Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

«Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous», le Pape à la messe de ce dimanche

«Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous», le Pape à la messe de ce dimanche

logo Pape Nouvelle-Guinée
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En présence de 35 000 fidèles, le Pape a présidé la grande messe de son étape papouane, dimanche 8 septembre, solennité de la Nativité de Marie, «Maria Helpim», Marie Auxiliatrice vénérée dans le pays. Sous un ciel radieux, l’évêque de Rome a encouragé les catholiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée à l’ouverture à Dieu et au prochain. Rappelant que la terre océanienne est unie au Seigneur, aucunement séparée, le Pape a médité sur les distances et proximités spirituelles.

«Welkam Papa Santu». Bienvenue Saint-Père en langue tok pisin, créole local à base anglaise.

Surdité et mutisme du cœur provoqué par l’esprit de fermeture

Durant cette messe célébrée en anglais, ayant donné la part belle à la dialectique vitale en ces terres entre foi et culture, le Pape a encouragé les catholiques papouasiens à s’ouvrir et se faire proches. «Ne craignez pas, peuple papou, ouvrez-vous».

Devant de nombreuses religieuses missionnaires de la Charité et pèlerins venus aussi des Philippines, le Pape François, s’appuyant sur le récit de Marc dans l’Évangile du jour, a médité sur l’éloignement et la proximité. Prenant exemple sur le sourd-muet, son éloignement et isolement physiologique, il a évoqué le mutisme et la surdité de ceux qui se coupent de la communion et de l’amitié avec Dieu.

«Plus que les oreilles et la langue, c’est notre cœur qui est bloqué». «Tout cela nous éloigne de Dieu, nous éloigne de nos frères et aussi de nous-mêmes, et nous éloigne de la joie de vivre», a relevé l’évêque de Rome, proposant en contrepoint «la proximité de Jésus»,antidote au mutisme et à la surdité de l’homme.

S’ouvrir à Dieu, l’Évangile et les autres

«Lorsque nous nous sentons éloignés, ou que nous choisissons de nous tenir à distance –à distance de Dieu, à distance de nos frères, à distance de ceux qui sont différents de nous– alors nous nous refermons, nous nous barricadons en nous-mêmes et nous finissons par tourner uniquement autour de notre ego, sourds à la Parole de Dieu et au cri de notre prochain, et donc incapables de parler avec Dieu et avec notre prochain», a poursuivi le Successeur de Pierre, s’adressant aux peuples du Pacifique et de Papouasie, plus grand pays de la région après l’Australie.

«Vous, frères et sœurs, qui habitez cette terre lointaine; depuis le Pacifique peut-être avez-vous le sentiment d’être séparés, séparés du Seigneur, séparé des hommes. Et cela ne va pas. Non. Vous êtes unis, unis dans l’esprit saint, unis dans le Seigneur.» «S’ouvrir à Dieu, s’ouvrir aux frères, s’ouvrir à l’Évangile et en faire la boussole de notre vie. Courage, ne craignez pas, peuple papou! Ouvrez-vous! Ouvrez-vous à la joie de l’Évangile, ouvrez-vous à la rencontre avec Dieu, ouvrez-vous à l’amour des frères.»

Au terme de la messe, à laquelle a pris part le Premier ministre adventiste de PNG, James Marape, rencontré officiellement en privé avant de quitter le stade, le cardinal John Ribat a remercié lr Pape François. «Votre voyage dans notre pays bien-aimé, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, arrive au bon moment. Il nous apporte bénédictions, paix et encouragements et approfondit notre foi. Nous sommes très reconnaissants pour la célébration eucharistique que nous venons de célébrer avec Sa Sainteté. Elle nous unit à l’Église de Rome», a déclaré l’archevêque de Port Moresby, qui accompagne le Pape lors de sa prochaine étape, à deux heures de la capitale, à Vanimo.

Angelus

A midi, heure locale, le Saint Père a prié l’Angelus dans le stade.

