Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Marie au Paradis

La Dormition de la ViergeA Dismas, l’un des deux autres crucifiés sur le calvaire, dans l’Évangile de Luc (23, 39-43), Jésus promet : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. »

Dans son Évangile (19, 25-28), Saint Jean nous révèle ceux qui étaient présents au pied de la croix et qui ont pu rapporter ces paroles de Jésus : les trois Marie, dont la mère de Jésus, et Saint Jean lui-même. Comme ce dernier ne mentionne pas ces paroles dans son Évangile, il est plus que probable que ce soit la Vierge Marie elle-même qui les ait confiées à Luc.

Cette promesse ne s’applique-t-elle pas aussi par excellence à elle, la Sainte Mère, au moment de sa mort, de sa Dormition ? « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » Les Églises d’Orient ne s’y sont pas trompées, elles qui aiment nous représenter Jésus sur les icônes tenant comme un petit enfant l’âme de sa Bienheureuse Mère gisante et entourée des Apôtres.

La tradition occidentale a traduit ce moment intense par l’Assomption : Marie monte vers le Ciel, vers le Paradis mentionné par Jésus. Marie, conçue sans péché, remplie du Saint-Esprit, y revient comme naturellement, pouvons-nous dire, par la grâce de son Fils, par la grâce de Dieu. Nous le chantions autrefois dans ce cantique marial si populaire : « J’irai la voir un jour au Ciel dans la patrie. Oui, j’irai voir Marie, ma joie et mon amour. »

Depuis sa Résurrection, Jésus nous attend aussi. Naguère aussi nous le chantions dans cette hymne si belle, in Paradisum : « Que les Anges te conduisent au Paradis, que les martyrs t’accueillent à ton arrivée, et t’introduisent dans la Jérusalem du Ciel. Que les Anges, en chœur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel. » Jésus viendra donc nous chercher pour nous y emmener, comme sa Sainte Mère, comme Dismas !

P. J.-Daniel Planchot, cm

Révolutionnaires selon les Béatitudes

30-06-2014 source : Radio Vatican

Le Pape François demande aux jeunes catholiques hollandais d’être des révolutionnaires selon le modèle des Béatitudes qui offrent un programme de vie nouveau, pur et intense. Il l’exprime dans un message au Festival national de la jeunesse catholique des Pays-Bas. Pas question de vivoter, il faut savoir viser loin, prendre de la hauteur, recommande le Saint-Père. Citant le bienheureux Piergiorgio Frassati*, étudiant italien intrépide et généreux mort à 24 ans, le Pape François affirme que vivre sans la foi, sans aucun patrimoine à défendre, sans une vérité à soutenir par une lutte de tous les instants, ce n’est plus vivre mais gâcher sa vie !

Les Béatitudes, qui sont au cœur des préparatifs des prochaines JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de Cracovie, proposent un modèle de bonheur contraire à la logique du monde. Ceux que Jésus appelle bienheureux sont pour le monde des perdants, des êtres inutiles. Le monde glorifie le succès coûte que coûte, la richesse, le pouvoir, l’affirmation de soi au détriment des autres. Au contraire, quand nous contemplons Jésus dans sa pauvreté, la pureté de son cœur, sa miséricorde, nous comprenons la beauté de notre vocation chrétienne et nous n’hésitons pas à prendre le chemin qui conduit au bonheur authentique.

Dans son message, le Souverain Pontife exhorte donc les jeunes des Pays-Bas à ne pas avoir peur du Christ, à prendre au sérieux ses paroles, à dire non à une culture éphémère et superficielle, non à la culture du déchet qui les considère, à tort, incapables d’affronter les grands défis de leur vie.

* Piergiorgio Frassati était membre des conférences de Saint Vincent de Paul

Plus de chrétiens persécutés de nos jours qu’aux premiers siècles

30-06-2014 source : Radio Vatican

Nous avons de nos jours plus de chrétiens persécutés que durant les premiers siècles. Ce n’est pas la première fois que le Pape François insiste sur cette réalité. Il y est revenu ce lundi matin durant la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican, en la solennité des Saints premiers martyrs de l’Église romaine, cruellement tués sur les pentes de la colline du Vatican sur ordre de Néron après l’incendie de Rome en 64.

La prière au début au début de la Messe rappelle que le Seigneur a « fécondé avec le sang des martyrs les premiers germes de l’Église de Rome ». « On parle de la croissance d’une plante », et cela fait penser à ce que disait Jésus : « le Règne des Cieux est comme un homme qui a jeté la semence sur le sol, et puis rentre chez lui », et qu’il dorme ou qu’il veille, « la semence grandit, germe, sans qu’il sache comment ». Cette semence est la Parole de Dieu qui grandit et devient Règne de Dieu, devient Église grâce à la « force de l’Esprit Saint » et au « témoignage des chrétiens. »

« Nous savons qu’il n’y a pas de croissance sans l’Esprit : c’est Lui qui fait l’Église, c’est Lui qui fait grandir l’Église, c’est Lui qui convoque la communauté de l’Église. Mais le témoignage des chrétiens est également nécessaire. Et quand le témoignage arrive au bout, quand les circonstances historiques nous demandent un témoignage fort, alors il y a les martyrs, les plus grands témoins. Et cette Église est arrosée par le sang des martyrs. Et voilà la beauté du martyr. Il commence avec le témoignage, jour après jour, et il peut finir comme Jésus, le premier martyr, le premier témoin, le témoin fidèle : avec le sang ».

Le témoignage doit être vrai, sans conditions

« Mais il y a une condition pour le témoignage, pour qu’il soit vrai, il doit être sans conditions » : « Nous avons entendu l’Évangile, celui qui dit au Seigneur de le suivre, mais il met une condition : « il doit être fort, décidé, avec ce langage que Jésus nous indique : ‘ Que votre langage soit oui, oui, non, non’. Voilà le langage du témoignage ».

« Aujourd’hui regardons cette Église de Rome qui grandit, irriguée par le sang des martyrs. Mais il est juste également que nous pensions aux si nombreux martyrs de notre époque, qui donnent leur vie pour la foi ». « Il est vrai qu’au temps de Néron il y a eu tant de chrétiens persécutés, mais aujourd’hui nous n’en avons pas moins. »

« De nos jours, il y a tant de martyrs, dans l’Église, tant de chrétiens persécutés. Pensons au Proche-Orient, à ces chrétiens qui doivent fuir des persécutions, à ces chrétiens tués par les persécuteurs. Mais aussi pensons à ces chrétiens chassés de manière élégante, avec les gants blancs. Là encore c’est de la persécution. Aujourd’hui nous avons plus de témoins, plus de martyrs dans l’Église que durant les premiers siècles. Et durant cette messe, faisons mémoire de nos glorieux prédecesseurs, ici à Rome, et à nos frères qui vivent aujourd’hui persécutés. »