Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

L’Eglise n’est pas une maison en location

05-06-2014 source : Radio Vatican

Le Pape François a une fois encore dénoncé « les affairistes » dans l’Église, et dans l’homélie de la messe célébrée ce jeudi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican, il a pointé du doigt, en « martyrisant un peu la langue italienne », les « uniformisti, alternativisti, vantaggisti » (ceux qui sont pour l’uniformité, ceux qui ont toujours une alternative, ceux qui cherchent des avantages ) qui considèrent l’Église non comme leur maison, mais comme une maison en location, que l’on occupe avec un pied dedans et un pied dehors.

« Il y a ceux qui se disent chrétiens et qui vont à l’Église en y cherchant seulement des avantages personnels et qui finissent par y faire des affaires. Ces gens-là, a souligné le Pape, nous en avons tous rencontrés dans les communautés paroissiales ou diocésaines, comme dans les congrégations religieuses. « Certains d’entre eux se considèrent même des bienfaiteurs de l’Église, ils se sont pavanés comme des bienfaiteurs, mais en cachette faisaient leurs affaires ».

« Dans l’Église il y a ceux qui veulent l’uniformité, que tous soient pareils. Ils sont rigides, ils n’ont aucune liberté, et confondent entre ce que Jésus a prêché dans l’Évangile et ce qui n’est que leur propre doctrine ». « Dans l’Église enfin, a ajouté le Pape, il y a ceux qui sont pour l’alternative, ceux qui ont toujours leur propre idée et qui surtout ne veulent pas qu’elle soit comme celle de l’Église, parce qu’eux ont une alternative. Ils entrent dans l’Église avec cette idéologie. Leur appartenance à l’Église n’est que partielle et pour eux aussi l’Église n’est qu’une maison en location. Pourtant l’Église, a conclu le Pape, n’est pas une maison en location, mais une maison à vivre. »

le don de piété

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 juin 2014

Chers frères et sœurs, bonjour.

Nous voulons aujourd’hui nous arrêter sur un don du Saint-Esprit qui très souvent n’est pas bien compris ou considéré de manière superficielle, et qui touche le cœur de notre identité et de notre vie chrétienne: il s’agit du don de la piété.

Il faut immédiatement préciser que ce don ne signifie pas avoir compassion de quelqu’un, avoir pitié de son prochain, mais il indique notre appartenance à Dieu et notre lien profond avec Lui, un lien qui donne un sens à toute notre vie et qui nous maintient solides, en communion avec Lui, également dans les moments les plus difficiles et compliqués.

1. Ce lien avec le Seigneur ne doit pas être entendu comme un devoir ou une imposition. C’est un lien qui vient de l’intérieur. Il s’agit d’une relation vécue avec le cœur : c’est notre amitié avec Dieu, qui nous a été donnée par Jésus, une amitié qui change notre vie et qui nous remplit d’enthousiasme, de joie. C’est pourquoi le don de la piété suscite tout d’abord en nous la gratitude et la louange. Tel est en effet le motif et le sens le plus authentique de notre culte et de notre adoration. Quand le Saint-Esprit nous fait percevoir la présence du Seigneur et tout son amour pour nous, il réchauffe notre cœur et nous incite presque naturellement à la prière et à la célébration. La piété est donc synonyme d’un authentique esprit religieux, d’une proximité filiale avec Dieu, de cette capacité de le prier avec amour et simplicité qui est propre aux personnes humbles de cœur.

2. Si le don de la piété nous fait croître dans la relation et la communion avec Dieu et nous conduit à vivre comme ses enfants, il nous aide dans le même temps à déverser cet amour aussi sur les autres et à les reconnaître comme des frères. C’est alors que nous serons en effet animés par des sentiments de piété — pas de piétisme ! — à l’égard de ceux qui sont à nos côtés et de ceux que nous rencontrons chaque jour. Pourquoi ai-je dit : pas de piétisme ? Car certains pensent que faire preuve de piété signifie fermer les yeux, prendre le visage d’une image pieuse, faire semblant d’être comme un saint. En piémontais nous disons : faire la « mugna quacia ». Cela n’est pas le don de la piété. Le don de la piété signifie être vraiment capables de se réjouir avec qui est dans la joie, de pleurer avec qui pleure, d’être proche de qui est seul ou angoissé, de corriger qui est dans l’erreur, de consoler qui est affligé, d’accueillir et de secourir qui est dans le besoin. Il existe un lien très étroit entre le don de la piété et la douceur. Le don de la piété que nous donne le Saint-Esprit nous rend doux, nous rend calmes, patients, en paix avec Dieu, au service des autres avec douceur.

