Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La Vierge Marie selon Dom Columba Marmion

La Vierge Marie selon Dom Columba Marmion

Dom Marmion
Dom Marmion

Nous devons être comme Jésus “Fils de Dieu” et “Fils de Marie”. Si nous voulons reproduire son image en nous, nous devons porter cette double qualité.
(Le Christ, vie de l’âme, Dom Marmion 1917, p.313)

Marie participe en quelque sorte, à l’autorité du Père éternel sur l’humanité de son Fils. Jésus pouvait dire de Sa Mère ce qu’Il dit de son Père des Cieux : « J’accomplis toujours ce qui Lui est agréable ».
(Le Christ, vie de l’âme, Marmion 1917,  p.317)

Que demanderons-nous à Marie ? Sinon, avant tout et au-dessus de tout, qu’Elle forme Jésus en nous, en nous communiquant sa foi et son amour.
(Le Christ, vie de l’âme, Marmion 1917, p.324)

Ceux qui ne connaissent pas la Vierge, ceux qui n’ont pas pour la Mère de Jésus un amour véritable, risquent de ne pas comprendre avec fruit les mystères de l’humanité du Christ.
(Le Christ dans ses mystères, Marmion 1919, p.444)

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Dom Columba Marmion est né à Dublin (Irlande) le 1er avril 1858 et fut baptisé sous le nom de Joseph. Il devient prêtre du diocèse de Dublin en 1881 après des études théologiques brillantes à Rome. Il découvre la vie bénédictine lors d’un passage à Maredsous, abbaye fondée en 1872, un des centres qui amplifierait dans l’Église catholique le retour aux sources bibliques, liturgiques, patristiques, œcuméniques. Idéal attirant pour ce jeune Irlandais à l’âme missionnaire et contemplative.

Moine de Maredsous en 1888, dom Columba sera envoyé à Louvain (Leuven) en 1899 pour aider à la fondation de l’Abbaye de Mont César (Keizersberg). Il y développe ses dons de prédicateur et de directeur spirituel, devenant notamment le confesseur, confident et ami de celui qui allait devenir le Cardinal Mercier, primat de Belgique.

Comme Abbé de Maredsous (de septembre 1909 à sa mort le 30 janvier 1923), il devra gérer avec prudence tous les problèmes d’un grand monastère en pleine expansion. Dès 1917, on publie une version écrite de ses conférences spirituelles Le Christ, vie de l’âme, suivie d’autre comme Le Christ dans ses mystères, Le Christ idéal du moine, qui auront une influence considérable sur la formation spirituelle des séminaristes, du clergé, des religieux, des religieuses et des laïcs.

Le cœur de son message: nous faire mieux prendre conscience que nous pouvons devenir tout de suite et réellement des enfants (fils et fille) de Dieu en Jésus. Son attachement filial à Marie l’a maintenu dans la paix intérieure en toute circonstance, l’aidant à faire la volonté du Christ.

Cf. site www.marmion.be

Le Pape invite à prendre soin de sa vie intérieure

Le Pape invite à prendre soin de sa vie intérieure

Commentant l’Évangile de Matthieu de ce dimanche 12 novembre, le Pape a appelé à renoncer à un peu de temps passé devant les écrans pour «regarder la lumière dans les yeux des autres, dans son propre cœur, dans le regard de Dieu sur nous». La véritable sagesse est de prendre soin, avec constance, de sa vie intérieure et non de son aspect physique.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 12 novembre 2023

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Chers frères et sœurs, bon dimanche !

L’Évangile nous propose aujourd’hui une histoire qui concerne le sens de la vie de chacun. C’est la parabole des dix vierges, appelées à aller à la rencontre de l’époux (voir Mt 25, 1-13). Vivre, c’est cela : une grande préparation pour le jour où nous serons appelés à aller à la rencontre de Jésus ! Cependant, dans la parabole, parmi ces dix vierges, cinq sont sages et cinq sont folles.

en quoi consistent la sagesse et la folie. La sagesse de la vie et la folie de la vie.

Toutes ces demoiselles d’honneur sont présentes pour accueillir le marié, c’est-à-dire qu’elles veulent le rencontrer, tout comme nous désirons aussi un heureux accomplissement de la vie : la différence entre la sagesse et la folie ne réside donc pas dans la bonne volonté. Cela ne réside pas non plus dans la ponctualité avec laquelle nous arrivons au rendez-vous : tout le monde était là.

