Huitième jour de la neuvaine – Tu n’as pas épargné ta vie
Judith 13, 19-20 : « Ozias, à son tour, dit à Judith « Sois bénie, ma fille, par le Dieu Très-Haut, plus que toutes les femmes de la terre; et béni soit le Seigneur Dieu, Créateur du ciel et de la terre, lui qui t’a conduite pour trancher la tête du chef de nos ennemis! Jamais la confiance dont tu as fait preuve ne s’effacera de l’esprit des hommes; mais ils se souviendront éternellement de la puissance de Dieu.
Fasse Dieu que tu sois éternellement exaltée et récompensée de mille biens, puisque tu n’as pas ménagé ta vie quand notre race était humiliée, mais que tu as conjuré notre ruine en marchant droit devant notre Dieu. » Tout le peuple répondit : « Amen! Amen! » »
« Regardez et voyez s’il y a douleur pareille à ma douleur ? » Écoutons cette lamentation de Marie, la Vierge Mère. Contemplons cette douleur poignante et nous le verrons : il n’est pas de douleur pareille à sa douleur, si ce n’est la douleur de ce Fils où la sienne se modèle ; puisque, ô surprise à peine croyable, c’est une vraie compassion qui l’étreint, et que les mots d’une langue humaine ne sauraient exprimer. Car faisant rejaillir sur soi les douleurs, les blessures, les outrages de son Fils, elle les subissait dans sa propre personne, ressentant ce qui se trouvait dans le Christ Jésus. En son âme, debout près du Christ, elle partageait son martyre ; blessée de sa blessure, crucifiée au crucifix, percée du même glaive. Car son âme fut transpercée par le glaive de la passion du Christ. » Saint Bonaventure
Huitième jour : O Mère du Perpétuel Secours, un sentiment de crainte me serre parfois le cœur. En effet, lorsque je songe à ma misère, je me trouve audacieux d’oser m’adresser à vous et d’implorer vos faveurs. Cependant, votre douce image semble me dire : « Confiance, mon enfant ! Ne suis-je pas la Mère de la miséricorde qui cherche, non des mérites à récompenser, mais des maux à guérir ?
Mon titre de Mère du Perpétuel Secours ne proclame-t-il pas que Dieu m’envoie vers vous pour vous soulager en son Nom de toutes vos misères ? » C’est donc à votre clémence que je fais appel aujourd’hui, ô Marie. Ma confiance repose toute entière sur votre indulgente et compatissante bonté. A vous de me protéger, de me secourir, de me consoler de la manière que vous savez le mieux.
Stabat Mater
Debout, la Mère des douleurs, près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.
Alors, son âme gémissante, toute triste et toute dolente, un glaive transperça.
Qu’elle était triste, anéantie, la femme entre toutes bénie, la Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait, cette tendre Mère pleurait son Fils mourant sous ses yeux.
Quel homme sans verser de pleurs verrait la Mère du Seigneur endurer si grand supplice?
Qui pourrait dans l’indifférence contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils?
Pour toutes les fautes humaines, elle vit Jésus dans la peine et sous les fouets meurtri.
Elle vit l’Enfant bien-aimé mourir tout seul, abandonné, et soudain rendre l’esprit.
O Mère, source de tendresse, fais-moi sentir grande tristesse pour que je pleure avec toi.
Fais que mon âme soit de feu dans l’amour du Seigneur mon Dieu :
Que je Lui plaise avec toi.
Mère sainte, daigne imprimer les plaies de Jésus crucifié en mon cœur très fortement.
Pour moi, ton Fils voulut mourir, aussi donne-moi de souffrir une part de Ses tourments.
Donne-moi de pleurer en toute vérité, comme toi près du Crucifié, tant que je vivrai !
Je désire auprès de la croix me tenir, debout avec toi, dans ta plainte et ta souffrance.
Vierge des vierges, toute pure, ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.
Du Christ fais-moi porter la mort, revivre le douloureux sort et les plaies, au fond de moi.
Fais que Ses propres plaies me blessent, que la croix me donne l’ivresse
Du Sang versé par ton Fils.
Je crains les flammes éternelles ; ô Vierge, assure ma tutelle à l’heure de la justice.
O Christ, à l’heure de partir, puisse ta Mère me conduire à la palme des vainqueurs.
A l’heure où mon corps va mourir, à mon âme, fais obtenir la gloire du paradis.
Prière attribuée au franciscain italien Jacopone da Todi (13ème siècle).