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MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

Le rosaire, en général, est un chapelet plus étendu ou l’application d’un chapelet de vingt dizaines aux vingt principaux mystères chrétiens.

MOIS DU ROSAIRE - jour 9 - Marie et la Trinité
MOIS DU ROSAIRE – Marie et la Trinité

L’étymologie du mot rosaire est la même que celle du chapelet ; il dérive aussi de couronne ou bouquet de roses. On l’appelle ainsi, parce que de même qu’on dit que nos prières sont, devant Dieu, un encens d’agréable odeur, de même la couronne du saint rosaire est l’hommage d’une couronne spirituelle, formée de louanges et de prières, que l’on offre à la sainte Vierge et à son divin Fils, comme on dépose à leurs pieds des couronnes de fleurs et de roses.

Saint Grégoire de Nazianze avait donné la première idée du chapelet ; sainte Brigide en avait inventé la forme et promulgué la dévotion ; saint Dominique perfectionna l’une et l’autre, et lui donna le nom de Rosaire.

Le chapelet ordinaire de Sainte Brigide était composé de 6 dizaines ou de 68 Ave Maria, en l’honneur des 63 années de la très-sainte Vierge ; saint Dominique, pour honorer les mystères du Verbe incarné composa le rosaire, de 150 Ave Maria distribués en 15 dizaines, précédées chacune d’un Pater et terminées par le Gloria Patri, qu’il substitua au Credo qui termine chaque dizaine du chapelet de Sainte Brigide.

Ce nombre de 150 Ave Maria, qui répond au chiffre des psaumes de David, et ce verset du Gloria Patri imité de l’usage introduit par le pape Damase, en 868, à la fin de chaque psaume de l’office divin, firent appeler le rosaire le Psautier de la sainte Vierge.

Le rosaire consiste à réciter les Ave Maria sur les dix grains unis et le Pater sur les grains isolés et à méditer à chaque dizaine, sur l’un des mystères que l’on divise en mystères joyeux, douloureux, glorieux auxquels saint Jean-Paul II a depuis ajouté les mystères lumineux.

Les cinq mystères joyeux sont : l’Annonciation, la Visitation, la Naissance de Jésus-Christ, sa présentation et son recouvrement dans le temple. Les cinq mystère lumineux sont : le baptême de Jésus, les noces de Cana, les béatitudes, la transfiguration et l’eucharistie.

Les cinq mystères douloureux sont : l’agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le porte ment de la croix et le crucifiement. Les cinq mystères glorieux sont : la Résurrection du Sauveur, sou Ascension, la descente du Saint-Esprit, l’Assomption de la sainte Vierge et son couronnement dans le ciel.

Ces vingt mystères sont un abrégé de l’Évangile, un précis de l’histoire, de la vie, des souffrances et des triomphes de Jésus-Christ mis dans un ordre à la portée de tout le monde, et propre à graver dans la mémoire l’essentiel du christianisme.

Il ne suffit pas de connaître le rosaire superficiellement, pour se déterminer à embrasser cette dévotion ; il faut encore connaître à fond la formule des prières et des méditations dont elle se compose, son excellence, ses avantages, les devoirs et les usages des groupes, afin de se conformer aux règles tracées par l’Église, et de pouvoir ainsi jouir des fruits qui en résultent, comme des faveurs qui y sont attachées.

Nous développerons, les jours suivants, tout ce qui pourra éclairer notre piété, nourrir et perfectionner notre dévotion par rapport au rosaire, de manière à rendre ce qui concerne cette dévotion aussi complète que possible.

Le rosaire perpétuel est une dévotion dans le genre de l’adoration perpétuelle. On lui donne le nom de céleste, d’abord, parce qu’il imite et fait la fonction des esprits célestes qui sont continuellement en adoration, dans le ciel devant le trône de Dieu.

Ensuite, parce qu’il remplace l’office divin continuel et successif qui avait lieu autrefois dans plusieurs abbayes où les religieux divisés en plusieurs chœurs, se succédaient perpétuellement dans l’église, et se relevaient successivement même la nuit, pour y chanter sans aucune interruption les louanges de Dieu.