Chers frères et sœurs,

avant de conclure cette célébration, nous nous tournons vers la Vierge Marie avec la prière de l’Angélus. C’est à elle que je confie le cheminement de l’Église en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les Îles Salomon.

Que Marie secours des chrétiens Maria Helpim vous accompagne et vous protège toujours : qu’elle renforce l’union des familles, qu’elle rende beaux et courageux les rêves des jeunes, qu’elle soutienne et console les personnes âgées, qu’elle réconforte les malades et les personnes souffrantes !

Et de cette terre tellement bénie par le Créateur, je voudrais invoquer avec vous, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, le don de la paix pour tous les peuples. Je le demande en particulier pour cette grande région du monde située entre l’Asie, l’Océanie et l’Océan Pacifique.

Paix, paix pour les nations et aussi pour la création. Non au réarmement et à l’exploitation de la maison commune ! Oui à la rencontre entre les peuples et les cultures, oui à l’harmonie de l’homme avec les créatures !

Maria Helpim, Reine de la Paix, aide-nous à faire nôtres les desseins de Dieu qui sont des desseins de paix et de justice pour la grande famille humaine!

En ce dimanche, qui marque la fête liturgique de la Nativité de Marie, nos pensées se tournent vers le sanctuaire de Lourdes, qui a malheureusement été touché par des inondations.

 

L’ode du Pape à la concorde et l’harmonie entre ethnies à Port Moresby

L’ode du Pape à la concorde et l’harmonie entre ethnies à Port Moresby

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C’est un triptyque composé de variété, d’harmonie et de fraternité que le Pape a proposé lors de son premier discours en Papouasie, devant un parterre de 300 autorités à l’APEC Haus de Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce samedi 7 septembre : «un défi pour l’Esprit Saint qui crée l’harmonie à partir des différences». Dans la capitale du pays des oiseaux de paradis, il a aussi loué l’âme joyeuse et libre du pays, contrastant avec le repli des sociétés opulentes.

Répartir les revenus issus de l’exploitation des biens

«Ces biens sont destinés par Dieu à la collectivité entière et, même si leur exploitation nécessite l’intervention de compétences plus vastes et de grandes entreprises internationales, il est juste que les besoins des populations locales soient dûment pris en compte dans la répartition des revenus et dans l’emploi de la main-d’œuvre, afin de produire une amélioration effective de leurs conditions de vie… grâce à des programmes concrètement réalisables et à la coopération internationale, dans un respect mutuel et avec des accords avantageux pour toutes les parties.»

L’appel à la fin des violences tribales

«Tout cela nécessite également une vision à long terme et un climat de coopération entre tous, y compris dans la distinction des rôles et les divergences d’opinion» Les violences tribales « ne permettent pas de vivre en paix et entravent le développement… [Il faut] arrêter la spirale de la violence et s’engager résolument sur la voie qui conduit à une coopération fructueuse, au bénéfice de l’ensemble des habitants du pays.» Il faut consolider la concorde civile.

L’âme suffoque dans l’abondance matérielle

«L’être humain a aussi besoin, au-delà du nécessaire pour vivre, d’une grande espérance dans le cœur, qui le fasse bien vivre, lui donne le goût et le courage de se lancer dans des projets de grande envergure et lui permet de lever son regard vers le haut et vers de vastes horizons.»

L’abondance des biens matériels, «sans cette respiration de l’âme, ne suffit pas à donner vie à une société dynamique et sereine, laborieuse et joyeuse»; «au contraire, elle la fait se replier sur elle-même».

«Il faut que les comportements soient soutenus par une force intérieure qui les protègent du risque de la corruption et de perdre en cours de route la capacité à reconnaître le sens de son travail et à l’accomplir avec dévouement et constance.»

