MARIE FILLE D’ISRAËL
Lorsque nous aimons la Vierge Marie, lorsque nous avons recours à son intercession, il nous plait de la considérer comme une femme de notre race humaine. Une femme incomparable, mais qui est « de notre côté ». Saint François de Sales disait :
« Si Jésus-Christ prie au ciel, il prie en sa vertu ; mais la Vierge ne prie que comme nous en la vertu de son Fils mais avec plus de crédit et de faveur ».
Nous sommes assurés dans notre confiance par cette proximité de Notre Dame. Elle a été choisie parmi toutes les femmes pour être la Mère de Dieu et la Mère des hommes.
QUAND VINT LA PLÉNITUDE DES TEMPS
Le premier écrit du Nouveau Testament qui fait mention de la Vierge est la « lettre aux Galates ». Saint Paul, qui écrit vers l’an 57, est, sans doute, l’écho de la prédication de son temps.
« Quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale» (Galates. 4,4).
La personne concrète de Marie n’intéresse pas encore. L’apôtre n’en dit même pas le nom. La Mère de Jésus est probablement vivante encore près de Jean dans une communauté de chrétiens.
Les jeunes églises qui ont reçu la visite de témoins de la vie terrestre de Jésus ne s’intéressent pas encore aux circonstances de la naissance du Sauveur. Le fait essentiel, pour l’instant, c’est le Salut commencé. Le Christ ne sauve que ce qu’il assume. Pour la sauver, íl a fallu qu’il se solidarise avec l’humanité. Il l’a fait par ses origines. Le Christ-Sauveur s’est réellement inséré dans la race humaine par une femme, « la Femme » qui l’a porté dans son sein.
L’Apôtre appelle « plénitude des temps » ce moment de l’Histoire où Dieu s’est fait homme. Là, pour le croyant, se situe le Centre de l’Histoire. Toute existence, qu’il s’agisse de celle de la glorieuse Vierge Marie ou de la nôtre bien humble, se réfère à ce temps. Chaque existence, en effet, n’a d’autre histoire valable que celle de ses relations avec le Christ. Aussi l’histoire de Marie nous importe plus qu’aucune autre, en raison de ces caractères particuliers qui lient au Fils de Dieu fait homme, Celle dont Il est la Mère.
LA GLORIEUSE FILLE DE SION
Il importe donc de considérer Marie, dans une perspective historique : le déroulement du plan de Salut. Les Livres Saints nous montrent Marie, apparaissant sur la courbe de l’Histoire, après une longue préparation. La Constitution « Lumen Gentium » le déclare :
« C’est avec elle, la glorieuse fille de Sion, qu’après la longue attente de la promesse, les temps sont accomplis et est instaurée la nouvelle économie, quand le Fils de Dieu prit d’elle la nature humaine, pour délivrer l’homme du péché par les mystères de sa chair ». (Lumen Gentium 55)
Marie est la fille de Sion en qui « les temps s’accomplissent » lors de l’Annonciation. Membre du Peuple de Dieu, elle en est la réalisation idéale. Pour notre méditation, il faut mettre en parallèle deux textes.
L’un, du prophète Sophonie, au chapitre 3, versets 14-17, utilise le titre de « Fille de Sion ». Dans l’Ancien Testament, ce titre donne une personnalité féminine au Peuple de Dieu. Il signifie donc le Peuple d’Israël issu du patriarche Abraham.
Le second texte est le récit de l’Annonciation dans saint Luc. La comparaison montre que l’évangéliste se réfère au prophète. Il ne s’agit pas cette fois du Peuple d’Israël, mais de la Vierge de Nazareth. Elle est, de ce peuple, la fleur éclose au bout du temps de la longue attente et de la sévère préparation.
RACE D’ABRAHAM, MON AMI
Dieu appelle tout homme dès avant le sein qui le porte. Ainsi est Marie dans le plan de Dieu. Le Concile nous invite à lire le texte de la Genèse, tel qu’il est « lu dans l’Église et à la lumière de la pleine révélation ultérieure ».
« Je mettrai une inimitié entre toi et la femme… » (Genèse 3,15).
Dès la chute, la Vierge est dans la pensée de Dieu. C’est une annonce prophétique : cette Femme dont la descendance affronte, d’un talon victorieux, la tête cependant menaçante du serpent. Il faudra des siècles avant que cette espérance prenne corps.
Dans le temps, nous entrons au chapitre 12 du livre de la Genèse. Avec l’histoire d’Abraham, nous pouvons dire que commence celle de Marie.
Qui est Abraham ? Un homme, un de ceux qui vivent à Ur, en Chaldée. Soudain, une Parole le somme :
« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père pour le pays que je t’indiquerai » (Genèse 12/1).
« Quitte ! » La Parole bouscule ses habitudes de vie, son projet humain. Parmi tant d’idoles qui ne parlent pas, il reconnaît une voix. Dieu est là et il appelle.
« Dieu est vivant devant qui je me tiens » (2 Rois 5,16).
La foi entre dans son âme comme un glaive qui tranche prudences et sécurités.
« Abram partit, comme lui avait dit le Seigneur » (Genèse 12,4).
Parce qu’il croit à cet appel, Abraham se met en marche et, avec lui, commence l’histoire d’un peuple en marche. Tout désormais est changé pour lui. Dans une errance inattendue, il se familiarise avec le Dieu Tout Puissant qui s’est dressé dans sa vie. Un soir, il reçoit la Promesse:
« Lève les yeux au ciel et compte les étoiles si tu peux les compter. Telle sera ta postérité…» (Genèse 15,5).
La postérité, c’est d’abord Isaac. Il est l’enfant de la Promesse, l’enfant donné au Patriarche alors qu’il est vieux et que sa femme est stérile.
«Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi père d’une multitude de peuples selon qu’il lui fut dit : Telle sera ta descendance. C’est d’une foi sans défaillance qu’il considéra son corps déjà mort — il avait quelque cent ans — et le sein de Sara, mort également ; devant la promesse de Dieu, l’incrédulité ne le fit pas hésiter, mais sa foi l’emplit de puissance et il rendit gloire à Dieu, dans la persuasion que ce qu’il a une fois promis, Dieu est assez puissant pour l’accomplir.» (Romains 4/18, 21.)
Voilà le premier chaînon ; le dernier n’est pas une femme stérile, mais une jeune fille de la descendance d’Abraham, qui, sans connaître d’homme, de par la Puissance de Dieu, donnera un enfant, le Messie promis. Entre les deux chaînons, le Peuple élu, le Peuple d’Israël. «Toi Israël mon serviteur. Jacob que j’ai choisi, race d’Abraham mon ami.» (Isaïe. 41,8.)
JE T’AI TENU SUR LES GENOUX (Isaïe 66,12)
Les récits de la Bible ne s’intéressent qu’aux hommes et aux événements de cette histoire. Isaac eut deux fils : Ésaü et Jacob. Quand Ésaü perdit son droit d’aînesse, la Bible ne parle plus que de Jacob et de ses fils, héritiers d’Abraham. Parmi les tribus d’Israël correspondant aux douze enfants de Jacob, l’intérêt se porte sur David et sa famille parce qu’à cette famille appartient la Vierge Marie, de qui naîtra le Sauveur.
Dans une atmosphère tragique, succession d’épreuves et d’échecs, Dieu travaille son peuple, l’habitue à vivre avec Lui. Pour le conduire hors d’Égypte, dans la Terre Promise, Il suscite à son peuple un chef : Moïse. Dans le désert ce Peuple scelle son Alliance avec Dieu et reçoit « La Loi » pour le conduire :
« Je t’ai tenu sur les genoux » (Isaïe 66/12).
Pendant ces longues années, Dieu se penche sur la postérité d’Abraham. Il lui parle avec les Patriarches, par les Prophètes ensuite. Dans le Temple, pour sa purification et sa sanctification, tout fils d’Abraham rencontre le vrai Dieu.
Les hommes luttent avec Dieu. Fidèles et tant de fois infidèles ! Ils font Alliance et brisent l’Alliance. Quelques hommes s’inclinent devant Dieu : les Justes. Ils connaissent la paix et la sagesse de Dieu. Mais les autres ? L’histoire du Christ nous montrera que si la conscience du péché est montée, s’est accusée, l’attente du Rédempteur, l’objet de la Promesse, est celle d’un triomphe messianique humain.
Cependant, pour un petit reste — les anawim — les pauvres que Dieu aime — c’est l’espérance du Salut.
« L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce qu’il m’a consacré par l’onction
Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres
Annoncer aux captifs la délivrance
et aux aveugles le retour à la vue,
rendre la liberté aux opprimés,
proclamer une année de grâce du Seigneur. »
(Luc 4,18.)
Il a fallu tant de siècles, tant d’événements si tragiques, tant d’hommes exceptionnels, pour aboutir à ce petit nombre de « craignant-Dieu » ? Oui ! Mais parmi eux il y a
MARIE DE NAZARETH… SOMMET PROVISOIRE DE L’HUMANITÉ
Tant de siècles ont été nécessaires, pour former le corps, le cœur, l’âme de Marie de Nazareth et en faire la Femme qui pouvait donner naissance au Fils de Dieu.
