Frères, quel est donc ce mystère ?
Qui nous a ravi notre Mère ?
Sa tombe est vide. Hier pourtant
Nous déposâmes, pleins d’alarmes
Son corps arrosé de nos larmes,
Sous la pierre du monument.
Ainsi gémissant, les apôtres
S’interrogeaient les uns les autres,
Près du sépulcre abandonné.
Et leur âme était dans la peine
Car ils croyaient voir de leur Reine,
Le tombeau sacré profané.
Quand, soudain, des voix angéliques
Raniment par de saints cantiques,
Leurs cœurs, de douleur éperdus.
« Levez-vous, troupe fidèle,
Voyez… votre Reine immortelle
S’envole vers les cieux émus.
Avec nous célébrez sa gloire,
Elle partage la victoire
Qu’à sa mort arracha son Fils,
Son Jésus qui déjà s’apprête,
A faire briller sur sa tête,
La couronne du paradis. »
Les voix se turent. Les Apôtres
Se redisent les uns aux autres :
Béni soit ce jour en tout lieu !
Qu’il soit marqué par une fête
Où chaque âge à venir répète :
Gloire à Marie et gloire à Dieu.
Paillettes d’or, 1921,
pp. 111-112