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Saint Maurice et ses compagnons de la légion thébéenne

Saint Maurice et ses compagnons de la légion thébéenne
(
v. 287)

et ses compagnons, militaires romains martyrisés à Auganuum (Agaune), devenu depuis Saint Maurice du Valais.

Erasmus de Formiae et Saint Maurice par Matthias Grünewald (1517-23), paroisse Notre-Dame de Capelou.
Erasmus de Formiae et Saint Maurice par Matthias Grünewald (1517-23), paroisse Notre-Dame de Capelou.

Dès que Maximien devint empereur d’Occident (286), il décida d’y exterminer les chrétiens. Pour cela il fit venir de Thèbes en Égypte la légion qui s’y trouvait cantonnée. Il n’aurait pu tomber plus mal.

Les six mille soldats qui la composaient étaient chrétiens. Ils refusèrent d’exécuter les ordres impériaux. Sur quoi ils furent massacrés jusqu’au dernier. Telle est du moins la légende de la Légion thébaine.

Ce qui est vrai sans doute, c’est que le décurion Maurice et plusieurs légionnaires refusèrent de prendre part à une cérémonie païenne. Ce pourquoi ils furent exécutés. Au siècle suivant, une basilique s’élevait à cet endroit.

Un siècle et demi plus tard, l’évêque de Lyon, Eucher, rédige les récits de leur martyre d’après des traditions orales. Dès le début du VIIe siècle, saint Maurice est en grande vénération à Vienne et dans le diocèse de Grenoble. A la fin du XIe siècle, il devient le seul titulaire de la cathédrale de Vienne.

– il est le saint patron du diocèse d’Angers, histoire du martyr de saint Maurice et ses compagnons: à la fin du IVe siècle, les reliques du saint sont déplacées à Angers. Il devient titulaire de la cathédrale et patron du diocèse.

– Comme l’a figuré le célèbre tableau du Greco consacré au martyr de saint Maurice, la foi intrépide des soldats autour de leurs chefs et de sens moral élevé dans le refus d’un ordre injuste au péril de sa vie.

(d’après Nominis)

 

Neuvaine à Saint Vincent de Paul cinquième jour

CINQUIÈME JOUR – l’eucharistie et la confession

Méditation sur la vie de St Vincent de Paul

Ordonné prêtre le 23 septembre 1600, c'est également près de Buzet sur Tarn, à la chapelle Notre Dame de Grâce, que Vincent célébra sa première messe.
Ordonné prêtre le 23 septembre 1600, c’est également près de Buzet sur Tarn, à la chapelle Notre Dame de Grâce, qe Vincent célébra sa première messe.

Saint Vincent avait la conviction qu’un des plus importants ministères qu’il avait, était d’encourager les personnes à recevoir les sacrements et tout spécialement l’Eucharistie et la Réconciliation de façon fréquente. Les membres de sa congrégation devaient vivre la réconciliation toutes les semaines.

Questions pour ma vie

Quand ai-je vécu ma dernière confession pour recevoir le pardon de mes pêchés par le Christ médecin des âmes ?  Est-ce que je reçois dignement l’eucharistie et suis-je certain que c’est réellement Jésus que je reçois dans son corps, son âme et sa divinité à l’Eucharistie ? Comment ma foi est nourrie par ces sacrements ?

Litanie de saint Vincent de Paul

Seigneur, prends pitié de nous,
ô Christ, prends pitié de nous,
Seigneur, prends pitié de nous.

Vincent de Paul, homme à la foi inébranlable,
Exemple d’espérance dans les combats de la vie,
Témoin insigne de la Charité du Christ,
Prie pour nous.

Vincent de Paul, contemplatif dans l’action,
Audacieux et prudent, compatissant et miséricordieux,
Prie pour nous.

Vincent de Paul, consolateur des malades,
Père des orphelins et des enfants maltraités,
Secours des prisonniers et des victimes de la guerre,
Prie pour nous.

