ouvrir le cœur et l’esprit à pardonner

Cependant, comme nous le savons par expérience personnelle, le péché “laisse des traces”, il entraîne des conséquences : non seulement externes dans la mesure où il s’agit des conséquences du mal commis, mais aussi internes, dans la mesure où « tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification soit ici-bas, soit après la mort dans l’état qu’on appelle purgatoire ».
[Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1472] Il reste donc, dans notre humanité faible et attirée par le mal, des “effets résiduels du péché”. Ceux-ci sont éliminés par l’indulgence, toujours par la grâce du Christ, qui est, comme l’a écrit saint Paul VI, « notre “indulgence” ». [Lett. ap. Apostolorum limina, 23 mai 1974, II] La Pénitencerie apostolique publiera les dispositions permettant d’obtenir et de rendre effective la pratique de l’Indulgence jubilaire.
Une telle expérience de pardon ne peut qu’ouvrir le cœur et l’esprit à pardonner. Pardonner ne change pas le passé et ne peut modifier ce qui s’est déjà passé. Mais le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment, sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance. L’avenir éclairé par le pardon permet de lire le passé avec des yeux différents, plus sereins, même s’ils sont encore embués de larmes.
Lors du dernier Jubilé extraordinaire, j’ai institué les Missionnaires de la Miséricorde qui continuent à remplir une mission importante. Qu’ils exercent aussi leur ministère au cours du prochain Jubilé, en redonnant de l’espérance et en pardonnant chaque fois qu’un pécheur s’adresse à eux avec un cœur ouvert et une âme repentante.
Qu’ils continuent à être des instruments de réconciliation et qu’ils aident à regarder l’avenir avec l’espérance du cœur qui vient de la miséricorde du Père.
Je souhaite que les évêques puissent profiter de leur précieux service, en particulier en les envoyant dans des lieux où l’espérance est mise à rude épreuve, comme les prisons, les hôpitaux et les lieux où la dignité de la personne est bafouée, dans les situations les plus démunies et les contextes de plus grande détresse, afin que personne ne soit privé de la possibilité d’accueillir le pardon et la consolation de Dieu.
Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François
L’espérance de Marie a été vraiment absolue.
Nous en avons un exemple typique dans sa conduite envers Joseph lorsque celui-ci, ayant discerné en elle les signes d’une maternité dont il ignorait l’origine, « résolut de la renvoyer secrètement » (Mat. I, 19).
Marie eut certainement l’intuition de l’état d’âme de son époux, des doutes qui auraient pu traverser son esprit, ainsi que du risque qu’elle courait elle-même d’être abandonnée, alors que l’Ange ne lui avait rien dit qui eût pu la rassurer sur ce point si délicat.
Toutefois, pleine d’espérance dans le secours divin, elle ne voulut d’aucune façon révéler son secret. « Votre force sera dans le silence et dans l’espérance » (Isaïe 30, 15), a dit l’Esprit Saint par la bouche du Prophète, et cette sentence trouve sa plus belle réalisation dans l’attitude de Marie.
Elle se tait, sans chercher à se justifier devant Joseph ; elle se tait parce qu’elle est pleine d’espérance en Dieu et absolument certaine de son secours. Le silence et l’espérance lui permettent de s’appuyer totalement sur Dieu et ainsi, forte de Sa force, elle demeure sereine et tranquille dans une situation extrêmement difficile et délicate.
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
L’Espérance chrétienne toujours dans la joie
Les vrais chrétiens doivent, selon l’Écriture, être toujours dans la joie. L’Espérance chrétienne le concilie parfaitement.
*I. Jésus-Christ et ses Apôtres ne nous ont rien tant recommandé que la paix et la joie sainte. Cette joie ne doit pas être une joie passagère, mais une joie stable et persévérante. Réjouissez-vous sans cesse en notre Seigneur, je le dis encore une fois, réjouissez-vous (Philippiens 4, 4). Cette répétition de l’Apôtre : Je le dis encore une fois, réjouissez-vous, montre combien cette joie est nécessaire à tous les fidèles
*II. Mais comment accorder ensemble deux choses aussi contraires que la douleur et la joie ? L’Écriture nous dit que la douleur et le gémissement doivent être le partage de tous les chrétiens tant qu’ils vivent sur la terre : la même Écriture nous dit que tous les fidèles doivent se réjouir sans cesse dans le Seigneur.
Comment concilier deux choses qui paraissent inalliables, une douleur et un gémissement continuel avec une paix et une joie continuelle ? C’est ce que la foi et l’espérance chrétienne savent parfaitement accorder.