La différence entre le sage et l’insensé est une autre : la préparation. Le texte dit : les sages « prirent aussi de l’huile avec leurs lampes » (v. 4) ; mais pas les insensés. Voici la différence : le pétrole. Et quelle est l’une des caractéristiques de l’huile ? Ce qui ne se voit pas : il est à l’intérieur des lampes, il n’est pas visible, mais sans lui les lampes n’éclairent pas.

Nous nous regardons et voyons que notre vie court le même risque : souvent nous faisons très attention aux apparences, l’important est de bien prendre soin de notre image, de faire bonne impression devant les autres. Mais Jésus dit que la sagesse de la vie est ailleurs : prendre soin de ce qui ne se voit pas, mais, ce qui est plus important, prendre soin du cœur.

La garde de la vie intérieure. Cela signifie savoir s’arrêter et écouter son cœur, surveiller ses pensées et ses sentiments. Combien de fois ne savons-nous pas ce qui s’est passé dans notre cœur ce jour-là. Que se passe-t-il en chacun de nous ? La sagesse, c’est savoir faire place au silence, être capable d’être à l’écoute de soi et des autres.

Cela signifie savoir renoncer au temps passé devant l’écran du téléphone pour regarder la lumière dans les yeux des autres, dans son cœur, dans le regard de Dieu sur nous. Cela signifie ne pas se laisser piéger par l’activisme, mais consacrer du temps au Seigneur, en écoutant sa Parole.

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Et l’Évangile nous donne le bon conseil pour ne pas négliger l’huile de la vie intérieure, « l’huile de l’âme » : il nous dit qu’il est important de la préparer. En effet, dans l’histoire on voit que les vierges ont déjà les lampes, mais elles doivent préparer l’huile : elles doivent aller chez les détaillants, l’acheter, la mettre dans les lampes… (voir vv. 7,9).

C’est ainsi pour nous : la vie intérieure ne s’improvise pas, elle n’est pas l’affaire d’un instant, de temps en temps, d’une fois pour toutes ; il faut le préparer en y consacrant un peu de temps chaque jour, de manière cohérente, comme on le fait pour toute chose importante.

On peut alors se demander : qu’est-ce que je prépare à ce moment de la vie ? En moi, qu’est-ce que je prépare ? Peut-être que j’essaie de mettre quelques économies de côté, je pense à une maison ou à une nouvelle voiture, à des projets concrets…

Ce sont de bonnes choses, ce ne sont pas de mauvaises choses. Mais est-ce que je pense aussi à consacrer du temps au soin du cœur, à la prière, au service des autres, au Seigneur qui est le but de la vie ? Comment va l’huile de mon âme ? Que chacun de nous se demande ceci : comment va l’huile de mon âme ? Est-ce que je le nourris, est-ce que je le conserve bien ?

Que Notre-Dame nous aide à sauvegarder l’huile de la vie intérieure.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Depuis plusieurs mois, le Soudan est en proie à une guerre civile qui ne montre aucun signe de ralentissement et qui fait de nombreuses victimes, des millions de déplacés internes et de réfugiés dans les pays voisins et une situation humanitaire très grave.

Je suis proche des souffrances de ce cher peuple soudanais et j’adresse un appel sincère aux dirigeants locaux pour qu’ils encouragent l’accès à l’aide humanitaire et, avec la contribution de la communauté internationale, œuvrent à la recherche de solutions pacifiques. N’oublions pas nos frères qui sont mis à l’épreuve !

Et chaque jour, nos pensées se tournent vers la situation très grave en Israël et en Palestine. Je suis proche de tous ceux qui souffrent, Palestiniens et Israéliens. Je les serre dans mes bras dans ce moment sombre. Et je prie beaucoup pour eux. Les armes s’arrêtent, elles n’apporteront jamais la paix et le conflit ne s’étend pas ! Assez! Assez, mes frères, assez !

À Gaza, les blessés doivent être secourus immédiatement, les civils doivent être protégés et une aide humanitaire bien plus importante doit être fournie à cette population épuisée. Les otages, parmi lesquels se trouvent de nombreuses personnes âgées et des enfants, doivent être libérés.

Chaque être humain, qu’il soit chrétien, juif, musulman, de quelque peuple ou religion que ce soit, tout être humain est sacré, précieux aux yeux de Dieu et a le droit de vivre en paix. Ne perdons pas espoir : nous prions et travaillons sans relâche pour que le sens de l’humanité l’emporte sur la dureté des cœurs.

Il y a deux ans, la plateforme d’action Laudato Si’ a été lancée. Je remercie ceux qui ont rejoint cette initiative et les encourage à poursuivre le chemin de la conversion écologique. À cet égard, prions pour la Conférence de Dubaï sur le changement climatique, COP28, qui approche à présent.

