Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Touchez et voyez : un esprit n’a ni chair ni os.

Touchez et voyez : un esprit n’a ni chair ni os.

MARDI  DE PÂQUES

Le Christ ressuscité parmi les apôtres église Apostoli Santi Venise
Le Christ ressuscité parmi les apôtres église Apostoli Santi Venise

Durant les jours qui suivirent sa sortie du tombeau le Christ s’appliqua à fortifier la foi de ses apôtres à ce grand miracle. Dans l’apparition rapportée aujourd’hui, il leur procure la preuve que Thomas -l’incrédule récla­mera lui-même, l’ostension de ses blessures. Ainsi il les amène à croire : 1° A sa résurrection, 2° A notre résur­rection.

Résurrection du Christ.

— Il se tient tout à coup au milieu des disciples réunis au Cénacle, portes et fenêtres closes. Est-ce lui, est-ce un fantôme ? Fantôme, non, puisqu’il a un corps tangible, puisqu’il mange et boit. Lui, pourtant, puisqu’il parle avec la même voix, avec la même expression de visage que naguère. Indu­bitablement il s’est évadé de la matière, il la domine, son corps est spiritualisé.

Et afin que ses auditeurs émus comprennent bien le mystère de la vie par la mort, il leur répète la leçon donnée hier aux deux pèlerins d’Emmaüs . « II fallait que le Christ souffrit et qu’il entrât dans la gloire » ; on ne va à la gloire que par là souffrance. -De son martyre, ils ont la vision en ses cicatrices.

Au. sujet de celles-ci, saint Thomas écrit : « Il convenait que l’âme du Christ ressuscité, prît son corps blessé: pour la gloire du Christ lui-même ; pour fortifier dans la foi le cœur de ses disciples ; pour qu’en priant pour nous son Père, il lui montrât toujours de quel genre de mort il avait souffert pour l’humanité ; pour que, à ceux qui sont miséricordieusement rachetés par sa mort, il fasse comprendre qu’ils doivent porter les signes de cette mort. »

Dans notre croyance à la résurrection de notre Maître, nous devons puiser l’énergie de marquer en notre âme, sinon sur notre chair, nos efforts pour le glorifier, le faire aimer, lui conquérir des âmes.

Seigneur, je suis de ceux dont vous avez dit : « Bienheureux ceux qui ne verront pas et croiront » ; fortifiez ma foi et augmentez ma générosité.

Notre résurrection.

— Elle trouve son principal argument dans celle de Jésus. C’est l’avis de saint Paul : « Maintenant que le Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui se sont endormis. Car, puisque par un homme est venue la mort, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés dans le Christ. » (1 Cor., 15, 20).

Cette pensée de la résurrection de la chair consolait le saint homme Job : « Je sais que mon Rédempteur est vivant et au dernier jour je ressusciterai de la terre et, dans ma chair, je verrai mon Dieu. » (Job., 19, 25). C’est la conclusion de l’intelligence du corps mystique : où est le chef, là sont les membres.

Peut-être n’y pensons-nous pas suffisamment, et ainsi nous n’y puisons pas ce que nous y pourrions trouver d’encouragement à nos efforts nécessaires d’austérité, de mortification. En contemplant Jésus dont la victoire sur la mort est le principe et le modèle de la nôtre, nous saurions mieux apprécier la fausseté des biens d’ici-bas et nous mépriserions plus facilement les appels perfides ,du sensualisme.

C’est un devoir d’adapter tout notre être à sa gloire future, et donc, en ce qui concerne le corps, de tendre à le spiritualiser. L’apôtre nous instruit ; encore :  « Semé dans la corruption, le corps  ressuscite incorruptible ; semé dans l’ignominie, il ressuscite glorieux ; semé dans la faiblesse, il ressuscite plein de force ; semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. » (1 Cor., 15, 42).

Quelle folie, dès lors, d’être l’esclave de ses sens ! « Intense, ce que tu sèmes ne reprend pas vie s’il ne meurt pas avant. » (Ibid., 36). La grâce de Pâques nous est un puissant appel à une vie d’idéal, à un travail confiant d’élévation de nos pensées et de nos intentions.

