Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

ne laissez pas le passé déterminer votre vie !

25-05-2014 source : Radio Vatican

Le pèlerinage du Pape François en Terre Sainte se poursuit, à un rythme soutenu. Après avoir déjeuné avec des familles palestiniennes à la maison d’accueil franciscaine de Casa Nova, le Pape s’est rendu à la basilique de la Nativité, pour une visite privée, et un moment de prière devant la Grotte, lieu de la naissance de Christ.

François a ensuite gagné le centre Phœnix de Bethléem, qui se trouve au cœur du camp de réfugiés de Dheisheh, déjà visité par St Jean-Paul II, lors de son pèlerinage, en l’an 2000. Ce centre culturel, construit grâce à un don du Pape polonais, propose diverses activités aux enfants et aux jeunes vivant dans le camp.

Le Pape est arrivé souriant, accueilli par deux jeunes Palestiniens, une fille et un garçon, vêtus de tenues traditionnelles. Ils lui ont remis une étole aux couleurs vives. Le Pape s’est ensuite dirigé vers l’auditorium du centre où l’attendaient des dizaines d’enfants. A son arrivée, ils ont chacun brandi une feuille de papier, où étaient écrit des messages en arabe et en anglais, disant pour certains : «nous demandons la liberté», « chrétiens et musulmans sous occupation».

Des chants ont ponctué cette rencontre. Un jeune s’est ensuite adressé au Pape en arabe au nom de tous ses camarades. Le Pape, attentif, suivait la traduction qu’on lui faisait simultanément. Il s’est adressé aux jeunes en espagnol, sans texte.

« Je vous remercie pour les chants, très beaux ! Vous chantez très bien », les a félicités le Pape. « J’ai lu ce que vous aviez écrit sur vos feuilles. Je comprends le message que vous me faites parvenir », faisant allusion aux messages brandis par les enfants à son arrivée.

« Ne laissez jamais le passé déterminer votre vie, regardez toujours devant vous. Travaillez et luttez pour ce que vous voulez. Seulement, sachez que la violence ne se vainc pas par la violence ! La violence se vainc par la paix ! C’est avec la paix, le travail, et la dignité qu’on fait avancer le pays ». Le Pape les a ensuite chaudement remerciés de leur accueil et leur a demandé de prier pour lui.

Savons-nous défendre les enfants ?

25-05-2014 source : Radio Vatican

C’est au cœur de Bethléem, Place de la Mangeoire, devant la Basilique de la Nativité que le Pape célèbre une grand messe pour les chrétiens de Terre Sainte, du moins, ceux qui ont réussi à venir jusqu’ici dans cette enclave, en ayant les autorisations requises. Quelques 10 000 fidèles, dont une poignée venue par miracle de la Bande de Gaza, d’autres de Galilée, -où le Pape n’ira pas-, de Jérusalem aussi, où pour les chrétiens il sera ensuite difficile de retrouver ou seulement voir le successeur de Pierre, tant les mesures de sécurité sont draconiennes. Et pas mal de quartiers sont bouclés.

Homélie centrée sur l’enfant

Le Pape des pauvres et des exclus, comme titrait ce dimanche matin la presse palestinienne, a célébré la messe de Noël, sur fond d’une grande peinture représentant la crèche, avec notamment pour personnages les Papes Paul VI, Jean-Paul II, et Benoît XVI en adoration. La place de la Mangeoire, inondée de soleil, résonnait de chants de Noël, que les fidèles entonnaient avec ferveur.

Une liturgie en latin et en arabe durant laquelle le Pape François nous a livré une très belle homélie centrée sur l’enfant. L’enfant signe d’espérance, signe de vie, mais baromètre pour comprendre l’état de santé d’une famille, d’une société, du monde entier. « Quand les enfants sont accueillis, aimés, défendus, protégés dans leurs droits, a déclaré le Pape, la famille est saine, la société est meilleure, le monde est plus humain ». Et le Pape rappelait qu’aujourd’hui également les enfants ont besoin d’être accueillis et défendus.