Demeurer un peuple qui prie

Cela se reflète dans le logo et la devise de sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée. «Pray», «Prier». «Certains, trop attentifs au “politiquement correct”, pourraient être surpris par ce choix; mais en réalité, ils se trompent, car un peuple qui prie possède un avenir, en puisant sa force et son espoir d’en haut», La Liberté, «rien ni personne ne peut l’étouffer parce qu’elle est intérieure et qu’elle est gardée par Dieu», cela dit en invoquant saint Michel Archange, patron de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

«Nous sommes tous de magnifiques dons de Dieu»

En fin d’après-midi de ce samedi 7 septembre, le Pape François a rencontré plusieurs centaines d’élèves de la Caritas Technical Secondary School à Port Moresby, capitale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En répondant à quelques questions des enfants, il a donné la recette pour rendre le monde plus beau: «apprendre jour après jour à aimer Dieu et les autres de tout cœur».

Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 2

Deuxième jour de la neuvaine – Souffrance de l’injustice et de l’exil 

La fuite en Egypte Vittore Carpaccio 1500
La fuite en Egypte Vittore Carpaccio 1500

Matthieu 2,13 : « Voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte; et restes-y jusqu’à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » »

Douleur de la mort des innocents, douleur de l’injustice, douleur d’être mêlés à l’injustice puisque l’élément déclencheur de la fureur du tyran a été la naissance de Jésus, douleur d’être impuissant et de devoir fuir pour protéger Jésus.

La souffrance de l’exil en Égypte est d’un autre genre, c’est le fait d’être appauvri, étranger, citoyen de seconde zone, et de ne pas pouvoir pratiquer certains rites religieux.

Dieu est innocent de l’injustice d’Hérode. Avec quelle intensité Marie aura-t-elle prié par exemple ce psaume :

« Es-tu l’allié d’un tribunal de perdition, érigeant en loi le désordre ? On s’attaque à la vie du juste, et le sang innocent, on le condamne. Mais le Seigneur est pour moi une citadelle, et mon Dieu, le rocher de mon refuge. » (Ps 94, 20-22)

« Deuxième douleur : La fuite en Égypte. Comme c’était l’hiver, il fallut supporter la neige, la pluie, le vent, par des chemins raides et boueux. Marie, alors âgée de quinze ans, était une vierge délicate, nullement habituée à de pareilles fatigues. La sainte famille n’avait personne pour la servir. Apprenons à embrasser courageusement les croix, car on ne peut vivre en ce monde sans souffrir. » Alphonse de Liguori

  1. Ô Mère des douleurs, je compatis à l’angoisse qui étreignit votre cœur si sensible lors de la fuite en Égypte et du séjour en ce pays étranger où vous viviez, pauvre et méprisée : par votre cœur anxieux, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’un abandon filial et confiant à la divine Providence.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur amère que vous avez ressentie, en apprenant qu’Hérode cherchait à faire mourir Jésus Enfant, ce qui vous contraignit à fuir au milieu de la nuit, pour vous rendre en Égypte, à travers mille incommodités et rejets, avec votre époux saint Joseph et l’Enfant Jésus ; je vous prie de m’obtenir la grâce de supporter toutes les peines et incommodités quelconques, même les plus graves, pour conserver Jésus dans mon cœur, et ne le faire jamais offenser par les autres.

Deuxième jour : O Mère du Perpétuel Secours, en cet enfant Jésus encore tout faible que vous serrez contre votre cœur, vous ne voyez pas seulement le Fils de Dieu, votre Fils, mais aussi tous les hommes devenus, par la volonté de Dieu et par votre acceptation à Nazareth et au Golgotha, vos véritables enfants. Vous n’oubliez pas la parole de votre Fils au Calvaire qui, considérant son disciple Jean et nous tous en lui, vous a dit : « Voici ton fils ! » (Jn 19, 26).

O ma Mère, avec cette simplicité d’un fils malheureux, je viens vous dire combien je souffre et suis tenté de désespérer. Cependant, je sais que je suis votre enfant et que vous écoutez toutes nos prières. O ma Mère, vous connaissez ma demande : exauce-la pour la plus grande gloire de votre Fils, mon Seigneur !

Prières quotidiennes