Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La sainteté se vit par notre témoignage…

… chrétien au quotidien

Être saint ne consiste pas à « fermer les yeux et prendre une tête comme sur les images pieuses ». Pour être saints « il ne faut pas obligatoirement être évêques, prêtres ou religieux », « la sainteté n’est pas seulement réservée à ceux qui ont la possibilité de se détacher des tâches quotidiennes pour se consacrer seulement à la prière ». Mais « c’est plutôt en offrant notre propre témoignage chrétien que nous sommes appelés à devenir des saints », et «être saints ne peut se faire sans la joie ». Voilà en résumé ce que le Pape François a souligné dans la catéchèse de l’audience générale de ce mercredi ,Place Sainte Pierre.


PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 19 novembre 2014

 Frères et sœurs, tous les baptisés ont une égale dignité devant Dieu, et tous sont appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas une chose qu’on se procure soi-même ; elle est avant tout un don que le Seigneur nous fait lorsqu’il nous prend avec lui et nous rend semblable à lui. Elle est un don offert à tous, qui constitue le caractère distinctif du chrétien. C’est en vivant les activités de tous les jours avec amour que nous sommes appelés à devenir saints, quelque soit notre condition : personne mariée ou célibataire, parents ou grand parents, personne consacrée… Tout état de vie nous porte à la sainteté si nous le vivons en communion avec le Seigneur et au service des frères. L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent.

« Et si l’on est parent ou grands-parents, [on peut] être saints en enseignant la foi et la vie aux enfants et petits-enfants ». « Il faut tellement de patience pour cette tâche, pour être de bons parents, pour être de bons grands-parents, et c’est dans cette patience que naît la sainteté ». Si « le soir ton fils ou ta fille te demande de discuter de ses problèmes, et que tu te sens fatigué, que tu n’as pas envie de l’écouter, au contraire, assieds-toi, prends le temps de l’écouter, et en l’écoutant tu auras fait un pas vers la sainteté ». Au nombre des petits pas vers la sainteté, le Pape François a également pris l’exemple d’une femme qui « va au marché faire les courses, rencontre ses amies, et puis voilà qu’on en arrive aux commérages ». Si « cette femme refuse alors de céder à la tentation de mal parler des autres, voilà encore un pas vers la sainteté ».

Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France et du Cameroun.

J’invite chacun d’entre vous à s’interroger sur la manière dont il a déjà répondu à l’appel du Seigneur à la sainteté. Accueillons-le avec joie et soutenons-nous les uns les autres sur ce chemin.

Bon pèlerinage !


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Pensons à sans cesse nous convertir…

… pour être de vrais chrétiens

18-11-2014 source : Radio Vatican

Soyons attentifs à ne pas devenir des chrétiens tièdes, pris dans une certaine forme de confort ou d’apparence. C’est l’avertissement lancé ce mardi matin par le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Le Pape a souligné que les chrétiens doivent toujours répondre à l’appel de Jésus à la conversion, sinon de pécheurs ils deviennent des personnes corrompues.

Se convertir est une grâce, « c’est une visite de Dieu ». Le Pape François est parti de la liturgie du jour, un passage de l’Apocalypse de Saint Jean et la rencontre entre Jésus et Zachée, pour parler des conversions. Dans la première Lecture, le Seigneur demande aux chrétiens de Laodicée de se convertir parce qu’ils sont tombés « dans la tiédeur ».  Ils vivent dans la « spiritualité de la commodité ». Et ils pensent: «Je fais comme je peux, mais je suis en paix et surtout que personne ne vienne me déranger avec des choses bizarres».  Celui qui vit de la sorte  pense « qu’il ne manque rien : je vais à la Messe le dimanche, je prie parfois, je me sens bien, je suis dans les bonnes grâces de Dieu, je suis riche » et « je n’ai besoin de rien, je suis bien ». Cet « état d’esprit est un état de péché : la commodité spirituelle est un état de péché ». Et à ces personnes le Seigneur «  n’épargne aucune critique » et leur dit : « Pourquoi es-tu tiède, je suis sur le point de te vomir de ma bouche ». Par contre, il lui donne le conseil de « se vêtir », parce que « les chrétiens que se la jouent avec commodités sont nus ».

Il y a ensuite un autre appel à « ceux qui vivent dans les apparences, les chrétiens des apparences ». Ceux-là s’imaginent vivants mais ils sont morts. Et le Seigneur leur demande d’être vigilants. « Les apparences sont le suaire de ces chrétiens : ils sont morts ». Et le Seigneur les « appelle à se convertir » :

« Est-ce que je fais partie de ces chrétiens des apparences ? Suis-je vivant à l’intérieur, ai-je une vie spirituelle ? Est-ce que je sens l’Esprit Saint, est-ce que je l’écoute, vais-je de l’avant… ? Mais si tout semble aller bien, si je n’ai rien à me reprocher, je suis dans ‘la grâce de Dieu’, je suis tranquille. Les apparences ! Chrétiens d’apparence…Ce sont des morts ! Mais il faut plutôt chercher quelque chose de vivant à l’intérieur et avec  la  mémoire et l’attention, revigorer le tout pour aller de l’avant. Se convertir : des apparences à la réalité. De la tiédeur à la ferveur ».

Le troisième appel à la conversion s’adresse à Zachée. « chef des publicains et riche ». « C’est un homme corrompu, il travaillait pour les étrangers, les romains, il trahissait sa Patrie » : « C’était un homme comme tant de responsables que nous connaissons : des corrompus. Des gens qui, au lieu de servir leur peuple, exploitent le peuple pour leurs propres intérêts.  Ce Zachée, certes, n’était pas un tiède, il n’était pas mort, mais il était en état de putréfaction. Vraiment corrompu. Pourtant, voilà qu’il veut voir ce guérisseur, ce prophète dont on dit qu’il parle si bien, il veut le rencontrer, par curiosité. L’Esprit Saint a plus d’un tour dans son sac, non ! Il sème la semence de la curiosité, au point que cet homme pour voir Jésus se rend même un peu ridicule. Imaginez : un chef d’entreprise qui monte sur un arbre pour voir une procession. Complètement ridicule ! »

Zachée « n’a pas eu honte ». Il voulait le voir et « à l’intérieur de lui travaillait l’Esprit Saint ». Et puis « la Parole de Dieu est entrée dans son cœur et avec la Parole de Dieu, la joie ». « Ceux qui prennent les choses avec commodité et ceux qui sont dans l’apparence avaient oublié ce qu’était la joie ; alors que ce corrompu la reçoit à l’instant ». « Le cœur change, il se convertit ». Et Zachée promet alors de restituer quatre foi tout ce qu’il a volé :

« Quand la conversion arrive jusqu’à nos poches, alors oui qu’elle est sérieuse. Chrétiens de cœur ? Oui, tous. Chrétiens dans l’âme? Tous. Mais chrétiens jusqu’à nos poches, nous sommes bien peu. Mais la conversion de Zachée a été instantanée: la parole authentique. Il s’est converti. Mais face à cette parole salvatrice, nous avons ceux qui refusaient la conversion et qui à la vue de ce qui se passait murmuraient : ‘Il est entré dans la maison d’un pécheur’. Il s’est sali, il a perdu sa pureté. Il doit se purifier parce qu’il est entré dans la maison d’un pécheur’ ».

Nous avons donc trois appels de Jésus à la conversion : aux tièdes, à ceux qui prennent les choses avec commodité, à ceux qui sont dans l’apparence, à ceux qui se croient riches mais sont pauvres, n’ont rien, sont morts ». La parole de Dieu « est capable de tout transformer », mais « nous n’avons pas toujours le courage de croire en la Parole de Dieu, de recevoir cette Parole qui nous guérit à l’intérieur ». L’Église désire que durant ces dernières semaines de l’Année liturgique, nous pensions très sérieusement à notre conversion, pour pouvoir aller de l’avant dans notre vie chrétienne ».

Ne nous enfermons pas…

… dans un microclimat de personnes élues

17-11-2014 Radio Vatican

Dans l’Église il arrive que les chrétiens soient tentés d’être avec Jésus mais sans vouloir fréquenter les pauvres ou les personnes marginalisées, en s’isolant ainsi dans un « microclimat ecclésiastique » qui n’a rien d’authentiquement ecclésial. Voilà en résumé ce qu’a déclaré le Pape François dans son homélie de la messe célébrée ce lundi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

Regarder Jésus en oubliant de le voir dans le pauvre qui demande de l’aide, dans la personne marginalisée. Voilà bien la tentation qui guette l’Église aujourd’hui, la tentation de s’emmurer à l’intérieur d’un « microclimat ecclésiastique », plutôt que d’ouvrir les portes aux exclus sociaux. L’homélie du Pape François s’est basée sur l’une des pages les plus intenses de l’Évangile, qui raconte l’épisode de l’aveugle de Jéricho. Cet homme représente cette « première catégorie de personnes » qui peuple le récit de l’Évangile de Luc. Un homme qui n’avait aucune importance, mais qui « avait envie de salut », « envie de guérison », et qui donc crie plus fort que le mur d’indifférence qui l’entoure jusqu’à ce qu’il gagne son pari et réussisse à frapper à « la porte du cœur de Jésus ». A cet homme s’oppose le cercle des disciples, qui prétendent de le faire taire pour éviter qu’il dérange et en faisant de la sorte ils éloignent « le Seigneur d’une périphérie » :

« Cette périphérie n’arrivait pas à s’approcher du Seigneur, parce que ce cercle, avec tellement de bonne volonté pourtant, fermait la porte. Et c’est ce qui arrive si fréquemment entre nous croyants : quand nous avons trouvé le Seigneur, sans nous en rendre compte, on crée ce microclimat ecclésiastique. Pas seulement les prêtres, les évêques, mais aussi les fidèles : « Nous sommes ceux qui sont aux côtés du Seigneur ! » « Et à force de regarder tellement le Seigneur nous ne regardons plus les besoins du Seigneur : nous ne regardons plus le Seigneur qui a faim, qui a soif, qui se trouve en prison, qui se trouve à l’hôpital. Ce Seigneur qui se trouve dans la personnes marginalisée. Et ce climat est délétère. »

Et le Pape est ensuite passé à la description d’un groupe qui se considère comme choisi, – « maintenant que nous avons été choisis, nous sommes avec le Seigneur et le groupe veut donc conserver ce petit monde », en éloignant tous ceux qui « dérangent le Seigneur », même « les enfants. »

« Quand dans l’Église, les fidèles, les prêtres et les évêques deviennent un groupe de ce genre, non pas ecclésial, mais ‘ecclésiastique’, par le privilège d’une proximité au Seigneur, ils courent le risque d’oublier leur premier amour, cet amour si beau que nous tous nous avons connu quand le Seigneur nous a appelés, nous a sauvés, nous a dit : ‘Je t’aime tellement’. C’est la tentation que connaisse les disciples : oublier le premier amour, c’est-à-dire oublier les périphéries, où je me trouvais auparavant, au risque d’avoir honte ».

Nous trouvons aussi le troisième groupe : le « peuple simple », celui qui loue Dieu pour la guérison de l’aveugle. « Combien de fois nous trouvons des gens simples, des petites vieilles qui vont parfois « péniblement, au prix de tant de sacrifices, prier la Vierge Marie dans un sanctuaire ». « Ils ne demandent pas de privilèges, ils demandent seulement la grâce ». C’est « le peuple fidèle qui sait suivre le Seigneur, sans demander aucun privilège », capable de « perdre du temps avec le Seigneur » et surtout de ne pas oublier « l’Église marginalisée », des enfants, des malades, des prisonniers.

« Demandons au Seigneur la grâce que, nous tous qui avons été appelés, jamais nous ne nous éloignions de cette Église. Que jamais nous ne rentrions dans ce microclimat des disciples ecclésiastiques, privilégiés, qui s’éloignent de l’Église de Dieu qui souffre, demande de l’aide, réclame la foi, et la Parole de Dieu. »