Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

le mystère de la Nativité s’est fait piété populaire

le mystère de la Nativité s’est fait piété populaire

La première crèche vivante de l’histoire du christianisme célèbre cette année son huitième centenaire. Réalisée par saint François d’Assise le 25 décembre 1223 à Greccio, petit village du centre de l’Italie dont les paysages rocheux rappellent Bethléem, son histoire tient une grande place dans les souvenirs franciscains. Cette tradition commémorant avec simplicité et joie le mystère de l’Incarnation a irrigué tout le christianisme occidental dès le XIIIe siècle.

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi, 20 décembre 2023

_______________________________________

Catéchèse – La crèche de Greccio, école de sobriété et de joie

Il y a 800 ans, à Noël 1223, saint François a réalisé la crèche vivante à Greccio. A l’heure où la crèche se prépare, ou s’achève, dans les maisons et dans de nombreux autres lieux, il est bon que nous redécouvrions ses origines.

Comment est née la crèche? Quelle était l’intention de saint François? Il disait: «Je voudrais représenter l’Enfant né à Bethléem, et voir en quelque sorte avec les yeux du corps les difficultés dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, comment il a été couché dans une mangeoire et comment il était sur le foin entre le bœuf et l’âne» (Tommaso da Celano, Vita prima, XXX, 84: FF 468).

François ne veut pas réaliser une belle œuvre d’art, mais susciter, à travers la crèche, l’émerveillement devant l’extrême humilité du Seigneur, devant les épreuves qu’il a subies, par amour pour nous, dans la pauvre grotte de Bethléem. En effet, le biographe du saint d’Assise note que: «Dans cette scène émouvante, la simplicité évangélique resplendit, la pauvreté est -louée, l’humilité est recommandée.

Greccio est devenu comme une nouvelle Bethléem» (ibid., 85). J’ai souligné un terme: l’émerveillement. Et cela est important. Si nous, chrétiens, regardons la crèche comme une belle chose, comme une chose historique, et aussi religieuse, et que nous prions, cela n’est pas suffisant.

Devant le mystère de l’incarnation du Verbe, devant la naissance de Jésus, il faut cette attitude religieuse de l’émerveillement. Si devant les mystères, je n’arrive pas à cet émerveillement, ma foi n’est que superficielle; une foi «informatique». N’oubliez pas cela.

*

C’est une caractéristique de la crèche, qui est comme une école de sobriété. Et cela a beaucoup à nous dire aussi. Aujourd’hui, en effet, le risque de perdre ce qui compte dans la vie est élevé et, paradoxalement, il augmente précisément à Noël — la mentalité change à Noël —: plongés dans un consumérisme qui en corrompt le sens. Le consumérisme de Noël.

C’est vrai, on veut faire des cadeaux, c’est bien, c’est une façon de le célébrer, mais cette frénésie d’aller acheter des cadeaux, cela attire l’attention d’un autre côté et ce n’est plus la sobriété de Noël.  Regardons la crèche: cet émerveillement devant la crèche. Parfois, il n’y a pas l’espace intérieur pour l’émerveillement, mais uniquement pour organiser les fêtes, pour faire la fête.

Et la crèche naît pour nous ramener à ce qui compte: à Dieu qui vient habiter parmi nous. Pour cela, il est important de regarder la crèche, parce qu’elle nous aide à comprendre ce qui compte et aussi les relations sociales de Jésus à ce moment, la famille, Joseph et Marie, et les personnes chères, les pasteurs. Les personnes viennent avant les choses. Et souvent, nous plaçons les choses avant les personnes. Cela ne va pas.

Mais la crèche de Greccio, outre la sobriété qu’elle fait voir, parle aussi de joie, car la joie n’est pas la même chose que le divertissement. Mais se divertir n’est pas une mauvaise chose si on le fait en suivant de bons chemins; ce n’est pas une mauvaise chose, c’est une chose humaine. Mais la joie est plus profonde encore, plus humaine.

