Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

SAINTE LOUISE

Dans le choeur de la Chapelle (140 rue du Bac) sur la gauche se trouve la châsse de sainte Louise de Marillac.

C’est elle qui a créé, en 1633 avec saint Vincent de Paul, la Compagnie des Filles de la Charité dans laquelle, deux siècles plus tard, est entrée Catherine Labouré, celle qui a bénéficié en 1830 des apparitions de la Vierge Marie.

Pourquoi parler de sainte Louise ? Parce qu’à la moitié de ce mois de mars, le 15, c’est sa fête. Nous la lui souhaitons de tout cœur, en ce 354e anniversaire de sa mort.

Et elle, de son côté, à quoi nous engage-t-elle pour le temps qui vient ? «A choisir la vie de Jésus Crucifié pour modèle de notre vie, à ce que sa résurrection nous soit un moyen de gloire en l’Éternité».

Car «nous croyons que Notre Seigneur après sa mort […] est ressuscité vraiment, et afin de nous faire connaître que Dieu ne laisse pas le corps sans récompense, après qu’il l’a servi.»

Pour cela, écrit-elle, «je supplie la Sainte Vierge être votre protectrice, et obtenir de son Fils la générosité dont vous avez besoin». En effet, «la Sainte Église la qualifie Mère de Miséricorde. Elle l’est en conséquence qu’elle est Mère de Grâce.»

«Je vous vois aujourd’hui très pure Vierge, Mère de Grâce, puisque c’est vous qui non seulement avez fourni de matière pour former le Sacré-Corps de votre Fils, car pour lors, vous n’étiez pas encore vraiment Mère. Mais en le produisant au monde, ô vous êtes, et ensemble, Mère de Dieu et Mère d’un homme, lequel en naissant apporte une nouvelle loi au monde, mais la seule loi qui porte Vie Éternelle.»

Aussi sainte Louise nous invite-t-elle à devenir des personnes qui «puissent être instruites et bien préparées pour passer ce saint temps de Carême, à ce que cela serve de disposition pour faire de bonnes Pâques.»

Bon Carême donc et bonne préparation à la sainte fête de Pâques ! ■

Jean-Daniel Planchot, cm

BIENVEILLANTE VIERGE MARIE

Sainte Famille El Greco (1547-1614) huile sur toile - ClevelandComment obtenir le concours des autres, créer autour de soi le climat bienveillant qui fait le bonheur de la vie ? Pourquoi ne pas le demander à Marie ? N’est-elle pas à même de nous montrer les constantes qui permettent à chacun de s’engager dans la coopération et de trouver celle d’autrui ?

Dans cette rencontre, il n’est pas question de renoncer à soi-même en suivant aveuglément les pas d’un autre, mais bien au contraire de marcher chacun son chemin original en sa compagnie, se réalisant un peu plus à chaque pas de la rencontre.

Par expérience de la bienveillance, Marie nous éveille à la réalité d’autrui. C’est cet éveil qui peut motiver la structuration de l’amour par la responsabilité et son aboutissement dans le pardon. Elle nous rappelle que chaque homme, pour avoir droit à la bienveillance, à la pitié et à l’aide d’un autre, n’a besoin que de ce titre : qu’il est homme.

Avons-nous appris à bien communiquer, à établir un lien authentique avec autrui ? À une époque où la communication et ses médias sont devenus incontournables, que savons-nous de l’écoute ? Communiquer ne peut se faire que s’il y a écoute active : être écouté et savoir écouter pleinement, tel est ce vers quoi il faut tendre et Marie nous y invite, à la suite de son fils Jésus.

Attitudes bienveillantes, attention à l’autrui, accueil sans jugement, recherche d’une altérité sincère, voilà qui permet de tisser un lien de confiance indispensable et convie chacun à être véritablement soi. Cette confiance se construit sur la base de l’empathie qui permet, au-delà de ce qui se dit par les mots, de saisir la réalité d’autrui et de s’adresser au meilleur de ce qu’il est. Tel est l’exemple à suivre de la bienveillante Vierge Marie. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

Comme Jean-Baptiste, annoncer l’Evangile avec humilité

07-02-2014 source : Radio Vatican

Leonard_de_Vinci_Saint_Jean__Baptiste_LouvresCe vendredi matin, le Pape a présidé la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Dans son homélie inspirée par l’Évangile de Marc (6, 14-29) et le martyre de Jean-Baptiste, le Pape a souligné que, comme lui, le vrai disciple du Christ suit la voie de l’humilité sans s’approprier la prophétie.

Dans l’Évangile de ce vendredi, Hérode fait tuer Jean pour satisfaire sa femme Hérodiade et le caprice de sa fille. Jean-Baptiste a eu finalement un temps de vie très court, « très bref pour annoncer la Parole de Dieu ». C’était un homme « que Dieu avait envoyé pour préparer la venue de son Fils », avant que sa vie ne tourne court lors d’un banquet du roi Hérode.

« Quand il y a une cour, tout est possible : la corruption, les vices, les crimes », les cours favorisent ce type de choses. Mais qu’est-ce qu’a fait Jean Baptiste. « Avant tout, annoncer le Seigneur. Annoncer que le Sauveur n’était pas loin, que le Règne de Dieu était proche. Et il l’avait fait avec force. Et il baptisait. Il exhortait tout le monde à se convertir. C’était un homme fort. »

Jean-Baptiste, un homme de vérité

Ainsi, la première chose qu’a faite Jean-Baptiste, c’est d’annoncer Jésus, mais sans pour autant « s’emparer de Son autorité morale ». En effet il lui a été donné la possibilité de dire : « je suis le Messie », parce qu’il « avait une grande autorité morale ». Les gens allaient le trouver en lui demandant s’il était le Messie. Mais en ce moment « de tentation et de vanité » possible, Jean-Baptiste aurait pu prendre la pose avec « une fausse humilité », l’Évangile nous dit qu’il conseillait à tous de se convertir. « C’était un homme droit ». « Non, je ne suis pas le Messie ! Après moi vient une personne qui est plus forte que moi, et dont je ne suis pas digne de défaire les lacets de ses scandales ». Jean-Baptiste est clair et il « n’a pas volé le titre. Il ne s’est pas approprié le métier ». C’est donc la deuxième chose que fait Jean-Baptiste : être un homme de vérité.

Troisième caractéristique : Jean-Baptiste « imite Dieu », et même Hérode, qui l’avait tué, « croyait que le Christ était Jean-Baptiste ». Il « imitait Dieu , surtout lorsqu’il s’abaissait et ce jusqu’à la mort » ; une mort du même type que celle du Christ « honteuse, comme un brigand, un voleur, comme un criminel, sur la croix ».

Jean-Baptiste, l’icône d’un disciple

Les morts humiliantes. « Jean-Baptiste aussi a eu son « jardin des oliviers », son angoisse en prison quand il croyait s’être trompé et qu’il envoie ses disciples demander à Jésus :“mais dis-moi, c’est Toi ou il y a quelqu’un d’autre ?” ». Le Pape parle « d’ombre dans l’âme, cette obscurité qui purifie comme Jésus dans le Jardin des oliviers ». Et Jésus a répondu à Jean-Baptiste, comme le Père a répondu à Jésus, « en le réconfortant ».

Le Pape a fait alors un aparté : « Je pense en ce moment à l’obscurité de l’âme de la bienheureuse Thérèse de Calcutta, la femme que le monde entier a loué, Prix Nobel ! Mais elle savait qu’à un moment de sa vie, un long moment, il n’y avait qu’obscurité en elle ».

Alors qu’il annonce le Christ, Jean-Baptiste ne s’est pas approprié la prophétie, il est « l’icône d’un disciple ». Mais« d’où venait ce comportement de disciple ? D’une rencontre ». L’Évangile parle de la rencontre de Marie et d’Elizabeth, quand Jean-Baptiste dansait de joie dans le ventre de cette dernière. « Peut-être qu’il y eu plus d’une rencontre et que celles-ci remplissaient le cœur de Jean-Baptiste de tant de joie, qu’elle l’a transformé en disciple ».  Jean-Baptiste est « l’homme qui annonce Jésus Christ, qui ne prend pas sa place et qui suit la route de Jésus ».

Retrouver le moment de sa rencontre personnelle avec Jésus

« Cela nous ferait du bien aujourd’hui de nous demander si nous aussi nous annonçons Jésus (…) si nous profitons de notre position de chrétiens comme si cela était un privilège ? » Jean-Baptiste ne fait pas sienne la prophétie. « Suit-on nous aussi, poursuit le Pape, la route de Jésus ?» La route de « l’humiliation, de l’humilité de la soumission pour le service.» Et si nous n’y sommes pas, le Pape demande aux fidèles de se rappeler de leur rencontre avec le Christ, « cette rencontre qui m’a rempli de joie. nous en avons tous une !», s’est exclamé le Pape et il faut y retourner pour nous retrouver avec le Seigneur et « aller de l’avant sur cette route si belle ».