Pâques
L’Exultet est un chant de joie sans pareil où une pensée forte et des sentiments intenses se développent en un symbolisme et une mélodie merveilleuse au début de la veillée pascale. L’Exultet pascal est le texte liturgique relatif à la bénédiction du Cierge (benedictio cerei).
L’Église chante, dans le Cierge qui illumine de ses clartés la veillée pascale, la nuit sainte, où jadis la nuée lumineuse délivra les Hébreux de la captivité d’Égypte, et où maintenant, ressuscité des morts, le Christ lumière anéantit la mort, illumine nos âmes et dissipe nos ténèbres.
Le Cierge est normalement fait de cire d’abeille. A ce propos il est intéressant de rappeler la légende de la reproduction virginale des abeilles. Elle a commencé avec Virgile, voire avec Homère, a été reprise par Saint Ambroise dans son Hexaméron. Elle a été plus largement diffusée par les diacres dans leurs compositions poétiques des annonces pascales.
L’Exultet pour sa part remonte donc à la nuit des temps. Cette hymne, l’une des premières de la liturgie chrétienne, était à l’origine improvisée par le diacre qui devait la chanter par cœur, avant qu’elle ne trouve sa forme définitive. Improvisée, parce qu’il est de la nature de la joie pascale de ne pouvoir être contenue par des mots.
Devançant l’intelligence, elle déborde les paroles qui l’expriment. Saint Augustin a fort bien décrit cette surabondance : « Chanter pour Dieu, c’est chanter en jubilant, car les mots ne peuvent traduire le chant quand c’est le cœur qui chante. »