Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le Pape parmi les enfants handicapés de Dili

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François s’est rendu à l’école Irmãs Alma qui garantit soins et assistance aux enfants atteints de maladies graves. Le Souverain pontife a rencontré les religieuses et une cinquantaine d’enfants qui l’ont accueilli avec des chants et des cadeaux. François a encouragé l’amour envers les plus fragiles: «C’est le sacrement des pauvres»

Quand Jésus parle du Jugement dernier, il dit à certains: «Venez avec moi». «Mais il ne dit pas: “Venez avec moi parce que vous avez été baptisés, parce que vous avez été confirmés, parce que vous vous êtes mariés dans l’Église, parce qu’ils n’ont pas menti, parce qu’ils n’ont pas volé…”. Non! Il dit: “Venez avec moi parce que vous avez pris soin de moi. Tu as pris soin de moi”».

Le Pape exhorte à diffuser le parfum de paix et de justice de l’Évangile

Ce sont des pages arrachées à l’Évangile qui ont été vécues ce matin, 10 septembre, à Dili, au deuxième jour du voyage du Pape François au Timor oriental, dans la maison Irmãs Alma. Une structure faite de briques, de tapis rouges et de murs peints en blanc, où depuis des années les sœurs de l’Association des institutions missionnaires laïques, fondée dans les années 1960 en Indonésie, s’occupent d’enfants handicapés et gravement malades.

Pendant la visite d’une demi-heure du Souverain pontife, les sourires, dus à la spontanéité de la cinquantaine d’enfants présents (mais aussi des religieuses) qui se sont jetés au milieu de la salle ou en masse sur les genoux du Pape pour lui demander une bénédiction, ont alterné avec l’émotion, avec Silvano, sept ans, atteint d’une très grave maladie neuro-motrice, et les larmes, quand – en sortant de la structure – François a salué un par un des mères et des pères désespérés tenant dans leurs bras des enfants hydrocéphales ou souffrant d’un retard cognitif.

L’émotion des gens

Des pages d’Évangile faites chair avec un Pape ému devant une souffrance devant laquelle – comme il l’a dit à maintes reprises – il n’y a que des larmes et pas d’explications, mais en même temps souriant de voir l’émotion irrépressible d’une population avec une foi profonde qui ne regarde pas les cordons de sécurité ou les protocoles mais veut seulement avoir une bénédiction du Successeur de Pierre.

Aujourd’hui encore, comme hier à l’arrivée, le parcours de la Nonciature à l’école Irmãs Alma a été marqué par des cordons irrépressibles de personnes dans les rues qui, avec des cris, des drapeaux, des applaudissements, des larmes et des sauts de joie, ont salué le passage de la voiture papale.

L’impact a été fort à l’entrée de la maison, ornée de fleurs, d’un tapis rouge, d’une étendue de cadeaux, de chapelets, de statues de la Vierge de Fatima, avec une petite fille de moins de cinq ans, une phocomélique, qui, avec deux autres filles du même âge portant des vêtements traditionnels et une petite couronne, l’a accueilli et l’a honoré d’un tais, l’écharpe traditionnelle timoraise.

François l’a serrée contre lui et a déposé des chapelets et des bonbons dans sa ceinture, tandis qu’une religieuse, dans un geste d’attention comme il y en a tant dans la vie quotidienne de l’école Irmãs Alma, a ajusté son épaulette baissée. Le Pape s’est tourné alors vers ses collaborateurs: «Ne peut-on pas faire quelque chose pour elle? Peut-on l’opérer?» s’est-il demandé.

Le sacrement des pauvres

Ce sont des maladies incurables, en effet, celles dont souffrent la plupart de ces enfants, et il est rageant de voir qu’il n’a pas été possible d’intervenir sur des maladies curables pendant la grossesse, à cause de la pauvreté et de la rareté des moyens médicaux. Il ne reste plus que l’amour pour ces personnes complètement aveugles, autistes, handicapées, trisomiques.

«Un amour qui encourage, qui construit et qui fortifie,» «c’est ce que j’appelle “le sacrement des pauvres”.»

Des gestes d’attention

L’amour «est ce que vous trouvez ici: l’amour», a souligné le Souverain pontife dans son bref discours, précédé d’une salutation de la supérieure, soeur Gertrudis Bidi, à l’intérieur de la salle Saint-Vincent-de-Paul.

Un amour qui se traduit par de petits gestes, comme celui des religieuses qui calment un enfant qui a fondu en larmes au début de la réunion, ou qui prennent dans leurs bras des enfants moins petits qui se sont endormis. Ou encore les mains posées sur leur tête pour fixer leurs cheveux, la poursuite des enfants les plus vifs de la salle, l’apprentissage d’une chanson en italien avec la guitare à des petites filles qui n’ont pas la vue.

«Sans amour, cela ne peut pas être compris», dit le Pape. «Nous ne pouvons pas comprendre l’amour de Jésus si nous ne commençons pas à pratiquer l’amour. Partager la vie avec les plus nécessiteux est un programme, votre programme, c’est le programme de tout chrétien», insiste-t-il. Il remercie ensuite les religieuses et leurs collaborateurs pour ce qu’ils font et remercie également les filles, les garçons et les filles «qui nous donnent le témoignage de se laisser prendre en charge par Dieu».

«Ce sont eux qui nous enseignent comment nous devons nous laisser soigner par Dieu et non par de nombreuses idées, projets ou caprices. Laissons-nous prendre soin de Dieu. Et ils sont nos professeurs. Merci pour cela».

Le témoignage silencieux de Silvano

Quittant sa feuille des yeux, le Pape appelle Silvano, 7 ans, qui dort dans sa poussette, seule garantie de mobilité, au centre de la pièce. Le Pape François le touche, l’observe : «Je regarde cet enfant: comment s’appelle-t-il? Que nous apprend Silvano? Il nous apprend à prendre soin: en prenant soin de lui, nous apprenons à prendre soin. Et si on regarde son visage, il est calme, serein, dormant en paix. Et comme lui se laisse soigner, nous aussi devons apprendre à nous laisser soigner: nous laisser soigner par Dieu qui nous aime tant, nous laisser soigner par la Vierge, qui est notre Mère».


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Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 4

Quatrième jour de la neuvaine – Condamné, exclu, lui le Salut du monde

Mt 27, 31-32 : « Ils l’emmenèrent pour le crucifier. En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, et le requirent pour porter sa croix. »

simon de Cyrène aide à porter la croix - Duccio di Buoninsegna fin XIIIe siècle
simon de Cyrène aide à porter la croix – Duccio di Buoninsegna fin XIIIe siècle

Douleur morale de voir Jésus condamné, exclu, abandonné de ceux qu’il a instruit et guéri. Douleur spirituelle de voir Jésus tomber. Mais ce chemin de croix est montée vers le Père, exode nouveau.

« Quatrième douleur : La rencontre de Jésus allant à la mort. Elle était sa mère et sa servante ; il était son Fils et son Dieu. Ce mélange de qualités si diverses produisait dans le cœur de Marie un incendie d’amour composé de mille incendies. Mais au temps de la Passion, cet incendie d’amour se changea en un océan de douleur. » Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à l’abattement qui s’empara de votre cœur lors de la rencontre avec Jésus portant sa Croix vers le Calvaire : par votre cœur si éprouvé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la patience dans les épreuves et la persévérance dans le bien malgré toutes les contradictions.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur cruelle que vous avez soufferte en apprenant que votre Fils Jésus était livré à ses ennemis et condamné à mort et par cette autre Douleur non moins amère qui vous saisit lorsque vous l’avez rencontré sur le chemin du Calvaire, tout haletant sous le lourd fardeau de la Croix ; je vous prie de m’obtenir que je porte la croix de mon état avec ce même esprit qui animait alors Jésus-Christ, et en union avec Lui, me conformant parfaitement à sa divine Volonté en toute chose jusqu’à mon dernier soupir. Amen.

Quatrième jour : O Mère du Perpétuel Secours, votre maternel regard réconforte nos cœurs inquiets et blessés. Vous nous apparaissez comme la Tige sacrée sur laquelle s’épanouit la Fleur de toute pureté et de toute vertu, votre Jésus, notre Dieu. Nous L’offrant ainsi par vos mains maternelles, nos cœurs s’ouvrent plus largement à sa venue et à ses desseins sur nous. Sur votre front brille une étoile radieuse.

N’êtes-vous pas, en effet, « L’Étoile du matin » qui nous annonce le jour du salut et de la rédemption ? N’êtes-vous pas celle qui nous rappelez la promesse évangélique du jour sans déclin et de l’éternité bienheureuse ? N’êtes-vous pas aussi « L’Étoile de la mer » qui fait rayonner l’espoir au sein des plus noires tempêtes ?

O Mère très aimable, comme vous nous rendez léger le fardeau du devoir, et doux le joug de Jésus-Christ ! Aussi, votre souvenir me met de la joie au cœur et l’évocation de votre nom ramène de la paix dans mon âme inquiète. Laissez-moi vous redire toujours : O Mère si digne d’être aimée, je vous aime ! Par vous et avec vous, j’aime votre divin Fils ! O sainte Mère d’espérance, exaucez-moi !

Prières quotidiennes

Troisième Parole de Jésus sur la Croix

Troisième Parole de Jésus sur la Croix

« Femme, voici ton fils. Fils, voici ta mère » (Jean 19,26–27).