Quelle dévotion plus céleste, en effet,. que celle qui, dans toutes les parties du monde, laisse près de l’autel, en tout temps et à toute heure du jour cl de la nuit, des âmes ferventes, pour offrir à Jésus et à Marie les hommages, les vœux et les prières de tant de personnes unies par les liens de la charité ? Est-il rien de plus touchant, de plus doux, de plus consolant que la pensée de ce spectacle qui est en si parfaite harmonie avec celui des cieux ?

Tandis que vous vaquez aux affaires de votre état et aux sollicitudes du jour et de la vie, des milliers de membres  offrent humblement dans le sanctuaire,  en votre nom et pour vous, la prière qui  réjouit la terre et ouvre les cieux. Vous en recueillez le fruit, le mérite et les bénédictions qui y sont attachées.

Nous rapportons aujourd’hui les paroles de Grégoire XVI, dans son bref du 27 Janvier 1842 :

« Nous n’avons pas hésité de revêtir une pratique si salutaire de notre autorité et de notre approbation pontificale et de l’accréditer, parce que nous nous rappelons les grands avantages qu’a ressentie toute l’Église catholique, lorsque le peuple fidèle a commencé à implorer la puissante protection de la sainte Vierge par la récitation du rosaire. Car nous avons la ferme confiance qu’un des heureux effets de cet exercice sera de contribuer par sa facilité même, à rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu, en tout temps et en tout lieu, et à lui communiquer une nouvelle force par l’union et le concert de tant d’associés qui le récitent. »

Résolution.

Que notre résolution de ce jour soit d’unir la méditation à la prière ; c’est le moyen de bien prier le mois d’octobre, et nous avons déjà une idée assez nette du rosaire, pour comprendre qu’il a pour but d’accoutumer à la méditation les personnes qui le récitent. Joignons-nous, au moins d’esprit, aux fidèles qui le récitent, en tout ou en partie, chaque jour, avec une nouvelle ferveur pour toucher le cœur de Dieu et attirer sa divine miséricorde.

PRIÈRE

Je me joins, Seigneur, à tes fervents serviteurs et servantes, attentifs à te  payer chaque jour leur tribut d’hommages, de prières et d’actions de grâces, en récitant en tout ou en partie le rosaire, qui a procuré et qui procure encore de si grands avantages à l’Église, en faisant implorer avec tant de ferveur la puissante protection de la sainte Vierge. Mon désir est de voir s’établir davantage dans ce pays le saint rosaire ; je te promets, Seigneur, de m’y tenir ; dès maintenant, je me propose de me  consacrer à la récitation des vingt dizaines du rosaire, faite avec attention et ferveur. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PLUS HAUTE EXPRESSION DE L’HUMANITÉ EN PRIÈRE

Le Chapelet s’adresse avec insistance à Celle qui est l’expression la plus élevée de l’humanité en prière, modèle de l’Église orante et suppliante, dans le Christ, la miséricorde du Père. De même que le Christ est « toujours vivant pour intercéder en notre faveur » (cf. He 7, 25), ainsi Marie continue au ciel sa mission de Mère et devient pour chaque homme la voix de tout homme, jusqu’au couronne­ment définitif du nombre des élus (cf. L G, 62).

En la priant, nous la supplions de nous venir en aide dans le cours entier de notre vie présente et par-des­sus tout à ce moment décisif pour notre destinée éternelle, que sera l’« heure de notre mort ». Le Chapelet est la prière qui indique la prospective du Royaume de Dieu et oriente les hommes à recevoir les fruits de la Rédemption.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 04-10-1983

 

 

