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Neuvaine de Notre-Dame des Sept Douleurs 5

Cinquième jour de la neuvaine – Tout Fils qu’il était, il apprit l’obéissance

Jésus en croix et les trois Marie vitrail d'Arthur Schouler - église de Bonnefontaine
Jésus en croix et les trois Marie vitrail d’Arthur Schouler – église de Bonnefontaine

Hébreux 5, 7-8 : « C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. »

Jean 19,25 : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. »

Douleur physique d’une mère qui voit souffrir le fils de ses entrailles, le fils de sa chair.

La mère de Jésus se laisse transpercer par la Parole biblique, véritable épée à deux tranchants; et peut-être a-t-elle prié la suite du psaume 22 :

« Je peux compter tous mes os, les gens me voient, ils me regardent; ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin, ô ma force, vite à mon aide… J’annoncerai ton nom à mes frères, en pleine assemblée je te louerai.»

« Cinquième douleur : La mort de Jésus. Les mères craignent d’être présentes à l’agonie de leurs enfants, et si l’une d’elles est contrainte de demeurer près de son fils qui se meurt, elle s’efforce de lui donner tous les soulagements possibles. Elle arrange son lit pour lui donner une position plus commode, elle lui présente des rafraîchissements : ainsi la pauvre mère console-t-elle sa douleur. Mais vous, ô Marie, ô Mère la plus affligée de toutes les mères, vous devez être présente à l’agonie de votre Fils, et il ne vous est pas permis de lui donner le moindre soulagement. » Alphonse de Liguori

Ô Mère des douleurs, je compatis à la très amère passion que souffrit votre cœur généreux lorsque, debout au pied de la Croix, vous assistiez à l’agonie de Jésus et que vous entendîtes le cri déchirant dans lequel il rendit l’esprit : par votre cœur martyrisé, obtenez-moi, Vierge très aimable, la grâce d’une douce compassion aux peines et souffrances de mes frères.

Reine des Martyrs, Marie, Mère de Douleurs ! Au nom de cette Douleur excessive qui pénétra votre cœur lorsque vous avez vu votre divin Fils Jésus cloué à la Croix, puis y demeurant suspendu trois heures entières, abîmé dans d’immenses souffrances, jusqu’à ce qu’enfin il expire et remette son âme entre les mains de son Père ; obtenez moi, je vous en prie, que par les mérites de la mort et de la Passion de votre Fils Jésus, je fasse une sainte mort, assisté de Jésus et de vous, ô Marie, et que mon âme exhale son dernier soupir entre vos mains. Amen.

Cinquième jour : O Mère du Perpétuel Secours, je trouve en votre sainte image un autre motif d’espérer en votre bonté. Vous vous y montrez aussi la Mère des douleurs. Celui que vous étreignez dans vos bras, c’est Jésus, crucifié dans son cœur avant de l’être dans sa chair. Déjà lui sont représentés les instruments de la passion et vous souffrez avec lui à cette vue prophétique.

Comme vous, ô Marie, je compatis aux souffrances de votre Fils et, comme lui, je compatis aux vôtres. Ma compassion est d’autant plus vive que ce sont nos péchés qui, en clouant Jésus à la croix, ont torturé votre âme si aimante. Aujourd’hui, c’est au nom de vos douleurs que je vous prie.

Donnez-moi la contrition de tous mes péchés et le courage de les éviter désormais. Daignez aussi agréer favorablement la requête que je vous adresse dans cette neuvaine.

Prières quotidiennes

Saint Jean-Gabriel Perboyre, témoin de la médaille miraculeuse

Saint Jean-Gabriel Perboyre, témoin de la médaille miraculeuse

Saint Jean-Gabriel Perboyre
Saint Jean-Gabriel Perboyre

C’est à Mongesty en 1802 que naquit Saint Jean-Gabriel Perboyre. Ce fils de laboureur entra chez les Lazaristes en 1820, fut ordonné prêtre en 1825 et attendit 10 ans avant de s’embarquer pour la Chine. En 1839 il alla exercer son ministère dans les montagnes du Hou-Pei où il fut arrêté le 16 septembre de cette même année. Il mourut martyr le 11 septembre 1840 à Ou-Tchang-Fou et fut canonisé par Jean-Paul II en 1996.

***

A son Oncle, à Montauban
Paris, le 14 décembre 1833.

M. Boullangier a été aux portes la mort. On lui a administré les derniers sacrements ; je lui ai récité la prière des agonisants ; le chirurgien avait prononcé qu’il n’y avait plus de ressource ; il l’avait abandonné après l’avoir embrassé en signe de derniers adieux.

Mais voilà qu’au milieu des crises les plus affreuses, lorsqu’on ne s’attendait plus qu’à le voir expirer d’un moment à l’autre, M. Aladel lui donna la médaille miraculeuse de l’Immaculée Conception, qu’il reçut avec la plus grande dévotion en la mettant sur son cœur.

Dès lors, ses cruelles douleurs disparurent presque entièrement ; la hernie monstrueuse que l’art et les longs efforts du chirurgien n’avaient pu réduire, se ramollit et rentra comme d’elle-même. Notre docteur a vu comme un vrai miracle dans cette guérison ; tous les médecins de Paris y ont vu un phénomène inouï et naturellement inexplicable. Le récit de cette guérison a opéré une conversion bien marquante d’un vieux pécheur.

La médaille dont je vous ai parlé est celle qui en 1830, fut révélée par la Sainte Vierge à une séminariste des Sœurs de la Charité. Il s’est déjà répandu par milliers de ces médailles dans toutes les parties de la France et en Belgique ; elles opèrent de nombreux miracles, guérisons, conversions. Je vous en enverrai quelques-unes à la première occasion.

A son Frère Antoine, au Puech
Paris, le 14 janvier 1834.

Mon très cher frère,

Je vous envoie une douzaine de médailles indulgenciées de la Sainte Vierge qui en a elle-même révélé la forme et ordonné l’exécution à une sœur de la Charité, il y a environ trois ans. Déjà elles ont opéré un très grand nombre de guérisons et de conversions.

Portez-en une sur vous avec beaucoup de confiance, récitant la prière qui est dessus. Donnez-en une à chaque membre de la famille et à M. le Curé. Puis disposez des autres comme vous voudrez. Jacques, Antoinette et moi, nous nous portons bien. Nous prierons pour Papa, que nous embrassons avec vous et notre chère Mère.

Offrez mes respects ou amitiés comme à l’ordinaire. Ne tardez pas à nous donner des nouvelles.
Votre très affectionné frère,
J.G. PERBOYRE.
Bons souhaits pour le jour de saint Antoine où je dirai la messe pour vous.

A Jean Aladel , C.M., Assistant, à Paris
Hou-pé, 10 août 1839.

Monsieur et très cher Confrère,
La grâce de N.S, soit toujours avec nous.

Comme j’étais à faire Mission dans une chrétienté du Honan, en novembre 1837, les chrétiens de l’endroit me présentèrent une jeune femme d’une autre chrétienté, atteinte d’aliénation mentale depuis environ huit mois, me disant qu’elle désirait ardemment se confesser, et que, quelque incapable qu’elle fût d’une pareille action, ils me suppliaient de ne pas lui refuser une consolation qu’elle avait tant à cœur.

Le triste état où elle était réduite ôtait toute apparence d’utilité dans l’exercice de mon ministère auprès d’elle ; cependant, je l’entendis par pure compassion, En la renvoyant, je la mis sous la protection spéciale de la Sainte Vierge, c’est-à-dire que je lui donnai une médaille de l’Immaculée Conception.

Elle ne comprenait pas alors le prix du saint remède qu’elle recevait ; mais elle commença dès ce moment à en ressentir la vertu, en éprouvant un mieux qui alla se développant au point que quatre ou cinq jours après elle était entièrement changée.

A un désordre complet d’idées, à des appréhensions qui la tenaient continuellement dans des angoisses mortelles, où je crois que le démon était pour beaucoup, succédèrent le bon sens, le calme et le bonheur. Elle se confessa de nouveau, et fit la sainte Communion avec les sentiments les plus vifs de joie et de ferveur.

Ce trait particulier de bonté de la Mère de Dieu vous apprendra sans doute peu, Monsieur et très cher Confrère, vous qui savez si bien que toute la terre est remplie de la miséricorde de Marie ; mais votre bon cœur sera ravi d’avoir cette nouvelle occasion de lui en rendre des actions de grâces particulières, et c’est là le principal motif qui m’a engagé à porter ce fait à votre connaissance.

Jean-Gabriel Perboyre (1802-1840)
de la Congrégation de la Mission, martyr en Chine ( biographie page 2)

La correction fraternelle

La correction fraternelle

«Lorsqu’un frère dans la foi commet une faute à ton égard, tu l’aides, sans rancune, en le corrigeant». Telle est l’exhortation faite par le Pape François, ce dimanche 10 septembre, lors de la prière de l’Angélus sur la Place Saint-Pierre, d’après la correction fraternelle, évoquée dans l’Évangile du livre de Matthieu.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place saint-Pierre
Dimanche 27 août 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous parle de la correction fraternelle (cf. Mt 18, 15-20), qui est l’une des plus hautes expressions de l’amour, et aussi l’une des plus exigeantes, car il n’est pas facile de corriger les autres. Lorsqu’un frère dans la foi commet une faute contre vous, vous, sans rancune, aidez-le, corrigez-le : aidez en corrigeant.

Malheureusement, d’un autre côté, la première chose qui se crée souvent autour de ceux qui font une erreur, ce sont les ragots, dans lesquels tout le monde apprend l’erreur, avec beaucoup de détails, sauf la personne concernée ! Ce n’est pas bien, frères et sœurs, cela ne plaît pas à Dieu.

Je ne me lasse pas de répéter que les commérages sont un fléau pour la vie des individus et des communautés, car ils apportent la division, ils apportent la souffrance, ils apportent le scandale et ils n’aident jamais. s’améliorer ne sert jamais à grandir.