Je vous salue tous avec affection, pèlerins du monde et je vous encourage dans votre engagement d’évangélisation et de promotion. Allez, courage ! Et contribuez également à faire la paix.

Je salue chaleureusement le pèlerinage des fidèles ukrainiens et des moines basiliens – j’y vois les drapeaux ukrainiens – venus de différents pays pour célébrer le quatrième centenaire du martyre de saint Josaphat. Je prie avec vous pour la paix dans votre pays tourmenté. Frères et sœurs, n’oublions pas l’Ukraine tourmentée, ne l’oublions pas !

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

St Josaphat, une mémoire confiée à Marie

St Josaphat, une mémoire confiée à Marie

St Josaphat Kuncewicz
St Josaphat Kuncewicz

Aujourd’hui l’Église honore un grand champion et patron de la réunion de l’Église grecque à Rome. Saint Josaphat Kuncewicz (né vers l’an 1580) était originaire de Volhynie au nord-ouest de l’Ukraine.

Contemporain de François de Sales et de Vincent de Paul, il a l’allure d’un moine grec du XI° siècle, pénitent à la façon d’un ascète de la Thébaïde. Prêtre, archimandrite, réformateur de son Ordre basilien, et enfin archevêque de Polotsk, il combat toute sa vie contre les conséquences du schisme de Photius.

En cette qualité, il travailla avec un zèle infatigable à la réunion des Églises. Il fut un grand ami des pauvres. Les ennemis de l’union résolurent de le mettre à mort. Lui-même prédit dans un sermon sa mort imminente.

Saint Josaphat étant venu, au cours d’un voyage de visite pastorale, à Vitebsk (Pologne), ses ennemis attaquèrent à l’improviste sa demeure et commencèrent à faire un grand massacre parmi les gens de sa suite.

Il se porta en hâte à leur rencontre et leur dit : « Mes enfants, que faites-vous ? Pourquoi massacrez-vous mes amis ? Si c’est à moi que vous en avez, me voici ! » Ils se jetèrent sur lui, le blessèrent et finalement le tuèrent d’un coup d’épée, le 12 novembre 1623. Il avait 43 ans. (d’après Dom Pius Parsch)

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« Ne cessons pas de confier l’aspiration à la pleine unité des chrétiens à la Mère du Christ, toujours présente dans l’action du Seigneur et de son Église.

Le chapitre VIII de la constitution dogmatique Lumen gentium la désigne comme Celle qui nous précède dans le pèlerinage de la foi sur terre, affectueusement présente à l’Église qui, au terme du deuxième millénaire, s’emploie à rétablir entre tous ceux qui croient au Christ l’unité que le Seigneur veut pour eux. Elle est la Mère de l’unité, parce qu’elle est la Mère de l’unique Christ.

Si, par l’Esprit Saint, elle a mis au monde le Fils de Dieu, qui a reçu d’elle son corps humain, Marie désire ardemment l’unité visible de tous les croyants, qui forment le Corps mystique du Christ. La dévotion envers Marie, qui unit si étroitement l’Orient et l’Occident, œuvrera, soyons-en certains, en faveur de l’unité.

La Vierge sainte, déjà présente partout au milieu de nous, dans de si nombreux édifices sacrés comme dans la vie de foi de tant de familles, parle continuellement d’unité, pour laquelle elle intercède sans cesse.

Aujourd’hui, nous nous rappelons les merveilleux trésors de vénération qu’a su réserver à la Mère de Dieu le peuple chrétien d’Ukraine; de cette admiration pour l’histoire, pour la spiritualité, pour la prière de ces peuples, nous ne pouvons pas ne pas tirer les conséquences pour l’unité qui sont si étroitement liées à ces trésors.

Marie, qui a inspiré dans l’épreuve pères et mères, jeunes, malades, personnes âgées, Marie, colonne de feu capable de guider tant de martyrs de la foi, est certainement à l’œuvre pour préparer l’union désirée de tous les chrétiens; en vue de cette union, l’Église grecque-catholique d’Ukraine a sans aucun doute un rôle à jouer.

L’Église exprime ses remerciements à Marie et la prie de nous faire participer à sa sollicitude pour l’unité; abandonnons-nous à elle avec une confiance filiale, afin de nous retrouver avec elle là où Dieu sera tout en tous. »

Saint Jean-Paul II, du Vatican, le 12 novembre 1995, mémoire de saint Josaphat