Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le Synode livre sa feuille de route

20-10-2014 source : Radio Vatican

La dernière Congrégation générale du premier Synode des évêques sur la famille, convoqué par le Pape François, a été consacrée samedi soir au vote du texte final de cette assemblée. 183 pères synodaux, ayant droit de vote, étaient présents. Le texte a été voté point par point. La majorité des deux tiers était requise. Trois articles sur 62 ne l’ont pas obtenue. A la demande du Saint-Père, le texte a été rendu public dans son intégralité, accompagné des résultats du vote. Il sera envoyé aux conférences épiscopales du monde entier et servira de document préparatoire au deuxième Synode sur la famille qui aura lieu en octobre 2015.

La Relation du Synode est le fruit du remaniement effectué à partir des 470 amendements présentés. Certains chapitres ont été entièrement réécrits, d’autres ont été légèrement modifiés. Certains contiennent de nombreux ajouts, d’autres ont été supprimés. Plusieurs articles énoncent une série de propositions sans tirer de conclusion. Ainsi, la partie consacrée aux divorcés remariés présente les différents points de vue qui se sont exprimés et indique que ce dossier doit être ultérieurement approfondi en prenant soin de faire la distinction entre les différentes situations. Le chapitre consacré aux personnes homosexuelles a été largement remanié.

La présence des « Semences du Verbe » dans les cultures pourrait être appliquée, d’une certaine manière, aux réalités familiales des personnes non chrétiennes. Le nouveau texte reconnaît la présence d’éléments valables en dehors du mariage chrétien, à condition que ces formes soient fondées sur une relation stable et authentique entre un homme et une femme et orientées vers le mariage chrétien. Le chapitre sur les familles blessées traite aussi, dans le nouveau texte, des familles monoparentales. Un chapitre consacré à la famille dans les documents de l’Église a été ajouté. Le nouveau texte tient à remercier les familles chrétiennes qui répondent avec une fidélité généreuse à leur vocation et mission. Il insiste sur l’importance du pardon et interpelle les États quant à leur responsabilité à l’égard des familles.

Prenant la parole à la fin des travaux, le Pape François a souligné que ce texte était la synthèse fidèle et claire des débats en assemblée plénière et au sein des carrefours linguistiques. Le Souverain Pontife réaffirme qu’il n’a jamais été question de remettre en cause les vérités fondamentales sur le Sacrement du Mariage : l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et l’ouverture à la vie. Mais l’Église ne regarde pas l’humanité de l’intérieur d’un château de verre pour juger les personnes. Ses portes sont grandes ouvertes pour les nécessiteux et les repentis et pas seulement pour les justes. Le Pape François souhaite que l’année qui nous sépare du prochain synode favorise un vrai discernement spirituel des idées proposées pour que soient trouvées des solutions concrètes aux difficultés et aux innombrables défis auxquelles les familles sont confrontées.

Condensé d’après la note de Romilda Ferrauto

Message final de l’Assemblée synodale 18 octobre 2014

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RÉSUMÉ DES DIXIÈME, ONZIÈME ET DOUZIÈME CONGRÉGATIONS GÉNÉRALES –> Lire la suite →

la seigneurie de Dieu

20-10-2014 source : L’Osservatore Romano

Le Pape François a assurément longuement médité et prié en préparant l’homélie de la grande concélébration avec laquelle s’est conclue la troisième assemblée extraordinaire du synode des évêques. Une Messe qui s’est ouverte avec la béatification de son prédécesseur Giovanni Battista Montini, «chrétien courageux» qui de 1963 à 1978 a été Évêque de Rome sous le nom de Paul VI, en présence – avec les représentants d’autres confessions chrétiennes et d’une délégation de croyants musulmans – de très nombreux fidèles, les présidents de tous les épiscopats du monde, la moitié du collège cardinalice et Benoît XVI, le bien-aimé prédécesseur que le Pape a embrassé avec une affection visible au début et à la fin de la Messe.

Il y a un demi-siècle, au début de la dernière phase du Concile, Gian Battista Montini instituait l’organisme synodal et de cette manière aussi il accompagnait l’Église sur un chemin à la fois nouveau et traditionnel. Des routes à parcourir avec confiance et sur lesquelles a réfléchi son successeur le Pape François en parlant de la seigneurie de Dieu : « Telle est la nouveauté éternelle à redécouvrir chaque jour, en l’emportant sur la crainte que nous éprouvons souvent face aux surprises de Dieu. »

C’est dans cette perspective exigeante et profonde, que le Pape voit le synode, devant lequel – immédiatement après l’approbation à une très large majorité de la relatio, le document de base qui conduira d’ici un an à la prochaine assemblée – il a prononcé une intervention importante et forte. Collégialité et synodalité sont la méthode qui vient de la plus antique expérience chrétienne, reprise depuis Vatican II et depuis lors ayant lentement mûri. Jusqu’à l’expérience vitale cum Petro e sub Petro (avec Pierre et sous Pierre) de ces derniers jours, marqués par une liberté et une transparence peu communes et qui sont assurées par le Pape, « garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu. »

Le Pape n’a pas peur des tentations opposées entre elles : les duretés inutiles ou les laxismes superficiels. Au contraire, « je me serais beaucoup préoccupé et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées » a-t-il dit explicitement ; en répétant que personne au synode n’a mis en discussion « les vérités fondamentales » du sacrement du mariage. Et il a repoussé de manière nette ces lectures – journalistiques ou pas (« des commentateurs ou des gens qui parlent »), qui sont beaucoup plus intéressées à prendre position qu’à rendre compte de la réalité – qui ont « imaginé avoir vu une Église en litige ».

réponses adaptées à une situation injuste

20-10-2014 source : L’Osservatore Romano

« Une réponse adéquate également de la part de la Communauté internationale » face aux persécutions subies par les chrétiens au Moyen-Orient a été souhaitée par le Pape François lundi matin, 20 octobre, à l’occasion du consistoire ordinaire public qui s’est tenu dans la salle nouvelle du synode. « Au lendemain de la clôture de la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille, j’ai voulu consacrer ce consistoire, outre à certaines causes de canonisations, également à une autre question qui me tient beaucoup à cœur, c’est-à-dire le Moyen-Orient et, en particulier, la situation des chrétiens dans la région ».

Au cours de la cérémonie, l’Évêque de Rome, après avoir reçu l’avis des cardinaux, a décidé d’inscrire dans l’album des saints deux bienheureux.

La deuxième partie du consistoire, qui s’est déroulé à huis clos, a été caractérisée par vingt-sept interventions. Ce fut une « réunion à laquelle ont participé de nombreuses personnes – a dit le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Lombardi – une réunion qui n’a pas été limitée par le temps ou par d’autres urgences », au cours de laquelle « tous ont manifesté une profonde gratitude pour les interventions constantes sur le thème faites par le Saint-Père ».

Il a également résumé les thèmes principaux de l’intervention du cardinal-secrétaire d’État, en soulignant qu’elle « a été très appréciée ». Il a ensuite ajouté que « les patriarches ont passé en revue la situation des divers pays dont ils proviennent », en particulier l’Irak, la Syrie, la Terre Sainte, la Palestine, la Jordanie et le Liban. Il a été question en particulier de l’écoute et des bons rapports avec les autres confessions religieuses avec les patriarches orthodoxes qui défendent également les droits des chrétiens. On a tenté en outre de trouver des résolutions fondées sur le dialogue avec l’islam, à partir de l’éducation des jeunes dans les écoles et dans les familles.