Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

aucune violence avec justification religieuse

28-11-2014 source : Radio Vatican

Pour le Pape François, « les bonnes relations et le dialogue entre leaders religieux » ont une grande importance. Elles représentent « un message clair adressé aux communautés respectives, pour exprimer le fait que le respect mutuel et l’amitié sont possibles, malgré les différences ». « Une telle amitié acquiert une signification spéciale dans des temps de crise comme ceux que l’on connaît, crises qui en certaines parties du monde deviennent de véritables drames pour des populations entières ».

Voilà quelques idées développées par le Pape François lors de sa rencontre avec le président des Affaires religieuses turc, Mehmet Gormez. Le Pape, comme il l’avait fait quelques instants auparavant dans son discours devant les autorités turques au palais présidentiel, est revenu sur la situation tragique de la région du Proche-Orient, spécialement en Irak et en Syrie, mettant en avant l’urgence humanitaire. Le Pape se disait préoccupé par le fait « que des communautés entières, et spécialement les chrétiens mais pas seulement, également les Yazidi, à cause d’un groupe extrémiste et fondamentaliste, ont souffert et souffrent encore aujourd’hui des violences inhumaines à cause de leur identité ethnique et religieuse ».

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coexistence pacifique et liberté religieuse

28-11-2014 source : Radio Vatican

Sur l’avion qui menait le Pape de Rome à Ankara, François est venu saluer les journalistes à bord. « Bonjour. Bienvenus et merci pour votre compagnie durant ce voyage, car votre travail est un soutien, une aide et également un service rendu au monde: Un service au monde pour faire connaître cette activité religieuse et humanitaire, parce que la Turquie en ce moment est témoin mais surtout elle offre une aide à de si nombreux réfugiés des zones en conflit dans la région. Je la remercie pour cette aide. »

Et voici les paroles que le Pape François a écrites sur le Libre d’Or du Mausolée d’Ataturk où il s’est rendu dès son arrivée ce midi à Ankara pour s’y recueillir. Une étape inscrite au protocole des visites d’État en Turquie : « J’exprime mes vœux les plus sincères pour que la Turquie, pont naturel entre deux Continents, soit non seulement un carrefour de chemins, mais également un lieu de rencontre, de dialogue et de coexistence sereine entre les hommes et femmes de bonne volonté de toutes les cultures, ethnies et religion ».

Au mausolée du père de la nation turque, le Pape a également déposé une couronne de fleur, avant de se rendre au palais présidentiel pour y rencontrer le Président Erdogan ainsi que les autorités du pays, notamment le premier ministre.

Le pape François, ce vendredi après-midi, a été reçu au Palais présidentiel à Ankara. Après un entretien privé avec le président, le Pape s’est donc adressé aux autorités du pays, une occasion pour le Pape de rappeler que la liberté religieuse était un droit fondamental.

En parlant de paix et de dialogue, le Pape François a prononcé les mots que de nombreux Turcs voulaient entendre, les autorités politiques comme les chrétiens orientaux. Aussi bien au palais présidentiel que lors de sa visite au Diyanet, le département pour les affaires religieuses, il a su trouver les mots pour ne pas heurter la sensibilité de ses hôtes sans pour autant passer sous silence ce qui lui tient à cœur.

Tout en rendant hommage à la vitalité et au rôle de la Turquie, tout en rappelant que la communauté internationale avait l’obligation morale d’aider ce pays à prendre soin des réfugiés, le Pape François a abordé les questions qui fâchent. Il a demandé que soient garantis les mêmes droits à tous les citoyens, qu’ils soient musulmans, juifs ou chrétiens, tant dans la disposition des lois que dans leur application concrète. Ce qui n’est pas encore le cas, ni en Turquie, ni dans la plupart des autres pays de la région.

Car c’est par le respect de la liberté religieuse et par le dialogue interreligieux que passe la solution des guerres fratricides qui ensanglantent le Moyen-Orient.

Le Pape François visite la Turquie en ayant le regard tourné vers l’Irak et la Syrie où des communautés entières ont été chassés de force de leurs maisons par un groupe extrémiste, à cause de leur identité ethnique et religieuse. La violence a frappé aussi les édifices sacrés, des symboles religieux, comme si on voulait effacer toute trace de l’autre. Pour le Saint-Père, il est urgent de bannir les phobies irrationnelles qui encouragent le fanatisme et les discriminations.

Et devant le Diyanet, le Pape François n’a pas eu peur de rappeler solennellement à tous les chefs religieux qu’ils ont l’obligation de dénoncer les violations de la dignité et des droits humains. Le monde l’attend. La violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation. Chrétiens et musulmans doivent développer leur communauté spirituelle.

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nécessité pour l’Europe d’éduquer à la paix

25-11-2014 source : Radio Vatican

Le discours devant le Parlement européen à peine achevé, aux alentours de midi mardi, le Pape partait rapidement en direction du Conseil de l’Europe, toujours à Strasbourg, pour s’adresser à ses membres.

Le Pape François a centré son discours sur l’apport du christianisme au développement culturel et social, mais aussi sur la paix, « un bien à conquérir continuellement et qui exige une vigilance absolue ». D’où « la nécessité d’éduquer à la paix. » « Elle est trop souvent blessée par différents conflitsmais aussi par le terrorisme religieux et international qui nourrit un profond mépris pour la vie humaine et qui fauche des victimes innocentes. »

Ce phénomène est alimenté par « un trafic d’armes en toute tranquillité », souligne encore le Pape, dénonçant aussi « le trafic d’êtres humains, nouvel esclavage de notre temps ». Et il ajoute que le Conseil joue un rôle important dans le combat contre ces formes d’inhumanité. Cependant « la paix n’est pas la simple absence de guerres et de conflits, elle est en même temps don de Dieu et fruit de l’action libre de l’homme qui entend poursuivre le bien commun. »

Le Saint-Père, comme il l’a fait depuis le Parlement européen quelques minutes plus tôt, dénonce ensuite la « culture du déchet ». Il souligne les dangers de « l’individualisme indifférent à l’origine du culte de l’opulence ». Et face à une Europe fatiguée et pessimiste, il s’interroge : « où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire ? Où est ton esprit de curiosité et ta soif de vérité ? »

De la réponse à ces questions dépendra l’avenir du continent, indique le Pape qui, sans donner de réponse toute faite, propose une voie de réflexion : « l’Europe doit réfléchir pour savoir si son immense patrimoine est un simple héritage de musée du passé ». Elle doit tenir compte de « ses racines profondes » qui constituent le « patrimoine génétique de l’Europe » pour « marcher vers l’avenir ». Elle doit aussi faire preuve de créativité et assumer deux défis, deux réalités que sont « la multipolarité » et « la transversalité ». C’est en assumant ces deux phénomènes, en redécouvrant son patrimoine historique et la profondeur de ses racines, que l’Europe pourra retrouver « cette jeunesse d’esprit qui l’a rendue féconde et grande. »

Voici l’intégralité de son discours –>Lire la suite →