Seigneur, je vous adore en votre triomphe, et je pense qu’il sera le mien. Mon âme est remplie d’actions de grâces, elle est pleine de joie. Rappelez-moi cet aboutisse­ment de toutes mes peines, afin que ma volonté ne faiblisse jamais.

Mgr Auguste Gonon, évêque de Moulins  (+14 avril 1942)

EUCHARISTIE MÉDITÉE 2

EUCHARISTIE MÉDITÉE 2

Emmanuel, ou Dieu avec nous

Mes délices sont d’habiter avec les enfants des hommes. (Proverbes., VIII,31.)

eucharistie-bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté  porte d’église – Bruxelles

2me Action de grâces – Jésus, notre Emmanuel par l’incarnation

Soyez béni, ô Jésus, mon Seigneur et mon Dieu ; car c’est bien en cet heureux instant que vous êtes mon divin Emmanuel, le Dieu véritablement avec moi, présent en moi, uni à moi.

Ah ! je reconnais, Seigneur, mon indigence ; je con­fesse, devant la grandeur de votre majesté abaissée jusqu’à moi, que je suis infiniment indigne de l’hon­neur que vous me faites en venant me visiter ; mais l’excès de ma misère fera éclater celui de votre miséricorde, vos abaissements eux-mêmes mani­festeront votre amour et glorifieront votre nom.

L’âme que vous venez de visiter, ô Jésus, est trop pauvre pour que vous puissiez y prendre vos délices ; mais n’est-ce pas son indigence qui vous attire en elle ? Riche, vous venez l’enrichir de vos propres biens ; saint, vous voulez la rendre sainte de votre sainteté ; fort, vous voulez être avec elle pour la soutenir et la rendre forte de votre force divine ; auteur de la vie, médecin par excel­lence, vous venez guérir toutes ses infirmités et lui donner cette vigueur céleste qui est la santé et la vie de l’âme.

Accomplissez, Seigneur, vos miséricordieux des­seins ; bien loin d’y mettre obstacle, je veux, aidé de votre grâce, les seconder de tout mon pouvoir et y coopérer avec toute l’ardeur de ma volonté. Uni à vous, je veux ne m’en séparer jamais : car la vie sans vous serait pour moi la mort, ô le bien-aimé de mon cœur.

Un jour passé sans vous serait pour moi un jour sans soleil, sans espérance, sans bonheur ; une heure même sans vous, ô Sauveur adoré, serait une heure que je ne veux pas vivre, votre amour ne permettra pas qu’elle sonne jamais pour moi, et si vous prévoyez qu’elle doive arriver un jour, vous me rappellerez à vous avant qu’elle soit venue.

Soyez toujours mon Emmanuel, ô Sauveur bien- aimé ; soyez avec mon esprit pour l’éclairer de vos divines lumières, avec ma mémoire afin qu’elle ne perde jamais le souvenir de votre amour, de vos bienfaits, de vos perfections infinies ; soyez avec ma volonté pour la fortifier dans le bien et la rendre en tout conforme à votre sainte volonté ; soyez enfin avec mon cœur pour le détacher de la terre, pour l’embraser et le consumer des saintes ardeurs de votre charité.

Ne me quittez pas, ô Jésus ; soyez avec moi en tous lieux, en tous temps. Soyez avec moi au moment de la tentation, pour m’apprendre à résister et à vaincre ; soyez-y à celui de l’épreuve, afin que je sache la supporter avec patience, courage et résignation.

Soyez encore avec moi au temps de la prière, afin de fixer la légèreté de mon esprit, la mobilité de mes pensées ; que mon cœur, dans ce saint exercice, goûte toujours combien vous êtes, doux à celui qui vous aime ; qu’il se repose sur votre sein pour y puiser de nouvelles forces, pour remplir avec zèle les différents devoirs que votre providence m’impose.

Soyez enfin le compagnon inséparable de mon travail, de mon repos, de mes joies, de mes peines ; sanctifiez par votre présence, par cette divine union, les unes et les autres ; soyez avec moi dans le temps pour que je sois avec vous dans l’éternité.