Vincent de Paul, promoteur du laïcat au service des pauvres,
Formateur et modèle des prêtres,
Fondateur de la Congrégation de la Mission,
des Dames de la Charité et de la Compagnie des Filles de la Charité,
Prie pour nous.

PRIÈRE DE LA NEUVAINE

Seigneur, tu as fait preuve de patience envers Saint Vincent de Paul en le faisant passer d’une vie centrée sur lui-même à une vie centrée sur toi. Obtiens-moi cette grâce et fais aussi que mon intention soit prise favorablement. Je te remercie, Seigneur, pour tout et imiterai Saint Vincent de Paul en passant davantage de temps en ta présence, en vivant les sacrements et en servant ceux qui sont autour de moi, spécialement les pauvres. Amen.

Un Notre Père, un Je vous salue Marie en honneur de l’Incarnation, le Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit en l’honneur de la Sainte-Trinité et la prière de notre Médaille : Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

l’appel de Matthieu

l’appel de Matthieu

Chers frères et sœurs,

vocation de saint Matthieu Le Caravage église Saint Louis des Français Rome
vocation de saint Matthieu Le Caravage église Saint Louis des Français Rome

Nous nous arrêtons aujourd’hui sur Matthieu. En vérité, décrire entièrement sa figure est presque impossible, car les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. Cependant, ce que nous pouvons faire n’est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d’en établir le profil que l’Évangile nous transmet.

Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 15; Ac 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise:  « le publicain » (Mt 10, 3).

De cette façon, il est identifié avec l’homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite:  « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit:  « Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l’appel de l’homme assis à son bureau de publicain, mais ils l’appellent « Levi ».

Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l’église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît:  dans le passage qui précède immédiatement le récit de l’appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Mt 9, 1-8; Mc 2, 1-12) et l’on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c’est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Mc 2, 13-14).

On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Mt 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre. Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l’Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions.

La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l’époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l’argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire.

C’est pour ces motifs que, plus d’une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Mt 9, 10; Lc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Mt 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Mt 5, 46:  ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l’un d’eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d’impôts et […] quelqu’un de riche » (Lc 19, 2), alors que l’opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Lc 18, 11).

Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux:  Jésus n’exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu’il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu’il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante:  « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).

La bonne annonce de l’Évangile consiste précisément en cela:  dans l’offrande de la grâce de Dieu au pécheur! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d’humble confiance dans la miséricorde divine:  alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain… n’osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant:  « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis! »

Et Jésus commente:  « Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé » (Lc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe:  celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d’accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence.

A ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative:  il observe que c’est seulement dans le récit de certains appels qu’est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu’ils pêchent, Matthieu précisément alors qu’il lève l’impôt. Il s’agit de fonctions peu importantes – commente Jean Chrysostome – « car il n’y a rien de plus détestable que le percepteur d’impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom.:  PL 57, 363).

L’appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu’elles effectuent un travail ordinaire.

Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l’appel de Jésus:  « il se leva et le suivit ». La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l’appel. Cela signifiait pour lui l’abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu’être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu.

On peut facilement appliquer cela au présent:  aujourd’hui aussi, il n’est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c’est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour:  « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21).

C’est précisément ce que fit Matthieu:  il se leva et le suivit! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d’une situation de péché et, en même temps, l’adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.

Rappelons enfin que la tradition de l’Église antique s’accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Evangile. Cela est déjà le cas à partir de Papias, Évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l’an 130. Il écrit:  « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16).

L’historien Eusèbe ajoute cette information:  « Matthieu, qui avait tout  d’abord prêché parmi les juifs, lorsqu’il décida de se rendre également auprès d’autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l’Évangile qu’il avait annoncé; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6).

Nous ne possédons plus l’Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l’Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d’une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée.

* * *

Puisse la figure de l’Apôtre Matthieu vous inviter à devenir toujours plus des témoins de la miséricorde du Seigneur, en vous donnant tout entiers pour son service et pour celui de vos frères !

BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 30 août 2006

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