*III Ces deux vérités, dit saint Chrysostome, s’unissent parfaitement dans leur contrariété apparente Car les larmes que l’on verse pour Dieu, produisent la joie que l’on goûte en Dieu Il est vrai que le Sauveur a dit : Heureux ceux qui pleurent, mais aussitôt il ajoute : Parce qu’ils seront consolés ( Matt. 5).
Oui ; ceux qui pleurent leurs péchés, seront consolés par l’espérance de leur parfaite réconciliation avec Dieu ; ils seront consolés par une vive espérance que leurs larmes éteindront ces feux éternels qu’ils avaient mérités, et que leurs gémissements leur épargneront ces grincements de dents qui n’auront jamais de fin.
Ils seront consolés par l’espérance que leur douleur et leurs gémissements continuels seront pour eux la semence et le mérite de cette joie et de ces délices ineffables, dont Dieu doit les enivrer durant toute l’éternité. Quelle douceur et quelle joie une telle espérance ne leur doit-elle pas faire trouver dans leur douleur et dans leurs larmes !
Quelle joie et quelle consolation ne trouverait pas dans sa douleur et dans ses larmes une reine désolée, à qui une mort prématurée aurait enlevé un fils unique destiné à gouverner un grand empire, si elle était assurée de ressusciter par ses larmes et par sa douleur ce fils unique !
Quelle joie et quelle consolation ne doit donc pas trouver une âme chrétienne qui gémit, et qui pleure ses péchés, puisque ses gémissements et ses larmes sont une marque que Dieu l’a ressuscitée, qu’elle se guérit et se purifie de plus en plus en les répandant, et qu’elle s’assure par la le droit de régner avec Jésus-Christ éternellement dans le royaume des Cieux, dont tous les empires de la terre ne méritent pas seulement d’être l’ombre !
*IV. Heureux encore ceux qui gémissent sur les maux de leurs frères, sur leurs périls, leurs tentations, leurs chutes ; qui ressentent vivement les maux de l’Église leur mère, et de tous les fidèles qui sont comme eux les membres de cette Église.
Leurs gémissements et leur douleur doivent faire leur plus solide joie, parce que c’est la marque la plus assurée qu’ils puissent avoir qu’ils sont les membres vivants du Corps de Jésus-Christ, et qu’ils sont véritablement animés du Saint-Esprit, qui produit en eux ces gémissements et cette douleur sainte.
Cet Esprit divin, qui produit dans leur cœur ces gémissements ineffables, est aussi l’Esprit consolateur et le Dieu de toute consolation. Il leur fait trouver dans leur douleur et dans leurs larmes une douceur qui surpasse toutes les douceurs et les joies profanes.
Il leur fait éprouver la vérité de ces paroles qu’il a inspirées à son Prophète (Ps. 93, 48) : Seigneur, vos consolations ont rempli mon âme de joie à proportion du grand nombre de douleurs qui ont pénétré mon cœur.
Il le fait quelquefois dès cette vie même : mais ils doivent se tenir assurés qu’il le sera dans l’autre, d’une manière qui ira infiniment au-delà de leurs pensées et de leurs désirs. Qu’ils conservent donc cette vive espérance dans le fond de leur cœur ; et elle sera pour eux une source d’une paix et d’une joie continuelle. Se réjouir dans l’espérance ; comme si triste, mais toujours joyeux (Romains 12, 12 ; 2 Corinth. 6, 10).
P. Gaud
Prière du Jubilé
Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !
Prières de la messe du jour
Comme des enfants nouveau-nés ont soif du lait qui les nourrit,
soyez avides du lait pur de la Parole,
afin qu’il vous fasse grandir pour le salut, alléluia. (1 P 2, 2)
Dieu d’éternelle miséricorde, +
chaque année, par les célébrations pascales,
tu ranimes la foi du peuple qui t’est consacré: *
fais grandir le don de ta grâce,
afin que tous comprennent vraiment
quel baptême les a purifiés,
quel Esprit les a fait renaître, /
et quel sang les a rachetés.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, +
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.
Accueille, nous t’en prions, Seigneur,
les offrandes de ton peuple,
et, en particulier, de ceux que tu as fait renaître ; *
ils ont été renouvelés en proclamant ton nom
et en recevant le baptême : /
accorde-leur de parvenir au bonheur sans fin.
Par le Christ, notre Seigneur.
Jésus dit à Thomas :
« Avance ta main, touche du doigt l’endroit des clous ;
ne sois pas incrédule, sois croyant », alléluia. (Cf. Jn 20, 27)
Nous t’en prions, Dieu tout-puissant : *
que le mystère pascal accueilli dans cette communion /
ne cesse jamais d’agir en nos cœurs.
Par le Christ, notre Seigneur.