Chers amis, dans la Lettre aux Romains, l’apôtre Paul affirme : « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions “Abba !”, c’est-à-dire: Père ! » (Rm 8, 14-15). Demandons au Seigneur que le don de son Esprit puisse vaincre notre crainte, nos incertitudes, également notre esprit inquiet, impatient, et qu’il puisse faire de nous des témoins joyeux de Dieu et de son amour, en adorant le Seigneur en vérité et également au service de notre prochain avec douceur et avec le sourire que le Saint-Esprit nous donne toujours dans la joie. Que le Saint-Esprit nous donne à tous ce don de piété.

Je suis heureux de vous accueillir chers amis francophones, particulièrement les paroisses et les jeunes venant de France et de Suisse. À quelques jours de la Pentecôte, je vous invite à demander au Seigneur le don de son Esprit pour devenir des témoins joyeux de son amour. Bon séjour à Rome !

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Jésus prie pour nous avec ses plaies

03-06-2014 source : Radio Vatican

Jésus prie pour chacun de nous, en montrant au Père ses plaies. C’est l’un des passages forts de l’homélie du Pape François lors de la Messe célébrée ce mardi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican. Le Pape a tenu à souligner que Jésus est notre avocat, il nous défend même si nous avons commis de nombreux péchés.

L’adieu de Jésus, l’adieu de Saint Paul. Les lectures du jour ont offert au Pape François une occasion pour parler de la prière d’intercession. Quand Paul quitte Milet, tous sont tristes, et la même chose était arrivée aux disciples lorsque Jésus avait prononcé son discours d’adieu avant de partir pour « Gethsémani et entamer la Passion ». Le Seigneur les console, et « nous avons une petite phrase d’adieu de Jésus qui fait réfléchir ». Jésus, a commenté le Pape, « parle avec le Père, dans ce discours, et dit :’Je prie pour eux’. Jésus prie pour nous ». Comme il avait prié pour Pierre et pour Lazare devant son tombeau. Jésus nous dit : « Tous vous êtes du Père. Et moi je prie pour vous devant le Père ». Jésus ne prie pas pour le monde, « il prie pour nous », il « prie pour son Église » :

Jésus est notre avocat devant le Père

« L’apôtre Jean, en pensant à ces choses et en parlant de nous qui sommes de grands pécheurs, déclare : ‘Ne péchez pas, mais si quelqu’un parmi vous pèche, sachez que nous avons un avocat devant le Père, quelqu’un qui prie pour nous, nous défend devant le Père, nous justifie’. Je croie que nous devons beaucoup réfléchir sur cette vérité, cette réalité : en ce moment, Jésus prie pour moi. Je peux aller de l’avant dans la vie parce que j’ai un avocat qui me défend et si moi je suis coupable et j’ai tellement de péchés à confesser…c’est un bon avocat pour la défense, et il parlera de moi au Père ».

« Lui, c’est le premier » avocat qui envoie ensuite le Paraclet. Quand nous en paroisse, à la maison, en famille « nous avons l’un ou l’autre besoin, ou quelque problème », nous devons demander à Jésus de prier pour nous. « Et aujourd’hui, comment prie Jésus ? Moi, a affirmé le Pape, je croie que Jésus ne parle pas beaucoup avec le Père » :

« Il ne parle pas : il aime. Mais il y a une chose que fait Jésus, je suis certain qu’il le fait. Il fait voir au Père ses plaies et Jésus, avec ses plaies, prie pour nous comme s’il disait au Père :’Mais, Père, c’est le prix de ces plaies ! Aide-les, protège-les. Ce sont tes fils que j’ai sauvé, avec ces plaies ». Par contre, on ne comprend pas pourquoi Jésus après la Résurrection a eu ce corps glorieux, très beau, il n’y avait pas de coups, il n’y avait pas les blessures de la flagellation, tout était beau, mais il y avait les plaies. Les cinq plaies. Pourquoi Jésus a voulu le porter au ciel ? Pourquoi? Pour prier pour nous. Pour faire voir au Père le prix: ‘C’est le prix, et donc ne les laisse pas seuls. Aide-les ‘ ».

Demandons à Jésus de prier pour nous

« Nous devons avoir cette foi. Jésus en ce moment intercède devant le Père pour chacun de nous ». Et quand nous prions, c’est son exhortation, nous ne devons pas oublier de demander à Jésus de prier pour nous :

« ‘Jésus, prie pour moi. Fais voir au Père tes plaies qui sont aussi les miennes, ce sont les plaies de mon péché. Ce sont les plaies de mon problème en ce moment’. Jésus intercesseur, il fait juste voir au Père tes plaies. Et cela arrive aujourd’hui, en ce moment. Prenons cette phrase que Jésus a dite à Pierre :’Pierre, je prierai pour toi pour que ta foi ne diminue pas‘ ». « Soyons certains que Jésus est en train de faire cela pour chacun de nous ». Nous devons avoir confiance « en cette prière de Jésus avec ses plaies devant le Père ».