Joie et allégresse à la venue de Marie
« Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. » Cette parole de l’archange Gabriel à Zacharie s’applique au moins autant à la Mère du Sauveur qu’au Précurseur de Jésus. Car à la naissance de Marie, il y a eu joie au Ciel, sur la Terre et jusque dans les Enfers.
Joie au ciel.
La Sainte Trinité regarde avec complaisance ce chef-d’œuvre sorti de ses mains. Car, sans parler de la destinée future de l’enfant, il n’en est pas de sa naissance comme de celle des autres humains : ils sont infectés du péché originel. Marie vient au monde, conçue sans péché, grande par ses mérites et ses vertus, et toute resplendissante de l’éclat de son innocence et de la beauté que la grâce divine lui communique.
Joie sur la terre.
Sainte Anne et saint Joachim sont heureux de voir enfin leurs prières exaucées. Joie surtout pour l’humanité. Marie, dès sa naissance, peut dire avec assurance : « Toutes les générations me proclameront bienheureuse. » En ce jour, le Ciel fait à la terre un présent d’une valeur inestimable.
Les ténèbres, dans lesquelles le monde était enseveli depuis plus de quatre mille ans, se dissipent par l’apparition de cette brillante aurore attendue par les Patriarches et les Prophètes. Cette nativité a été la fin des maux et le commencement de notre consolation. Le Roi de gloire, notre Rédempteur, n’est pas encore venu, mais son palais est prêt à le recevoir.
Joie dans les Enfers.
Les Limbes, où les justes de l’ancienne Loi, Abraham, le père des croyants, David, le roi prophète, Isaïe, le prophète de la Vierge qui doit enfanter, tous les saints enfin attendaient avec impatience le moment où les portes du Ciel leur seraient grandes ouvertes, apprennent avec allégresse que leur attente va prendre fin.
« Votre naissance, ô Marie annonce la joie au monde. » (Office de la Nativité). ■
P. Jean-Daniel Planchot, cm