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Le sens de l’Assomption de la Vierge Marie

Le sens de l’Assomption de la Vierge Marie

miniature de l’école lombarde XIVe siècle
miniature de l’école lombarde XIVe siècle

Chaque soir, l’office de Vêpres se termine sur une prière en l’honneur de la Bienheureuse Vierge Marie: le Salve Regina. C’est un chant que nous aimons, mais dont nous parlent moins les images de la terre comme d’un exil et d’une vallée de larmes. Elles nous rappellent toutefois que notre vraie patrie est au-delà.

C’est ce que nous signifie surtout l’Assomption, la grande fête que l’on ne saurait passer sous silence! Le Christ n’est-il pas ressuscité pour cette victoire-là? «S’il n’y a pas de résurrection des morts, dit saint Paul, le Christ non plus n’est pas ressuscité.» (1 Corinthiens 15, 13-19).

C’est pour nous communiquer cette glorification et cette vie éternelle que le Seigneur sort du tombeau, désormais en mesure de «transformer notre corps de misère en un corps semblable à son corps de gloire, par la puissance qui le rend capable même de s’assujettir l’univers» (Philippiens 3, 21).

Le triomphe de Marie est donc le nôtre : elle le préfigure d’autant plus que nous sommes solidaires. Car elle est de notre lignage, et sa glorification témoigne de celle qui nous est promise et elle la prépare.

Marie est notre mère en effet, comment séparerait-elle son sort de celui de ses enfants? Jésus disait à ses disciples au moment de mourir : «Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.» (Jean 14, 3)

À l’œuvre de son Fils, la Vierge n’a cessé de collaborer. Elle était au pied de la croix, par son union aux souffrances de Jésus, elle a mérité de nous recevoir tous comme ses enfants.

Elle est donc par là même associée au rayonnement de grâce, de vie et de gloire du Christ ressuscité, et d’autant plus efficacement qu’entrée dans le ciel, c’est-à-dire dans l’éternel et l’omniprésent, elle peut désormais, comme Dieu, être partout avec nous, en mère attentive.■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

les Litanies au Sacré-Cœur de Jésus

Sacré-Coeur
Sacré-Coeur

Je rends grâce à la Divine Providence de pouvoir, avec vous qui êtes ici présents, rendre louange et gloire au Sacré-Cœur de Jésus, dans lequel s’est manifesté de la façon la plus complète l’amour paternel de Dieu. Je me réjouis, de ce que la pieuse pratique de réciter ou de chanter, chaque jour du mois de juin, les Litanies au Sacré-Cœur de Jésus est si vivante en Pologne et se poursuit toujours…

Très chers frères et sœurs, nous contemplons le Sacré-Cœur de Jésus, qui est source de vie, car à travers lui s’est accomplie la victoire sur la mort. Il est également source de sainteté, car en lui est vaincu le péché, qui est l’ennemi de la sainteté, l’ennemi du développement spirituel de l’homme. Du Cœur du Seigneur Jésus, commence la sainteté de chacun de nous. Apprenons de ce Cœur l’amour pour Dieu et la compréhension du mystère du péché.

Accomplissons des actes de réparation au Divin Cœur pour les péchés commis par nous et par nos proches. Réparons le refus de la bonté et de l’amour de Dieu.

Approchons-nous chaque jour de cette source d’où jaillissent les sources d’eau vive. Avec la Samaritaine, demandons: «Donne-nous cette eau», car elle donne la vie éternelle.

Cœur de Jésus, foyer ardent de charité,
Cœur de Jésus, source de vie et de sainteté,
Cœur de Jésus, propitiation pour nos péchés
– aie pitié de nous. Amen.

(Saint Jean Paul II – Audience générale Mercredi 20 juin 1979)

Litanies du Sacré-Cœur :
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En 177, Saint Pothin et les martyrs de Lyon dont l’esclave Blandine

Les martyrs de Lyon au IIe siècle

Disciple de Polycarpe, Pothin, arrivé de Smyrne en Asie Mineure vers 140, est le premier évêque de Lyon. En 177 il fut amené au tribunal, roué de coups et jeté en prison, où il mourut rapidement. On dit qu’il avait apporté une image de la Vierge Marie, longtemps vénérée dans ce qui est devenu la crypte de l’église Saint-Nizier. Une tradition situe sa prison dans une cavité de l’hôpital Saint-Pothin, appelé l’Antiquaille, sur la colline de Fourvière, proche des théâtres romains. A cet emplacement a été construite une chapelle ornée de fresques racontant les martyres de 177.

Vitrail_de-Ste-Blandine_cathédrale-Lyon
Vitrail_de-Ste-Blandine_cathédrale-Lyon

Prose

Heureuse cité de Lyon,
riche de tant de martyrs,
qu’infinie soit cette fête
dédiée à tes pères.
 
Rendant un culte à plusieurs divinités,
tu ignorais la vraie Divinité ;
écoute, docile, Pothin,
tu profiteras de la lumière.
 
Il paraît en évêque,
fait fuir les dieux de leurs autels sacrilèges,
plante la croix,
arrose la foi à la sueur de son front.
 
Le gouverneur devient furieux,
et ordonne de jeter les saints au cachot ;
tandis qu’on les charge de chaînes,
ils se réjouissent de les porter.
 
Une haine aveugle accuse
les saints de crimes inventés ;
calomnie écrasée
par les discours d’Epagathe.
 
Bientôt au tribunal est traîné l’évêque,
affaibli par la vieillesse ;
il est renversé à coups de pied et de poing,
mais son esprit demeure immobile.
 
La mort du guide fait le salut du troupeau ;
régnant au firmament, il vit pour les siens ;
ceux qu’une malheureuse crainte avait vaincus
se relèvent pour de nouveaux combats.
 
Sanctus, Maturus, Attale,
noms chers à Lyon
vainquent avec force chaque atrocité
que le diable ramène.
 
Ils sont labourés par des dents dures,
les flammes pénètrent leurs membres,
et déjà il ne reste plus de place
pour de nouvelles blessures ;
 
Après les bêtes, les prisons infectes,
les coups de fouet répétés,
un siège embrasé consume lentement
les corps des martyrs.
 
Pontique, frêle enfant,
donne des signes admirables de constance :
ainsi sont faits pour la victoire
le vieillard et l’adolescent.
 
Blandine plus forte que les hommes,
est amenée, pauvre esclave ;
quoique du sexe faible,
elle est appelée mère des martyrs.
 
Et nous, invincibles athlètes,
nous sommes votre postérité ;
saints soient vos descendants grâce à vous
et ferme dans la foi la cité.

Hymne de Vêpres

Brille pour toi, Lyon, ce jour où,
empli de Dieu, Pothin, père et pasteur,
et ses compagnons ont triomphé en mourant.
 
Un funeste gouverneur accuse les saints de tout.
Le jeune Vettius, dans une longue et docte plaidoirie,
disculpe les fidèles du crime.
 
Pothin, affaibli par la maladie et courbé par les ans,
le soldat le mène au tribunal.
A bout de forces, l’image d’une mort imminente le fortifie.
 
Il se tient debout, héraut du Christ et témoin de la foi.
Sous les coups de pieds et de poings, sous une grêle de pierres, il tombe.
Mais son esprit séparé s’élève aux séjours des cieux.
 
Attalus, Sanctus, Biblias, Maturus,
après les bêtes, les nerfs de bœufs, le siège ardent,
rendent au Christ leurs corps de mille tortures déchirés.
 
Bien plus, pour que rien ne manque à ce triomphe sacré,
ceux qui étaient tombés vaincus par la peur, se lèvent.
Des femmes vont au combat, et même le petit Ponticus.
 
Décorée du titre de Mère des martyrs, plusieurs fois victorieuse,
pour continuer d’enfanter une nouvelle postérité,
reste encore vivante Blandine.
 
Elle rend visible le Christ, attachée au poteau.
Lacérée par les cornes d’un taureau furieux, elle est enfin égorgée par une épée impie,
vierge offerte en victime.
 
Louange infinie au Père. Infinie au Fils.
Louange égale à toi, de l’un et l’autre le Souffle.
Vous qui permettez que le sang précieux garde à jamais la ville.