MEDAILLE MIRACULEUSE ET ANGELUS 3

ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITÉ PARMI NOUS (Jean 1,14)

Fra-Angelico adoration des Mages 1433-35 Museo San Marco FlorenceINTRODUCTION

Nous poursuivons notre méditation sur l’Angélus, en considérant sa troisième et dernière partie : « Et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Voici, puisé dans l’évangile, le résumé le plus percutant du dogme central de la foi chrétienne: l’Incarnation du Fils de Dieu.

Méditant, à partir de l’Écriture, sur la réalité de l’Incarnation, les Pères de l’Église ont été amenés à découvrir la place centrale de la Vierge Marie. C’est elle en effet qui donne au Verbe de Dieu la chair qu’il assume et qui sur la Médaille est représentée par le Cœur de chair de Jésus près duquel se trouve le sien.

Le titre de Mère de Dieu reconnue à la Vierge n’a donc pas pour objet premier de lui tresser une couronne supplémentaire. La pureté de sa foi est son plus beau titre de gloire. C’est pour la droite confession de l’Incarnation du Verbe, et non pas simplement pour une juste piété envers la Vierge, que Marie devait être appelée Mère de Dieu.

C’est un débat de christologie qui allait amener l’affirmation de la Théotokos. Ce mot grec fut l’objet de bien des querelles passionnées. Il était, en effet, particulièrement choquant (littéralement, porteuse de Dieu). Comment dire que Dieu ait une mère sans retomber dans la vulgaire mythologie païenne des déesses-mères ?

Comment concevoir que Marie soit mère du Verbe, sans admettre pour autant qu’elle soit mère de la nature divine du Verbe ? La question était christologique. Elle supposait une juste notion de l’union des deux natures divine et humaine dans la personne du Christ.

Celui-ci n’est pas Dieu d’un côté et homme d’un autre côté. L’union des deux natures en Christ donne lieu a ce qu’on appelle en théologie la « communication des idiomes ». Cela signifie que chaque nature communique à l’autre ce qu’elle a en propre. Ainsi la nature humaine a en propre la capacité de naître, de souffrir ou de mourir. Elle la communique à la nature divine du Christ.

De sorte que l’on peut dire que Dieu est né, que Dieu a souffert ou que Dieu est mort sur la croix en Jésus-Christ. On ne veut pas dire par-là que la divinité impassible ait connu un quelconque changement. On veut dire que c’est vraiment le Verbe incarné qui est né, qui a souffert, qui est mort.

LE MYSTÈRE DE JÉSUS

Il est pour nous fondamental de nous convaincre qu’en ce monde nous vivons à l’intérieur d’un mystère ; tant que nous n’en serons pas convaincus, il nous sera très difficile de comprendre, ne fût-ce qu’un tout petit peu, le sens de la vie ; tant que nous n’accepterons pas de vivre à l’intérieur d’un mystère, c’est-à-dire à l’intérieur de quelque chose qui est humainement incompréhensible, nous ne saisirons pas le sens de notre vie.

Ce mystère est l’existence d’un Dieu, d’un Dieu Tout-Puissant. En un certain sens cependant, il est un mystère encore plus grand : celui de la personne de Jésus.

A travers le monde, bien des personnes croient en Dieu et acceptent de vivre pour lui, renonçant à leur propre vie pour Dieu, et cela nous paraît assez compréhensible.

Une chose cependant nous bouleverse, à laquelle nous nous adaptons difficilement : le sacrifice, le renoncement, la mort, l’amour pour la personne de Jésus. Considérons, par exemple, les Juifs : ils croient en Dieu comme nous. Mais la ligne de démarcation entre les Juifs et nous se situe dans la personne de Jésus.

Les Musulmans, eux, croient profondément en Dieu, mais leur proposer un Dieu qui s’est fait chair, est pour eux une occasion de scandale.

Un jeune musulman, fiancé à une jeune fille catholique, disait à propos de Jésus : « Vous pouvez me parler de tout ce que vous voulez ; vous pouvez me demander tout ; prions ensemble, mais ne me demandez pas de croire à cette sottise d’un Dieu fait homme. »

Le grand mystère d’opposition est Jésus : ce n’est pas tant Dieu que la personne de Jésus, qui rend impossible la compréhension réciproque.

Dans l’Ancien Testament, Dieu, parlant à son peuple, s’est montré exigeant ; mais Jésus a présenté à ses disciples des exigences absolument bouleversantes : « Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14,26).

A un autre, Jésus dit : « Suis-moi. Et celui-ci répondit : – Permets-moi d’abord d’aller enterrer mon père – mais Jésus lui dit : – Laisse les morts enterrer leurs morts » (Luc 9,59).

« N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis par venu porter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu dresser le fils contre son père, la fille contre sa mère, la bru contre sa belle-mère et l’on aura pour ennemis ceux de sa propre maison » (Mat 10,34).

Les phrases de ce genre se rapportent à la personne de Jésus, qui, dès les premiers jours de sa vie, fut considéré comme un signe de contradiction : « Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël et il doit être un signe de contradiction » (Luc 2,34).

C’est pourquoi lorsqu’il y a quelque chose qu’on ne comprend pas dans la vie religieuse, ce n’est pas tant Dieu que Jésus. Avec Dieu, d’une certaine façon, on peut s’entendre ; avec Jésus, c’est impossible : tout compromis est impossible.

Il y a une différence profonde entre ceux qui se disent théistes, qui donc affirment croire en Dieu, et ceux qui croient en Jésus, c’est-à-dire les chrétiens. Et il est très difficile de concevoir une union profonde entre quelqu’un qui ne croit pas en Jésus et quelqu’un qui y croit. A la limite, l’entente est plus facile entre un chrétien et un païen qu’entre un chrétien et un musulman, parce que la personne concrète de jésus sépare ces derniers.

Qu’il suffise, pour le prouver, de rappeler la petite phrase de saint Paul : « Le Christ crucifié est un scandale pour les Juifs et une folie pour les Gentils » (I Cor 1,23). On se pose alors spontanément la question suivante : Jésus est-il vraiment tel pour nous ? Est-il vraiment cette chose bouleversante qui peut influer sur ma vie au point que celle-ci et, en un certain sens, les autres hommes me deviennent incompréhensibles ?

Jésus est la concrétisation, c’est-à-dire la personne tangible, du mystère de Dieu : avec Jésus, nous touchons le mystère de Dieu.

Toucher le mystère… voilà qui, en philosophie, est inconcevable. Jean dit cependant : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché du mystère de la vie…, ceci nous vous l’annonçons à vous aussi » (I Jean 1,1).

Jésus devient « le Mystère ». Qu’entend-on par là ? Si, dans notre vie, il y a quelque chose d’incompréhensible, il faudra, pour le comprendre, prendre comme point de repère la personne de Jésus. Par exemple, la prière. Bien souvent, nous faisons une confusion : pour comprendre la prière, il ne s’agit pas de voir seulement comment Jésus a prié, mais de le voir, lui ; parce que la prière n’est pas celle qu’il a prononcée, mais la personne qu’il est.

De même pour la Loi. Il ne s’agit pas de voir seulement ce que Jésus a dit. Si nous considérons l’Évangile comme un code de normes apportées par Jésus, nous ne comprenons pas ce qui y est écrit ; l’Évangile n’est pas ce que Jésus a dit et fait : l’Évangile, c’est Jésus.

De même, les Béatitudes ne sont pas seulement des choses que nous ayons à accomplir, prescrites par Jésus. Les Béatitudes, c’est Jésus.

Quel est notre but ? C’est Jésus. Quelle est notre fin ? C’est Jésus.

Qu’est-ce que la souffrance ? Il ne s’agit pas de découvrir seulement comment Jésus l’a supportée : notre souffrance, c’est Jésus.

