Lumière intérieure

Benoît XVI a présidé la prière de l’angélus de midi, ce 4 mars comme chaque dimanche, de la fenêtre de son bureau sur la place Saint-Pierre à Rome, en présence de milliers de visiteurs. En ce deuxième dimanche de carême, le pape a expliqué le mystère de la Transfiguration du Christ. Il nous demande surtout pendant le carême de prendre « chaque jour un moment pour prier en silence et pour écouter la Parole de Dieu ».

Chers frères et sœurs!

Ce dimanche, le deuxième du Carême, est caractérisé comme étant le dimanche de la Transfiguration du Christ. En fait, pendant le Carême, après nous avoir invités à suivre Jésus dans le désert pour affronter et surmonter les tentations du Christ, la liturgie nous  propose d’aller avec lui sur la montagne de la prière et de contempler sur son visage humain la lumière  glorieuse de Dieu.

L’épisode de la transfiguration du Christ est attesté d’une manière concordante par les évangélistes Matthieu, Marc et Luc. Les éléments essentiels sont au nombre de deux. D’abord Jésus va avec ses disciples Pierre, Jacques et Jean sur une haute montagne et il «fut transfiguré devant eux» (Mc 9,2). De son visage et de ses vêtements émane une lumière brillante, tout à côté de lui  apparaissent  Moïse et Élie. Ensuite une nuée enveloppe le sommet et il en sort une voix qui dit : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le» (Mc 9,7). Donc la lumière et la voix : la lumière divine qui resplendit sur le visage de Jésus et la voix du Père céleste qui témoigne pour lui et commande de l’écouter.

Le mystère de la Transfiguration n’est pas détaché du contexte, du chemin que Jésus suit. Celui-ci est maintenant clairement orienté vers l’accomplissement de sa mission, sachant que pour atteindre la résurrection, il fera l’objet de souffrance et mourra sur une croix. Il en  parle ouvertement à ses disciples, mais ils ne comprennent pas, ils rejettent même ce point de vue, car ils ne raisonnent pas selon Dieu, mais selon les hommes (cf. Mt 16:23).

C’est pourquoi Jésus emmène trois d’entre eux sur la montagne et leur révèle sa gloire divine, splendeur de  Vérité et d’Amour. Pour Jésus, cette lumière pourra éclairer leurs cœurs quand ils passeront à travers les ténèbres épaisses de sa passion et de sa mort, lorsque le scandale de la croix sera insupportable pour eux. Dieu est lumière et Jésus veut donner à ses amis les plus intimes l’expérience de cette lumière qui demeure en Lui.

Ainsi, après cet événement, il sera leur lumière intérieure, capable de les protéger contre les assauts de l’obscurité. Même dans la nuit noire, Jésus est la lumière qui ne s’éteint jamais. Saint Augustin résume ce mystère avec une belle expression, il dit : «Ce qu’est le soleil que nous voyons pour les yeux du corps, [le Christ] l’est pour les yeux du cœur» (Sermo. 78, 2: PL 38, 490).

Chers frères et sœurs, nous avons tous besoin de lumière intérieure pour surmonter les épreuves de la vie. Cette lumière vient de Dieu, et le Christ nous la donne, lui en qui réside la plénitude de Dieu (cf. Col 2,9). Nous allons avec Jésus sur la montagne de la prière et  nous contemplons son visage plein d’amour et de vérité. Laissons-nous remplir de sa lumière intérieure.

Nous demandons à la Vierge Marie, notre guide dans le chemin de la foi, de nous aider à vivre cette expérience en temps de carême, de trouver un certain temps chaque jour pour la prière silencieuse et l’écoute de la Parole de Dieu. À l’exemple de la Vierge Marie, accueillez en vous la vie de Dieu, enracinez votre vie en Dieu ! Je vous souhaite à tous une belle montée vers Pâques !

© Libreria Editrice Vaticana 2012