SAINT JOSEPH ET L’INCARNATION

Dans le cadre de la  neuvaine préparatoire à la fête de Saint Joseph (19 mars), voici une méditation de Bossuet (XVII siècle)

SAINT JOSEPH ET L’INCARNATION

Jésus, ce béni enfant, est sorti en quelque manière
de l’union virginale de ces deux époux.
Car n’avons-nous pas vu que c’est la virginité de Marie
qui a attiré Jésus-Christ du ciel ?
Jésus-Christ n’est-il pas cette fleur
que la virginité a poussée ?
N’est-il pas le fruit béni que la virginité a produit ?

Oui, certainement, nous dit saint Fulgence :
il est le fruit, il est l’ornement,
il est le prix et la récompense de la virginité.
C’est à cause de sa pureté que Marie a plu au Père éternel;
c’est à cause de sa pureté que le Saint-Esprit
se répand en elle pour la remplir
d’un germe céleste.

Et, par conséquent, ne peut-on pas dire
que c’est sa pureté qui la rend féconde?
Que si c’est sa pureté qui la rend féconde,
je ne craindrai plus d’assurer
que saint Joseph  a part à ce grand miracle.
Car si cette pureté angélique est le bien de la divine Marie,
elle est aussi le bien de son chaste époux.
Elle est à lui par son mariage, elle est à lui par les soins
qu’il a pris afin de la conserver.
Marie l’a vouée, Joseph la conserve, et tous deux
la présentent au Père éternel
comme un bien gardé par leurs soins communs.
Comme donc il a tant de part à la virginité de Marie,
Joseph en prend aussi au fruit qu’elle porte,
il est son fils non pas à la vérité par la chair,
mais il est son fils par l’esprit
à cause de l’alliance virginale qui le joint avec sa mère.

BOSSUET