Méditation sur le psaume 50
« Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés. » (Ps 50 [51], 3-4.12-15).
Ces paroles nous sont venues de siècles lointains. Elles précèdent la venue du Christ. Pourtant, elles sont toujours nouveaux, toujours d’actualité. elles ne vont pas sur ordonnance. On les retrouve dans le trésor des paroles que l’Église répète le plus souvent.
Ces mots, en tant que texte de la littérature universelle, sont sans aucun doute un chef-d’œuvre. Cependant, avant de devenir un texte littéraire, elles étaient inscrites dans la conscience. Ils sont un témoignage de péché et de conversion. Un homme qui fait pénitence et cherche la réconciliation avec Dieu se manifeste en eux.
C’est pourquoi nous nous attarderons sur ces paroles au temps du Carême, lorsque l’Église et l’humanité recherchent plus intensément la réconciliation avec Dieu et font pénitence.
Difficile de trouver un texte qui atteste avec plus d’éloquence combien profondément humain est le thème de « réconciliation et pénitence » ; combien elle est inséparablement liée à l’histoire de l’homme, à toute son existence terrestre.
« Constitué par Dieu dans un état de sainteté, l’homme, cependant, tenté par le Malin, dès le début de l’histoire a abusé de sa liberté, se dressant contre Dieu et aspirant à atteindre sa fin en dehors de Dieu ». Ainsi la constitution Gaudium et Spes résume brièvement le début de l’histoire de l’homme – et de l’histoire du péché.
Ce début a sa suite de génération en génération. L’histoire du péché traverse le cœur de chaque homme et en même temps décrit des cercles de plus en plus larges autour de lui, imprime sa marque sur la vie des familles, des nations et de toute l’humanité.
« Souvent, refusant de reconnaître Dieu comme son principe – continue la même constitution » Gaudium et Spes « – l’homme a rompu l’ordre dû par rapport à son but ultime, et en même temps toute son orientation tant vers lui-même que vers les autres hommes et envers toutes choses créées » (Gaudium et Spes, 13).
« Lorsque / l’Esprit de vérité sera venu, / le convaincra du monde quant au péché, à la justice et au jugement » (Jn 16, 8). Nous méditons sur la réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église.
A la base de cette mission se trouve la « conviction du monde quant au péché ». Parfois, le monde contemporain semble si peu convaincu. Et cela malgré le fait que la présence du péché et ses terribles effets sont si objectifs dans le monde.
Combien, combien il est immensément nécessaire que l’Esprit de vérité convainque le monde quant au péché… : quant au péché, à la justice et au jugement.
Cette « conviction » est à la base de la mission de l’Église, particulièrement au temps du Carême.
Saint Jean-Paul II – Angélus, 28 mars 1982
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