi 30 septembre, un violent séisme a frappé la région centrale des Philippines, en particulier la province de Cebu et les provinces voisines. J’exprime ma proximité avec le cher peuple philippin, et je prie en particulier pour ceux qui sont le plus durement touchés par les conséquences du tremblement de terre. Restons unis et solidaires dans la confiance en Dieu et dans l’intercession de sa Mère en tout danger.

J’exprime ma préoccupation face à la montée de la haine antisémite dans le monde, comme on l’a malheureusement vu avec l’attentat terroriste à Manchester, il y a quelques jours. Je continue d’être attristé par les immenses souffrances endurées par le peuple palestinien à Gaza.

Au cours de ces dernières heures, dans la situation dramatique du Moyen-Orient, des progrès significatifs ont été réalisés dans les négociations de paix, qui, je l’espère, aboutiront dès que possible aux résultats escomptés.

Je demande à tous les responsables de s’engager dans cette voie, de cesser le feu et de libérer les otages, tout en exhortant à rester unis dans la prière afin que les efforts en cours puissent mettre fin à la guerre et nous conduire vers une paix juste et durable.

Nous nous unissons spirituellement à ceux qui sont rassemblés au sanctuaire de Pompéi pour la Supplique à la Vierge du Saint Rosaire. En ce mois d’octobre, en contemplant avec Marie les mystères du Christ Sauveur, intensifions notre prière pour la paix : une prière qui se fait solidarité concrète avec les populations meurtries par la guerre.

Merci aux nombreux enfants qui, dans le monde entier, se sont engagés à prier le Rosaire à cette intention. Merci de tout cœur!

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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