semaine de prière pour l’unité des chrétiens

… sur le thème : « Donne-moi à boire »

VisuelTelechargeable-UC2015La Semaine de prière 2015 pour l’unité des chrétiens qui se déroule du dimanche 18 au dimanche 25 janvier 2015 a été préparée par des chrétiens du Brésil avec les paroles de l’Évangile selon Saint Jean : « Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » (Jn 4,7) Actuellement, le Brésil traverse une période d’intolérance grandissante qui se traduit par de grandes violences, particulièrement envers les minorités et les personnes vulnérables. Au Brésil, offrir un verre d’eau fraîche » ou un café, c’est manifester une volonté d’accueillir, de dialoguer et de coexister avec l’autre.

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine nous invite à goûter l’eau d’un puits différent, et également à en proposer du nôtre. La prière, la rencontre et le dialogue tels sont les piliers fondateurs de la semaine de l’unité. Ce long passage de l’Évangile selon Saint Jean sur la rencontre du Christ avec la femme de Samarie, contient les deux symboles de la route et de l’eau, comme images de l’unité chrétienne visible pour laquelle nous prions.

« Quel est le chemin de l’unité, quelle voie devons-nous prendre pour que le monde boive à la source de la vie qu’est Jésus-Christ ? Quel est le chemin de l’unité qui respecte vraiment notre diversité ? » : autant de questions auxquelles réfléchir pendant la semaine de l’unité et durant toute l’année 2015.

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Sur ce chemin de l’unité se trouve un puits rempli d’eau : à la fois l’eau que cherche Jésus, fatigué par la route, et l’eau qu’il donne lui-même, celle qui jaillit en vie éternelle. L’eau puisée quotidiennement par la Samaritaine est celle qui étanche la soif et fait fleurir le désert. L’eau que donne Jésus est celle sur laquelle planait l’Esprit de Dieu, l’eau vive dans laquelle nous avons été baptisés.

Le texte central de la semaine de l’unité affirme l’importance que chacun connaisse et comprenne suffisamment sa propre identité pour éviter de percevoir l’identité de l’autre comme une menace. Si nous ne nous sentons pas menacés, nous pourrons expérimenter l’autre comme étant complémentaire : une personne ou une culture ne peut se suffire à elle-même ! Et par conséquent, l’image qui se dégage des mots « donne-moi à boire », exprime bien la complémentarité : boire l’eau du puits de quelqu’un d’autre est la première façon d’expérimenter une autre manière d’exister. Cela mène à un échange de dons. Refuser les dons de l’autre, c’est porter beaucoup de tort à la société et à l’Église.

Dans le texte de Jean 4, Jésus est un étranger qui arrive fatigué et assoiffé. Il a besoin d’aide et demande de l’eau. La femme, elle, est sur son territoire ; le puits est celui de son peuple et de sa tradition. C’est à elle qu’appartient le seau et c’est donc elle qui peut accéder à l’eau. Mais elle a soif, elle aussi. Ils se rencontrent, et une occasion inattendue s’offre à tous deux à partir de là. Jésus ne cesse pas d’être juif pour avoir bu l’eau proposée par la Samaritaine. Et la Samaritaine demeure ce qu’elle est en se faisant disciple de Jésus. Dès lors que nous reconnaissons que nous avons vraiment des besoins, la complémentarité s’instaure dans nos vies de façon plus enrichissante.

Dire « donne-moi à boire » suppose que Jésus et la Samaritaine se demandent l’un à l’autre ce dont ils ont besoin. Dire « donne-moi à boire », nous pousse à reconnaître que les personnes, les communautés, les cultures, les religions et les populations dans leur diversité ont besoin les unes des autres.

Dire « donne-moi à boire » implique un acte d’ordre éthique par laquelle nous reconnaissons que nous avons besoin les uns des autres pour vivre la mission de l’Église. Nous sommes ainsi poussés à transformer notre attitude et à nous engager pour rechercher l’unité dans notre diversité, en nous ouvrant à une diversité de formes de prière et de spiritualités chrétiennes.