Audience générale: «La mort, une grande enseignante de vie»
Le mystère de la mort qui suscite si souvent de profondes interrogations chez l’être humain, a été le thème de la catéchèse du Pape, ce mercredi 10 décembre, lors de l’audience générale. Face au sentiment de crainte que peut avoir chacun, il rappelle que «l’événement de la résurrection du Christ nous révèle que la mort ne s’oppose pas à la vie, mais qu’elle en fait partie intégrante en tant que passage à la vie éternelle».

LÉON XIV
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 10 décembre 2025
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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance IV. La résurrection du Christ et les défis du monde actuel. 7. La Pâque de Jésus-Christ: ultime réponse à la question sur notre mort
Résumé
Frères et sœurs, le mystère de la mort a toujours suscité chez l’être humain de profondes questions. Elle apparaît comme l’évènement le plus naturel et en même temps le plus surnaturel qui existe. Plusieurs peuples anciens ont développé des rites et des coutumes liés au culte des morts pour accompagner et se souvenir de ceux qui allaient vers le mystère suprême.
Seul l’être humain se pose des questions sur la mort car lui seul sait qu’il doit mourir. Saint Alphonse Marie de Liguori dans son célèbre écrit Préparation à la mort réfléchit sur la valeur pédagogique de la mort en montrant comment elle est une maîtresse de vie. Savoir que la mort existe nous enseigne à choisir ce que voulons faire de notre existence.
L’évènement de la Résurrection du Christ révèle que la mort ne s’oppose pas à la vie, mais en fait partie comme passage à la vie éternelle. La Pâques de Jésus nous fait goûter d’avance la plénitude qui arrivera après la mort. La mort n’est pas la fin, mais le passage vers la pleine lumière, vers l’éternité bienheureuse.
Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France et spécialement du diocèse de Rennes avec l’Évêque Mgr Pierre d’Ornellas.
Frères et sœurs, en ce temps de l’Avent, demandons au Ressuscité de faire de nous des veilleurs qui préparent et hâtent le triomphe ultime de son Royaume, celui du règne de l’Amour.
Que Dieu vous bénisse !
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Audience intégrale
Chers frères et sœurs, bonjour ! Bienvenue à tous !
Le mystère de la mort a toujours suscité de profondes interrogations chez l’être humain. En effet, elle apparaît comme l’événement le plus naturel et, simultanément, le plus contre nature qui soit. Naturelle, car tout être vivant sur terre meurt.
Contre nature, car le désir de vie et d’éternité que nous éprouvons pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons nous pousse à percevoir la mort comme une condamnation, une « contradiction ».
De nombreux peuples anciens ont développé des rites et des coutumes liés au culte des morts, afin d’accompagner et de commémorer ceux qui ont entrepris leur voyage vers le mystère suprême. Aujourd’hui, cependant, une autre tendance se dessine.
La mort semble être devenue une sorte de tabou, un événement à éviter ; un sujet dont on parle à voix basse, pour ne pas perturber notre sensibilité et notre tranquillité. C’est souvent pourquoi nous évitons même de nous rendre au cimetière, où reposent ceux qui nous ont précédés, dans l’attente de la résurrection.
Qu’est-ce donc que la mort ? Est-elle véritablement le dernier mot sur nos vies ? Seuls les humains se posent cette question, car eux seuls savent qu’ils sont mortels. Mais cette conscience ne les sauve pas de la mort ; au contraire, d’une certaine manière, elle les rend plus vulnérables que tous les autres êtres vivants.
Les animaux souffrent, certes, et pressentent la mort, mais ils ignorent qu’elle fait partie de leur destin. Ils ne s’interrogent ni sur le sens, ni sur la finalité, ni sur l’issue de la vie.
Partant de ce constat, nous devrions considérer que nous sommes des êtres paradoxaux et malheureux, non seulement parce que nous mourons, mais aussi parce que nous sommes certains de cet événement, même si nous ignorons comment et quand.
