Voilà huit jours, nous célébrions la Chandeleur, la présentation de Jésus au Temple par Marie et Joseph. Dans Église à Marseille, le mensuel du diocèse de Marseille n° 2 de Février 2010, Mgr Georges Pontier vient de publier un éditorial qui nous a touchés et que nous reproduisons sur notre site.
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Ancienne et belle tradition de notre Église diocésaine !
Son déroulement commence le 2 février
à 5 heures du matin, au Vieux-Port,
par l’accueil du livre de la Parole de Dieu porté
par les jeunes de l’aumônerie de la Mission de la mer.
Nous commémorons l’arrivée de l’Évangile en
Provence, à Marseille. Nous ne le faisons pas
à la lumière nécessaire des historiens, mais
comme des croyants qui savent que l’Évangile
n’est pas de la plume de Jésus mais de celle
des hommes qui se sont laissés saisir par sa
personne, son message, sa vie, sa mort et sa
résurrection.
L’Évangile n’arrive pas comme un livre
contraignant, mais comme la source à laquelle
des hommes et des femmes ont étanché leur
soif de vivre et d’être heureux et veulent en
témoigner.
De là, nous montons à Saint-Victor pour
célébrer l’Eucharistie de ce jour de la fête de
la Présentation de Jésus au Temple. Nous voilà
profondément unis à ces premiers témoins,
proches d’eux par le dynamisme que donnent
la foi, l’espérance chrétienne et la charité
vécue. Nous venons à notre tour présenter
nos vies au Maître de la vie, les soumettre
à la lumière de son amour et nous lier à Lui
de manière si forte que toute notre existence
en soit éclairée. Nous portons fortement en
nous la conscience d’être très proches de
ces premiers témoins. Certes, les conditions
matérielles de la vie du monde n’ont rien à voir
avec celles qu’ils ont connues. Mais le même
message nous comble : l’univers et chaque être
humain sont aimés de Dieu. Nous sommes fils
de ce Dieu qui aime tout homme comme un
Père et qui nous invite à une vie fraternelle.
Oui, l’Octave est un temps fort : on va se
succéder à Saint-Victor pour célébrer et prier.
Mais, en venant comme en partant, nous
contemplons le Lacydon, le Vieux-Port, le
Panier et ces quartiers qui se serrent les uns
contre les autres sans qu’on puisse en désigner
les frontières !
Et c’est là, aujourd’hui, que nous voulons
projeter à notre tour la lumière de l’Évangile,
celle du fils de Marie et celle du fils de Dieu
fait homme, celle des Béatitudes et celle du
Jugement dernier ; celle du pardon et celle de
la conversion ; celle de l’amour des ennemis et
celle du don de sa vie pour les autres ; celle de
la fraternité universelle et celle de l’accueil des
étrangers ; celle de la pauvreté choisie et celle
de la lutte en faveur des plus pauvres ; celle
du refus de la violence et celle du respect de la
vie ; celle de la rencontre du Dieu d’amour et
celle de l’espérance ; celle de la place première
faite à l’homme et celle de la fraternité vécue.
Cette lumière nous vient de Celui qui nous dit
et nous redit : « N’ayez pas peur, confiance, lève-toi
et marche, c’est Moi, Celui qui est toujours
prêt à saisir votre main, Celui qui un jour vous
dira : » Lève-toi d’entre les morts, le jour brille
pour toi, entre dans la joie de ton Maître ! « ».
C’est par la conversion et les engagements de
nos vies que nous en sommes témoins !
Nous, associés de la Médaille Miraculeuse, avec tous nos frères Chrétiens, avec tous ceux qui nous ont précédés dans la foi, dont la Vierge Marie,
restons « unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière » (cf. Ac 2, 42)
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Voici l’essentiel de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi 19 janvier 2010, au cours de l’audience générale, dans la salle Paul VI, au Vatican.
Chers frères et sœurs,
Le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que nous célébrons ces jours-ci, fait référence à l’expérience de la première communauté chrétienne de Jérusalem, telle qu’elle est décrite dans les Actes des Apôtres. Elle était unie dans l’écoute de l’enseignement des Apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans la prière. Ces quatre éléments représentent encore aujourd’hui les piliers de la vie de toute communauté chrétienne et constituent le fondement solide sur lequel progresser pour construire l’unité visible de l’Église.
Comme disciples du Christ, nous devons tous témoigner devant le monde du Dieu unique qui s’est révélé et qui nous parle en Jésus Christ, afin d’être porteurs d’un message qui oriente et illumine le chemin de l’homme de notre temps, souvent privé de points de référence clairs et valables. Il est donc important de grandir chaque jour dans l’amour réciproque, en nous engageant à dépasser les barrières qui existent encore entre les chrétiens ; de sentir qu’il existe une vraie unité intérieure entre tous ceux qui suivent le Seigneur ; de collaborer le plus possible, en travaillant ensemble sur les questions encore ouvertes ; et surtout d’être conscients que sur ce chemin le Seigneur nous assiste. Chers amis, je vous invite à persévérer dans la prière, implorant de Dieu le don de l’unité, pour que son dessein de salut et de réconciliation puisse se réaliser dans le monde entier.
En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, soyez des artisans d’unité et de réconciliation autour de vous! Le monde a besoin de votre témoignage! Que Dieu vous bénisse!
Il y a deux mille ans, les premiers disciples du Christ, – dont sa Mère, la Vierge Marie, – rassemblés à Jérusalem ont fait l’expérience de l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte et étaient rassemblés dans l’unité qui constitue le corps du Christ. Les chrétiens de tout temps et de tout lieu voient dans cet événement l’origine de leur communauté de fidèles, appelés ensemble à proclamer Jésus Christ comme Seigneur et Sauveur. Bien que cette Église primitive de Jérusalem ait connu des difficultés, tant à l’extérieur qu’en son sein, ses membres ont persévéré dans la fidélité et la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières.
Il n’est pas difficile de constater que la situation des premiers chrétiens de la Cité Sainte s’apparente à celle de l’Église à Jérusalem aujourd’hui. La communauté actuelle connaît bien des joies et souffrances qui furent celles de l’Église primitive : ses injustices et inégalités, ses divisions, mais aussi sa fidèle persévérance et sa prise en compte d’une unité plus grande entre les chrétiens.
Les Églises à Jérusalem nous font actuellement entrevoir ce que signifie lutter pour l’unité, y compris dans de grandes difficultés. Elles nous montrent que l’appel à l’unité peut aller bien au-delà des mots et nous orienter vraiment vers un avenir qui nous fasse anticiper la Jérusalem céleste et contribuer à sa construction.
Il faut du réalisme pour que cette idée devienne réalité. La responsabilité de nos divisions nous incombe ; elles résultent de nos propres actes. Il nous faut transformer notre prière, et demander à Dieu de nous transformer nous-mêmes afin que nous puissions travailler activement à l’unité. Nous sommes volontiers prêts à prier pour l’unité, mais cela peut nous éviter d’agir pour qu’elle advienne. Se peut-il que nous entravions nous-mêmes l’Esprit Saint en faisant obstacle à l’unité ; que notre propre orgueil [hubris] empêche l’unité?
C’est de Jérusalem, l’Église mère, que l’appel à l’unité parvient cette année aux Églises du monde entier. Conscientes de leurs propres divisions et de la nécessité de faire davantage elles-mêmes pour l’unité du Corps du Christ, les Églises à Jérusalem appellent tous les chrétiens à redécouvrir les valeurs qui constituaient l’unité de la première communauté chrétienne de Jérusalem, lorsqu’elle était assidue à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. Voilà le défi qui nous est lancé. Les chrétiens à Jérusalem appellent leurs frères et sœurs à faire de cette semaine de prière l’occasion de renouveler leur engagement à travailler pour un véritable œcuménisme, enraciné dans l’expérience de l’Église primitive.
Quatre éléments d’unité
Les prières de 2011 pour la Semaine de prière pour l’unité chrétienne ont été préparées par les chrétiens de Jérusalem, qui ont choisi le thème d’Actes 2,42 : « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » Ce thème nous rappelle les origines de la première Église à Jérusalem ; il appelle à la réflexion et au renouveau, à un retour aux fondements de la foi ; il invite à se remémorer l’époque où l’Église était encore indivise. Quatre éléments sont présentés à l’intérieur de ce thème ; ce furent des traits marquants de la communauté chrétienne primitive et ils sont essentiels pour la vie de toute communauté chrétienne. Tout d’abord, la Parole a été transmise par les apôtres. Deuxièmement, l’un des traits marquants de la première communauté croyante lorsqu’elle se réunissait, était la communion fraternelle (koinonia). Un troisième trait de l’Église primitive consistait à célébrer l’Eucharistie (la « fraction du pain »), en mémoire de la Nouvelle Alliance que Jésus a accomplie à travers ses souffrances, sa mort et sa résurrection. Le quatrième aspect était l’offrande d’une prière continuelle. Ces quatre éléments sont les piliers de la vie de l’Église et de son unité.
La communauté chrétienne de Terre Sainte entend mettre en relief ces éléments fondamentaux et prie Dieu pour l’unité et la vitalité de l’Église répandue à travers le monde. Les chrétiens de Jérusalem invitent leurs sœurs et frères de par le monde à s’unir à leur prière dans leur lutte pour la justice, la paix et la prospérité de tous les peuples de cette terre.
Les thèmes des huit Jours
Une démarche de foi peut être perçue à travers les thèmes de ces huit jours. Dès ses tout débuts dans la chambre haute, la communauté chrétienne primitive expérimente l’effusion de l’Esprit Saint, qui la rend capable de croître dans la foi et l’unité, dans la prière et l’action, pour devenir réellement une communauté de la résurrection, unie au Christ en sa victoire sur tout ce qui nous sépare les uns des autres et de Lui. L’Église de Jérusalem se transforme ainsi en phare d’espérance, en avant-goût de la Jérusalem céleste, appelée à réconcilier non seulement nos Églises mais tous les peuples. Ce cheminement est guidé par l’Esprit Saint qui conduit les premiers chrétiens à la connaissance de la vérité sur Jésus Christ, et emplit l’Église primitive de signes et de merveilles, à l’étonnement d’un grand nombre. Poursuivant leur démarche, les chrétiens de Jérusalem se rassemblent avec ferveur pour écouter la Parole de Dieu transmise par l’enseignement des apôtres, et se réunissent dans la communion fraternelle pour célébrer leur foi dans le sacrement et la prière. Emplie de la puissance et de l’espérance de la résurrection, la communauté célèbre la certitude de sa victoire sur le péché et la mort, pour avoir le projet et le courage d’être elle-même instrument de réconciliation, capable d’inspirer tous les peuples et de les appeler résolument à dépasser les divisions et injustices qu’ils subissent.
Le 1er jour situe les origines de l’Église mère de Jérusalem et en montre clairement la continuité avec l’Église répandue aujourd’hui à travers le monde. Il nous rappelle le courage de l’Église primitive qui rendait fièrement témoignage à la vérité, tout comme nous avons aujourd’hui à œuvrer pour la justice aussi bien à Jérusalem que dans le reste du monde.
Le 2e jour rappelle que la première communauté réunie à la Pentecôte était composée d’origines très diverses, et que, de la même manière, on trouve aujourd’hui dans l’Église à Jérusalem une grande diversité de traditions chrétiennes. Nous sommes donc à présent mis au défi de réaliser une unité visible encore plus étendue, par des moyens qui tiennent compte de nos différences et de nos traditions.
Le 3e jour porte attention à l’aspect le plus fondamental de l’unité : la Parole de Dieu communiquée à partir de l’enseignement des apôtres. L’Église de Jérusalem nous rappelle que, quelles que soient nos divisions, cet enseignement nous exhorte à nous dépenser par amour les uns des autres, et dans la fidélité à l’unique corps qu’est l’Église.
Le 4e jour insiste sur le partage comme deuxième expression de l’unité. Sur le mode des premiers chrétiens qui mettaient tout en commun, l’Église de Jérusalem appelle tous ses frères et sœurs de l’Église à partager leurs biens et leurs soucis dans la joie et la générosité de cœur, pour que nul ne demeure dans le besoin.
Le 5e jour porte sur le troisième aspect de l’unité : la fraction du pain, qui nous rassemble dans l’espérance. Notre unité s’étend au-delà de la sainte communion ; elle doit comporter une attitude droite sur le plan de la vie morale, de la personne humaine et de l’ensemble de la communauté. L’Église de Jérusalem appelle les chrétiens à s’unir dans « la fraction du pain », car une Église divisée ne peut s’exprimer avec autorité sur les questions de justice et de paix.
Le 6e jour présente la quatrième caractéristique de l’unité ; tout comme l’Église à Jérusalem, nous tirons notre force du temps que nous passons à prier. Le Notre Père, tout particulièrement, nous appelle tous, aussi bien à Jérusalem que dans l’ensemble du monde, faibles comme puissants, à œuvrer ensemble pour la justice, la paix et l’unité afin que vienne le règne de Dieu.
Le 7e jour nous reporte au-delà de ces quatre éléments d’unité : lorsque l’Église de Jérusalem proclame joyeusement la résurrection, même alors qu’elle endure la souffrance de la croix. La résurrection de Jésus est pour les chrétiens de la Jérusalem actuelle une espérance et une force qui les rend capables de demeurer constants dans leur témoignage, et de travailler pour la liberté et la paix dans la Cité de la paix.
Le 8e jour conclut la démarche sur un appel lancé par les Églises de Jérusalem en faveur d’un plus vaste service : celui de la réconciliation. Même si les chrétiens parviennent à l’unité entre eux, ils n’auront pas achevé leur travail, car ils doivent eux-mêmes se réconcilier avec les autres. Dans le contexte de Jérusalem, cela signifie entre Palestiniens et Israéliens ; en d’autres communautés, les chrétiens sont appelés à rechercher la justice et la réconciliation dans le contexte qui leur est propre.
Le thème de chaque journée a donc été choisi non seulement pour nous rappeler l’histoire de l’Église primitive, mais encore pour que les expériences des chrétiens de la Jérusalem actuelle nous soient présentes à l’esprit, et pour nous inviter tous à réfléchir à la manière dont nous pouvons faire profiter nos communautés chrétiennes locales de ce type d’expérience. Durant cette démarche de huit jours, les chrétiens de Jérusalem nous invitent à proclamer et à témoigner que l’unité – en son plein sens de fidélité à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières – nous rendra capables de triompher ensemble du mal, non seulement à Jérusalem, mais partout dans le monde.
Marie, comme Joseph et Jésus, a mené une vie simple, cachée, silencieuse, toute donnée au travail des heures et des jours. De ce travail quotidien, parlant et agissant avec discrétion, elle nous donne le respect et le goût. « Lorsque Marie a reçu la visite de l’ange, c’était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s’est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu’aucun de vous n’est indifférent à Dieu. » (Benoît XVI en France, 14 septembre 2008)
Rien donc d’extraordinaire dans sa vie, tout paraît normal. Mais sa vie simple est un lieu de contemplation du Dieu avec nous. Marie devient un pont, un canal entre Dieu et les hommes. Elle prie avec nous et pour nous. « Marie, son âme est si simple, les mouvements en sont si profonds que l’on ne peut les surprendre ; elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi, est-elle si transparente, si lumineuse qu’on la prendrait pour la lumière. Pourtant elle n’est que ‘ miroir du Soleil de justice’. Plus qu’aucune autresainte, elle me semblait imitable, sa vie était si simple !» (Élisabeth de la Trinité, 1881-1906)
La vie de Marie est simple, mais difficile aussi : Marie connaît la douleur, la souffrance. Elle connaît la vie et ses moments difficiles ; elle peut donc comprendre nos épreuves et nous aider à nous tenir debout, à être fidèles, à poursuivre le chemin. « Qui, mieux que Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments, filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur ? Elle doit maintenant accompagner votre vie. » (Jean-Paul II, 6 mai 1980) ■