Troisième jour de la neuvaine
– Sainte Marie, aurore resplendissante
Nous vous saluons, aurore resplendissante, qui annoncez le soleil de justice, et apportez à la terre le premier rayon de lumière.
De l’évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie :
Or, après quelque temps, l’Ange du Seigneur apparut à Joachim avec une immense lumière. Cette vision l’ayant troublé, l’ange calma sa crainte, lui disant :
« Ne crains pas, Joachim, et ne te trouble pas à mon aspect ; car je suis l’ange du Seigneur ; il m’a envoyé vers toi pour t’annoncer que tes prières sont exaucées, et que tes aumônes sont montées jusqu’en en sa présence. Car il a vu ta honte, et il a entendu le reproche de stérilité qui t’a été adressé injustement.
Or, Dieu punit le péché et non la nature; c’est pourquoi lorsqu’il rend quelqu’un stérile, ce n’est que pour faire ensuite éclater ses merveilles et montrer que l’enfant qui naît est un don de Dieu, et non pas le fruit d’une passion désordonnée.
Car Sara, la première mère de votre nation, ne fut-elle pas stérile jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans ? Et cependant au dernier âge de la vieillesse elle engendra Isaac, auquel la bénédiction de toutes les nations était promise.
De même Rachel, si agréable au Seigneur et si fort aimée du saint homme Jacob, fut longtemps stérile, et cependant elle engendra Joseph, qui devint le maître de l’Égypte et le libérateur de plusieurs nations prêtes à mourir de faim.
Lequel de vos chefs a été plus fort que Samson, ou plus saint que Samuel ? Et cependant ils eurent tous les deux des mères stériles. Si donc la raison ne te persuade pas par mes paroles, crois à la force des exemples qui montrent que les conceptions longtemps différées et les accouchements stériles n’en sont d’ordinaire que plus merveilleux.
Ainsi ta femme Anne enfantera une fille et tu la nommeras Marie, elle sera consacrée au Seigneur dès son enfance, comme vous en avez fait le vœu, et elle sera remplie du Saint-Esprit, même dès le sein de sa mère.
Elle ne mangera ni ne boira rien d’impur ; elle n’aura aucune société avec la foule du peuple au dehors, mais sa demeure sera dans le temple du Seigneur, de peur qu’on ne puisse soupçonner ou dire quelque chose de désavantageux sur elle.
C’est pourquoi en avançant en âge, comme elle-même doit naître d’une mère stérile, de même cette Vierge incomparable engendrera le Fils du Très-Haut, qui sera appelé Jésus, et sera le Sauveur de toutes les nations selon l’étymologie de ce nom.
Et voici le signe que tu auras des choses que je t’annonce. Lorsque tu arriveras à la porte d’or qui est à Jérusalem, tu y trouveras Anne ton épouse, Anne qui viendra au devant de toi, laquelle aura autant de joie de te voir qu’elle avait eu d’inquiétude du délai de ton retour. » Après ces paroles, l’ange s’éloigna de lui.
Évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie, ch.3
« O Marie, choisie par l’auguste Trinité, et destinée de toute éternité pour être la Mère du Fils unique du Père, annoncée par les prophètes, attendue par les patriarches, désirée par toutes les nations : sanctuaire sacré, temple vivant du Saint Esprit ; soleil sans tache, parce que vous avez été conçue sans péché ; souveraine du ciel et de la terre, Reine des anges, nous vous honorons avec humilité, nous voulons célébrer avec allégresse la mémoire de votre heureuse naissance ; nous vous supplions de venir naître spirituellement dans nos âmes, de les captiver par votre douceur et par votre amabilité, afin qu’elles soient toujours unies à votre doux et aimable cœur. » (Dom Guéranger – Année liturgique – 8 septembre, la nativité de la Très Sainte Vierge)