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La Paix et la Vierge Marie

La Paix et la Vierge Marie

La paix est au cœur du christianisme. Dans l’évangile de saint  Jean, juste avant sa Passion, Jésus dit : « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Jésus Christ est souvent appelé le »Prince de la paix«.

Sainte Bernadette Soubirous et Notre-Dame
Sainte Bernadette Soubirous et Notre-Dame à Lourdes – vitrail

Les Écritures enseignent que Jésus est venu pour ramener la paix entre Dieu et l’humanité, ainsi que la
paix entre les hommes. Aussi croyons-nous que la paix est possible à travers la foi en Dieu, l’amour du prochain et le respect mutuel.

Nous sommes appelés à être pacifiques, à chercher la paix dans toutes les situations, à être des pacificateurs, des médiateurs et des artisans de paix dans notre entourage, comme nous y incitent les Béatitudes. Notre christianisme prône également la non-violence et le pardon. Nous sommes appelés à aimer nos ennemis, à prier pour nos persécuteurs et à ne pas répondre à la violence par la violence.

Figure de douceur et de sérénité, la Vierge Marie, la mère de Jésus, est très souvent pour sa part associée à la paix, en nous en montrant son amour et son désir. Ainsi, lorsqu’elle apparaît à Bernadette Soubirous à Lourdes en 1858 (photo D.R.) , elle demande que l’on prie et que l’on fasse pénitence pour obtenir la paix.

De même, dans l’Évangile selon Luc, Marie exprime sa joie et son émerveillement devant le sauveur promis qui apportera la paix sur terre.

La Vierge Marie peut promouvoir la paix entre les nations et les peuples. En 1917, lors de la troisième apparition de la Vierge Marie à Fatima au Portugal, elle a demandé que le monde soit dédié à son Cœur Immaculé afin de mettre fin aux guerres et de favoriser la paix. Notre monde actuel en a encore tellement besoin !

Oui, la Vierge Marie est figure de paix et de réconciliation. Elle nous rappelle que la paix est un élément fondamental de notre foi chrétienne. Elle nous encourage à travailler pour la paix dans le monde entier en pratiquant les enseignements de son Fils Jésus. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

 

Prier et servir dans la joie : Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Prier et servir dans la joie :
Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Durant sa catéchèse lors de l’audience générale du mercredi 30 août, le Pape François a parlé de la figure de Kateri Tekakwitha, la première femme autochtone nord-américaine à avoir été canonisée. En prenant exemple sur la dévotion totale de cette sainte pour la croix, le Saint-Père nous appelle à nous engager avec un cœur sans partage dans la vocation et la mission» confiée par Dieu.
PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 30 août 2023

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Résumé de la catéchèse

– La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant

– 19. Prier et servir dans la joie : Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Chers frères et sœurs,

aujourd’hui nous poursuivons notre catéchèse sur le zèle et la passion apostolique grâce à la figure de sainte Kateri Tekawitha, première sainte autochtone d’Amérique du Nord au XVIIe siècle. Seule sa mère, d’une tribu différente de celle de son père, était baptisée et c’est elle qui apprit à Kateri à prier et à chanter Dieu.

Mais une épidémie de variole rendit la petite orpheline ; elle garda même toute sa vie des marques sur son visage et une vue très abîmée. Après le baptême, reçu a 20 ans, l’engagement de Kateri dans la mission des pères jésuites auprès des enfants et des personnes malades ou âgées, comme sa manière de servir humblement, de prier ou de supporter ses croix, faisait l’édification de tous et manifestait clairement un grand zèle apostolique.

Son désir de se donner totalement à Dieu l’amena à émettre un vœu de virginité à l’âge de 23 ans, une année avant sa mort précoce. La courte vie de Kateri Katewitha révèle la joie silencieuse et la liberté d’une vie ouverte au Seigneur et aux autres dans un quotidien tout donné.

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Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour !

Maintenant, poursuivant notre catéchèse sur le thème du zèle apostolique et de la passion pour l’annonce de l’Évangile, regardons aujourd’hui sainte Kateri Tekakwitha, la première femme autochtone d’Amérique du Nord à être canonisée.