Il en est de même pour le travail. Je pense qu’à cet égard, il est nécessaire de voir les choses sous un angle tout à fait différent : il ne s’agit pas de répéter seulement le travail de Jésus, il s’agit de « faire » Jésus, c’est-à-dire son Corps, l’Église.

Il en va de même de notre mort ainsi que de nos péchés, car il s’est fait lui-même malédiction pour nous (Gal 3,13). La croix n’a qu’un nom, celui de Jésus.

Nous sommes alors en mesure de comprendre pourquoi saint Paul nous dit : Nous prêchons le Christ et le Christ crucifié (1 Cor 1,23). Saint Paul résume l’annonce du salut dans le mot « Jésus » ; et dans toutes ses lettres, il continuera à répéter des dizaines de fois le nom du Seigneur : « en Jésus », « dans le Christ Jésus », « le Seigneur », « en lui », « par lui »… Dans ce mot, il résume tout : Jésus, c’est l’univers. Le christianisme se présente comme une religion sacramentelle : Jésus est l’unique et vrai sacrement. Il est notre baptême, notre consécration…

Jésus est pour nous la référence de toute l’histoire ; l’incarnation est le point de rencontre entre ce qui a été fait avant lui, et ce qui devra être fait après lui : il est le pont.

Toutes ces choses n’existent que parce que Dieu est, elles ne trouvent un sens qu’en lui et n’auraient aucune explication en dehors de lui. L’univers, la création, les arbres, les hommes… n’ont de sens qu’en Jésus, et sans lui n’auraient pas de raison d’exister. Souffrir ou être dans la joie n’a de sens que parce qu’il y a le Seigneur ; c’est pourquoi notre joie et notre souffrance, c’est Jésus. En effet, lorsqu’il apparut à ses disciples au Cénacle, il leur dit : La paix soit avec vous (Luc 24,36). La paix, c’était lui.

Notre Tout, c’est Jésus. Il sera alors la référence et le point de rencontre de tout ce qui arrivera jusqu’à la fin du monde, de tout ce qui arrive dans notre vie.

LE PROLOGUE DE SAINT JEAN

Une hymne d’une beauté indépassable exprime ce déroulement du dessein de Dieu : le prologue du Quatrième Evangile.

1-2
Au commencement le Verbe était et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.
3
Tout fut par lui, et sans Lui rien ne fut.
4-5
De tout être Il est la vie, et la vie est la lumière des hommes,
et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point vaincue.
6-7-8
Parut un homme envoyé de Dieu ; il se nommait Jean.
Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
Il n’était pas la lumière, mais le témoin de la lumière.
9-10-11
Le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme, et venait dans le monde.
Il était dans le monde, et le monde fut par Lui, et le monde ne l’a pas connu.
Il est venu chez Lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
12-13
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, Il a donné de devenir enfants de Dieu,
Lui que ni le sang, ni la chair, mais Dieu a engendré.
14
Et le Verbe s’est fait chair, et Il demeura parmi nous ; et nous avons vu sa gloire,
gloire du Fils unique issu du Père, plein de grâce et de fidélité.
15
Jean Lui rend témoignage. Il clame : « Voici celui dont j’ai dit :
Lui qui vient après moi est passé devant moi, parce qu’avant moi, Il était. »
16
Et de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce.
17
Car la Loi fut donnée par Moïse ; la grâce et la fidélité par Jésus-Christ.
18
Dieu, nul ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, qui est dans le sein du Père l’a révélé.

Le premier alinéa (1-2) situe la Parole de Dieu, préexistante à tout commencement de ce qui a commencé. Elle est avec Dieu. Elle est Dieu. Puis (3) nous voyons que le Verbe est l’auteur de la Création, et que tout subsiste en Lui, la seconde ligne du verset exprimant cette deuxième idée (Cf. Col. 1, 16). Dans les versets 4 et 5, le dernier mot d’une ligne devient le premier de la ligne suivante, et ces mots agrafes : vie, lumière et ténèbres, continuent d’évoquer la première page de la Genèse pour nous suggérer que Jésus est l’auteur, aussi, d’une nouvelle Création. L’œuvre de Jésus sera décrite, dans l’évangile de Jean, parallèlement à l’œuvre de la création dans la première page de la Bible.

