Les nouveaux évangélisateurs

Conclusion du synode : premier bilan de Benoît XVI

Les nouveaux évangélisateurs sont « des personnes qui ont fait l’expérience d’être guéries par Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ », a dit le pape à Rome dans son homélie pour la messe de conclusion du synode en ce dimanche 28 octobre 2012.

Il y donne un premier bilan de l’assemblée et note trois lignes directrices : les Sacrements de l’initiation chrétienne, la mission ad gentes, les baptisés qui se sont éloignés.

La joie de Bartimée

Le pape a d’abord commenté l’Évangile de la guérison de l’aveugle Bartimée.

Chers frères et sœurs, Bartimée, ayant retrouvé la vue par Jésus, se joignit au groupe des disciples, parmi lesquels se trouvaient certainement d’autres qui, comme lui, avaient été guéris par le Maître. Ainsi sont les nouveaux évangélisateurs : des personnes qui ont fait l’expérience d’être guéries par Dieu, par l’intermédiaire de Jésus Christ. Et leur caractéristique est la joie du cœur.

La Nouvelle évangélisation concerne toute la vie de l’Église… Elle se réfère, en premier lieu, à la pastorale ordinaire qui doit être toujours plus animée par le feu de l’Esprit, pour embraser les cœurs des fidèles qui fréquentent régulièrement la Communauté et qui se rassemblent le jour du Seigneur pour se nourrir de sa Parole et du Pain de la vie éternelle.

Les trois lignes directrices du synode :

L’initiation chrétienne

La première porte sur les Sacrements de l’initiation chrétienne. L’exigence d’accompagner la préparation au Baptême, à la Confirmation et à l’Eucharistie avec une catéchèse appropriée a été réaffirmée. L’importance de la Pénitence, sacrement de la Miséricorde de Dieu a été aussi rappelée.

À travers cet itinéraire sacramentel passe l’appel du Seigneur à la sainteté, adressé à tous les chrétiens. En effet, il a été répété plusieurs fois que les vrais protagonistes de la nouvelle évangélisation sont les saints : par l’exemple de leur vie et par leurs œuvres de charité ils parlent un langage compréhensible par tous.

La mission ad gentes

La nouvelle évangélisation est essentiellement liée à la mission ad gentes… L’Église a le devoir d’évangéliser, d’annoncer le message de salut aux hommes qui ne connaissent pas encore Jésus Christ.

Au cours des réflexions synodales, il a été aussi souligné qu’il existe beaucoup de milieux en Afrique, en Asie et en Océanie où des habitants attendent ardemment, parfois sans en être pleinement conscients, la première annonce de l’Évangile. Il convient par conséquent de prier l’Esprit Saint afin qu’il suscite dans l’Église un dynamisme missionnaire renouvelé dont les protagonistes soient, de manière spéciale, les agents pastoraux et les fidèles laïcs.

La mondialisation a causé un important déplacement de population ; par conséquent, la première annonce s’impose aussi dans les pays d’ancienne évangélisation. Tous les hommes ont le droit de connaître Jésus Christ et son évangile ; et à cela correspond le devoir des chrétiens, de tous les chrétiens –prêtres, religieux et laïcs –, d’annoncer la Bonne Nouvelle.

Redécouvrir la joie de la foi

Au cours des travaux synodaux, a constaté le pape, il a été mis en lumière que ces personnes se trouvent sur tous les continents, spécialement dans les pays plus sécularisés. L’Église leur porte une attention particulière, afin qu’elles rencontrent de nouveau Jésus Christ, redécouvrent la joie de la foi et retournent à la pratique religieuse dans la communauté des fidèles.

Créativité pastorale

Au-delà des méthodes pastorales traditionnelles, toujours valables, l’Église cherche à utiliser de nouvelles méthodes, avec aussi le souci de nouveaux langages, appropriés aux différentes cultures du monde, proposant la vérité du Christ par une attitude de dialogue et d’amitié qui a son fondement en Dieu qui est Amour.

En différentes parties du monde, l’Église a déjà entrepris ce chemin de créativité pastorale, pour se rendre proche des personnes éloignées ou en recherche du sens de la vie, du bonheur et, en définitive, de Dieu. Rappelons certaines missions citadines importantes, le « Parvis des gentils », la mission continentale, etc. Il n’y a pas de doute que le Seigneur, Bon Pasteur, bénira abondamment de tels efforts qui proviennent du zèle pour sa Personne et pour son Évangile.

HOMÉLIE EN ENTIER DU PAPE BENOÎT XVI

Allocution de Benoît XVI avant l’angélus du 28 octobre 2012 :

L’engagement du synode au renouveau spirituel

À Rome, ce dimanche 28 octobre, le pape Benoît XVI a dressé un premier bilan du synode à peine conclu. « L’engagement au renouveau spirituel de l’Église même, a-t-il dit, sort renforcé de ce synode, pour pouvoir renouveler spirituellement le monde sécularisé ».

Après la messe présidée par lui à Saint Pierre de Rome pour la fin du synode, Benoît XVI a dit lors de l’angélus, à midi :

Chers frères et sœurs,

La XIIIe Assemblée ordinaire du synode des évêques s’est conclue ce matin par la sainte messe en la basilique Saint-Pierre. Pendant trois semaines, nous avons affronté la réalité de la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne : toute l’Église était représentée et par conséquent engagée dans cette tâche, qui ne manquera pas de porter ses fruits, avec la grâce du Seigneur.

Avant tout, cependant, le synode est toujours un moment fort de communion ecclésiale, et pour cela je désire, avec vous tous, remercier Dieu, qui une fois encore nous a fait faire l’expérience de la beauté d’être Église, et de l’être justement aujourd’hui en ce monde tel qu’il est, au milieu de cette humanité avec ses peines et ses espérances.

Il y a eu une coïncidence significative de cette Assemblée synodale avec le 50e  anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, et donc avec le début de l’Année de la foi. Repenser au bienheureux Jean XXIII, au serviteur de Dieu Paul VI, à la saison conciliaire, a été d’autant plus favorable, parce que cela nous a aidés à reconnaître que la nouvelle évangélisation n’est pas notre invention, mais un dynamisme qui s’est développé dans l’Eglise de façon particulière à partir des années cinquante  du siècle dernier, lorsqu’il est apparu évident que même les pays d’ancienne tradition chrétienne étaient devenus, comme on dit, une « terre de mission ».

C’est ainsi qu’est apparue l’exigence d’une annonce renouvelée de l’Évangile dans les sociétés sécularisées, avec la double certitude que, d’une part, c’est Lui seul, le Christ, la vraie nouveauté qui répond aux attentes de l’homme de chaque époque, et de l’autre, que son message requiert d’être transmis de façon adéquate aux contextes sociaux et culturels qui ont changé.

Qu’est-ce que nous pouvons dire au terme de ces intenses journées de travail ? Pour ma part, j’ai écouté et j’ai recueilli de nombreux éléments de réflexion et de nombreuses propositions, qu’avec l’aide du Secrétariat du synode et de mes collaborateurs, je chercherai à mettre en ordre et à élaborer pour offrir à toute l’Église une synthèse organique et des indications cohérentes.

Nous pouvons dire dès maintenant que l’engagement au renouveau spirituel de l’Église même sort renforcé de ce synode, pour pouvoir renouveler spirituellement le monde sécularisé ; et ce renouveau viendra de la redécouverte de Jésus Christ, de sa vérité et de sa grâce, de son visage, si humain et en même temps si divin, sur lequel resplendit le mystère transcendant de Dieu.

Confions à la Vierge Marie les fruits du travail  de ces assises synodales à peine conclues. Qu’elle nous enseigne et qu’elle nous aide à apporter le Christ à tous, avec courage et avec joie, elle qui est l’Étoile de la nouvelle évangélisation.