Née vers 1656 dans un village du nord de l’État de New York, elle était la fille d’un chef mohawk non baptisé et d’une mère chrétienne algonquienne, qui a appris à Kateri à prier et à chanter des hymnes à Dieu. Beaucoup d’entre nous ont également été présentés au Seigneur pour la première fois au sein de la famille, notamment par nos mères et nos grands-mères.

C’est ainsi que commence l’évangélisation et en effet, ne l’oublions pas, la foi est toujours transmise en dialecte par les mères et les grands-mères. La foi doit se transmettre en dialecte et nous la recevons dans ce dialecte des mères et des grands-mères.

L’évangélisation commence souvent ainsi : par des petits gestes simples, comme celui des parents qui aident leurs enfants à apprendre à parler à Dieu dans la prière et qui leur parlent de son grand et miséricordieux amour. Et les fondements de la foi de Kateri, et souvent aussi de nous, ont été posés de cette manière. Elle l’avait reçu de sa mère en dialecte, le dialecte de la foi.

Quand Kateri avait quatre ans, une grave épidémie de variole a frappé son peuple. Ses parents et son jeune frère sont morts, et Kateri elle-même s’est retrouvée avec des cicatrices au visage et des problèmes de vision.

À partir de ce moment, Kateri dut faire face à de nombreuses difficultés : certes physiques, dues aux effets de la variole, mais aussi aux incompréhensions, aux persécutions et même aux menaces de mort qu’elle subit après son baptême le dimanche de Pâques 1676. Tout cela, il donna à Kateri un grand amour pour la croix, signe définitif de l’amour du Christ, qui s’est donné jusqu’au bout pour nous.

En effet, le témoignage de l’Évangile ne concerne pas seulement ce qui est agréable ; il faut aussi savoir porter nos croix quotidiennes avec patience, confiance et espérance. Patience, face aux difficultés, aux croix : la patience est une grande vertu chrétienne. Celui qui n’a pas de patience n’est pas un bon chrétien.

La patience de tolérer : tolérer les difficultés et aussi tolérer les autres, qui parfois nous ennuient ou nous posent des difficultés… La vie de Kateri Tekakwitha nous montre que chaque défi peut être surmonté si nous ouvrons notre cœur à Jésus, qui nous accorde la grâce dont nous avons besoin : de la patience et un cœur ouvert à Jésus, voilà une recette pour bien vivre.

Après avoir été baptisée, Kateri doit se réfugier chez les Mohawks dans la mission jésuite près de la ville de Montréal. Là, elle assiste à la messe tous les matins, consacre du temps à l’adoration devant le Saint-Sacrement, récite le Rosaire et mène une vie de pénitence.

Ses pratiques spirituelles ont impressionné tout le monde à la Mission ; ils ont reconnu en Kateri une sainteté qui attirait parce qu’elle naît de son amour profond pour Dieu : c’est typique de la sainteté d’attirer. Dieu nous appelle par attraction, il nous appelle avec ce désir d’être proche de nous et elle a ressenti cette grâce d’attraction divine.

En même temps, elle a enseigné aux enfants de la Mission à prier et, à travers l’accomplissement constant de ses responsabilités, y compris le soin des malades et des personnes âgées, elle a donné l’exemple d’un service humble et aimant envers Dieu et le prochain. La foi s’exprime toujours dans le service. La foi n’est pas pour se constituer soi-même, l’âme : non ; c’est servir.

Même si elle a été encouragée à se marier, Kateri a plutôt voulu consacrer pleinement sa vie au Christ. Ne pouvant entrer dans la vie consacrée, elle fait vœu de virginité perpétuelle le 25 mars 1679. Ce choix révèle un autre aspect de son zèle apostolique : le dévouement total au Seigneur.

Bien sûr, tout le monde n’est pas appelé à faire le même vœu que Kateri ; cependant, chaque chrétien est appelé chaque jour à s’engager de tout son cœur dans la vocation et la mission que Dieu lui a confiées, en le servant ainsi que son prochain dans un esprit de charité.

Chers frères et sœurs, la vie de Kateri témoigne encore une fois que le zèle apostolique implique à la fois une union avec Jésus, nourrie par la prière et les sacrements, et le désir de diffuser la beauté du message chrétien à travers la fidélité à sa vocation particulière. Les derniers mots de Kateri sont magnifiques. Avant de mourir, elle a dit : « Jésus, je t’aime ».

