Sœur Emmanuelle
Les obsèques de Sœur Emmanuelle, décédée dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 99 ans, ont eu lieu mercredi 22 à Callian, dans le Var. Une messe de Requiem aussi a été célébrée le jour de son enterrement, mercredi 22 octobre, à 15h à Notre Dame de Paris.
A Paris, ceux qui le souhaitaient ont pu cependant lui rendre un dernier hommage puisque, selon les souhaits que la Sœur avait exprimés, une messe en sa mémoire a été célébrée à la chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, 140 Rue du Bac Paris 7e, ce samedi 25 octobre à 10h30. Nous pouvons témoigner combien la Sœur Emmanuelle aimait la Médaille Miraculeuse.
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Elle allait avoir 100 ans le 16 novembre prochain. Elle nous a quittés avant. Pour rejoindre Dieu dans une « nouvelle naissance », comme elle aimait à le dire. Madeleine Cinquin (c’était son nom de naissance) s’est éteinte ce lundi dans sa maison de retraite de Callian, dans le département du Var après une vie consacrée aux autres.
Elle avait publié ces derniers mois chez Plon un livre d’entretiens avec le journaliste Jacques Duquesne : « J’ai 100 ans et je voudrais vous dire ». Son dernier livre, « Confessions d’une religieuse », va sortir jeudi chez Flammarion. Un livre sur sa vie, qu’elle a commencé alors qu’elle habitait parmi les chiffonniers du Caire. Un ouvrage qu’elle avait continué à écrire et à corriger tout au long de sa vie, et qu’elle ne voulait pas rendre public avant sa mort (1).
Orpheline de père à 6 ans
Née à Bruxelles le 16 novembre 1908 d’un père français et d’une mère belge, Madeleine Cinquin avait passé ses premières années entre Bruxelles, Paris et Londres. Elle avait perdu son père, noyé accidentellement sous ses yeux, alors qu’elle avait 6 ans.
Elle avait prononcé ses vœux de religieuse en 1931 dans la Congrégation Notre-Dame-de-Sion. Elle avait alors pris le nom de Sœur Emmanuelle. Emmanuel comme le Christ. Elle avait ensuite enseigné les lettres en Turquie puis en Tunisie, avant de s’installer à Alexandrie dans les années 60.
Une seconde vie à 63 ans dans un bidonville du Caire
C’est à sa retraite, en 1971, à l’âge de 63 ans, qu’elle avait entamé une seconde vie en s’installant dans un bidonville des chiffonniers du Caire, qui ne survivent que grâce à la récupération des déchets dans les décharges de la capitale égyptienne. En 22 ans, elle y avait créé avec eux et pour eux des dispensaires, jardins d’enfants, des écoles…
Fusionnées en 1987, les associations « Les amis de Sœur Emmanuelle » et Asmae ont continué à développer des actions humanitaires, non seulement en Égypte mais aussi au Sénégal, Philippines, Haïti, Liban ou encore Soudan.
En 1993, elle avait pris sa seconde retraite. Revenue en France, elle avait pourtant continué à développer les activités de son association et à s’engager auprès des pauvres. De 1998 à 2003, elle avait activement pris part à la création et à l’animation d’un accueil pour SDF au sein de l’association « Les amies de Paola » à Fréjus.
1- Un autre ouvrage signé Sœur Emmanuelle, abondamment illustré, « Je te salue Marie » (Elytis), est aussi paru ces derniers jours. En 2004, elle avait rédigé avec un jeune prêtre des Alpes-Maritimes, Philippe Asso, « Vivre à quoi cela sert », publié par Flammarion. La même année était aussi sorti « Richesse de la pauvreté », toujours chez le même éditeur. On lui doit aussi « Sœur Emmanuelle, Secrets de vie » publié en 2000 chez Anne Carrière et « Yalla! En avant les jeunes » paru en 1997 aux éditions Calman-Levy.
D’après Nice-Matin