Savoir écouter les enfants, les défendre

« Malheureusement, dans notre monde qui a développé les technologies les plus sophistiquées, il y a encore de nombreux enfants dans des conditions inhumaines, qui vivent en marge de la société, dans les périphéries des grandes villes ou dans les zones rurales. De nombreux enfants aujourd’hui encore sont exploités, maltraités, tenus en esclavage, objets de violence et de trafics illicites. De nombreux enfants sont aujourd’hui déracinés, réfugiés, parfois noyés dans les mers, spécialement dans les eaux de la Méditerranée. De tout cela nous avons honte aujourd’hui devant Dieu, ce Dieu qui s’est fait Enfant ».

Le Pape François recommandait de savoir écouter les enfants, de vouloir les défendre, de prier pour eux et avec eux. Car dans notre monde du rebut quotidien de tonnes de nourriture et de médicaments, des enfants aujourd’hui encore pleurent de faim, et souffrent de maladies. Et le Pape de condamner une fois encore le trafic d’armes qui finissent dans les mains d’enfants-soldats, la main-d’œuvre des petits travailleurs esclaves pour les multinationales.

Chaque enfant et ses conditions de vie doivent provoquer une interrogation sur l’état de santé de notre monde. « De ce diagnostic franc et honnête, peut jaillir un nouveau style de vie, où les relations ne soient plus de conflit, d’oppression, de ‘‘consommation’, mais soient des relations de fraternité, de pardon et de réconciliation, de partage et d’amour ».

Étape imprévue au mur de séparation

Le Patriarche Twal lui aussi devait parler des enfants, des enfants de Terre Sainte, dénonçait-il, pour lesquels il n’y a plus de place dans les législations, qui sont absents des négociations pour une paix qui ne trouve pas le chemin pour arriver jusqu’à nous, une paix qui ne réussit pas à détruire les murs de la peur et de la méfiance qui entourent cette ville de Bethléem.

Des murs que le Pape a pu voir se dresser devant lui et toucher du doigt. Décidé à marquer les esprits, et espérons, les coeurs, le Pape François se rendant au coeur de Bethléem a fait arrêté le convoi au pied du Mur de séparation, le Mur de sécurité construit par les israéliens pour isoler les territoires palestiniens. Au pied d’une impressionnante tour de guet, couverte de barbelés et de graffitis réclamant la liberté, le Pape a prié.

Le Pape François arrive en Jordanie

24-05-2014 source : Radio Vatican

Le Pape François est arrivé en Jordanie, première étape de son voyage apostolique. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le représentant du Roi Abdallah II, le Patriarche latin de Jérusalem et le custode de Terre Sainte. Des enfants lui ont offert un bouquet d’iris noirs, la fleur nationale du Royaume hachémite de Jordanie. De nombreux fidèles, jordaniens bien sûr, mais également Syriens, Libanais, Irakiens et Égyptiens, venus spécialement pour l’occasion, étaient présents. Le Pape s’est ensuite rendu au Palais Al-Husseini d’Amman, résidence des souverains de Jordanie. Il a été accueilli par le Roi Abdallah II et sa femme. Le Pape François s’est ensuite retiré à l’intérieur pour un entretien privé avec le Roi, et une rencontre avec la famille royale.

Après, le Pape François a rencontré les plus hautes autorités du royaume hachémite, les chefs religieux et le corps diplomatique, soit quelque 300 personnes rassemblées dans le grand salon du palais. Le Roi Abdallah II a chaleureusement souhaité la bienvenue au Pape, saluant son engagement pour la Paix et l’harmonie entre les religions et les cultures. Il a d’ailleurs annoncé la tenue au Vatican, en novembre prochain, d’une rencontre en vue de promouvoir le dialogue interreligieux.