Parole adressées à sa mère et son disciple Jean. Au-delà du devoir filial ainsi accompli, la tradition a perçu ces mots comme la maternité spirituelle de Marie vis-à-vis des croyants représentés par le « disciple qu’il aimait ».

Notre Mère à Tous

« Puis il dit au disciple : voici ta mère » (Jean 19, 27)

Marie au pied de la croix de Jésus
Marie au pied de la croix de Jésus

Si nous sommes tous unis dans le Christ, alors nous sommes tous enfants de Marie. Mais plus encore, nous lui sommes explicitement confiés par Celui qu’elle a physiquement enfanté. Tous ceux qui souffrent dans le Christ ont, debout, digne et pleine de compassion au pied de leur croix, cette Mère Médiatrice.

Dieu confie ainsi l’humanité à celle qui, toute humaine, est néanmoins la plus proche, la plus intimement liée au Christ Dieu fait homme. Marie est aussi celle qui à Cana, a par ses mots fait que Jésus débute sa vie publique en accomplissant son premier miracle. Elle est donc l’intercession la plus directe, la plus efficace et la plus aimante que nous puissions solliciter.

Femme, voici ton fils. (…) Voici ta mère. » (Jn 19,26.27)

« Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton Fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. »

Le vendredi saint a vu se désintégrer la communauté de Jésus. Judas l’a trahi, Pierre l’a renié et la plupart des disciples se sont enfuis. Tout le travail de Jésus pour créer une petite communauté semble réduit à rien. C’est alors, au moment le plus sombre, que nous voyons cette communauté renaître au pied de la Croix. Sa mère reçoit un fils, son ami le plus proche, et le disciple aimé reçoit une mère.

Ce n’est pas n’importe quelle communauté. C’est notre communauté. C’est l’Église qui naît. Jésus n’appelle pas Marie « mère », il dit « Femme ». Car elle est la nouvelle Ève. L’ancienne Ève était la « mère de tous les vivants ». Cette nouvelle Ève est la mère de tous ceux qui vivent par la foi. Voici donc notre famille : nous voyons ici notre mère et notre frère.

Être chrétien, c’est reconnaître qu’au pied de la Croix est née une famille dont personne ne peut être exclu. Nous sommes frères et sœurs. Dans le Christ, nous sommes vraiment de la même famille ; nous avons le même sang – le sang de la Croix.

PRIÈRE

Du Bienheureux Mgr Pierre Claverie (1938-1996), Évêque d’Oran, assassiné le 1er août 1996 :
« Comme Marie, comme St Jean, nous sommes là, au pied de la Croix où Jésus meurt, abandonné des siens, raillé par la foule. Est-ce que ce n’est pas essentiel pour un chrétien d’être là, dans les lieux de souffrances, dans les lieux de déréliction, d’abandon ?

Où serait l’Église de Jésus-Christ, elle-même Corps du Christ, si elle n’était pas là d’abord ? Je crois qu’elle meurt de n’être pas assez proche de la Croix de Jésus. Si paradoxal que cela puisse vous paraître, et St Paul le montre bien, la force, la vitalité, l’espérance, la fécondité chrétienne, la fécondité de l’Église viennent de là. Pas d’ailleurs ni autrement. Tout, tout le reste n’est que poudre aux yeux, illusion mondaine. »

Femme, voici ton Fils ; Et toi, voici ta Mère ! Mère de Jésus, pleurant, soupirant, éplorée, debout près de la croix, tu ressentais sept fois plus fort les tourments de sa Passion. Tout juste capable de contenir ta tristesse, et inébranlable et calme cependant, tu prends pour fils le disciple fidèle et, avec lui, nous aussi pour tes enfants.

Mère de Jésus, refuge de tous les pécheurs, entends les supplications de tes enfants. O toi, refuge de tous les pécheurs, assiste-nous dans notre dernier combat, Mère pleine de tendresse, ô secours-nous tous !
Lorsque nous luttons avec la mort et que, de nos cœurs oppressés, montent vers toi nos soupirs, ne nous laisse pas succomber !

Aide-nous alors à vaincre l’ennemi. Et assiste-nous dans le dernier combat ! Lorsque nous luttons avec la mort, ô révèle-toi comme Mère et recommande-nous à ton Fils, ô Mère !

Seigneur, par ta mort tu as donné la vie aux hommes et tu les as confiés à Marie ta Mère pour faire de nous tes enfants. Nous te confions notre Pape et tout le peuple de notre Église en ces jours saints ; que chacun puisse se reconnaître fils bien aimé et appelé à la vie.

LES TROIS HEURES avant la mort de Jésus