Et parfois, il y a la tentation de se divertir, sans joie; se divertir en faisant du bruit, mais la joie est absente. C’est un peu la figure du pantin qui rit, rit, fait rire, mais son cœur est triste. La joie est la racine d’un sain divertissement pour Noël.

Et sur la joie, les chroniques de l’époque disent: «Le jour de l’allégresse arrive, le temps de la joie! François […] est rayonnant […]. Le peuple afflue et se réjouit d’une joie qu’il n’avait jamais goûtée auparavant […]. Tous rentrèrent chez eux emplis d’une joie ineffable» (Vita prima, XXX, 85-86: FF  469-470). La sobriété, l’émerveillement, te conduit à la joie, la vraie joie, pas celle artificielle.

*

Mais d’où venait cette joie extraordinaire de Noël? Certainement pas du fait d’avoir apporté des cadeaux à la maison ou d’avoir vécu des fêtes somptueuses. Non, c’était la joie qui déborde du cœur quand on touche du doigt la proximité de Jésus, la tendresse de Dieu, qui ne laisse pas seul, mais qui console.

Proximité, tendresse et compassion, telles sont les trois attitudes de Dieu. Et en regardant la crèche, en priant devant la crèche, nous pourrions entendre ces choses du Seigneur qui nous aident dans la vie de chaque jour.

Chers frères et sœurs, la crèche est comme un petit puits d’où puiser la proximité de Dieu, source d’espérance et de joie. Elle est comme un Évangile vivant, un Évangile domestique. Elle est comme le puits de la Bible, elle est le lieu de la rencontre, où nous apportons à Jésus, comme l’ont fait les bergers de Bethléem et les habitants de Greccio, elle est comme les attentes et les préoccupations de la vie.

Si, devant la crèche, nous confions à Jésus tout ce qui nous est cher, nous éprouverons nous aussi «une très grande joie» (Mt 2, 10), une joie qui vient précisément de la contemplation, de l’esprit d’émerveillement avec lequel je vais contempler ces mystères. Allons devant la crèche. Que chacun regarde et laisse son cœur ressentir quelque chose.

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française. Suite à la grave explosion qui s’est produite à Conakry, et qui a fait de nombreuses victimes, j’exprime ma proximité aux familles des personnes décédées et aux blessés. Que Dieu les soutienne et les garde dans l’espérance.

Touchons du doigt la proximité de Dieu dans la crèche et recevons sa joie. Que Dieu vous bénisse.


APPELS

J’adresse ma pensée aux victimes et aux blessés qu’a causés le tremblement de terre dévastateur qui, lundi dernier, a frappé les provinces chinoises du Gansu et du Qinghai. Je suis proche par l’affection et la prière des populations qui souffrent, j’encourage les services de secours et j’invoque sur tous la bénédiction du Tout-Puissant, pour qu’Il apporte réconfort et soulagement dans la douleur.

Je salue aussi le groupe de Mediterranea Saving Humans qui est présent ici et qui va en mer sauver les pauvres gens qui fuient l’esclavage de l’Afrique. Ils font un beau travail, ils sauvent beaucoup de gens.

N’oublions pas les personnes, les peuples qui souffrent du mal de la guerre. Les guerres sont toujours une défaite. N’oublions pas cela. Une défaite. Seuls  les fabricants d’armes y gagnent. S’il vous plaît, pensons à la Palestine, à Israël.

Pensons à l’Ukraine —  l’ambassadeur est  ici présent — l’Ukraine martyrisée, qui souffre tant. Et pensons aux enfants en guerre, aux choses qu’ils voient. Allons devant la crèche et demandons la paix à Jésus. Il est le prince de la paix.


Résumé de la catéchèse du Saint-Père 

Chers frères et sœurs,

Alors que nos maisons se parent de leurs crèches, il est bon de revenir à la source de ce symbole. Il y a 800 ans, pour la Noël 1223 Saint François réalisait la première crèche vivante. Son intention n’était pas de réaliser une œuvre d’art mais de susciter l’émerveillement devant l’humilité extrême du Seigneur, la détresse qu’il a connue par amour pour nous dans la pauvre grotte de Bethléem.