Et vous, ô Vierge sainte, vous qui nous avez donné notre Emmanuel bien-aimé, vous qui lui avez été si intimement unie, non seulement par la chair, mais encore par l’affection et par le cœur ; vous qui l’avez aimé comme une mère aime son enfant, soyez le lien qui m’unisse à l’objet divin de votre amour et du mien ; par vous il est venu à moi, que par vous j’aille à lui. Apprenez-moi à l’aimer, apprenez-moi enfin à lui plaire et à vous imiter. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

Avec Jésus, chaque « aujourd’hui » peut espérer un « demain »

Avec Jésus, chaque « aujourd’hui » peut espérer un « demain »

« Lorsque vous partagez, la joie augmente. » Au Regina Caeli, le Pape François a commenté l’empressement des femmes pour annoncer aux disciples qu’elles ont vu le Ressuscité : « avec Lui, chaque jour se projette au-delà des limites du temps, vers l’éternité », « ne renonçons pas à la joie de Pâques! »

LE PAPE FRANÇOIS

REGINA CAELI

Place Saint-Pierre
Lundi de Pâques, 1er avril 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour et joyeuses Pâques !

Aujourd’hui, lundi de l’Octave de Pâques, l’Évangile (voir Mt 28, 8-15) nous montre la joie des femmes pour la résurrection de Jésus : elles, dit le texte, abandonnèrent le tombeau avec «une grande joie» et «coururent pour en faire l’annonce à ses disciples» (v. 8). Cette joie, qui naît précisément de la rencontre vivante avec le Ressuscité, est une émotion bouleversante, qui les pousse à diffuser et à raconter ce qu’ils ont vu.

Partager la joie est une expérience merveilleuse, qui s’apprend dès le plus jeune âge: on pense à un jeune qui obtient une bonne note à l’école et qui a hâte de le montrer à ses parents, ou à un autre qui remporte ses premiers succès sportifs, ou à une famille dans laquelle un enfant est né.

Essayons de nous souvenir, chacun de nous, d’un moment si heureux qu’il était même difficile de l’exprimer avec des mots, mais dont nous voulions parler immédiatement à tout le monde !

Ici, les femmes, le matin de Pâques, vivent cette expérience, mais de manière bien plus grande. Pourquoi? Parce que la résurrection de Jésus n’est pas seulement une merveilleuse nouvelle ou la fin heureuse d’une histoire, mais quelque chose qui change complètement notre vie et la change pour toujours !

C’est la victoire de la vie sur la mort, c’est la résurrection de Jésus, c’est la victoire de l’espérance sur le découragement. Jésus a percé les ténèbres du tombeau et vit éternellement : sa présence peut tout remplir de lumière.

Avec Lui chaque jour devient l’étape d’un voyage éternel, chaque « aujourd’hui » peut espérer un «demain», chaque fin dans un nouveau départ, chaque instant se projette au-delà des limites du temps, vers l’éternité.

Frères, sœurs, la joie de la Résurrection n’est pas lointaine. Elle est toute proche, elle est la nôtre, car elle nous a été donnée le jour de notre Baptême. Depuis, nous aussi, comme les femmes, pouvons rencontrer le Ressuscité et Lui, comme eux, nous dit : « N’ayez pas peur ! (v 10).

Frères et sœurs, ne renonçons pas à la joie de Pâques ! Mais comment alimenter cette joie ? Comme les femmes : rencontrer le Ressuscité, car Il est la source d’une joie qui ne s’épuise jamais. Hâtons-nous de le chercher dans l’Eucharistie, dans son pardon, dans la prière et dans la charité vécue ! La joie, lorsqu’elle est partagée, augmente. Nous partageons la joie du Ressuscité.

Et que la Vierge Marie, qui s’est réjouie de son Fils ressuscité à Pâques, nous aide à en être des témoins joyeux.

Regina Coeli laetare, alleluia…

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Je renouvelle mes vœux de Pâques à tous et je remercie sincèrement ceux qui, de diverses manières, m’ont envoyé des messages de proximité et de prière. Que le don de la paix du Seigneur ressuscité parvienne à ces personnes, familles et communautés. Et je voudrais que ce don de la paix parvienne là où on en a le plus besoin : aux populations épuisées par la guerre, par la faim, par toutes les formes d’oppression.

Et avec affection je vous salue, Romains et pèlerins de différents pays !

Joyeux lundi de Pâques ! La joie de Pâques continue ! S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse