MOIS DU ROSAIRE – jour 28 – Les cinq Mystères Joyeux
Reprenons ce qu’a écrit Saint Jean-Paul II dans Rosarium Virginis Mariae:
« Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un “résumé de l’Évangile”, il convient donc que, après avoir rappelé l’incarnation et la vie cachée du Christ (mystères joyeux), et avant de s’arrêter sur les souffrances de la passion (mystères douloureux), puis sur le triomphe de la résurrection (mystères glorieux), la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). »
« Cet ajout de nouveaux mystères, sans léser aucun aspect essentiel de l’assise traditionnelle de cette prière, a pour but de la placer dans la spiritualité chrétienne, avec une attention renouvelée, comme une authentique introduction aux profondeurs du Cœur du Christ, abîme de joie et de lumière, de douleur et de gloire. »
Nous pouvons célébrer ces mystères joyeux en union de cœur avec les associés de la Médaille Miraculeuse et avec les fidèles de la Chapelle rue du Bac qui le fait à 15 h 30.
1 L’Annonciation : L’Humilité (Lc 1, 26-38)
« Le premier cycle, celui des “mystères joyeux”, est effectivement caractérisé par la joie qui rayonne de l’événement de l’Incarnation Cela est évident dès l’Annonciation où le salut de l’Ange Gabriel à la Vierge de Nazareth rappelle l’invitation à la joie messianique: « Réjouis-toi, Marie ».
« Toute l’histoire du salut, bien plus en un sens, l’histoire même du monde, aboutit à cette annonce. En effet, si le dessein du Père est de récapituler toutes choses dans le Christ (cf. Ep 1,10), c’est l’univers entier qui, d’une certaine manière, est touché par la faveur divine avec laquelle le Père se penche sur Marie pour qu’elle devienne la Mère de son Fils. »
« À son tour, toute l’humanité se trouve comme contenue dans le fiat par lequel elle correspond avec promptitude à la volonté de Dieu. » Rosarium Virginis Mariae
Dans ce premier mystère joyeux, représentez-vous l’envoyé de Dieu, l’archange Gabriel qui annonce à Marie le choix que le Seigneur a fait d’elle pour être la Mère de Dieu, et qui lui révèle comment va s’accomplir ce sublime mystère. Paroles de la sainte Vierge : Voici la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon votre parole.
Fruit : La vertu d’humilité.
Élévation au Verbe Incarné : O Verbe si élevé au-dessus des Cieux, et qui t-abaisse jusqu’à descendre dans le sein d’une Vierge, quels sentiments de joie et de reconnaissance ne te dois-je pas, puisque tes abaissements sont la cause de ma grandeur ? Tu as donc voulu te faire homme, pour me faire devenir enfant de Dieu.
Donne-moi de connaître et d’apprécier la dignité sublime à laquelle tu m’as élevé; et fais-moi la grâce de conserver toujours dans mon cœur, une tendre et vive reconnaissance pour le mystère ineffable de ton Incarnation.
Élévation à Marie : O Vierge Sainte, choisie de Dieu pour être le premier Temple de notre Divin Rédempteur, Vous confondez mon orgueil par Votre humilité, comme Votre Divin Fils par Son anéantissement; obtenez-moi, avec un profond sentiment de mon néant, une participation de votre foi vive qui a sauvé le monde.
Réciter ensuite la dizaine terminée par le Gloire au Père.
2 La Visitation : Le zèle pour le salut du prochain (Lc 1, 39-56)
« C’est une note d’exultation qui marque la scène de la rencontre avec Élisabeth, où la voix de Marie et la présence du Christ en son sein font que Jean « tressaille d’allégresse » (cf. Lc1,44). » (Pape Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae
Représentez-vous Marie, qui, dès qu’elle a conçu Jésus-Christ, part et marche avec promptitude vers les montagnes pour aller visiter à Hébron sa cousine Élisabeth. La présence de Jésus en Marie fait tressaillir et sanctifie Jean-Baptiste. Élisabeth prophétise, et Marie prononce le sublime cantique de l’humilité, de la reconnaissance et de l’amour.
