Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu

04-11-2014 source : Radio Vatican

Dans la loi du règne de Dieu, « la contrepartie » ne sert à rien parce qu’Il donne gratuitement. C’est ce qu’a affirmé le Pape ce matin lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. François a averti que parfois par égoïsme ou par soif de pouvoir, nous refusons la fête à laquelle le Seigneur nous convie gratuitement. Parfois, a-t-il affirmé nous nous fions à Dieu, «…. mais pas trop ».

La parabole des invités remplacés par les pauvres

Un pharisien organise une grande fête, mais les convives trouvent des excuses pour ne pas s’y rendre. La parabole narrée par Jésus dans l’Évangile du jour fait réfléchir. « Cela plaît à tout le monde d’être invité à une fête », mais lors de ce banquet, il y avait quelque chose qui déplaisait à trois invités.

Le premier affirme qu’il doit aller voir son champ. Il a envie d’aller le voir pour se sentir « un peu puissant » par vanité, orgueil, pouvoir, et il préfère cela, à être assis, « un parmi tant d’invités ». Le deuxième a acheté cinq bœufs. Il est concentré sur ses affaires et ne veut pas « perdre de temps » avec d’autres gens. Le dernier, enfin, s’excuse. Il est marié et ne souhaite pas emmener son épouse à la fête. « Il garde son affection pour lui-même, égoïste ». A la fin, tous les trois opte pour eux-mêmes »  plutôt que de partager lors d’une fête. Ils ne savent pas ce qu’est une fête. Toujours, a averti le Pape, « il y a de l’intérêt », ce que Jésus appelle « la contrepartie ».

Il est difficile d’écouter la voix de Dieu quand on ne regarde que soit-même

« Si l’invitation avait été : ‘Venez, j’ai deux bœufs et trois amis hommes d’affaires qui viennent d’un autre pays, nous pouvons faire quelque chose ensemble’, il est certain que personne ne se serait excusé ». Ce qui les effraie, c’est la gratuité. Être un parmi d’autres… « L’égoïsme pur, être au centre de tout ». Il est si difficile d’écouter la voix de Jésus, la voix de Dieu, quand on ne tourne qu’autour de soi-même, poursuit François, quand on a pas d’autre horizon que soi-même. Derrière tout cela, il y a une chose plus profonde, la peur de la gratuité. Nous avons peur de la gratuité de Dieu. C’est si grand que cela nous fait peur ».

Pourquoi ce repli et cette peur ? Cela arrive parce que les expériences de la vie, « tant de fois nous ont fait souffrir » comme cela arrive aux disciples d’Emmaüs qui s’éloignent de Jérusalem ou à Thomas qui veut toucher pour croire. Et le Pape reprend un dicton populaire : quand l’offre est immense, même le Saint doute ». Et quand Dieu nous offre tel banquet, « nous pensons qu’il vaut mieux ne pas nous immiscer ».

Dépasser sa peur : sortir de l’égoïsme

« Nous connaissons nos péchés, nos limites, mais au moins nous sommes à la maison ; sortir de la maison pour répondre à l’invitation de Dieu, avec d’autres ? Non, j’ai peur. Et nous tous chrétiens nous avons cette peur, cachée en nous-mêmes… Nous sommes catholiques, mais pas trop. Confiants dans le Seigneur, mais pas trop. Et ce «…mais pas trop » marque notre vie. «  Il nous rend petit, non ? » Il nous rapetisse.

Une autre chose donne à réfléchir. Quand le serviteur rapporte à son Maître que les convives ont décliné, lui se fâche car il a été méprisé. Il envoie chercher tous les pauvres, les estropiés qui sont sur les places et dans les rues de la ville. L’homme demande à son serviteur de forcer les personnes à venir à la fête.  « Tant de fois, le Seigneur doit faire la même chose avec nous : avec des preuves, tant de preuves ».

« Contraints-les, Contraint ce cœur, cette âme à croire qu’il y a de la gratuité en Dieu, que le don de Dieu est gratuit, que le salut ne s’achète pas : c’est un grand cadeau, que l’amour de Dieu… Le cadeau le plus grand ! Cela est la gratuité. Et nous, nous avons un peu peur et pour cela nous pensons que la Sainteté peut arriver avec nos petites affaires, et à la longue nous devenons un peu pélagiens. Or la sainteté, le salut est gratuit ! »

« Jésus a payé la fête, avec son humiliation jusqu’à la mort sur la Croix. Et cela est la grande gratuité. Quand nous regardons le Crucifix, pensons au fait que cela est l’entrée de la fête ». Le pape encourage les fidèles à se tourner vers Dieu : « Si Seigneur, je suis un pécheur, j’ai tant de choses, mais je Te regarde et je vais à la fête du Père. J’ai confiance. Je ne serais pas déçu parce que tu as payé pour tout ». Aujourd’hui l’Église nous demande de ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu. « Nous devons seulement ouvrir notre cœur . la grande fête, il la fera Lui».

Le Pape condamne rivalité et vanité…

 … au sein de l’Église

03-11-2014 source : Radio Vatican

La rivalité et la vanité sont deux tares qui affaiblissent l’Église. Il faut donc agir avec esprit d’humilité et de concorde, sans chercher son propre intérêt : c’est ce qu’affirme le Pape François dans son homélie matinale, lundi, lors de la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.

En se référant à la lettre de Saint Paul aux Philippiens, le Souverain Pontife observe que la joie d’un évêque est celle de voir dans son église, amour, unité et concorde : « de chercher le bien de l’autre, de servir les autres ». Il faut donc tout faire pour aider l’Esprit Saint dans ce sens. Pour cela Saint Paul invite les Philippiens à ne rien faire par rivalité ou vanité. « Ce n’est pas uniquement un comportement de notre temps, mais il provient de loin ». Un comportement que l’on trouve dans l’Église.

« Ne pas chercher son propre intérêt, c’est ce que nous dit Jésus dans l’Évangile, poursuit le Saint-Père. Ce n’est pas beau quand  dans les institutions de l’Église, d’un diocèse, nous trouvons les personnes qui cherchent leurs intérêts. » A l’opposé se trouve alors la « gratuité » ; « inviter à diner ce qui ne peuvent rien proposer en échange ». Le Pape François invite ainsi paroisses et communautés à faire leur examen de conscience : « est-ce que mon institution a cet esprit ? »

invités à entrer dans la Résurrection

2014-11-03 Radio Vatican

Ce dimanche 2 novembre, le Pape François n’a pas célébré de messe publique mais il est allé se recueillir en privé dans la crypte de la basilique vaticane pour aller prier sur les tombes de ses prédécesseurs. >Lundi matin, c’est avec les cardinaux résidant à Rome qu’il a présidé, en la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe de suffrage pour les cardinaux et évêques décédés dans l’année. Lors de son homélie, François a insisté sur la Résurrection de Jésus, qui fonde la foi des chrétiens.

« Si Jésus-Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide et inconsistante. Mais puisqu’il est ressuscité, alors notre foi est pleine de vérité et de vie éternelle.» C’est en s’appuyant sur Saint-Paul que le Pape François a répété ce qui fait le cœur de la foi chrétienne : la conviction que la mort n’a pas le dernier mot et que chacun suit le Christ dans sa résurrection.

« L’Évangile que nous avons écouté, qui unit, selon la rédaction de Marc, le récit de la mort de Jésus et celui de la tombe vide, représente le point culminant de tout le chemin, insiste François : c’est l’avènement de la Résurrection qui répond à la longue recherche du Peuple de Dieu, à la recherche de chaque homme et de l’humanité entière. Chacun de nous est invité à entrer dans cet évènement. »

Mais suivre le Christ implique donc le suivre dans la mort aussi, dans la souffrance, dans le dernier souffle, dans le silence, des étapes qui prennent sens au regard de la Résurrection. Et comme il le fait souvent, le Pape a demandé à chacun de se situer personnellement face à Jésus dans sa Passion : « Nous sommes appelés à être devant la Croix de Jésus, comme Marie, comme les femmes, comme le centurion, à écouter le cri de Jésus. Et sa respiration ultime, et enfin le silence, ce silence qui se prolonge pour tout le Samedi Saint. Et ensuite nous sommes appelés à aller à la tombe, pour voir que la grande pierre a été renversée, pour écouter l’annonce. « Il est ressuscité, il n’est pas ici » (Mc 16,6). Là est la réponse. Là est le fondement, le roc. Pas dans des discours persuasifs de sagesse, mais dans la parole vivante de la Croix et de la Résurrection de Jésus. »