Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

À l’école de Pierre, permettre à chacun la rencontre avec le Christ

À l’école de Pierre, permettre à chacun la rencontre avec le Christ

Ce samedi 29 juin, jour de la Solennité des saints apôtres Pierre et Paul, le Pape François a présidé la prière de l’Angélus place Saint-Pierre. Reprenant l’image des clés que Jésus confie à Pierre, le Saint-Père a encouragé à ouvrir les portes de l’Église à tous, sans en limiter l’accès à quelques invités sélectionnés.

SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
samedi 29 juin 2024

[Multimédia]

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, dans l’Évangile Jésus dit à Simon, surnommé Pierre par Lui : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16, 19).

C’est pourquoi on voit souvent saint Pierre représenté avec deux grandes clés à la main, comme dans la statue trouvée ici, sur cette place. Ces clés représentent le ministère d’autorité que Jésus lui a confié au service de toute l’Église. Parce que l’autorité est un service, et une autorité qui n’est pas un service est une dictature.

Gardons-nous cependant de bien comprendre le sens de cela. Les clés de Pierre, en effet, sont les clés d’un Royaume, que Jésus ne décrit pas comme un coffre-fort ou une pièce blindée, mais avec d’autres images : une petite graine, une perle précieuse, un trésor caché, une poignée de levain ( voir Mt 13,1-33), c’est-à-dire comme quelque chose de précieux et de riche, certes, mais en même temps petit et discret.

Pour y parvenir, il n’est donc pas nécessaire d’activer des mécanismes de sécurité et des verrous, mais de cultiver des vertus telles que la patience, l’attention, la persévérance, l’humilité et le service.

Par conséquent, la mission que Jésus confie à Pierre n’est pas de barrer les portes de la maison, en ne permettant l’accès qu’à quelques invités sélectionnés, mais d’aider chacun à trouver le chemin, dans la fidélité à l’Évangile de Jésus. Peut entrer.

Et Pierre le fera tout au long de sa vie, fidèlement, jusqu’au martyre, après avoir éprouvé d’abord, non sans difficultés et avec de nombreuses chutes, la joie et la liberté qui naissent de la rencontre avec le Seigneur. Il a d’abord dû se convertir et comprendre que l’autorité est un service pour ouvrir la porte à Jésus. Et ce n’était pas facile pour lui.

Réfléchissons : peu de temps après avoir dit à Jésus : « Tu es le Christ », le Maître a dû le réprimander parce qu’il refusait d’accepter la prophétie de sa passion et de sa mort sur la croix (voir Mt 16, 21-23).

Pierre a reçu les clés du Royaume non pas parce qu’il était parfait – non, il était pécheur – mais parce qu’il était humble, honnête et que le Père lui avait donné une foi sincère (voir Mt 16, 17). Ainsi, se confiant à la miséricorde de Dieu, il a pu soutenir et fortifier ses frères, comme cela lui avait été demandé (voir Luc 22, 32).

Aujourd’hui, nous pouvons nous demander : est-ce que je cultive le désir d’entrer, avec la grâce de Dieu, dans son Royaume, et d’être, avec son aide, un gardien accueillant pour les autres aussi ? Et pour ce faire, est-ce que je me laisse « polir », adoucir, façonner par Jésus et son Esprit, l’Esprit qui habite en nous, en chacun de nous ?

Que Marie, Reine des Apôtres, et les saints Pierre et Paul nous permettent, par leur prière, de nous guider et de nous soutenir mutuellement dans la rencontre avec le Seigneur Jésus.

Angelus Domini nuntiavit Mariae…

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je salue vous tous qui êtes venus à la fête des saints Pierre et Paul, et en particulier je salue les Romains ! Aujourd’hui, je voudrais que mon salut atteigne tous les habitants de Rome, absolument tout le monde, avec ma prière : pour les familles, en particulier pour celles qui luttent le plus ; pour les personnes âgées, les plus seules ; pour les malades, les prisonniers et ceux qui sont en difficulté pour diverses raisons.

Je souhaite à tous de vivre l’expérience de Pierre et Paul, c’est-à-dire que l’amour de Jésus-Christ sauve la vie et nous pousse à la donner, nous pousse à la donner avec joie, avec générosité. La vie n’est pas à vendre !

Je salue les chanoines réguliers de l’Immaculée Conception, réunis à Rome pour leur Chapitre général ; et je vous félicite pour la grande exposition florale organisée par la « Pro Loco » sur la Piazza Pio XII, créée par des maîtres fleuristes de diverses régions d’Italie. Merci merci beaucoup! Je les vois d’ici, ils sont magnifiques !

Je pense avec douleur aux frères et sœurs qui souffrent de la guerre : pensons à toutes les populations blessées ou menacées par les combats, que Dieu les libère et les soutienne dans le combat pour la paix. Et je remercie Dieu pour la libération des deux prêtres gréco-catholiques. Que tous les prisonniers de cette guerre rentrent bientôt chez eux ! Prions ensemble : tous les prisonniers rentrent chez eux.

Je vous souhaite à tous de bonnes vacances. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Dévotion parfaite envers la Vierge

Dévotion parfaite envers la Vierge

Marie médiatrice de toutes grâces - Béatitudes
Marie médiatrice de toutes grâces – Béatitudes

Quiconque veut que sa dévotion envers la Vierge soit digne d’elle et parfaite, doit tendre, par tous les efforts, à l’imitation de ses exemples.

C’est une loi divine, en effet, que ceux-là seuls obtiennent l’éternelle béatitude qui se trouvent avoir reproduit en eux, par une fidèle imitation, la forme de la patience et de la sainteté de Jésus-Christ : « car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères » (Rom. VIII, 29).

Mais telle est généralement notre infirmité, que la sublimité de cet exemplaire aisément nous décourage. Aussi a-ce été, de la part de Dieu, une attention toute providentielle, que de nous en proposer un autre aussi rapproché de Jésus-Christ qu’il est permis à l’humaine nature, et néanmoins merveilleusement accommodé à notre faiblesse.

C’est la Mère de Dieu, et nul autre. « Telle fut Marie, dit à ce sujet saint Ambroise, que sa vie, à elle seule, est pour tous un enseignement ». D’où il conclut avec beaucoup de justesse : « Ayez donc sous vos yeux, dépeintes comme dans une image, la virginité et la vie de la bienheureuse Vierge, laquelle réfléchit, ainsi qu’un miroir, l’éclat de la pureté et la forme même de la vertu ».

Or, s’il convient à des fils de ne laisser aucune des vertus de cette Mère très sainte sans l’imiter, toutefois désirons-nous que les fidèles s’appliquent de préférence aux principales et qui sont comme les nerfs et les jointures de la vie chrétienne, nous voulons dire la foi, l’espérance et la charité à l’égard de Dieu et du prochain.

Vertus dont la vie de Marie porte, dans toutes ses phases, la rayonnante empreinte, mais qui atteignirent à leur plus haut degré de splendeur dans le temps qu’elle assista son Fils mourant. Jésus est cloué à la croix, et on lui reproche, en le maudissant, « de s’être fait le Fils de Dieu » (Jean 19, 7).

Marie, elle, avec une indéfectible constance, reconnaît et adore en lui la divinité. Elle l’ensevelit après sa mort, mais sans douter un seul instant de sa résurrection.

Quant à la charité dont elle brille pour Dieu, cette vertu va jusqu’à la rendre participante des tourments de Jésus-Christ et l’associée de sa Passion ; avec lui, d’ailleurs, et comme arrachée au sentiment de sa propre douleur, elle implore pardon pour les bourreaux, malgré ce cri de leur haine : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Matthieu 27, 25).

Extrait de la lettre encyclique de saint PIE X Ad diem illum laetissimum du 2 février 1904

Saint Pierre et Saint Paul

Saint Pierre et Saint Paul

Pierre et Paul, d'une gravure dans une catacombe de Rome IVe siècle
Pierre et Paul, d’une gravure dans une catacombe de Rome IVe siècle

La période du 29 juin, jour de la fête de Saint Pierre et Saint Paul, marque traditionnellement la période des ordinations sacerdotales. En France, environ cent prêtres doivent être ordonnés cette année dans les diocèses, les instituts de vie consacrée et les congrégations religieuses. Prions pour eux !

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Le 29 juin est célébrée la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, si liés l’un et l’autre au mystère de la Croix, de cette Croix que nous trouvons sur la face cachée, sur le verso de notre médaille.

On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l’Église. Pierre a été choisi comme apôtre par Jésus, il a tout quitté et a  cheminé avec lui, il l’a reconnu comme Christ, il l’a trahi à la Passion mais l’a reconnu comme sauveur et a été le premier à proclamer la Bonne Nouvelle le jour de la Pentecôte.

Paul, pharisien de la bonne école et citoyen romain, n’a jamais connu le Jésus historique, il l’a nié à travers ses disciples qu’il a persécutés, mais il a eu une vision et un appel sur le chemin de Damas, il est devenu le missionnaire par excellence, auprès des Juifs et des païens et il s’est proclamé apôtre, il a fondé des églises, créé des liens entre toutes. Ils ont tous deux connu la prison et sont morts pour leur foi, l’un crucifié, l’autre décapité.

Du martyrologe romain :
« Simon, fils de Yonas et frère d’André, fut le premier parmi les disciples de Jésus à confesser le Christ, Fils du Dieu vivant, et Jésus lui donna le nom de Pierre. Paul, Apôtre des nations, annonça aux Juifs et aux Grecs le Christ crucifié.
Tous deux annoncèrent l’Évangile du Christ avec foi et amour et subirent le martyre sous l’empereur Néron; le premier, comme le rapporte la tradition, fut crucifié la tête en bas et inhumé au Vatican, près de la voie Triomphale, en 64; le second eut la tête tranchée et fut enseveli sur la voie d’Ostie, en 67. Le monde entier célèbre en ce jour le triomphe de l’un et de l’autre avec un honneur égal et une même vénération. »

« En un seul jour, nous fêtons la passion des deux apôtres, mais ces deux ne font qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication ! »
Saint Augustin – Sermon pour la fête des saints Pierre et Paul