Le Pape s’est adressé, à son tour, au Roi et à son auditoire. Dans son discours, il a évoqué les deux principaux conflits qui déchirent la région : la crise syrienne et le conflit israélo-palestinien. Il a exprimé sa douleur face à la permanence de fortes tensions au Moyen-Orient et a également tenu à renouveler son profond respect et son estime pour la communauté musulmane tout en plaidant en faveur du respect de la liberté religieuse partout au Moyen Orient et dans le monde entier.

Le Pape a rendu un hommage appuyé à la Jordanie, un pays qui accueille généreusement des réfugiés palestiniens, irakiens et syriens et qui mérite l’estime et le soutien de la communauté internationale. Il a par ailleurs exprimé sa reconnaissance aux autorités du Royaume hachémite pour avoir encouragé diverses initiatives importantes en faveur du dialogue interreligieux, parmi lesquelles le Message Interreligieux d’Amman. Le Pape a enfin souhaité que sa visite en Jordanie contribue à augmenter et à promouvoir les bonnes et cordiales relations entre chrétiens et musulmans.

Discours du Pape aux autorités jordaniennes 24-05-14

C’est dans le Stade international de Amman que le Pape François a pu nouer le contact avec des dizaines de milliers de fidèles, lors d’une messe célébrée sous les portraits des Papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Messe très recueillie, mais aussi décontractée, et chantée en arabe, durant laquelle 1 400 enfants ont fait leur première communion, visiblement réjouis.

Le Pape dans son homélie a offert une longue réflexion sur l’Esprit Saint, et son action dans le Christ et en nous. L’Esprit saint prépare, il oint, il envoie.

La paix est un don qu’on reçoit

La mission de l’Esprit Saint est de générer l’harmonie, et de faire la paix dans les différents contextes et entre des sujets divers. Il nous faut donc lui demander de préparer la route de la paix et de l’unité. Avec l’onction de l’Esprit, notre humanité est marquée de la sainteté de Jésus Christ et cette onction nous rend capables d’aimer nos frères. Il est donc nécessaire de poser des gestes d’humilité, de fraternité, de pardon, de réconciliation : les prémices et la condition pour une paix vraie, solide et durable.

Et comme l’Esprit aussi envoie, nous sommes envoyés comme messagers de paix. Or, la Paix n’est pas un bien qu’on achète. « La paix ne peut s’acheter : elle est un don à recevoir avec patience et à construire ‘de manière artisanale’ par des petits et des grands gestes qui impliquent notre vie quotidienne. Le chemin de la paix se consolide si nous reconnaissons que nous avons tous le même sang et faisons partie du genre humain ; si nous n’oublions pas que nous avons un unique Père céleste et que nous sommes tous ses enfants, faits à son image et à sa ressemblance. »

Message pour les réfugiés chrétiens

Le Pape s’est adressé alors de manière particulière aux nombreux réfugiés chrétiens provenant de la Palestine, de la Syrie et de l’Irak : « portez à vos familles et à vos communautés mon salut et ma proximité » leur a-t-il dit. Rappelons que la Jordanie a dû faire face à un flux énorme de réfugiés venus de Syrie pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de familles, venues s’ajouter à d’autres populations réfugiées, palestinienne et irakienne, arrivées avec d’autres vagues d’émigration.

A la fin de la messe, le patriarche latin de Jérusalem, S.B. Fouad Twal s’est adressé au Pape, rappelant la situation des chrétiens en Jordanie, soulignant combien sa visite était un signe d’espérance pour une terre tourmentée et divisée, comparant le Pape François au nouveau St Jean-Baptiste, patron de la Jordanie, le Précurseur qui appelle à la conversion du cœur avant la venue du Messie. Le Patriarche a également profité de ce discours pour demander au Pape la canonisation de Sœur Marie-Alphonsine, palestienne, fondatrice de la congrégation des Sœurs du Rosaire, unique congrégation autochtone de Terre Sainte.

Homélie du Pape dans stade d’Amman 24 05 14

Le Pape François a ensuite quitté Amman pour sa prochaine étape : Béthanie au delà du Jourdain, le site du baptême du Christ, où il doit rencontrer des réfugiés syriens ainsi que de jeunes handicapés.