Nous nous trouvons conscients et, simultanément, impuissants. C’est probablement là l’origine de nos fréquents refoulements et de nos fuites existentielles face à la question de la mort.
Saint Alphonse de Liguori, dans son célèbre ouvrage intitulé « Préparation à la mort », médite sur la valeur pédagogique de la mort, soulignant combien elle est une grande enseignante de la vie. Savoir que la mort existe, et surtout méditer sur elle, nous apprend à choisir le véritable sens de notre existence.
Prier, comprendre ce qui est bénéfique au royaume des cieux, et se détacher du superflu qui nous attache aux choses éphémères, voilà le secret d’une vie authentique, consciente que notre passage sur terre nous prépare à l’éternité.
Pourtant, de nombreuses visions anthropologiques actuelles promettent une immortalité imminente et envisagent la prolongation de la vie terrestre par la technologie. C’est le scénario transhumaniste, qui se dessine à l’horizon des défis de notre temps. La mort pourrait-elle vraiment être vaincue par la science ? Mais alors, cette même science pourrait-elle nous garantir qu’une vie sans mort est aussi une vie heureuse?
L’événement de la Résurrection du Christ nous révèle que la mort n’est pas opposée à la vie, mais qu’elle en est une partie intégrante, un passage vers la vie éternelle. Pâques, en ce temps encore marqué par la souffrance et les épreuves, nous offre un avant-goût de la plénitude de ce qui adviendra après la mort.
L’évangéliste Luc semble saisir cette prémonition de lumière dans les ténèbres lorsqu’à la fin de cet après-midi où les ténèbres enveloppaient le Calvaire, il écrit : « C’était le jour de la Préparation, et le jour du sabbat commençait à se lever » (Luc 23, 54). Cette lumière, avant-goût du matin de Pâques, brille déjà dans l’obscurité du ciel, qui paraît encore clos et silencieux.
Les lumières du sabbat, pour la première et unique fois, annoncent l’aube du lendemain du sabbat : la lumière nouvelle de la Résurrection. Seul cet événement est capable d’illuminer pleinement le mystère de la mort. Dans cette lumière, et en elle seule, ce que notre cœur désire et espère se réalise : que la mort n’est pas la fin, mais le passage vers la pleine lumière, vers une éternité heureuse.
Le Ressuscité nous a précédés dans la grande épreuve de la mort, en sortant victorieux grâce à la puissance de l’Amour divin. Ainsi, il nous a préparé le lieu du repos éternel, la demeure où nous l’attendons. Il nous a donné la plénitude de la vie, où il n’y a plus ni ombres ni contradictions.
Grâce à Celui qui est mort et ressuscité par amour, avec saint François, nous pouvons appeler la mort « sœur ». L’attendre avec la ferme espérance de la Résurrection nous préserve de la peur de disparaître à jamais et nous prépare à la joie de la vie éternelle.
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Salutation
Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France et spécialement du diocèse de Rennes avec l’évêque Mgr Pierre d’Ornellas. Frères et sœurs, en ce temps de l’Avent, demandons au Ressuscité de faire de nous des veilleurs qui préparent et hâtent le triomphe ultime de son Royaume, celui du règne de l’Amour. Que Dieu vous bénisse !
APPEL
Je suis profondément attristé par la nouvelle de la reprise du conflit à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. On déplore des victimes civiles et des milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers. J’exprime ma profonde sympathie par la prière à ces personnes et je demande aux parties de cesser immédiatement le feu et de reprendre le dialogue.
Enfin, je salue les jeunes, les malades et les jeunes mariés. Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de la Vierge Marie de Lorette. Chers jeunes, apprenez à aimer et à espérer à l’école de Marie ; chers malades, que la Sainte Vierge soit votre compagne et votre réconfort dans la souffrance ; Et vous, chers jeunes mariés, confiez votre vie conjugale à la Mère de Jésus.
Que Dieu vous bénisse !
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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