L’évolution biologique s’est mise en progrès pour qu’à un moment de son avancée le Fils de Dieu trouve, dans le sein d’une femme, l’humilité capable de porter sa divinité.
De même, l’histoire avait façonné les âmes qui s’y étaient prêtées pour qu’une seule soit capable d’accueillir dans sa totalité et dans sa pureté l’Espérance d’Israël. Depuis Abraham l’attente des peuples s’était précisée, elle s’était purifiée d’ambitions temporelles, elle avait gagné des dimensions universalistes. Dans l’âme de la Vierge cette espérance est la plus pure et la plus ardente qui puisse être. Le péché ne l’a pas effleurée mais elle se sent solidaire de son peuple. Elle en connaît le péché et, plus que toute créature, elle en souffre et attend Celui qui ôte le péché du monde.
Dieu a voulu donner le Sauveur en réponse à une espérance qu’il a lui-même suscitée. Voici le moment où cette espérance repose toute en Marie. Humble, Elle attend Dieu qui, dans sa plénitude, peut combler tous ceux qu’Il choisit, et Elle appartient au Peuple choisi. Elle espère, et sa virginité même est le signe de sa vacuité : Elle est ouverte, libre de sa totale confiance en Dieu. Elle sait que l’homme seul est incapable d’opérer sa propre délivrance, Dieu lui donnera l’être parfait qui pourra le sauver. Comme Abraham, mieux que lui encore, dans la perfection de son attente, « espérant contre toute espérance », la foi l’emplit de puissance.
Lorsque la Parole de Dieu retentira à ses oreilles, Marie ne pourra pas hésiter. Les hommes gardent la mémoire des interventions de Dieu. Plusieurs fois dans sa puissance des renversements se sont produits : des femmes stériles sont devenues mères. Une jeune fille qui n’a pas connu d’homme pourra donner le Sauveur au monde parce que l’Esprit de Dieu la couvrira de son ombre. Ainsi, elle peut porter parmi les hommes de sa race un acte de foi pur fondé sur la seule grâce et sur la Parole de Dieu.
Telle est Marie dans la maturité des temps arrivés à plénitude. Fleur de Jessé de la famille de David. On a dit que si Jésus était le sommet de l’humanité, Marie était le sommet provisoire : La fleur nécessaire pour donner ce fruit.
Pousse des cris de joie, fille de Sion
Une clameur d’allégresse, Israël
Réjouis-toi, triomphe de tout ton cœur
Fille de Jérusalem.
Sophonie 3, 14…
La naissance de l’enfant de la Promesse n’est pas un fait purement biologique. Il est le fruit d’une foi conduite par Dieu à maturité. Concrètement c’est en la Vierge Marie qu’Israël atteint le seuil de la foi et de l’espérance où le Fils de Dieu, non seulement peut naître de l’humanité, mais dans l’humanité comme son fruit.
HEUREUX LES PAUVRES QUE DIEU AIME
I. — Nous avons regardé Marie, fille d’Israël, et nous avons trouvé en elle
– Une dépendance totale vis-à-vis de Dieu.
– Une disponibilité totale à la race dont elle est issue.
Marie vit en plein dans le drame qui assiège son peuple de toutes parts. Elle ne s’en détourne pas. Elle fait siennes toutes les aspirations à la Rédemption de sa nation. Pas de privilège qui la protège. Elle a pris son fardeau. Et à cause de cela le Christ est né en son sein…
Par ailleurs, dans l’avant-propos de la Constitution « Gaudium et Spes », il est dit :
« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout, et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses, des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit-Saint dans leur marche vers !e Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il leur faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. » (Gaudium et Spes § 1.)
Une certaine manière de vivre dans notre maison, dans notre emploi, peut être une absence au monde d’aujourd’hui. Soyons disponibles pour porter dans notre cœur et notre prière le cri de ses espoirs…
Soyons disponibles pour chercher à répondre à ses appels, pour travailler dans la Puissance de Dieu à soulager sa misère.
II. — Marie a renoncé à la maternité. En Israël, ne pas être épousée ou rester stérile étaient considérés comme des malédictions. La fécondité était un idéal. Elle reste vierge, renonçant à la maternité. Elle trouve la maternité dans la virginité. Ce n’est pas la chair et le sang qui, en elle, ont pu enfanter Dieu ; sous la mouvance de l’Esprit la créature s’est enrichie de ses possibilités.
La maternité de Marie est virginale et, à cause de cela, elle signifie sa stérilité radicale et sa fécondité surnaturelle.
Sans forcément renoncer à la fécondité de la chair et du sang, le chrétien, nous pouvons connaître la fécondité sous la mouvance de l’Esprit. La fécondité vient de Dieu, mais c’est bien de la Vierge Marie, de sa foi et de son sein que le Seigneur est le fruit.
Ecoutons la parole du Seigneur :
« Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur. » (Luc 1,42-43.)
« Le salut doit germer de la terre. » (Isaïe 4,2;45,8.)
III. — Nous devons patiemment nous laisser former par le Seigneur. « Je t’ai tenu sur les genoux. » Dieu nous forme à l’intérieur de notre histoire religieuse. Parfois celle-ci est tragique, toujours dramatique. Dans la patience et la confiance, nous devons garder notre âme. Difficultés, épreuves, échecs… qui viennent des hommes et de notre comportement, le Seigneur les utilise pour faire grandir notre foi, notre espérance et notre amour. De notre docilité dépend la maturité de notre sainteté.
IV. — Nous terminons en reprenant le cantique de Marie, le cantique des pauvres d’Israël, qu’il devienne notre chant. Référons notre vie, et la grâce singulière qui nous est faite à l’ensemble du Peuple de Dieu dont nous sommes solidaires. Dans ce chant se répercute la voix d’une multitude. Les desseins de Dieu se réalisent parce qu’Il est fidèle à « ce qu’Il avait promis à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais » (Luc 1,55).
MAGNIFICAT
Le Magnificat, c’est le morceau lyrique que le 3ème évangile met dans la bouche de la Vierge après la salutation d’Élisabeth.
Cette expression d’apparence spontanée comporte de nombreuses réminiscences de l’Ancien Testament (61 mots sur 102) : 1 Samuel 2, 1-10;Judith 6, 19 ; 6, 32; 9,3; Psaumes 86, 11; 98, 3; 103, 17; 107,9; 111,9.
C’est une prière de louange, l’action de grâces n’y étant qu’en filigrane. La Vierge y apparaît comme consciente de sa grandeur, mais elle la rapporte tout entière à Dieu :
« Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Voici, en effet, que désormais toutes les génération me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom . » (Luc 1, 48-49).
Elle se rend compte qu’elle n’est rien, mais en même temps célèbre la grandeur de l’humilité et de la pauvreté (pauvres de Dieu) :
« Il a fait œuvre de force avec son bras; il a dissipé ceux qui s’enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur; il a renversé de leur trône les potentats, et il a élevé les humbles; il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides. » (Luc 1, 51-53)
Enfin elle rattache sa maternité messianique aux promesses anciennes en faveur d’Abraham et du peuple choisi :
« Il a pris soin d’Israël son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, – ainsi qu’il l’avait promis à nos pères, – en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais. » (Luc 1, 54-55).
Terminons en citant un extrait de l’homélie du Pape BENOÎT XVI lors de la messe en la SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE, le 15 août 2005 :
« Dans l’Évangile, nous avons entendu le Magnificat, cette grande poésie qui s’est élevée des lèvres, et plus encore du cœur de Marie, inspirée par l’Esprit Saint. Dans ce chant merveilleux se reflète toute l’âme, toute la personnalité de Marie. Nous pouvons dire que son chant est un portrait, une véritable icône de Marie, dans laquelle nous pouvons la voir exactement telle qu’elle est.
Je voudrais souligner uniquement deux points de ce grand chant. Celui-ci commence par la parole « Magnificat »: mon âme « magnifie » le Seigneur, c’est-à-dire « proclame la grandeur » du Seigneur. Marie désire que Dieu soit grand dans le monde, soit grand dans sa vie, soit présent parmi nous tous. Elle n’a pas peur que Dieu puisse être un « concurrent » dans notre vie, qu’il puisse ôter quelque chose de notre liberté, de notre espace vital, par sa grandeur. Elle sait que si Dieu est grand, nous aussi, nous sommes grands. Notre vie n’est pas opprimée, mais est élevée et élargie: ce n’est qu’alors qu’elle devient grande dans la splendeur de Dieu…
Une seconde observation. Cette poésie de Marie – le Magnificat – est entièrement originale; toutefois, elle est, dans le même temps, un « tissu » composé à partir de « fils » de l’Ancien Testament, à partir de la Parole de Dieu. Et ainsi, nous voyons que Marie était, pour ainsi dire, « chez elle » dans la Parole de Dieu, elle vivait de la Parole de Dieu, elle était pénétrée de la Parole de Dieu…
Et ainsi, Marie parle avec nous, elle nous parle, elle nous invite à connaître la Parole de Dieu, à aimer la Parole de Dieu, à vivre avec la Parole de Dieu et à penser avec la Parole de Dieu. »