Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’humilité de Marie

L’Annonciation cathédrale de Beauvais XIIIe siècle|DR
L’Annonciation cathédrale de Beauvais XIIIe siècle|DR

La Vierge Marie fut sûrement la femme la plus honorée par Dieu, et cependant personne ne s’est abaissé et humilié autant qu’elle. L’Ange la salue «pleine de grâce», et Marie «se trouble» (Luc 1, 28-29). L’Ange lui révèle la grande mission que le Très-Haut lui confie, et Marie se déclare «la servante du Seigneur» (Luc 1, 38).

Son regard ne s’arrête pas sur le grand honneur d’avoir été choisie entre toutes les femmes pour être la mère du Fils de Dieu, mais elle contemple, émerveillée, le mystère d’un Dieu qui veut se donner à elle comme Fils. Elle en comprend la grandeur, aussi face à cela elle s’humilie. L’attitude est identique, lorsque Élisabeth la salue : «Tu es bénie entre les femmes » (Luc 1, 42).

Ces mots ne l’étonnent pas, car elle est déjà Mère de Dieu et, cependant, elle demeure fixée dans son humilité profonde : elle attribue tout au Seigneur dont elle chante la miséricorde : «Il s’est penché sur son humble servante» (Luc 1, 48). Dieu a opéré en elle de grandes choses, elle le sait et le reconnaît, mais au lieu de s’en vanter, elle fait tout tourner à la gloire divine.

«S’il ne t’est pas possible d’égaler Marie en candeur, dit saint Bernard, imite au moins son humilité. Marie plut à Dieu, certes, par sa virginité, mais elle devint mère par son humilité.»

Les qualités et les dons les plus précieux sont stériles s’ils ne sont pas unis à une humilité sincère. Plus est importante la mission que Dieu nous confie, et plus aussi nous avons besoin d’humilité. Si la maternité de Marie a été le fruit de son humilité, la fécondité de notre vie, de notre mission, dépendra de l’humilité et lui sera toujours proportionnée. Dieu peut accomplir en nous et par nous de grandes choses, mais seule l’humilité est le terrain propre à faire fructifier les dons du Seigneur.

« Sainte Vierge, qui dites à tout le monde dans votre cantique que c’est l’humilité qui est cause de votre bonheur, priez donc votre Fils, par les entrailles de votre ventre, où il a logé neuf mois, qu’il nous donne cette grâce.» (saint Vincent de Paul) ■

Jean-Daniel Planchot

La simplicité de Marie

Vierge à l’Enfant 1790 - huile sur toile Palais de Pavlovsk Russie
Vierge à l’Enfant 1790 – huile sur toile Palais de Pavlovsk Russie

Marie, comme Joseph et Jésus, a mené une vie simple, cachée, silencieuse, toute donnée au travail des heures et des jours. De ce travail quotidien, parlant et agissant avec discrétion, elle nous donne le respect et le goût. « Lorsque Marie a reçu la visite de l’ange, c’était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s’est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu’aucun de vous n’est indifférent à Dieu. » (Benoît XVI en France, 14 septembre 2008)

Rien donc d’extraordinaire dans sa vie, tout paraît normal. Mais sa vie simple est un lieu de contemplation du Dieu avec nous. Marie devient un pont, un canal entre Dieu et les hommes. Elle prie avec nous et pour nous. « Marie, son âme est si simple, les mouvements en sont si profonds que l’on ne peut les surprendre ; elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi, est-elle si transparente, si lumineuse qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que ‘ miroir du Soleil de justice’. Plus qu’aucune autre sainte, elle me semblait imitable, sa vie était si simple !» (Élisabeth de la Trinité, 1881-1906)

La vie de Marie est simple, mais difficile aussi : Marie connaît la douleur, la souffrance. Elle connaît la vie et ses moments difficiles ; elle peut donc comprendre nos épreuves et nous aider à nous tenir debout, à être fidèles, à poursuivre le chemin. « Qui, mieux que Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments, filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur ? Elle doit maintenant accompagner votre vie. » (Jean-Paul II, 6 mai 1980) ■

Jean-Daniel Planchot

honorer Jésus-Christ vivant en la Vierge

Je vous adore, ô mon divin Jésus, résidant et vivant en la très-sainte Vierge.

J’adore vos grandeurs et vos perfections dont son âme est revêtue.

J’adore votre règne sur elle, et l’absolu pouvoir qui régit tout son être.

J’adore votre vie, qui remplit et anime son cœur et toutes ses puissances.

J’adore l’abondance des dons, la plénitude des vertus et la fécondité des grâces que vous mettez en elle pour toute votre Église.

Divin Jésus, régnez en elle, et par elle sur nous à jamais.

Divin Seigneur, votre puissance est adorable, et votre règne est toujours suave; mais il n’est jamais plus suave que sous ce trône d’amour.

Que volontiers nous venions aux pieds de ce saint tabernacle vous y rendre nos devoirs et vous prier de détruire en nous ce qui s’oppose à votre vie.

Divin Jésus, vivifiez nos cœurs; ne souffrez plus en nous d’autre vie que la vôtre ; détruisez et anéantissez tout ce qui lui est contraire. Faites en nous comme en votre Mère ; que vous y soyez tout seul vivant, et que tout ce qui est de mortel soit absorbé en votre vie.

Faites que les vertus de votre Esprit s’établissent en nous comme en elle ; et qu’en la même vertu tout ce qui se sent de la corruption de la chair soit détruit et anéanti.

Quelle admirable communion que celle qui se fait de l’esprit, de la vie et des vertus de Jésus dans votre âme, ô ma divine Mère! Il me semble que vous n’êtes qu’une avec Jésus, tant il est en vous et vous consomme en lui.

Adorable modèle de la communion des Chrétiens, plût à Dieu que votre divin souvenir pût remplir notre âme de sa sainte abondance et de la plénitude de sa vie, ô divine maîtresse.

Divin Jésus, vivez en nous par votre Mère, et répandez en nous la plénitude de vos dons et de vos saintes grâces, pour être un avec vous et avec votre très chère Mère.

Jean-Jacques Olier (1608-1657)