Un grand maître spirituel, saint Bernard, disait que la curiosité stérile et les paroles superficielles sont les premiers échelons de l’échelle de l’orgueil, qui ne mène pas vers le haut mais vers le bas, précipitant l’homme vers la perdition et la ruine (cf. Les degrés d’humilité et d’orgueil).

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Mais Jésus nous enseigne à nous comporter différemment. Voici ce qu’il dit aujourd’hui : « Si ton frère pèche contre toi, va le prévenir entre toi et lui seul » (v. 15). Parlez-nous face à face, parlez-nous honnêtement, pour l’aider à comprendre où il se trompe. Et faire cela pour son propre bien, en surmontant la honte et en trouvant le vrai courage, qui n’est pas de bavarder, mais de dire les choses en face avec douceur et gentillesse.

Mais on peut se demander : et si cela ne suffisait pas ? Et s’il ne comprend pas ? Ensuite, vous devez demander de l’aide. Mais attention : pas celui du groupe de discussion ! Jésus dit : « Emmenez avec vous une ou deux personnes » (v. 16), c’est-à-dire des personnes qui veulent vraiment donner un coup de main à ce frère ou à cette sœur qui s’est trompé.

Et s’il ne comprend toujours pas ? Alors, dit Jésus, impliquez la communauté. Mais même ici, nous précisons: il ne s’agit pas de mettre une personne au pilori, de lui faire honte publiquement, mais de s’unir aux efforts de tous pour l’aider à changer. Pointer du doigt n’est pas une bonne chose, en fait, cela rend souvent plus difficile pour ceux qui ont commis des erreurs de reconnaître leur erreur.

La communauté doit plutôt lui faire sentir que, tout en condamnant l’erreur, elle est proche de la personne dans la prière et dans l’affection, toujours prête à lui offrir pardon, compréhension et à recommencer.

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Et alors nous nous demandons : comment dois-je me comporter envers ceux qui commettent des erreurs contre moi ? Est-ce que je le garde à l’intérieur et accumule du ressentiment ? « Vous le paierez » : ce mot qui revient si souvent, « vous le paierez… » Est-ce que j’en fais une raison quand on discute dans mon dos ? «Savez-vous ce que ce type a fait ? » et ainsi de suite…

Ou suis-je courageux, courageux et essaie de lui parler ? Est-ce que je prie pour lui, demande de l’aide pour faire le bien ? Et nos communautés prennent-elles soin de ceux qui tombent, afin qu’ils puissent se relever et commencer une nouvelle vie ? Est-ce qu’ils pointent du doigt ou ouvrent les bras ? Que faire : pointer du doigt ou ouvrir les bras ?

Que Marie, qui a continué à aimer malgré les condamnations [faites] à son Fils, nous aide à toujours chercher le chemin du bien.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je voudrais exprimer ma proximité avec le cher peuple du Maroc, frappé par un tremblement de terre dévastateur. Je prie pour les blessés, pour ceux qui ont perdu la vie – ils sont si nombreux ! – et pour les membres de leur famille.

Je remercie les sauveteurs et ceux qui travaillent pour soulager les souffrances des populations ; l’aide concrète de chacun peut soutenir la population dans ce moment tragique : nous sommes proches du peuple marocain !

Aujourd’hui à Markowa, en Pologne, les martyrs Joseph et Victoria Ulma ont été béatifiés avec leurs 7 enfants : une famille entière exterminée par les nazis le 24 mars 1944 pour avoir donné refuge à certains juifs persécutés. À la haine et à la violence qui caractérisaient cette époque, ils opposaient l’amour évangélique.

Puisse cette famille polonaise, qui a représenté un rayon de lumière dans les ténèbres de la Seconde Guerre mondiale, être un modèle à suivre pour nous tous dans notre quête du bien et au service de ceux qui sont dans le besoin. Applaudissements à cette famille de bienheureux !

Et à leur exemple, sentons-nous appelés à opposer à la force des armes celle de la charité, à la ténacité de la prière contre la rhétorique de la violence. Faisons-le avant tout pour de nombreux pays qui souffrent à cause de la guerre ; d’une manière particulière, intensifions nos prières pour l’Ukraine tourmentée. Il y a là les drapeaux de l’Ukraine, qui souffre tant !

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Après-demain, le 12 septembre, le cher peuple éthiopien célébrera son traditionnel réveillon du Nouvel An: je souhaite adresser mes vœux les plus chaleureux à l’ensemble de la population, en espérant qu’elle recevra les dons de la réconciliation fraternelle et de la paix.

Tournons aujourd’hui notre pensée vers l’abbaye du Mont-Saint-Michel, en Normandie, qui célèbre le millénaire de la consécration du lieu.

Et je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de divers pays. Au début de l’année catéchétique, j‘en profite pour remercier les catéchistes pour leur précieux travail et pour souhaiter aux garçons et aux filles du catéchisme la joie de rencontrer Jésus.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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