Nous aussi, puisant la force du Seigneur, comme l’a fait sainte Kateri Tekakwitha, apprenons à accomplir des actions ordinaires de manière extraordinaire et à grandir ainsi chaque jour dans la foi, la charité et le témoignage zélé du Christ.

Ne l’oublions pas : chacun de nous est appelé à la sainteté, à la sainteté du quotidien, à la sainteté de la vie chrétienne commune. Chacun de nous a cette vocation : avançons sur ce chemin. Le Seigneur ne nous laissera pas tomber.
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Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience, notamment les sœurs de la Présentation de Marie qui tiennent leur chapitre général dans la lumière de la canonisation récente de leur fondatrice Marie Rivier.

Chers frères et sœurs, puissiez-vous vous laisser prendre par le zèle et la passion apostolique que l’Esprit saint insuffle à toute époque à ceux qui aiment Dieu et le mettent au-dessus de tout.

Que Dieu vous bénisse !
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APPEL

Après-demain, 1er septembre, est célébrée la Journée mondiale de prière pour le soin de la création, inaugurant le « Temps de la création » qui durera jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise. A cette date, j’ai l’intention de publier une Exhortation, un deuxième Laudato si’.

Rejoignons nos frères et sœurs chrétiens dans notre engagement à prendre soin de la création en tant que don sacré du Créateur. Il est nécessaire de se tenir aux côtés des victimes de l’injustice environnementale et climatique, en s’efforçant de mettre fin à la guerre insensée contre notre Maison commune. J’exhorte tout le monde à travailler et à prier pour qu’il regorge à nouveau de vie.

J’adresse une pensée aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Seul le Christ possède les paroles de la vie éternelle : je souhaite donc que vous le suiviez toujours avec un cœur ouvert et enthousiaste et que vous en rendiez témoignage chaque jour de votre vie.

Et s’il vous plaît, renouvelons notre proximité et nos prières pour l’Ukraine chère et tourmentée, si éprouvée par de grandes souffrances.

À vous tous, ma bénédiction.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Le Christ n’est pas du passé, il est vivant et marche avec nous

Le Christ n’est pas du passé, il est vivant et marche avec nous

Lors de sa catéchèse avant la prière de l’Angélus, dimanche 27 août, le Pape François ,depuis la fenêtre du palais apostolique, a parlé de la présence du Christ dans la vie d’aujourd’hui, non pas comme un personnage de l’Histoire mais comme «le Dieu du présent».

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 27 août 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, dans l’Évangile (cf. Mt 16, 13-20), Jésus pose une bonne question à ses disciples : « Qui est, dit-on, le Fils de l’homme ? » (v. 13).

C’est une question que nous pouvons nous aussi nous poser : que disent les gens de Jésus ? Des choses généralement belles : beaucoup le voient comme un grand maître, comme une personne spéciale : bonne, juste, cohérente, courageuse… Mais est-ce suffisant pour comprendre qui il est, et surtout est-ce suffisant pour Jésus ? Il semble que non.

S’il n’était qu’un personnage du passé – comme les personnages mentionnés dans le même Évangile l’étaient pour les gens de l’époque, Jean-Baptiste, Moïse, Élie et les grands prophètes – ce ne serait qu’un beau souvenir d’une époque qui était . Et cela ne fonctionne pas pour Jésus.

C’est pourquoi, immédiatement après, le Seigneur pose à ses disciples la question décisive : « Mais vous, vous ! -, D’après vous, pour qui je suis ? » (v. 15). Qui suis-je pour toi maintenant ? Jésus ne veut pas être un protagoniste de l’histoire, mais il veut être un protagoniste de votre aujourd’hui, de mon aujourd’hui ; pas un prophète lointain : Jésus veut être le Dieu proche !

Le Christ, frères et sœurs, n’est pas une mémoire du passé, mais le Dieu du présent. S’il n’était qu’un personnage historique, il serait impossible de l’imiter aujourd’hui : on se retrouverait face au grand fossé de l’époque et surtout face à son modèle, qui est comme une montagne très haute et inaccessible ; désireux de l’escalader, mais manquant des compétences et des moyens nécessaires.

