Servir et contempler avec Marie
Le Christ Jésus fut entouré de l’unique amour de la bienheureuse Vierge Marie, soit qu’elle servît son humanité, soit qu’elle fût attentive à la contemplation de sa divinité. Un sage a appelé Marie «la philosophie des chrétiens», philosophie voulant dire «amour de la Sagesse».
En effet, d’une part les chrétiens aiment trouver la vraie sagesse en Marie ; d’autre part, dans le Christ, la sagesse même des chrétiens, Marie aime, mieux que tous les hommes, et servir son humanité, et contempler sa divinité. Marie sert le Christ en personne — Fils de Dieu et le sien — certes par des actions extérieures, mais surtout par sa propre substance, lui offrant l’hospitalité de son sein.
Dans la tendre enfance du Christ, elle aide la faiblesse de son humanité, le caressant, le lavant, le soignant ; avec Joseph, elle porte en Égypte celui qui fuit la persécution d’Hérode et elle le ramène ; enfin elle se tient près de lui alors qu’il meurt sur la croix ; elle assiste à son ensevelissement, et elle souffre alors tellement que, selon la prédiction de Siméon, son âme est transpercée du glaive aigu de la douleur.
Dans la contemplation aussi elle est supérieure à tous. En vérité, quelle contemplative doit être celle qui a porté en elle la divinité même, unie à sa chair en la personne du Fils de Dieu ! Ce Verbe qui était auprès de Dieu depuis le commencement, et qui est Dieu, c’est lui qu’elle porte, puis écoute, elle converse avec lui, se réjouit avec lui, le contemple. Le Christ est la puissance et la sagesse de Dieu (1 Corinthiens 1,24).
En étant en Marie ; en elle s’est trouvée dès lors toute la et la sagesse de Dieu . Dans le Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Colossiens 2,3). Toute la plénitude de la divinité se trouve corporellement dans le Christ. Elle a résidé en Marie. Telle est Marie contemplative, elle qui, dans le Fils unique de Dieu qu’elle a engendré de sa chair, contemple la gloire de toute la Trinité ! ■
P. Jean-Daniel Planchot, cm