Les versets 6, 7, et 8 (comme leur parallèle, le verset 15), plus prosaïques, viennent couper le rythme du poème. Mais ils sont bien à leur place dans l’enchaînement des pensées pour indiquer comment se poursuit la révélation de Dieu. Après avoir tout créé et tout fait subsister dans sa vie et sa lumière, le Verbe a parlé par les prophètes que Jean-Baptiste résume.

Mais Lui-même, le Verbe, est la lumière qui ne cesse de venir dans le Monde. Il est éternellement « celui-qui-vient » (9-10). (Cf. Apoc. 22, 17 et 20).

Singulièrement, il est venu chez les siens, les Juifs, et ceux-ci ne l’ont pas reçu (11). Dieu ne cesse de demander hospitalité aux hommes pour que les hommes aient hospitalité en Lui. Et nous avons la terrible liberté de ne pas lui ouvrir la porte. (Apoc. 3, 20).

Mais à ceux qui le reçoivent (par la foi d’abord), le Verbe donne de devenir ce qu’Il est Lui-même : fils de Dieu, vie et lumière. « Dieu s’est fait homme, pour que l’homme soit fait Dieu », osaient dire les Pères de l’Eglise. Jésus-Christ nous communique sa propre filiation divine, Lui que Dieu a engendré à la fois dans une naissance éternelle au sein du Père et dans une naissance temporelle au sein de la Vierge (12-13). Jean a ainsi inséré silencieusement Marie au cœur de son prologue.

Dès lors, celui que jusqu’ici Jean a appelé le Verbe et qu’il va maintenant nommer « le Fils unique », va réaliser, sur un plan proprement divin, tout ce que la Genèse et l’Exode nous avaient présenté sur le plan terrestre (14). Le Verbe est devenu « chair », assumant l’humanité avec sa faiblesse. Il plante définitivement parmi nous cette tente où, durant l’Exode, il était censé résider. (Le verbe que nous avons traduit : « demeura » signifie exactement  » planta sa tente « ). La gloire de Dieu qui remplissait la tente durant l’Exode et était la manifestation de la Présence divine, nous l’avons vue à travers les miracles, la Transfiguration et la Résurrection de Jésus. Cette gloire nous a assurés des deux garanties de l’Alliance (selon l’Exode) : l’amour miséricordieux de Dieu et sa fidélité. L’incarnation réalise en vérité et en plénitude l’Alliance dont celle contractée avec Moïse n’était que l’ébauche et l’annonce.

Jean-Baptiste a pu témoigner de l’antériorité du Christ. Entendons : l’antériorité de Celui qui est de toute éternité (15). (Cf. Jean 8, 58).

Celui en qui habite corporellement la plénitude de la divinité est venu nous communiquer cette vie divine (16). Ce que l’Exode nous a rapporté (et qui sert comme de toile de fond au quatrième évangile) Jésus-Christ l’a réalisé en vérité et en plénitude (17). Non seulement Il a été, lui-même, la grâce et la fidélité de Dieu (14), mais Il a communiqué ces qualités au cœur de l’homme (comme l’annonçait Ézéchiel 36, 26).

Le verset 18 va condenser en une phrase tout le poème. Dieu qui est l’Inconnaissable, Dieu que nul n’a jamais vu, Dieu que nul ne pourrait voir sans mourir (Exode 33, 20. Isaïe, 6, 5), nous sommes appelés à le voir face à face (I Jean, 3, 2), parce que le Fils bien aimé du Père, Celui qui vit dans l’intimité du Père, a voulu lever le voile qui le cachait (Luc, 10, 22), et nous conduire au Père.

L’INCARNATION ET NOUS

Telle est la synthèse de notre foi. Le Dieu inconnaissable dont la vie est échange d’amour entre trois Personnes infinies, a voulu créer, pour s’adjoindre des êtres dignes de son amour. Il a créé par son Fils et dans son Fils. La Création est l’œuvre du Verbe qui l’anime sans cesse et essaie – si l’on peut dire – de se rendre présent dans les consciences humaines et d’y trouver hospitalité. Jésus-Christ est « l’épiphanie » suprême de Dieu et son habitation parmi nous, pour nous communiquer la filiation divine et nous introduire, nous pauvres créatures, dans cette intimité du Père qui est la joie de la vie trinitaire.

Après avoir eu la joie de contempler dans cette page de Jean la synthèse de toute notre foi, il nous faut ajouter que nous ne pouvons croire à l’Amour qu’en aimant. Ceci ne signifie pas seulement que l’Amour de Dieu pour nous exige que nous aimions Dieu et nos frères ; c’est une évidence, quelles que soient nos lâchetés pour mettre en oeuvre cette obligation : l’Amour de Dieu nous presse.

Dans son amour infini, Dieu est le premier à souffrir et il n’a pas d’autre parole que son Fils qui s’apprête une nouvelle fois à venir naître au cœur de ce monde, dans le silence d’une nuit de Noël. Lui, le Fils bien-aimé du Père, la source de toute vie, la lumière du monde, lui qui est le chemin, la vérité et la vie, il vient prendre chair dans une crèche car il n’y a pas de place pour lui au cœur de ce monde.

En même temps, il ne nous demande qu’une seule chose : l’accueillir, le laisser naître en nous. Son seul désir est de pouvoir prendre chair en nous. Alors, le vieil homme pourra vraiment mourir en nous, notre vie baptismale pourra déployer toutes ses richesses, et nous pourrons grandir en enfant de lumière. Et la joie de l’Emmanuel sera de pouvoir rayonner sa lumière dans ma vie, dans ma famille, dans toutes mes relations. Le plus beau cadeau que je puisse offrir en ces jours de Noël, n’est-il pas justement cette lumière de Dieu qui a soif de dissiper nos ténèbres pour nous permettre à tous de vivre dans la lumière.

Certes, nous avons à prendre acte que bien souvent nous sommes ceux qui ne pensent pas comme tout le monde. Pourtant, à la manière de l’Emmanuel, nous avons à être présents et actifs au cœur de notre société. Notre monde désemparé a besoin de chrétiens porteurs de la lumière du Christ, témoins concrets de son amour et le rayonnant tout simplement.

Nos communautés chrétiennes ont-elles aussi à vivre la grâce de Noël, chacune à sa manière. Chacune doit accueillir l’Emmanuel, le laisser prendre chair en son sein et se laisser habiter et transformer par sa présence. De même, les mouvements sont invités à vivre le mystère de Noël à leur façon au cœur de notre Église. Notre Église, dans ses différentes instances, doit, elle aussi, se laisser façonner par l’Emmanuel pour rayonner toujours mieux la lumière du Christ.

La Vierge Marie a enfanté le Fils de Dieu dans la nuit de Noël, elle a enfanté le Christ, elle continue à enfanter dans la puissance de l’Esprit Saint le corps du Christ, le corps de son Fils, corps qui est l’Église. Puissions-nous tous nous laisser enfanter par elle et la laisser exercer sa maternité divine sur chacun de nous et sur chacune de nos communautés.

En ces lendemains de Noël, je voudrais vous souhaiter à tous d’accueillir l’enfant Dieu, de le laisser naître en vous, laissez-vous habiter par lui ; peut-être il vous bousculera un peu, mais il le fera à sa manière divine et au bout du compte, nous en sortirons tous grandis. Alors, nous pourrons apporter à notre société et à chacun de nos contemporains ce dont ils ont le plus besoin aujourd’hui, la présence de Celui qui seul peut révéler à l’homme qui il est et quelle est sa vocation.

Bon Noël à tous encore et par avance bonne année dans la lumière de l’Emmanuel !