La crèche est d’abord une école de sobriété qui a beaucoup à nous dire, et qui risque de disparaître noyée dans un consumérisme qui corrode le vrai sens de Noël, où Jésus vient se faire don dans la pauvreté. La crèche vient nous redire ce qui compte, Dieu est venu parmi nous, nous devons remettre les personnes avant les choses.

La crèche finalement nous parle surtout de joie, venue de la proximité concrète de Dieu qui ne nous laisse pas seul mais nous console, et embrasse toute notre existence, dans ses beautés et ses misères. Approchons-nous de Jésus dans la crèche pour faire l’expérience nous aussi de cette grande joie.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

GRANDE NEUVAINE DE NOËL 7 O Roi de l’univers

O Roi de l’univers

Ô Roi de l’univers, ô désiré des nations,
pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur,
force de l’homme pétri de limon,
viens, Seigneur, viens nous sauver.
diapo

***

22 décembre – Méditation du Jour – La générosité

La générosité est la capacité de donner avec désintéressement là où l’amour l’emporte sur l’égoïsme. C’est dans le généreux renoncement à soi-même que se manifeste la profondeur d’un amour qui ne s’épuise pas en paroles. Et c’est ce que nous célébrons à Noël : le geste sans égal d’un Dieu qui se donne lui-même. Saint Paul le souligne dans sa seconde lettre aux Corinthiens (8:7-15) quand il les invite à partager leurs biens avec les nécessiteux :

“Frères:Puisque vous avez reçu largement tous les dons : la foi, la Parole et la connaissance de Dieu, cette ardeur et cet amour que vous tenez de nous, que votre geste de générosité soit large, lui aussi. Ce n’est pas un ordre que j’exprime ; mais je vous parle de l’ardeur des autres Églises pour que vous me prouviez l’authenticité de votre charité.

Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Pour cette collecte, je n’ai à vous donner qu’un simple avis : avec vous, il n’en faut pas plus, puisque c’est vous qui avez pris l’initiative non seulement de la réaliser, mais, dès l’an dernier, de la décider.

Maintenant, allez jusqu’au bout de la réalisation ; ainsi, comme vous avez mis votre cœur à décider, vous irez jusqu’au bout selon vos possibilités. Quand on y met tout son cœur, on est accepté pour ce que l’on a ; peu importe ce que l’on n’a pas. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité.

En cette occasion, ce que vous avez en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Écriture à propos de la manne :Celui qui en avait ramassé beaucoup n’a rien eu de plus,et celui qui en avait ramassé peu n’a manqué de rien.” (Ex. 16 : 18).

Nous savons aimer quand nous savons partager, nous savons aimer quand nous donnons le meilleur de nous-mêmes plutôt que de donner seulement des choses. Prenons donc la meilleure décision: donner amour, affection, tendresse et pardon; donner du temps et donner de la joie et de l’espérance. Ce sont les étrennes qui valent le plus et ne coûtent rien. Donnons l’amour, comme disait Saint Jean de la Croix:

“Où il n’y a pas d’amour, sème l’amour et tu récolteras l’amour.”

Prières au Seigneur, pour la famille, à la Vierge Marie et à saint Joseph

On peut méditer le septième n° de la LETTRE du Pape François sur le  » Merveilleux signe de la Crèche« .

Prière à l’Enfant Dieu

Seigneur, Noël est le rappel de ta naissance parmi nous, c’est la présence de ton amour en notre famille et en notre société. Noël est la confirmation que le Dieu du ciel et de la terre est notre Père, que Toi, Divin Enfant, tu es notre frère. Que cette réunion autour de ta crèche augmente notre foi en ta bonté, nous engage à vivre véritablement comme frères et sœurs, nous donne le courage de chasser la haine et de semer la justice et la paix. Ô Divin Enfant, fais-nous comprendre que là où il y a l’amour et la justice, Tu es là, et là aussi c’est Noël. Amen.