Fruit: La charité et le zèle.
Élévation à Jésus : O Jésus vivant en Marie, qui l’avez portée, par un secret instinct, à faire humblement la première visite à Élisabeth, afin de répandre tes grâces dans la maison de Zacharie; fais éprouver à mon âme tes saintes opérations, afin que je ressente l’humble étonnement de ta présence, les saints transports de tes divins attraits et la douce paix de ton ineffable possession.
Élévation à Marie : O Vierge Sainte, bénie entre toutes les femmes, obtenez-moi de Votre Divin Fils la grâce de correspondre promptement à Ses divines inspirations, et d’y être toujours fidèle; afin que mon esprit ravi de sa présence, tressaille de joie, et ne cesse d’exalter les magnificences de Sa toute puissance et de Ses Divines Miséricordes. Réciter ensuite la dizaine terminée par le Gloire au Père.
3 La Naissance de Jésus : L’amour de la Pauvreté, seule richesse valable en Dieu (Lc 2, 1-21)
« Une atmosphère de liesse baigne la scène de Bethléem, où la naissance de l’Enfant divin, le Sauveur du monde, est chantée par les anges et annoncée aux bergers justement comme « une grande joie » (Lc 2, 10). » (Pape Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae)
Représentez-vous Jésus, naissant dans l’étable de Bethléem, au milieu de la nuit, couché dans une crèche, exposé aux rigueurs de l’hiver et aux injures de l’air; les Anges qui l’annoncent, les bergers qui l’adorent avec Marie et Joseph.
Fruit : La pauvreté et le détachement.
Élévation à Jésus : O adorable Sauveur! qui viens nous apporter tous les biens du ciel, fais dès ce moment régner dans mon cœur l’aimable innocence, l’admirable simplicité et la foi vive des bergers; je t’adore avec eux, uni à Joseph et à Marie ta mère; et je veux conserver précieusement le souvenir de ce mystère et les prémices de ton amour.
Élévation à Marie : O très pure Mère de Dieu, faites, par Votre intercession auprès de Votre Divin Fils, que ce Mystère, toujours présent à mon esprit, soit les délices et la consolation de ma vie, et que j’offre sans cesse à ce Dieu Sauveur la Charité d’un cœur pur, d’une conscience droite et d’une foi sincère, comme le tribut de ma reconnaissance. Réciter ensuite la dizaine terminée par le Gloire au Père.
4 La Présentation au Temple au Temple et la Purification de Marie : La Pureté (cœur, corps et esprit) (Lc 2, 22-40)
« Les deux derniers mystères, qui conservent toutefois cette note de joie, anticipent les signes du drame. En effet, la présentation au temple, tout en exprimant la joie de la consécration et en plongeant le vieillard Syméon dans l’extase, souligne aussi la prophétie du « signe en butte à la contradiction » que sera l’Enfant pour Israël et de l’épée qui transpercera l’âme de sa Mère (cf. Lc2, 34-35). » (Pape Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae)
Représentez-vous Marie qui présente Son Fils au Temple et l’offre à Dieu, par les mains du grand-prêtre, comme un Précieux Holocauste et les prémices du Sacrifice sublime qui doit désarmer la Justice Divine.
Fruit : L’obéissance et le bon exemple.
Élévations à Jésus : O mon Sauveur, Roi du Ciel et de la terre, tu te soumets à une Loi qui n’est faite que pour les pécheurs, afin de me donner une leçon sublime d’humilité, de soumission et d’obéissance.
Combien je serais ingrat, si je ne sacrifiais pas à ta Divine Volonté toutes mes affections personnelles, et si je ne m’attachais pas à suivre tes exemples par une fidélité constante et invariable aux préceptes de ton Église. O Dieu de bonté ! Ne permets pas que je sois infidèle à mes devoirs.
