Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le Règne de Dieu grandit dans le silence…

… pas dans le vacarme

13-11-2014 Radio Vatican

Le Règne de Dieu, a dit le Pape, grandit dans le silence. Il ne grandit pas dans le vacarme, et « ce n’est  pas un spectacle », mais bien « une fête », même si « notre faiblesse humaine préfère le spectacle ». Il a alors cité la célébration du mariage, qui pour être pourtant un sacrement, en est parfois réduit à n’être qu’un spectacle. « Un défilé de mode, pour se montrer, avec vanité ». Voilà en résumé le thème développé par le Pape François ce jeudi matin, dans son homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

« Dans le silence d’une maison où l’on arrive peut-être à la fin du mois avec la moitié d’un euro, mais où l’on continue de prier et de s’occuper de ses enfants et des grands-parents, c’est là que se trouve le Règne de Dieu ». « Loin du bruit, parce que le Règne de Dieu n’attire pas l’attention », exactement comme n’attire pas l’attention la semence qui grandit sous terre.

Le Pape est parti du passage de l’Évangile de saint Luc, où à la question des disciples ‘Quand viendra le Règne de Dieu ?’ « Le Règne de Dieu n’est pas un spectacle. Tant de fois, le spectacle est la caricature du Règne de Dieu » « Jamais le Seigneur ne dit que le Règne de Dieu est un spectacle ». « C’est une fête, une très belle fête. Une grande fête, car le Ciel sera une fête, mais pas un spectacle ». « C’est notre faiblesse humaine qui préfère le spectacle ». « En réalité, le Règne de Dieu est silencieux, il grandit à l’intérieur. C’est l’Esprit Saint qui le fait grandir avec notre disponibilité, dans notre terre, que nous devons préparer ».

Et Il a ajouté en citant les paroles de Jésus : « Le Règne de Dieu connaîtra pourtant le moment de la manifestation de sa force, à la fin des temps ». « Le jour où il fera du bruit, il le fera comme l’éclair qui fend le ciel. » « Sinon pour l’heure, le Règne de Dieu est caché dans la sainteté de la vie quotidienne, cette sainteté de tous les jours. Parce que le Règne de Dieu n’est pas éloigné de nous, il est proche. C’est une de ses caractéristiques : sa proximité de tous les jours ».

« La souffrance, la croix, la croix quotidienne de la vie, la croix du travail, de la famille, de bien faire les choses, cette petite croix quotidienne fait partie du Règne de Dieu ». « Le Règne de Dieu est humble, comme la semence : humble mais pour grandir ensuite, par la force de l’Esprit Saint. Nous n’avons qu’à le laisser grandir en nous, sans nous vanter : laisser l’Esprit venir en nous, nous transformer et nous porter de l’avant dans le silence, dans la paix, dans la sérénité, dans la proximité avec Dieu, avec les autres, dans l’adoration de Dieu, sans spectacle »

Prêtres et évêques, soyez accueillants, sobres, bons et patients

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 novembre 2014

Frères et sœurs, aujourd’hui nous nous arrêterons à ce qui est demandé aux Pasteurs de l’Église, pour vivre leur service de manière authentique et féconde. Dans ses Lettres pastorales, en plus de ce qui est inhérent à la foi et à la vie spirituelle, saint Paul indique quelques qualités typiquement humaines à la base de tout ministère : l’accueil, la sobriété, la patience, la douceur, la fiabilité, la bonté du cœur. Il s’agit d’une prédisposition à rencontrer, à connaître, à dialoguer, à apprécier et à se mettre en relation avec les frères. Paul exhorte les Pasteurs à prendre conscience que leur ministère vient uniquement de la miséricorde de Dieu. Alors, ils ne pourront pas avoir une attitude autoritaire, comme si la communauté était leur propriété, leur domaine personnel. La conscience que tout est don, que tout est grâce, aide un Pasteur à ne pas tomber dans la tentation de se mettre au centre de l’attention, et de se fier à soi seul. Le ministre de l’Église doit être humble et compréhensif à l’égard des autres, se mettant à l’écoute des gens, conscient d’avoir toujours quelque chose à apprendre.

Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins de langue française, en particulier les groupes venant de France. Je vous invite à prier le Seigneur pour que les Pasteurs de vos communautés soient toujours des images vivantes de la communion et de l’amour de Dieu pour tous. Que Dieu vous bénisse !

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12-11-2014 Radio Vatican

Lors de l’audience générale de ce mercredi au Vatican, le Pape François s’est donc une nouvelle fois employé à définir les qualités que doivent avoir les évêques, les prêtres, les diacres, les invitant à être « accueillants, sobres, patients, fiables, bons ». Le Pape voit en ces qualités « typiquement humaines » « une grammaire de base » pour l’exercice du ministère pastoral. Exhortation qui s’inscrit dans le cycle de catéchèses consacrées à l’Église. L’avertissement du Pape a été à nouveau très clair, comme lors de récentes homélies du matin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe : il faut à tout prix éviter tout comportement d’orgueil.

Le Pape François a évoqué l’affaire des 43 étudiants mexicains portés disparus depuis le 26 novembre dernier, et probablement massacrés par des membres du crime organisé. En s’adressant aux pèlerins de langue espagnole, il s’est déclaré « particulièrement proche en ce moment douloureux de la disparition de ces jeunes mexicains dont on sait maintenant, devait-il souligner, qu’ils ont été assassinés ». Le Pape a rappelé « la réalité dramatique de toute cette criminalité qui existe, liée au commerce et au trafic de drogue ».

Au terme de l’audience générale, il a voulu aborder une fois encore la question des chrétiens persécutés dans le monde en raison de leur foi. En déclarant : « Je suis avec un grand effroi les situations dramatiques des chrétiens dans différentes parties du monde où ils sont persécutés et tués en raison de leur foi religieuse. Je ressens la nécessité d’exprimer ma profonde proximité spirituelle aux communautés chrétiennes durement frappées par une absurde violence qui ne semble pas vouloir s’arrêter, alors que j’encourage les Pasteurs et les fidèles, à être tous forts et ancrés dans l’espérance ». Les chrétiens  « ont le droit de retrouver dans leurs propres pays la sécurité et la sérénité, et de professer librement leur foi. » Le Pape a appelé « à une vaste mobilisation des consciences  de tous ceux qui ont des responsabilités au niveau local et international et à toutes les personnes de bonne volonté ».

Servir Dieu ou les richesses, il faut choisir

11-11-2014 source : Radio Vatican

« Il faut toujours lutter contre les tentations qui nous éloignent du service au prochain » et en particulier il faut éviter de s’approprier du service au prochain « pour le transformer en une structure de pouvoir ». Voilà la réflexion offerte par le Pape François ce mardi matin lors de l’homélie de la messe célébrée en la Chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican, en prenant appui comme souvent sur le texte de l’Évangile du jour, qui nous parle du « serviteur inutile ». « Jésus nous parle de ce serviteur qui après avoir travaillé toute la journée, une fois arrivé chez lui, au lieu de se reposer, doit encore servir son seigneur ».

Ce service décrit dans l’Évangile est « un service total. Jésus se présente comme le serviteur, celui qui est venu pour servir et non pour être servi, et il le dit clairement ». Donc, un chrétien qui reçoit le don de la foi  avec le Baptême, mais « ne porte pas ce don sur le chemin du service, devient un chrétien sans force, sans fécondité, devient un chrétien pour lui-même, pour se servir lui-même. Et sa vie devient une vie triste parce qu’un tas de grandes choses du Seigneur sont gaspillées ». A ce propos, le Seigneur nous dit que « le service est unique » et que l’on ne peut servir deux maîtres : « Ou Dieu, ou les richesses ». Il faut choisir.

On peut évidemment se soustraire à  « cette attitude du service, par paresse, car la paresse c’est pratique ». Une autre attitude, qui est encore une manière de s’éloigner du véritable service, c’est « de s’approprier des situations ». Une dérive que les disciples eux-mêmes ont connue. « Ils éloignaient les gens pour qu’ils ne dérangent pas Jésus, mais aussi pour être tranquilles eux-mêmes ». Les disciples « s’emparaient du temps du Seigneur, s’emparaient du pouvoir du Seigneur : ils le voulaient pour leur seul petit groupe ». « Et ils s’emparaient de cette attitude de service en le transformant en structure de pouvoir ».  « Il suffit de se rappeler leur discussion pour savoir qui était le plus grand, Jacques ou Jean ? Et la mère qui « demande au Seigneur qu’un de ses fils soit le premier ministre et l’autre le ministre de l’économie, avec tout le pouvoir entre leurs mains ».

« Dans la vie, nous devons lutter contre les tentations qui nous éloignent du vrai service. La paresse nous porte à un service à moitié, et l’accaparement du service qui nous transforme de serviteur à maître nous porte à l’orgueil, à maltraiter les autres, à se considérer importants parce que l’on est chrétien, parce que nous avons le salut et un tas de choses de ce genre… » « Le Seigneur nous offre deux grâces immenses : l’humilité dans le service afin de pouvoir nous dire : ‘ Nous sommes des serviteurs inutiles, mais des serviteurs, jusqu’au bout. Et aussi l’espérance dans l’attente que le Seigneur vienne nous trouver ».