Gloria…

Cantique à l’Enfant-Jésus

Jésus,
Enfant-Dieu que j’adore
Viens en nos cœurs ! Viens, ne tarde plus !
Du faible le soutien; du souffrant le secours;
consolation de l’affligé, lumière de l’exilé.
Vie de ma vie, rêve de ma vie,
mon fidèle ami, mon divin frère.

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Quel est le sens de la salutation angélique ?

Quel est le sens de la salutation angélique ?

Annontiation à la Vierge du livre d'Heures de Pellegrin de Remicourt
Annontiation à la Vierge du livre d’Heures de Pellegrin de Remicourt

Saint Pierre Canisius (8 mai 1521 – 21 décembre 1597), dont nous faisons mémoire aujourd’hui, nous a donné dans son grand catéchisme un petit commentaire sur la salutation angélique. Le voici :

Je vous salue, Marie, pleine de grâces. Les premières paroles sont un hommage mérité de félicitations et de louanges que nous adressons à la sainte Vierge, comme à la nouvelle Eve ou à la seconde mère du genre humain, mais tout autrement heureuse que la première.

Car, en procurant un Sauveur au monde, elle a fait lever la sentence de malédiction qu’avait attirée sur nous la première Eve, en notre qualité d’enfants d’Adam ; et cette malédiction elle-même, elle l’a changée en bénédiction pour tous les âges.

Avec combien de raison ne l’appelons-nous pas pleine de grâce, elle qui pleine de Dieu, pleine de vertus, a obtenu seule, comme le dit saint Ambroise, une grâce qu’elle seule aussi avait mérité, celle d’être remplie de l’auteur de la grâce ! Pouvait-il y avoir dans son âme ou dans son corps place à un vice quelconque, au moment où elle devenait le temple du Saint des saints ?

Nous ajoutons, le Seigneur est avec vous, parce que la vertu du Père l’a couverte particulièrement de son ombre, que l’Esprit-Saint est survenu en elle avec tous ses dons, et que le Verbe fait chair est sorti merveilleusement de son sein, comme un époux qui sort de sa couche nuptiale.

Nous disons ensuite, vous êtes bénie entre toutes les femmes, parce que réunissant les avantages de la virginité à ceux de la fécondité, et tout à la fois les titres d’épouse et de mère, elle mérite excellemment d’être proclamée bienheureuse par toutes les générations qui auront à se succéder de siècle en siècle.

Épouse toute belle et toute pure, vierge avant l’enfantement, vierge pendant l’enfantement, vierge après l’enfantement, toujours sans tache, exempte de toute souillure comme de tout péché, élevée au-dessus de tous les cieux, elle ne nous a pas moins fait de bien en nous rendant la vie, que l’infortunée Eve ne nous avait fait de mal en nous apportant la mort.

Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni ; lui, qui sorti de Marie comme une fleur de sa tige, s’est offerte dès lors à la terre comme un fruit de vie, et maintenant communique à ses membres la vertu de porter les fruits du salut éternel, comme un cep de vigne fait passer dans ses branches la sève et la vigueur.

Heureux, oui vraiment, heureux, le ventre qui a porté et a donné au monde le Sauveur ; heureuses, et vraiment heureuses les mamelles qui, après avoir reçu du ciel leur vertu nutritive, ont allaité le Fils de Dieu.

Enfin l’Église a ajouté ces paroles : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Car nous ne nous contentons pas de saluer de nos louanges cette sainte et admirable Vierge, qui est comme un lis entre les épines.

Mais fidèles à la doctrine des saints Pères, nous faisons de plus profession de croire qu’elle jouit d’un tel crédit auprès de Dieu, qu’elle peut nous procurer de puissants secours dans nos besoins, surtout si nous avons soin de les lui exposer, et d’implorer les grâces de Dieu par l’intercession de celle qu’il veut que nous honorions comme sa mère.