Élévation à Marie : O Mère de Jésus, fidèle et parfaite image du Sacrifice de Votre Fils, offrez-moi avec Lui; et obtenez-moi de consacrer à Dieu mes passions les plus chères, par un sacrifice entier de tout moi-même, afin que Jésus-Christ soit l’unique objet de mes vœux les plus ardents et de mes plus tendres affections. Réciter ensuite la dizaine terminée par le Gloire au Père.
5 Le Recouvrement de Jésus au Temple : L’obéissance (rechercher Dieu en tout) (Lc 2, 41-51
« L’épisode de Jésus au temple, lorsqu’il eut douze ans, est lui aussi tout à la fois joyeux et dramatique. Il se dévoile là dans sa divine sagesse tandis qu’il écoute et interroge; et il se présente essentiellement comme celui qui “enseigne”.
« La révélation de son mystère de Fils tout entier consacré aux choses du Père est une annonce de la radicalité évangélique qui remet en cause les liens même les plus chers à l’homme face aux exigences absolues du Royaume. Joseph et Marie eux-mêmes, émus et angoissés, « ne comprirent pas » ses paroles (Lc2,50). » (Pape Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae)
Représentez-vous Marie et Joseph qui ayant été, selon la loi, célébrer la fête de Pâques à Jérusalem, perdirent l’enfant Jésus, et ne le retrouvèrent qu’après trois jours de pénibles recherches , dans le temple , au milieu des Docteurs qu’il écoutait, interrogeait, et étonnait par la sagesse de ses questions et de ses réponses.
Fruit: Le zèle pour le salut.
Élévation à Jésus : O Divin Enfant qui as voulu nous apprendre qu’il faut tout quitter pour nous instruire, et accomplir l’œuvre de Dieu quand Il nous appelle; imprime dans mon cœur la crainte de te perdre, la douleur de te avoir perdu si souvent, et le désir de te retrouver au plus tôt, si j’avais encore le malheur de t’éloigner de moi par mes offenses.
Élévation à Marie : O Mère affligée par l’absence du meilleur des fils, et consolée ensuite par le bonheur de l’avoir retrouvé, obtenez-moi la grâce de ne le perdre jamais par le péché; de sentir vivement Son absence, si mes infidélités l’obligent à s’éloigner; et de n’avoir aucun repos jusqu’à ce que je l’aie retrouvé. Réciter ensuite la dizaine terminée par le Gloire au Père.
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« Méditer les mystères “joyeux” veut donc dire entrer dans les motivations ultimes et dans la signification profonde de la joie chrétienne. Cela revient à fixer les yeux sur la dimension concrète du mystère de l’Incarnation et sur une annonce encore obscure et voilée du mystère de la souffrance salvifique. »
« Marie nous conduit à la connaissance du secret de la joie chrétienne, en nous rappelant que le christianisme est avant tout euangelion, “bonne nouvelle”, dont le centre, plus encore le contenu lui-même, réside dans la personne du Christ, le Verbe fait chair, l’unique Sauveur du monde. » ( Pape Jean-Paul II Rosarium Virginis Mariae)
D’après le manuel de Liège 1847
BIENHEUREUSE CELLE QUI A CRU
« Bienheureuse celle qui a cru » (Le 1, 45).
Ces mots adressés à Marie par Élisabeth au cours de la visitation, « imprègnent notre prière du Rosaire ».
Particulièrement en ce mois d’octobre, qui est le mois du Rosaire.
En récitant chaque « dizaine », nous méditons l’un après l’autre les mystères: joyeux, douloureux, glorieux, et en chacun d’eux nous disons à Marie, comme Élisabeth au cours de la visitation:
« Bienheureuse celle qui a cru! »
– Toi qui as cru avec une foi remplie de joie: à l’annonciation, à la nativité, à la présentation au temple, au recouvrement de Jésus dans le temple.
Jean-Paul II, Osservatore Romano 42, 16-10-1984