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Invocation pour la paix, son déroulement

06-06-2014 Radio Vatican

L’évènement s’annonce déjà historique. Dimanche après-midi, dans les jardins du Vatican, les présidents israélien et palestinien, Shimon Peres et Mahmoud Abbas prieront pour la paix, en présence du Pape François, hôte de cette rencontre, et du Patriarche de Constantinople Bartholomée.

L’invitation, on se souvient, avait été lancée par le pape, le 25 mai dernier, depuis Bethléem.

Invocation pour la paix, et non pas prière interreligieuse

Une précision d’importance : cette invocation pour la paix n’est pas une prière interreligieuse, ni une liturgie. C’est la prière de deux peuples, israélien et palestinien, peuples composés de juifs, chrétiens et musulmans. Pour résumer, « on ne prie pas ensemble, on se retrouve ensemble pour prier. »

Le but est de poser un geste fort, d’interpeller les opinions publiques. Cette prière se veut être une pause dans ce conflit israélo-palestinien, une respiration qui invite à lever les yeux, à aller au-delà du politique, à créer à nouveau un désir de paix.

Déroulement de l’évènement

Plus concrètement, comment cette rencontre se déroulera-t-elle ? Par l’arrivée des chefs d’Etat d’abord. Shimon Peres arrivera le premier au Vatican vers 18h15, suivi un quart d’heure plus tard par Mahmoud Abbas, qui arrivera d’Egypte. Ils seront accueillis, à la Maison Ste Marthe, par le Pape qui s’entretiendra un court instant avec chacun. Ils seront ensuite rejoints par le Patriarche de Constantinople Bartholomée, et tous les 4 iront ensuite au lieu prévu pour la prière, un pré triangulaire, au cœur des jardins du Vatican, entre l’Académie pontificale des Sciences Sociales et les Musées du Vatican.

Les représentants des trois religions, -dans l’ordre, juive, chrétienne, et musulmane- auront ensuite un temps de prière distinct, pendant lequel ils prieront sur chacun des trois thèmes retenus d’un commun accord: celui de la « création » qui les rend tous frères, celui du « pardon », où ils se reconnaissent pécheurs, et celui, proprement dit de « invocation pour la paix »… Les prières seront en hébreu pour les Juifs, en italien, arabe et anglais pour les chrétiens, et arabe pour les musulmans.

Un olivier sera planté, arbre de paix

Ensuite, le Pape, Shimon Peres et Mahmoud Abbas feront chacun leur propre invocation pour la paix. La rencontre se conclura par des gestes symboliques de paix : les trois hommes devraient se serrer la main, et planteront un olivier, avant de se retirer pour un entretien privé.

La composition des délégations israéliennes et palestiniennes n’a pas été révélée. Elles devraient être composées de 15 à 20 personnes, représentant les religions présentes dans chaque pays. Chaque délégation a choisi ses textes. Tous savent tout de tous : il y a une transparence absolue sur les prières, et pas de surprises attendues.

Les prêtres, être avant tout des pasteurs

06-06-2014 source : Radio Vatican

Des pasteurs avant d’être des érudits qui n’oublient jamais le Christ, leur « premier amour » et restent toujours ses fidèles : c’est le portrait qu’a dressé le Pape François, lors de l’homélie de la messe célébrée en la Chapelle de la maison Sainte Marthe, en parlant de tous ceux qui se consacrent à Dieu dans le sacerdoce.

« Comment se porte mon premier amour ? » C’est-à-dire, suis-je amoureux de toi comme au premier jour ? Suis-je heureux avec toi ou est-ce que je t’ignore ? Ce sont des questions universelles qu’il convient de souvent se poser, nous dit le Pape François. Et pas seulement les conjoints à l’intérieur d’un couple mais aussi les prêtres et les évêques devant Jésus. Car c’est lui qui nous demande comme il le fit un jour avec Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » L’homélie du Pape prend précisément appui sur ce dialogue tiré de l’Évangile où le Christ demande par trois fois au premier des Apôtres s’il l’aime plus que les autres, une façon-observe t’il- de l’élever au rang de « premier amour ».

« C’est la question que je me pose à moi-même, à mes frères évêques et aux prêtres : Est-ce comme le premier amour? Suis-je amoureux comme le premier jour ? Ou le travail et les préoccupations me détournent vers d’autres choses et me font oublier un peu l’amour ? Mais les conjoints se disputent. C’est normal. Mais lorsqu’il n’y a pas d’amour, on ne se dispute pas : on rompt. »

Ne jamais oublier son premier amour

« Il ne faut jamais oublier son premier amour. Jamais », répète le Pape François qui met en relief trois autres aspects dont il faut tenir compte dans le dialogue entre un prêtre et Jésus. Être avant tout- avant l’étude, avant de vouloir devenir « un intellectuel de la philosophie, de la théologie ou de la patrologie » – un « pasteur », comme Jésus sollicita Pierre. « Fais paître mes brebis. » Le reste vient « ensuite » :

« Fais paître. Avec la théologie, la philosophie la patrologie, avec ce que tu étudies mais fais paître. Sois un pasteur. Car le Seigneur nous a appelés pour cela. Et les mains de l’évêque sur notre tête, c’est pour être pasteur. C’est une deuxième question, non ? La première, c’est : Comment va ton premier amour ? Et la deuxième : « Suis-je un pasteur ou un employé de cette ONG qui s’appelle l’Église ? Il y a une différence. Suis-je un pasteur ? C’est une question que je dois me poser, que les évêques doivent se faire, même les prêtres : tous. Fais paître. Fais pâturer. Va de l’avant. »

Suivre le Christ, et être des pasteurs

Et il n’y a pas de « gloire » ni de « majesté » pour le pasteur qui s’est consacré à Jésus : « Non, frère. Le plus souvent, il finira de la façon la plus commune, la plus humiliante aussi : au lit alors qu’ils t’apportent à manger, qu’ils doivent te vêtir…Mais inutile, là, malade… ». Le destin, c’est « finir comme Lui a fini » : « un amour qui meurt » comme « la semence du grain et ainsi viendra le fruit. Mais moi, je ne le verrai pas. » Finalement, le quatrième aspect, « la parole la plus forte » avec laquelle Jésus conclut son dialogue avec Pierre, ‘suis-moi’ :

« Si nous avons perdu l’orientation et que nous ne savons pas comment répondre à propos de l’amour, que nous ne savons pas comment répondre sur le fait d’être pasteur et que nous ne savons pas comment répondre ou que nous n’avons pas la certitude que le Seigneur ne nous laissera pas seuls dans les moments les plus graves de la vie, dans la maladie, il dit: “Suis-moi”. C’est cela, notre certitude. Marcher sur les empreintes de Jésus. Sur ce chemin. ‘Suis-moi’ ».

« Que le Seigneur nous donne à tous, évêques et prêtres, la grâce de toujours trouver ou de se souvenir de notre premier amour, d’être des pasteurs, de ne pas avoir honte de finir humiliés sur un lit ou ayant perdu la tête. Et qu’il nous donne toujours la grâce de suivre Jésus, de marcher sur les empreintes de Jésus : la grâce de le suivre. »

l’hommage aux soldats du débarquement – de Normandie

l’hommage aux soldats du débarquement – de Normandie

05-06-2014 source: Radio Vatican

Le Pape François a voulu s’associer à l’anniversaire du Débarquement de Normandie. Il « s’unit de grand cœur à l’intercession des personnes venues commémorer les événements dramatiques qui se sont déroulés en ces lieux il y a soixante-dix ans, et prier pour la paix. »

Le pape François rend hommage à ceux qui ont « combattu la barbarie nazie », et espère que les nations européennes retrouvent « la racine » chrétienne de leur histoire.

Selon cette lettre envoyée à l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, et l’évêque de Bayeux, Mgr Jean-Claude Boulanger, le Saint-Père « rend hommage aux nombreux soldats qui partirent de leur pays pour débarquer sur les plages de Normandie, avec l’objectif de combattre la barbarie nazie, en libérant la France occupée».

Gare aux systèmes qui excluent Dieu

Le pape « n’oublie pas non plus les soldats allemands entraînés dans ce drame, comme toutes les victimes de cette guerre », ajoute le message. « Il est opportun, poursuit-il, que les générations d’aujourd’hui expriment leur entière reconnaissance à tous ceux qui ont accepté un sacrifice aussi lourd.»

« Cette commémoration nous rappelle que l’exclusion de Dieu de la vie des personnes et des sociétés ne peut qu’apporter mort et souffrance », ajoute le Pape qui écrit encore : « Les nations européennes peuvent trouver dans l’Évangile du Christ, prince de la Paix, la racine de leur histoire et la source d’inspiration pour établir des liens toujours plus fraternels et solidaires

Il y a 10 ans, le 6 juin 2004, lors des commémorations du 60ème anniversaire du débarquement, le Pape Jean-Paul II avait demandé au cardinal Ratzinger de le représenter. Un geste fort et audacieux, car en 1994 encore, les Allemands avaient été exclus du cinquantenaire.

Il avait alors livré à Caen une méditation sur la guerre juste, une réflexion peu médiatisée à l’époque, mais qui préfigurait la pensée de celui qui allait devenir, moins d’un an plus tard, le Pape Benoît XVI. Le cardinal Ratzinger avait salué l’offensive des alliés, la qualifiant de nécessaire pour faire sauter l’anneau de l’action criminelle des nazis. La légitimité de cette intervention démontrait selon lui, le caractère insoutenable d’un pacifisme absolu.