Marie modèle de l’Église

Marie modèle de l’Église

Vierge au manteau - Un tableau français du début du XVe siècle - LouvrePour entrer dans le mois de Marie qui commence demain, le Pape émérite Benoît XVI nous révèle le rôle éminent de la Vierge Marie partant de la pensée d’un contemporain de Charlemagne au VIIIe siècle (dans son audience générale du mercredi 22 avril 2009). Pour l’Association de la Médaille Miraculeuse, en voici quelques extraits intéressants :

Ambroise Autpert est un auteur du huitième siècle assez peu connu… Son Commentaire de l’Apocalypse est toutefois son œuvre majeure qui révèle l’originalité et la profondeur de sa spiritualité. L’Église en est le thème central. Il affirme qu’il ne faut pas la séparer du Christ, seul Médiateur.

Corps du Christ, l’Église participe à cette médiation. Chaque jour, écrit-il, le Christ doit naître en nous, il doit mourir en nous et ressusciter.

Et Marie, dans le sein duquel l’Église est unie à son Chef, est le modèle de l’Église. En dévoilant son rôle unique dans l’œuvre de la Rédemption, Ambroise Autpert se montre comme le premier grand mariologue de l’occident ; son amour de la Vierge Marie l’oriente vers la source de la véritable vie chrétienne, celle qui s’abreuve aux Saintes Écritures.

Dans sa lecture de l’Apocalypse,… Autpert ne s’intéresse pas tant à la deuxième venue du Christ à la fin des temps, mais plutôt aux conséquences qui découlent pour l’Église du présent de sa première venue, l’incarnation dans le sein de la Vierge Marie. Et il nous dit une parole très importante : en réalité, le Christ « doit en nous, qui sommes son Corps, naître, mourir et ressusciter quotidiennement » (In Apoc, III : CCCIII 27, p. 205).

Dans le contexte de la dimension mystique qui investit chaque chrétien, il regarde Marie comme le modèle de l’Église, modèle pour nous tous, car en nous et entre nous aussi doit naître le Christ. Sur la foi des Pères qui voyaient dans la « Femme vêtue de lumière » de l’Apocalypse (12, 1), l’image de l’Église, Autpert explique :

« La bienheureuse et pieuse Vierge… engendre quotidiennement de nouveaux peuples, à partir desquels se forme le Corps général du Médiateur. Il n’est donc pas surprenant que celle dans le sein bienheureux duquel l’Église elle-même mérite d’être unie à son Chef, représente le type de l’Église. »

En ce sens, Autpert voit un rôle décisif de la Vierge Marie dans l’œuvre de la rédemption… Sa grande vénération et son profond amour pour la Mère de Dieu lui inspirent parfois des formulations qui d’une certaine façon, anticipent celles de saint Bernard et de la mystique franciscaine, sans toutefois dévier vers des formes discutables de sentimentalisme, car il ne sépare jamais Marie du mystère de l’Église.

C’est donc à juste titre qu’Ambroise Autpert est considéré comme le plus grand mariologue en Occident.

Né en Provence, officier à la cour du roi Pépin le Bref, il contribua à l’éducation du futur Charlemagne. Puis il fut admis à l’abbaye bénédictine de Saint-Vincent dans le Bénévent et reçut l’ordination sacerdotale en 777.

Rapidement élu Abbé, il dût faire face jusqu’à sa mort, en 784, à de fortes oppositions au sein de l’abbaye, qui reflétaient les tensions politiques de l’époque. Il est l’une des figures majeures de la renaissance carolingienne. Dans ses écrits, il s’emploie notamment à raviver l’idéal et la ferveur monastiques.

 

Copyright © Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse