Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la fraternité entre chrétiens, signe de la Foi

07-11-14 source : Radio Vatican

C’est un appel à l’unité que le Pape François a lancé ce vendredi matin au Vatican aux participants de la conférence œcuménique des évêques amis du Mouvement des Focolari, dont le thème est « l’eucharistie, mystère de communion ». Dans son discours, le Pape a souligné l’importance « d’un témoignage clair d’unité entre les chrétiens et d’une marque d’estime explicite, de respect et de fraternité entre eux ». « Cette fraternité est un signe lumineux et attrayant de notre foi dans le Christ ressuscité. ». Cette unité et cette fraternité est d’autant plus nécessaire dans un monde difficile.

Notre conscience de chrétiens et de pasteurs est interpelée par plusieurs réalités malheureuses : l’absence de « liberté de manifester publiquement sa religion et de vivre ouvertement selon les exigences de l’éthique chrétienne », « les persécutions envers les chrétiens et les autres minorités, le triste phénomène du terrorisme, le drame des réfugiés à cause de la guerre, les défis du fondamentalisme ou de l’autre extrême, le sécularisme exaspéré ».

Autant de réalités qui nous poussent, comme chrétiens, à « répondre de manière incisive », « à parler et à agir comme des frères, d’une manière que tout le monde puisse facilement reconnaître ». C’est même le meilleur moyen de « répondre à la mondialisation de l’indifférence par une mondialisation de la solidarité et de la fraternité, qui devra pour les baptisés, resplendir de manière encore plus nette. »

« Ces défis sont un appel à chercher, avec un engagement renouvelé, avec constance et avec patience, les chemins qui conduisent vers l’unité pour que le monde croie. » L’un de ces chemins, c’est l’eucharistie, comme mystère de communion, « moment de la vérité » comme l’a écrit saint Paul. « C’est là que l’on vérifie le mieux la rencontre entre la grâce du Christ et notre responsabilité. Nous sentons clairement, dans l’eucharistie que l’unité est un don, et qu’en même temps, c’est une grave responsabilité ».

Jésus, ce berger qui va jusqu’au bout…

… pour ses brebis

06-11-2014 source : Radio Vatican

En trame de l’homélie du Pape jeudi matin, l’Évangile de Saint Luc : l’extrait proposé (Lc 15, 1-10) relate deux paraboles ; celle de la brebis perdue et celle de la drachme perdue. En écoutant Jésus les raconter, les pharisiens et les scribes sont scandalisés : lui, Jésus, « fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » .

« A cette époque, c’est un vrai scandale pour ces gens-là ». Mais c’est précisément pour cela que Jésus est venu : « pour aller chercher ceux qui s’étaient éloignés du Seigneur ». Ces deux paraboles « nous font donc voir comment est le cœur de Dieu. Dieu ne s’arrête pas, Dieu ne va pas jusqu’à un certain point, Dieu va jusqu’au bout, à la limite, Dieu va toujours à la limite ; il ne s’arrête pas à la moitié du chemin du salut, comme s’il disait : “j’ai tout fait, maintenant c’est leur problème.” »

Ce sont en revanche les pharisiens et les scribes qui s’arrêtent en cours de route. « Ce qui compte pour eux, c’est que le bilan des profits et des pertes soit plus ou moins favorable, et si c’est le cas ils sont tranquilles : “ oui, c’est vrai, j’ai perdu trois pièces, j’ai perdu dix brebis, mais j’ai tellement gagné.” Cela, on ne le retrouve pas dans l’esprit de Dieu, Dieu n’est pas un affairiste. Dieu est Père et il va sauver jusqu’à la fin, jusqu’à la limite. »

Vivre en chrétien, c’est ne pas avoir peur de se salir les mains

Combien est « triste le berger qui ouvre la porte de l’Église et reste là à attendre. Il est triste le chrétien qui ne sent pas à l’intérieur de lui-même, dans son cœur, le besoin, la nécessité d’aller raconter aux autres que le Seigneur est bon. Mais quelle perversion y a-t-il dans le cœur de ceux qui se croient justes, comme ces scribes, comme ces pharisiens ». « Eux ne veulent pas se souiller les mains avec les pêcheurs. Souvenons-nous de ce qu’ils pensaient : “si celui-là avait été un prophète, il aurait su que c’était une pécheresse.” Le mépris. Ils se servaient des gens, puis ils les méprisaient. »

A ces mauvais exemples, le Pape a par la suite opposé la figure du « vrai pasteur », du « vrai chrétien », qui a en lui « ce zèle : personne ne se perd. Et c’est pour cela qu’il n’a pas peur de se salir les mains. Il n’a pas peur. Il va où il doit aller. Il risque sa vie, il risque sa réputation, il risque de perdre son confort, son statut, de se perdre aussi dans une pure carrière ecclésiastique, mais c’est un bon pasteur. Les chrétiens aussi doivent être comme cela. C’est si facile de condamner les autres, comme le faisait ceux-là – les publicains, les pêcheurs – c’est si facile, mais ce n’est pas chrétien, n’est-ce pas ? » « Ce n’est pas digne de fils de Dieu. Le Fils de Dieu va à la limite, il donne sa vie, comme l’a donnée Jésus, pour les autres. Il ne peut pas rester tranquille, à s’occuper de soi-même […]. Souvenez-vous de cela : pasteurs “à mi-chemin”, non, jamais ! Chrétiens à “mi-chemin”, jamais ! ». Le « bon pasteur, le bon chrétien sort, il est toujours au dehors : il est au dehors de lui-même, il est en sortie vers Dieu, dans la prière, dans l’adoration ; il est en sortie vers les autres pour porter le message du salut. »

La joie du bon berger

« Ces scribes, ces pharisiens ne savaient pas ce que c’était de porter sur ses épaules la brebis, avec cette tendresse, et de la ramener à sa place avec les autres. Ces gens-là ne savent pas ce que c’est que la joie. Le chrétien et le pasteur “à mi-chemin” connait peut être le divertissement, la tranquillité, une certaine paix, mais la joie, cette joie qu’il y a au Paradis, cette joie qui vient de Dieu, cette joie qui vient vraiment du cœur du père qui vient nous sauver ! […] C’est si beau de ne pas avoir peur qu’on dise du mal de nous pour aller trouver nos frères et sœurs qui sont loin du Seigneur. Demandons cette grâce pour chacun de nous et pour notre Mère, la Sainte Église. »

pas de place en Église pour la mondanité

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 novembre 2014

Frères et sœurs, le Christ suscite dans son Église des ministres, les Évêques, les prêtres et les diacres, qui forment la hiérarchie. C’est par elle que l’Église exerce sa maternité : elle nous engendre par le baptême et nous fait grandir dans la foi. Elle nous nourrit par l’Eucharistie, nous conduit au Père pour recevoir son pardon, et elle nous accompagne durant notre vie, spécialement dans les moment difficiles et à l’heure de la mort. L’Évêque, à la tête de la communauté chrétienne, est le garant de la foi et le signe vivant de la présence du Seigneur. Il est à l’image du Bon Pasteur, venu non pour être servi mais pour servir, et qui donne sa vie pour ses brebis. Les Évêques sont les successeurs des Apôtres ; ils forment un unique collège, en communion avec le Pape, même lorsqu’ils sont dispersés partout dans le monde et vivent en des lieux et des cultures différents.

L’Évêque est un pasteur et il doit être auprès de son peuple « signe vivant de la présence du Seigneur au milieu d’eux ». C’est pour cela que c’est bien triste quand on voit certains chercher à tout prix cette fonction et faire tellement de choses pour y arriver, et quand ils y arrivent ils ne sont pas au service des autres, ils se pavanent et vivent seulement pour leur vanité. Être Évêque ce n’est pas une position de prestige, une fonction honorifique, c’est être au service, il n’y a pas de place dans l’Église pour la mondanité.

La mentalité mondaine, c’est quand on pense qu’un tel ou un tel a fait la carrière ecclésiastique, alors qu’être Évêque représente un service, ce n’est pas un poste pour se vanter, être Évêque cela veut dire avoir en tête l’exemple de Jésus qui comme le bon pasteur est venu non pas pour être servi mais pour servir, et pour donner sa vie pour ses brebis. Dans l’histoire de l’Église, nous trouvons beaucoup de saints Évêques qui nous montrent que ce ministère on ne le cherche pas, on ne le demande pas, on ne l’achète pas, mais on l’accueille avec obéissance, non pas pour s’élever mais pour s’abaisser, comme Jésus qui s’est humilié lui-même jusqu’à mourir sur la croix.

Quand Jésus a appelé et choisi les apôtres, il ne les a pas imaginés séparés l’un de l’autre, mais ensemble, pour qu’ils soient avec lui unis comme une famille. C’est beau lorsque les évêques autour du Pape expriment cette collégialité et cherchent à se faire toujours plus serviteurs des fidèles et à être plus Église. Nous l’avons encore vécu récemment lors du synode sur la famille.  Si une Église n’est pas unie à l’Évêque, c’est une Église malade, car Jésus a voulu une Église unie à l’Évêque.

Je vous invite, chacun, à vivre une sincère et profonde communion avec l’Évêque que le Seigneur vous donne comme pasteur, pour recevoir de lui tous les biens que l’Église, comme une mère, vous transmet.

Bon pèlerinage !


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