Au contraire, Jésus est vivant : rappelons-le, Jésus est vivant, Jésus vit dans l’Église, il vit dans le monde, Jésus nous accompagne, Jésus est à nos côtés, il nous offre sa Parole, il nous offre sa grâce, qui nous éclaire et nous ressource dans notre voyage : Lui, guide expert et avisé, se fait un plaisir de nous accompagner sur les chemins les plus difficiles et sur les ascensions les plus imperméables.

Chers frères et sœurs, sur le chemin de la vie, nous ne sommes pas seuls, car le Christ est avec nous, le Christ nous aide à marcher, comme il l’a fait avec Pierre et avec les autres disciples.

Pierre lui-même, dans l’Évangile d’aujourd’hui, comprend cela et reconnaît par grâce en Jésus « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16) : « Tu es le Christ, tu es le Fils du Dieu vivant », dit Pierre. ; ce n’est pas un personnage du passé, mais le Christ, c’est-à-dire le Messie attendu ; non pas un héros décédé, mais le Fils vivant de Dieu, fait homme et venu partager les joies et les difficultés de notre voyage.

Ne nous décourageons pas si parfois le sommet de la vie chrétienne nous paraît trop élevé et le chemin trop escarpé. Nous regardons toujours vers Jésus ; regardons vers Jésus qui marche à nos côtés, qui accueille nos fragilités, partage nos efforts et pose son bras ferme et doux sur nos faibles épaules.

Lui proche, tendons-nous aussi la main les uns aux autres et renouvelons notre confiance : avec Jésus ce qui semble impossible seul ne l’est plus, avec Jésus nous pouvons avancer !

Aujourd’hui, cela nous fera du bien de répéter la question décisive qui sort de sa bouche : « Selon vous, qui suis-je ? (voir v. 15). Toi – Jésus te dit – toi, qui dis-tu que je suis ? Nous entendons la voix de Jésus nous le demandant.

Autrement dit : qui est Jésus pour moi ? Un grand personnage, une référence, un modèle inaccessible ? Ou est-ce le Fils Dieu, qui marche à mes côtés, qui peut m’emmener au sommet de la sainteté, là où je ne peux pas atteindre seul ? Jésus vit-il vraiment dans ma vie, Jésus vit-il avec moi ?

Est-ce mon Seigneur ? Est-ce que je compte sur Lui dans les moments difficiles ? Est-ce que je cultive sa présence à travers la Parole, à travers les sacrements ? Est-ce que je me laisse guider par lui, avec mes frères et sœurs, dans la communauté ?

Marie, Mère du chemin, aide-nous à sentir ton Fils vivant et présent à nos côtés.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Jeudi je partirai pour un voyage de quelques jours au cœur de l’Asie, en Mongolie. C’est une visite très désirée, qui sera l’occasion d’embrasser une Église petite en nombre mais vivante dans la foi et grande dans la charité ; et aussi de rencontrer de près un peuple noble, sage et de grande tradition religieuse que j’aurai l’honneur de connaître, notamment dans le cadre d’un événement interreligieux.

Je voudrais maintenant m’adresser à vous, frères et sœurs de Mongolie, pour vous dire que je suis heureux de voyager pour être parmi vous comme frère de tous. Je remercie vos autorités pour leur aimable invitation et tous ceux qui préparent ma venue avec un grand engagement. Je demande à chacun d’accompagner cette visite par la prière.

Je vous assure de mon souvenir dans mes prières pour les victimes des incendies qui ont éclaté ces jours-ci dans le nord-est de la Grèce et j’exprime ma solidarité avec le peuple grec. Et nous restons aussi toujours proches du peuple ukrainien, qui souffre et souffre beaucoup de la guerre : n’oublions pas l’Ukraine !

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays.

Aujourd’hui, nous nous souvenons de sainte Monique, mère de saint Augustin : avec ses prières et ses larmes, elle a demandé au Seigneur la conversion de son fils ; femme forte, femme bonne ! Prions pour les nombreuses mères qui souffrent lorsque leurs enfants sont un peu perdus ou se trouvent sur des chemins difficiles dans la vie.

Et je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


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