Le Pape invite à cultiver l’esprit de gratitude envers Dieu

Le Pape invite à cultiver l’esprit de gratitude envers Dieu

Avant la prière de l’Angélus, partant de l’Évangile de ce dimanche selon Saint Matthieu (21, 33-43), qui relate l’épisode des vignerons devenus des meurtriers, le Pape François a rappelé aux fidèles combien il était important de cultiver la joie de se sentir aimé de Dieu, plutôt que de vivre dans l’illusion de n’avoir besoin ni d’amour ni de salut et seulement d’avoir plus que les autres.
Si l’homme oublie que le bien vient du don gratuit de Dieu, il se fait des illusions. Ainsi naissent l’envie et l’insatisfaction, qui conduisent à la violence.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 8 octobre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous présente une parabole dramatique, avec un triste épilogue (voir Mt 21, 33-43). Le propriétaire d’un terrain y a planté une vigne et l’a bien entretenu ; puis, devant partir, il la confie à des agriculteurs.

Au moment de la récolte, il envoie ses serviteurs récolter la récolte. Mais les paysans les maltraitent et les tuent ; alors le maître envoie son fils, et ils le tuent même. Comment ça se fait? Qu’est ce qui ne s’est pas bien passé? Il y a un message de Jésus dans cette parabole.

Le propriétaire fait tout bien, avec amour : il travaille dur lui-même, plante la vigne, l’entoure d’une haie pour la protéger, creuse un trou pour le pressoir et construit une tour de guet (voir v. 33). Puis il confie la vigne aux agriculteurs, leur louant son précieux bien et les traitant donc équitablement, pour que la vigne soit bien cultivée et porte du fruit.

Compte tenu des lieux, les vendanges devraient se terminer dans la joie, dans une ambiance festive, avec un partage équitable de la récolte à la satisfaction de tous.

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Au lieu de cela, des pensées ingrates et cupides se sont glissées dans l’esprit des agriculteurs. A noter qu’à la racine des conflits il y a toujours une certaine ingratitude et des pensées cupides, pour posséder rapidement les choses. « Nous n’avons rien à donner au maître. Le produit de notre travail n’appartient qu’à nous. Nous n’avons à répondre à personne ! » Tel est le discours de ces ouvriers.

Et ce n’est pas vrai : ils devraient être reconnaissants pour ce qu’ils ont reçu et pour la façon dont ils ont été traités. Au lieu de cela, l’ingratitude alimente l’avidité et un sentiment progressif de rébellion grandit en eux, ce qui les amène à voir la réalité d’une manière déformée, à se sentir crédités plutôt que redevables envers le patron qui leur a donné du travail.

Lorsqu’ils voient le fils, ils vont même jusqu’à dire : « Celui-ci est l’héritier. Allez, tuons-le et nous aurons son héritage ! » (v. 38). Et d’agriculteurs, ils deviennent des meurtriers. Tout est un processus. Et ce processus se produit plusieurs fois dans le cœur des gens, même dans notre cœur.

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Avec cette parabole, Jésus nous rappelle ce qui arrive lorsque l’homme se trompe en pensant qu’il s’est créé lui-même et oublie la gratitude, oublie la réalité fondamentale de la vie : que le bien vient de la grâce de Dieu, que le bien vient de son don gratuit.

Quand nous oublions cela, la gratuité de Dieu, nous finissons par vivre notre condition et nos limites non plus avec la joie de nous sentir aimés et sauvés, mais avec la triste illusion de n’avoir besoin ni d’amour ni de salut. Nous cessons de nous laisser aimer et nous nous retrouvons prisonniers de notre propre cupidité, prisonniers du besoin d’avoir quelque chose de plus que les autres, de vouloir nous démarquer des autres.

C’est mauvais, ce processus, et cela nous arrive plusieurs fois. Pensons-y sérieusement. C’est de là que viennent tant d’insatisfactions et de récriminations, tant d’incompréhensions et tant d’envie ; et, poussé par le ressentiment, on peut tomber dans le vortex de la violence.

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Oui, chers frères et sœurs, l’ingratitude engendre la violence, nous enlève la paix et nous fait sentir et        ue je suis moi-même, moi-même, un cadeau ? Est-ce que je crois que tout commence par la grâce du Seigneur ? Est-ce que je comprends que j’ai bénéficié sans mérite, aimé et sauvé gratuitement ? Et surtout, en réponse à la grâce, est-ce que je sais dire « merci » ?

Est-ce que je sais comment dire « merci » ? Les trois mots qui sont le secret de la coexistence humaine : remerciement, permission, pardon. Est-ce que je sais comment prononcer ces trois mots ? Merci, permission, pardon, désolé. Est-ce que je sais comment prononcer ces trois mots ?

C’est un petit mot, « merci » – c’est un petit mot, « permission », c’est un petit mot pour s’excuser, « pardon » – attendu chaque jour de Dieu et des frères. Demandons-nous si ce petit mot, « merci », « permission », «pardon, désolé » est présent dans nos vies. Est-ce que je sais comment remercier, dire « merci » ? Est-ce que je sais comment m’excuser, pardonner ? Je sais qu’il ne faut pas être intrusif – « autorisation » ? Merci, désolé, permission.

Que Marie, dont l’âme magnifie le Seigneur, nous aide à faire de la gratitude la lumière qui monte chaque jour du cœur.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Je suis avec appréhension et douleur ce qui se passe en Israël, où la violence a explosé avec une violence encore plus féroce, faisant des centaines de morts et de blessés. J’exprime ma proximité aux familles des victimes, je prie pour elles et pour tous ceux qui vivent des heures de terreur et d’angoisse.

S’il vous plaît, arrêtez les attaques et les armes et comprenez que le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution, mais seulement à la mort et à la souffrance de nombreux innocents. La guerre est une défaite : toute guerre est une défaite ! Prions pour la paix en Israël et en Palestine !

En ce mois d’octobre consacré non seulement aux missions, mais aussi à la prière du Rosaire, ne nous lassons pas d’invoquer, par l’intercession de Marie, le don de la paix sur les nombreux pays du monde marqués par les guerres et conflits; et nous continuons à nous souvenir de notre chère Ukraine, qui souffre tant chaque jour, qui est si tourmentée.

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Je remercie ceux qui suivent et surtout accompagnent par la prière le Synode en cours, événement ecclésial d’écoute, de partage et de communion fraternelle dans l’Esprit. J’invite chacun à confier le travail au Saint-Esprit.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreuses parties du monde, en particulier les étudiants et les professeurs du Centre de Formation Stimmatini de Vérone, et les jésuites de divers pays accueillis par le Collège Saint Robert Bellarmin de Rome. Beaucoup de Polonais : Je vois ici beaucoup de drapeaux polonais. Salutations à vous tous et aux enfants de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

chemin de fraternité en Église avec Marie

chemin de fraternité en Église avec Marie

Appelée à s’incarner en tout lieu et présente pendant des siècles partout sur la terre – c’est le sens de “catholique” – l’Église peut comprendre, à partir de son expérience de grâce et de péché, la beauté de l’invitation à l’amour universel. Car « tout ce qui est humain nous regarde. […] Partout où les assemblées des peuples se réunissent pour établir les droits et les devoirs de l’homme, nous sommes honorés quand ils nous permettent de nous asseoir au milieu d’eux ».

Notre-Dame au pied de la croix
Notre-Dame au pied de la croix

Pour de nombreux chrétiens, ce chemin de fraternité a aussi une Mère, appelée Marie. Elle a reçu au pied de la Croix cette maternité universelle (cf. Jn 19, 26) et elle est pleine de sollicitude, non seulement pour Jésus, mais aussi pour le « reste de ses enfants » (Ap 12, 17). Forte du pouvoir du Ressuscité, elle veut enfanter un monde nouveau où nous serons tous frères, où il y aura de la place pour chacun des exclus de nos sociétés, où resplendiront la justice et la paix.

LETTRE ENCYCLIQUE FRATELLI TUTTI DU PAPE FRANÇOIS SUR LA FRATERNITÉ ET L’AMITIÉ SOCIALE n° 278