Voyage Apostolique à Malte

Voyage Apostolique à Malte

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En ce premier jour de Voyage Apostolique à Malte, Le Pape François a eu une cérémonie de bienvenue à l’aéroport international de Malte, une visite de courtoisie au Président de la République de Malte, une brève rencontre avec le Premier Ministre au Palais du Grand Maître et une rencontre avec les Autorités et le Corps Diplomatique au Palais du Grand Maître.

«Que Malte continue à faire palpiter l’espérance»: le Pape François, lors de son discours aux autorités maltaises dans la matinée du samedi 2 avril, a salué l’exemple que représente l’archipel pour de nombreux peuples. Il a souligné les problèmes qui caractérisent la société et rappelé l’urgence d’une action commune pour la sauvegarde de l’environnement, avant de critiquer durement la guerre en cours en Ukraine et la course aux armements.

Après sa rencontre avec les autorités maltaises, le Pape François s’est rendu au sanctuaire de Ta’Pinu, sur l’île maltaise de Gozo. Célèbre lieu de pèlerinage marial, le sanctuaire est perché en haut du village de Gharb, au nord-ouest de l’île de Gozo. Son église de style gothique, une rosace ancrée sur la façade, abrite de nombreuses offrandes, témoins de la grande dévotion populaire des habitants depuis la construction du sanctuaire, en 1920.

Malte, petite île au grand cœur, est un trésor pour l’Église, a affirmé le Saint-Père au cours de la veillée de prière. Son histoire nous appelle à retrouver l’esprit des premières communautés de chrétiens, centré sur la relation au Christ et l’annonce de son Évangile. Le sanctuaire porte au monde un message de foi et d’espérance.

Au second et dernier jour de son voyage à Malte, le Pape François est allé prier dans la grotte de saint Paul, là où l’apôtre trouva refuge après son naufrage sur l’île. Dans sa prière, il implore Dieu de nous aider à reconnaître de loin les besoins de ceux qui luttent au milieu des vagues de la mer.

Messe sur la Place de Granai, à Floriana

Après avoir quitté la Basilique de Saint Paul, le Saint-Père s’est déplacé en voiture jusqu’à la Place de Granai à Floriana pour la célébration de la Sainte Messe. Devant la Paroisse Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse où se trouve la tombe de Saint Georges Preca, le Pape a changé de voiture et est monté dans la papamobile.

À son arrivée à la Place de Granai, après quelques tours de papamobile parmi les fidèles et les pèlerins rassemblés, à 10h15, il a célébré la Sainte Messe en présence d’environ 20 000 fidèles et représentants des Églises chrétiennes et autres confessions religieuses. Au cours de la célébration eucharistique, après la proclamation de l’Évangile, le Saint-Père a prononcé l’homélie.

A la fin de la Sainte Messe, l’Archevêque Métropolite de Malte, S.E. Mgr Charles J. Scicluna, a adressé un salut et des remerciements au Saint-Père. Puis le Pape François a dirigé la récitation de l’Angélus avec les fidèles et les pèlerins présents sur la Place de Granai à Floriana.

Après l’Angélus et la bénédiction finale, le Saint-Père est retourné à la Nonciature apostolique de Malte où il déjeune en privé. Il a conclu son voyage par une visite au centre pour migrants Giovanni XXIII Peace Lab, où il a rencontré deux cents migrants. Dans son discours, il a dénoncé les autorités complices des violations des droits fondamentaux et exprimé le rêve de voir les migrants devenir des témoins d’accueil et de fraternité.

Nous publions ci-dessous l’homélie que le Pape a prononcée lors de la célébration eucharistique :

Homélie du Saint-Père

Jésus « le matin retourna au temple et tout le peuple vint à lui » (Jn 8, 2). Ainsi commence l’épisode de la femme adultère. Le décor est serein : une matinée dans le lieu saint, au cœur de Jérusalem. Le protagoniste est le peuple de Dieu qui, dans la cour du temple, cherche Jésus, le Maître : il veut l’écouter, car ce qu’il dit éclaire et réchauffe.

Son enseignement n’a rien d’abstrait, il touche la vie et la libère, la transforme, la renouvelle. Voici le « flair » du peuple de Dieu, qui ne se contente pas du temple fait de pierres, mais se rassemble autour de la personne de Jésus. Dans cette page on peut entrevoir le peuple des croyants de tous les temps, le saint peuple de Dieu , qui ici à Malte est nombreux et vivant, fidèle dans la recherche du Seigneur, lié à une foi concrète, à une foi vécue. Je vous en remercie.

Devant les gens qui viennent à lui, Jésus n’est pas pressé : « Il s’assit – dit l’Évangile – et se mit à les enseigner » (v. 2). Il y a des absents : ce sont la femme et ses accusateurs. Ils ne sont pas allés chez le Maître comme les autres, et les raisons de leur absence sont différentes : scribes et pharisiens pensent qu’ils savent déjà tout, qu’ils n’ont pas besoin de l’enseignement de Jésus ; la femme, en revanche, est une personne perdue, égarée à la recherche du bonheur dans le mauvais sens.

Des absences donc dues à des motifs différents, tout comme le dénouement de leur histoire est différent. Arrêtons-nous sur ces absents.

Tout d’abord sur les accusateurs de la femme, absents, comme la femme. En eux, nous voyons l’image de ceux qui se targuent d’être justes, qui se targuent d’observer la loi de Dieu, des gens décents. Ils ne prêtent aucune attention à leurs propres défauts, mais ils sont très attentifs à trouver ceux des autres. Alors ils vont à Jésus : non pas le cœur ouvert pour l’écouter, mais « pour le mettre à l’épreuve – dit l’Évangile – et avoir des raisons de l’accuser » (v. 6).

C’est une intention qui photographie l’intériorité de ces personnes cultivées et religieuses, qui connaissent les Écritures, fréquentent le temple, mais subordonnent tout à leurs propres intérêts et ne luttent pas contre les pensées malveillantes qui s’agitent dans leur cœur. Aux yeux des gens, ils semblent être des experts en Dieu, mais ils ne reconnaissent vraiment pas Jésus, au contraire ils le voient comme un ennemi à éliminer.

Pour ce faire, ils mettent une personne devant lui, comme s’il s’agissait d’une chose, l’appelant avec mépris « cette femme » et dénonçant publiquement son adultère. Ils pressent la femme d’être lapidée, déversant contre elle l’aversion qu’ils ont pour la compassion de Jésus, et ils font tout cela sous le couvert de leur réputation d’hommes religieux.

Frères et sœurs, ces personnages nous disent que même dans notre religiosité le ver de l’hypocrisie et l’habitude de pointer du doigt peuvent se glisser. À tout moment, dans n’importe quelle communauté. Il y a toujours le danger de méconnaître Jésus, d’avoir son nom sur les lèvres mais de le renier en fait.

Et cela peut aussi être fait en levant des bannières avec la croix. Comment alors vérifier si nous sommes disciples à l’école du Maître ? De notre regard, de la façon dont nous regardons les autres et de la façon dont nous nous regardons. C’est le point de définir notre appartenance.

De la façon dont nous regardons notre prochain : si nous le faisons comme Jésus nous le montre aujourd’hui, c’est-à-dire avec un regard de miséricorde, ou d’une manière critique, parfois même méprisante, comme les accusateurs de l’Évangile, qui se présentent comme les champions de Dieu mais ne réalise que piétiner les frères.

En réalité, ceux qui croient défendre la foi en pointant du doigt les autres auront aussi une vision religieuse, mais ils n’épousent pas l’esprit de l’Évangile, car ils oublient la miséricorde, qui est le cœur de Dieu.


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