Saint Gabriel dell’Addolorata
Saint Gabriel de Notre-Dame des Sept-Douleurs (François Possenti) était originaire d’Assise. A 17 ans, il entra chez les religieux passionnistes (Congrégation de la Passion). Cinq ans après, à 24 ans, encore séminariste, à Isola del Gran Sasso dans les Abruzzes, le 27 février 1862, tuberculeux et atteint d’une grande souffrance qu’il supporte joyeusement, il offre sa vie à Dieu. Il vécut sa dernière année dans une union à Dieu très profonde et une charité fraternelle des plus délicates. Il a été proposé par l’Église comme patron des novices et des séminaristes.
Le sanctuaire de saint Gabriel de l’Addolorata, en Italie, lance ce samedi le jubilé du centenaire de la canonisation de ce passioniste, décédé en 1862. À cette occasion, le Pape François adresse un message au sanctuaire et à tous les pèlerins qui le visiteront au cours de cette année.
Le Pape salue l’exemple de saint Gabriel dell’Addolorata
«Son témoignage chrétien fut si extraordinaire et singulier qu’il put être donné en modèle pour toute l’Église et spécialement pour les nouvelles générations»: c’est ainsi que le Pape François a salué le lancement de l’année jubilaire en mémoire du centenaire de la canonisation de saint Gabriel de l’Addolorata, au siècle Francesco Possenti.
Né en 1838 à Assise, il meurt à l’âge de 24 ans, de tuberculose à Isola del Grand Sasso, dans les Abruzzes, au centre de l’Italie. C’est là qu’est situé le sanctuaire qui lui est dédié et qui est visité par deux millions de pèlerins environ chaque année.
Il fut canonisé le 13 mai 1920 par Benoît XV en présence notamment de son frère et de plusieurs parents. Le jubilé aurait dû avoir lieu l’année dernière, mais en raison de la pandémie de covid-19, il a été repoussé à cette année. L’année jubilaire se conclura le 27 février 2022.
Témoin de l’Évangile
À cette occasion, le Pape François désire donc s’unir spirituellement au diocèse de Teramo Altri, aux pères passionistes, aux communautés chrétiennes des Abruzzes et du Molise ainsi qu’à tous les pèlerins qui viennent se recueillir sur la tombe d’un saint «si aimé», «exemplaire témoin de l’Évangile» et «intercesseur auprès de Dieu», selon ses mots.
«Gabriel était un jeune de son temps, plein de vie et d’enthousiasme, animé par un désir de plénitude qui le poussait au-delà des réalités mondaines et éphémères pour se réfugier dans le Christ».
«Aujourd’hui encore, il invite les jeunes à reconnaître en eux-mêmes le désir de vie et de contentement qui ne peut être séparé de la recherche de Dieu, de la rencontre avec sa Parole sur laquelle ancrer sa propre existence, du service aux frères, et spécialement les plus fragiles».
Un exemple pour les religieux et les laïcs
Saint Gabriel, à la vie brève mais intense, a laissé une forte empreinte qui rayonne encore aujourd’hui. «Que l’exemple de ce jeune religieux passioniste, fort dans la foi, ferme dans l’espérance et ardent dans la charité, puisse guider le chemin des personnes consacrées et des fidèles laïcs dans la tension d’amour vers Dieu et son prochain».
«Il est nécessaire que les disciples du Seigneur deviennent toujours plus des instruments de communion et de fraternité, étendant aux autres la charité du Christ et la répandant par des actes concrets de proximité, de tendresse et de dévotion.»
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Vie de saint Gabriel de l’Addolorata
François Possenti naquit le 1er mars 1838 à Assise. Dès son enfance il manifesta une véritable dévotion à Marie, et aimait à l’invoquer par ces mots : « Mamma mia ! » Ce n’est pas à dire que François fût sans défauts et déjà un saint ; s’il l’est devenu, ce n’est que grâce à de sérieux et persévérants efforts.
Car naturellement il était emporté et violent, avec un goût très prononcé pour la mondanité, le théâtre et la danse, il aimait les compliments que lui valaient sa distinction et sa belle voix.
Il songea de bonne heure à se donner à Dieu dans l’Ordre de Saint-Paul de la Croix ; mais il reculait toujours, laissant résolutions et promesses, pour retourner aux plaisirs de la frivolité. Pour le décider il fallut une intervention directe de Marie.
Un jour qu’il suivait à Spolète une procession où l’on portait une statue de la Sainte Vierge, donnée jadis par Frédéric Barberousse, le jeune homme vit soudain la sainte image s’animer, jeter sur lui un regard plein de tendresse, et lui adresser ces paroles : « François, le monde n’est plus pour toi ; il te faut entrer en religion ».
— Terrassé comme saint Paul sur le chemin de Damas, François sort de la foule, et cherche un endroit écarté pour donner un libre cours à ses larmes. Il rentre chez lui, change de façon de vivre, endosse un cilice et se prépare à obéir à Marie. Le 5 septembre 1856 il disait adieu à sa famille et quittait Spolète pour entrer au noviciat des Passionnistes à Morrovallé.
Au noviciat on lui donna le nom de Gabriel dell’Addolorata (Gabriel de Notre-Dame des Douleurs), nom bien approprié à sa dévotion envers la Mère de Dieu.
En changeant d’habit et de nom, le novice changea également de vie. Dès ce moment il montra au service de Dieu une ferveur qui ne se démentit jamais. En aucun moment de sa vie religieuse on ne constatera chez lui la moindre infraction aux prescriptions de la règle.
On rapporte que le pape Clément VIII disait un jour : « Que l’on me désigne une personne religieuse qui ait persévéré en l’exacte observance de ses règles pendant sa vie. Que l’on m’en donne un témoignage certainement suffisant, je ne veux pas d’autre marque de sa sainteté pour le canoniser. »
Ce fut ce genre de sainteté que pratiqua Gabriel, pendant sa carrière de novice et de jeune religieux. Il ne fit qu’accomplir ses règles ; mais il le fit avec la charité parfaite qui voit dans chacune d’elles la volonté de Dieu.
Son obéissance était si exacte envers tous qu’on aurait dit qu’il avait pris pour devise ce mot de saint François de Sales : « Tant de condescendance que vous voudrez, pourvu que Dieu ne soit pas offensé. » Sa pureté était protégée par une telle modestie qu’il évitait de porter ses regards sur le visage de qui que ce fût.
A la pratique de l’humilité il joignait un air affable et souriant, où il n’y avait rien de guindé. Serviable envers tout le monde, il était à l’affût de toutes les occasions de rendre service avec le plus complet désintéressement.
Ainsi se passèrent ses six années de vie religieuse. Il suivait les cours de théologie à Isola del Cran-Sasso (Naples), quand il fut atteint de phtisie pulmonaire. Il succomba le 27 février 1862, en serrant étroitement sur son cœur l’image de Jésus mourant et de Marie au pied de la croix.
La dévotion populaire commença aussitôt à l’entourer ; et la confiance des fidèles fut récompensée par d’éclatants miracles.
J.-M. Planchet, cm
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse