Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la force de la Parole de Dieu, c’est Jésus

Le Pape François ne part pas en vacances, mais ces derniers jours, à l’exception, bien sûr, de son voyage en Corée, furent plus sereins. Il a pu lire des choses qui lui plaisaient, écouter de la musique, prier un peu plus qu’à l’accoutumée. Un rythme plus reposant qui finit ce lundi. Ses activités reprennent à commencer par les messes quotidiennes dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Dans son homélie, le Pape a rappelé qu’on n’annonce pas l’Évangile pour convaincre avec des paroles savantes, mais avec humilité, parce que la force de la Parole de Dieu, c’est Jésus lui-même et que seul celui qui a un cœur ouvert peut l’accueillir.

Qu’est-ce que la Parole de Dieu ? En commentant les lectures du jour, le Pape nous donne sa réponse et nous explique comment l’accueillir. Dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul dit être venu à eux, non pas pour les « convaincre avec des arguments, des paroles et de belles figures. Non, dit Saint Paul. Je suis venu d’une autre manière, avec un autre style. Je vous ai parlé de la manifestation de l’Esprit Saint et de sa force. Pour que votre foi ne soit pas fondée sur la connaissance humaine, mais sur la puissance de Dieu ». Ainsi, la Parole de Dieu est autre chose que la parole humaine, de sagesse, scientifique ou philosophique. C’est une autre chose qui nous arrive autrement ».

Et on le découvre dans la lecture de l’Évangile de Luc (4, 16-30), quand Jésus commente les Écritures dans la Synagogue de Nazareth où il a grandi. Au début, ses compagnons « l’admire pour ses paroles, puis se mettent en colère et veulent le tuer. Ils sont passés d’un état à l’autre justement parce que la Parole de Dieu est une chose différente de la parole humaine ». Dieu nous parle en son Fils, « c’est-à-dire que la Parole de Dieu est Jésus, Jésus lui-même (…) Il est la force de la Parole de Dieu ».

Comment recevoir cette Parole ? « Comme on reçoit Jésus ». « L’Église nous dit que Jésus est présent dans l’Écriture dans sa Parole » et c’est « important », à lire un passage de l’Évangile pendant la journée. Pourquoi ? Pour apprendre ? « Non, pour trouver Jésus, parce que Jésus est sa Parole et dans l’Évangile ». A chaque fois que le Pape lit l’Évangile, il y trouve Jésus.

Et comment accueillir cette parole ? De nouveau, « comme on reçoit Jésus, avec un cœur ouvert et humble, avec l’esprit des Béatitudes. Parce que Jésus est venu comme ça en humilité, en pauvreté, avec l’onction de l’Esprit Saint. Il est force et Parole parce qu’il a reçu l’onction de l’Esprit Saint ».

« Nous ferions bien de nous demander pendant la journée, comment nous recevons chacun la Parole de Dieu… Comme une chose intéressante, ou je la reçois simplement parce que Jésus est vivant ? Suis-je capable – attention à la question – Suis-je capable d’acheter un petit Évangile ? Ça coûte peu cher. On peut le mettre dans sa poche, dans son sac, et quand on peut, en lire un passage et y trouver Jésus. Ces questions nous font du bien. Que le Seigneur nous vienne en aide ».

LA VIERGE DU SILENCE

Marie avec l’Enfant – Tempera sur bois – 1360 – Karlsruhe | DR

Au commencement de la vie de Jésus, avant qu’il n’en vienne à parler, le Verbe de Dieu se fait silence. La Parole éternelle est précédée par le silence de l’enfant-Dieu. Le silence précède le Verbe ; le silence de Dieu sur la terre révèle en cet enfant l’Amour du Père. Le Verbe prend chair, le silence de l’enfant dit l’Amour du Père. Le silence dit Dieu.

Marie, en recevant l’enfant, reçoit le silence de Dieu. Elle s’en laisse habiter. Elle se laisse imprégner de l’Amour du Père qui l’a faite Mère de Dieu. Marie, par son silence, est réceptacle de Dieu.

Les bergers comme les Mages racontent les événements, ils louent Dieu et débordent d’allégresse. Marie demeure en silence. Le Silence de Dieu l’habite, se fait écoute humble de ceux que Dieu envoie, de l’humanité qui l’entoure.

En Marie, le Silence de Dieu est plein d’Amour pour l’humanité. Elle reçoit en silence la parole des autres. Elle reconnaît les messagers de Dieu, comme à l’Annonciation le Messager de Dieu. Marie, la Vierge du Silence, écoute les hommes autant que les Anges, elle est écoute de Dieu !

Au jour de sa circoncision, le huitième jour, selon la loi juive, l’enfant reçoit le nom de Jésus, donné par l’Ange. Marie a gardé le nom dans le secret, dans le silence.

À la Pentecôte, les Apôtres annoncent l’Évangile, ils guérissent les malades, convertissent les multitudes au nom de Jésus. La création est renouvelée, ressuscitée, éclatante de Lumière. Et Marie se tait.

Que Marie nous mette dans son silence, que nos paroles soient précédées du silence sans lequel il n’est d’écoute ni de Dieu, ni des hommes, ni des Anges. Que le silence des croyants, à la suite de Marie, soit plein de l’Amour du Père et permette au Verbe, par la force de son Esprit, de s’incarner dans nos vies. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

avec l’Evangile, résister à la mondanité

Pour résister à l’esprit du monde, le pape François recommande aux chrétiens de « lire et méditer l’Évangile chaque jour, de façon à ce que la parole de Jésus soit toujours présente dans leur vie ». Introduisant l’angélus de ce dimanche 31 août 2014, place Saint-Pierre, le pape a médité sur « le contraste entre la façon de penser de Jésus et celle des disciples » dans l’Évangile du jour : le contraste entre les pensées de Dieu et celles « de Satan, le tentateur » (Mt 16,21-27).

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 31 août 2014

Dans L’itinéraire dominical avec l’Évangile de Matthieu, nous arrivons aujourd’hui à un point crucial où Jésus, après avoir vérifié que Pierre et les onze autres avaient cru en Lui comme Messie et Fils de Dieu, « a commencé à expliquer qu’il doit aller à Jérusalem et souffrir beaucoup … et être tué, et ressusciter le troisième jour » (16:21). C’est un moment critique où le contraste apparait entre la façon de penser de Jésus et celle des disciples. Pierre se sent même obligé de réprimander le maître, car on ne peut pas attribuer au Messie une fin si honteuse. Alors Jésus, à son tour, réprimande sévèrement Pierre, le remet « en ligne » car ses pensées ne sont pas », celles de Dieu, mais celles des hommes», (verset 23.) et sans se rendre compte qu’il se range du côté de Satan, le tentateur.

Sur ce point, dans la liturgie de ce dimanche, l’apôtre Paul insiste, en écrivant aux chrétiens de Rome, il leur dit: « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu »(Rm 12,2).

En fait, nous, les chrétiens, nous vivons dans le monde, pleinement intégré dans la réalité sociale et culturelle de notre temps, et à juste titre; mais cela comporte le risque que nous devenions «mondains», le risque que «le sel perde sa saveur, » comme Jésus le redoute (cf. Mt 5,13), à savoir que le chrétien « coule », perde la charge de la nouveauté qui vient du le Seigneur et du Saint-Esprit. Au contraire, ce devrait être l’inverse: quand les chrétiens restent vivants dans la force de l’Évangile, ils peuvent transformer «les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les points d’intérêt, les lignes de pensée, les sources inspiratrices et les modèles de vie» (Paul VI , ibid., n. Evangelii nuntiandi, 19). Il est triste de trouver des chrétiens « dilués « , ils semblent allonger le vin, et on ne sait pas s’ils sont chrétiens ou « mondains », comme le vin étendu, dont on ne sait pas si c’est du vin ou de l’eau! C’est triste. Il est triste de constater que les chrétiens ne soient plus le sel de la terre, et nous savons que lorsque le sel perd sa saveur, il ne sert plus à rien. Leur sel a perdu sa saveur car ils se sont livrés à l’esprit du monde, et sont devenus mondains.

Par conséquent, il est nécessaire de se renouveler sans cesse en attirant la sève de l’Évangile. Et comment pouvons-nous faire cela dans la pratique? Tout d’abord, simplement en lisant et en méditant l’Évangile chaque jour, de sorte que la parole de Jésus soit toujours présente dans nos vies. Rappelons-nous, cela vous aidera d’apporter l’Évangile toujours avec vous, un petit Évangile, dans votre poche, votre sac à main, et d’en lire un passage pendant la journée. Mais toujours avec l’évangile, car il apporte la Parole de Jésus, et on on peut le lire. Également de participer à la messe du dimanche, où nous rencontrons le Seigneur dans la communauté, d’écouter sa Parole et de recevoir l’Eucharistie, cela nous unit à lui et entre nous ; puis sont très importantes pour le renouveau spirituel les journées de récollection et retraites. L’Évangile, l’Eucharistie et la prière. N’oubliez pas: l’Évangile, l’Eucharistie et la prière. Merci pour ces dons du Seigneur qui ne peuvent pas être conformes au monde, mais au Christ, qui est à suivre sur son chemin, le chemin de «perdre sa vie» pour la trouver (v 25) ..  » Perdre sa vie » dans le sens de la donner, de l’offrir à l’amour, et l’amour – et cela implique le sacrifice, même la croix – pour la recevoir à nouveau purifiée, libérée de l’égoïsme et de l’hypothèque de la mort, pleine d’éternité.

La Vierge Marie nous précède toujours dans ce voyage; laissons-nous guider et accompagnés par elle.

Après l’Angélus:

Chers frères et sœurs,

Je vous souhaite un bon dimanche, je vous demande de prier pour moi, et un bon déjeuner. Au revoir!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana