Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La miséricorde de Dieu est sans limite

06-04-2014 Radio Vatican

« Il n’y a pas de limite à la miséricorde divine offerte à chacun de nous ! » : cette phrase, le Pape l’a répétée lors de l’Angélus de ce 5e dimanche de Carême et a invité chaque fidèle présent place Saint-Pierre à le faire avec lui. « Le Seigneur est toujours prêt à soulever la pierre tombale de nos péchés, qui nous sépare de lui, la lumière des vivants », a dit le Pape, commentant la résurrection de Lazare narrée dans l’Évangile de ce dimanche. Cette résurrection est le plus grand miracle réalisé par Jésus, « un geste trop grand, trop clairement divin pour être toléré par les grands prêtres, ceux qui prendront par la suite la décision de tuer Jésus » (cfr Gv 11,53).

Juste avant de ressusciter Lazare, Jésus a dit à ses sœurs Marthe et Marie « des mots qui sont restés pour toujours dans la mémoire de la communauté chrétienne » : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; tous ceux qui vivent et qui croient en moi, ne mourront pas pour l’éternité » (Jn 11,25).

Le Pape François a ensuite comparé Lazare à chacun de nous. Quand Jésus lui crie devant le tombeau scellé « Lazare, viens dehors ! », le mort sort avec les pieds et les mains liés avec des bandes et le visage enveloppé dans un suaire. Ces bandes sont nos péchés et Jésus pousse un cri péremptoire qui s’adresse à chacun, pour nous faire sortir des « tombeaux dans lesquels nos péchés nous ont fait sombrer, des tombes que nous avons construites avec nos choix mauvais et nos choix de mort ». Jésus nous invite ainsi à la vraie liberté.

« Une vie fausse, égoïste et médiocre » est une « prison dans laquelle nous nous sommes enfermés »  et le Christ nous invite à nous défaire des « bandes » de l’orgueil, qui « nous rend esclaves ».

« Notre résurrection commence ici quand nous décidons d’obéir au commandement de Jésus en sortant vers la Lumière, vers la Vie, quand tombent les masques de nos péchés et que nous retrouvons le courage de notre dessein original, créé à l’image de Dieu ».

petit cadeau du Pape, les quatre évangiles

04-04-2014 source : Radio Vatican

4 evangelistesAu cours de la prière dominicale de l’Angélus, et à diverses autres occasions, le Pape François, à plusieurs reprises, a exhorté les fidèles à avoir toujours sur soi un Nouveau Testament, à l’avoir en mains, et méditer les paroles et actes de Jésus, en particulier ceux dont parle la liturgie du jour, et sur lesquels le Pape lui-même base ses réflexions.

Pour aider à mettre cette invitation en pratique, ce dimanche, à l’occasion de l’Angélus, des milliers de petits Évangiles de poche ont été distribués gratuitement aux fidèles, Place St Pierre, comme cadeau du Souverain Pontife, et à sa demande.

Ce dimanche, le Pape a dit vouloir « faire un geste simple » à tous les fidèles présents place Saint-Pierre pour l’Angélus. Il leur a offert un Evangile de poche. « Il vous sera distribué gratuitement,  prenez-le, emmenez-le avec vous et lisez-le chaque jour, c’est Jésus qui vous parle ! Il vous a été donné gratuitement, vous aussi donnez gratuitement !»

Le Pape a voulu ainsi reprendre une ancienne tradition de l’Église, quand l’Évangile était offert aux catéchumènes pendant le Carême pour leur préparation au baptême.

En échange de ce don, François a invité les fidèles à accomplir eux aussi « un geste d’amour gratuit, une prière pour des ennemis, une réconciliation ». Aujourd’hui, « il est possible de lire l’Évangile avec de nombreux instruments technologiques. On peut emmener avec soi la Bible dans un téléphone ou une tablette. L’important est de lire la parole de Dieu, avec tous les moyens et de l’accueillir à cœur ouvert ». Une recommandation à laquelle répond cet Évangile de poche offert aujourd’hui.

L’initiative est chapeautée par l’Aumônerie apostolique, avec la collaboration de nombreux volontaires : 150 scouts, les séminaristes du Séminaire Romain, les Sœurs de Mère Thérésa, d’autres religieuses, et laïcs.

Le petit livre de poche, publié par la Typographie vaticane, contient les quatre Évangiles et les Actes des Apôtres. Il s’ouvre sur les mots du Pape François, tirés de l’exhortation Evangelii Gaudium : « la Joie de l’Évangile remplit le cœur et la vie entière de ceux qui rencontrent Jésus » ; sur la page intérieure de couverture, on peut trouver les indications pour réciter le chapelet de la Miséricorde divine ; figure enfin, en troisième page de couverture, la prière du Bienheureux cardinal John H. Newman, « Cher Jésus… », que la Bienheureuse Mère Thérésa recommandait à ses sœurs de réciter chaque jour. Ci-dessous en voici le texte.

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De l’importance des pèlerinages

Nous qui aimons venir en pèlerinage, notamment au Sanctuaire de la rue du Bac près de la Vierge Marie, nous pouvons relire ce vieux texte qui ne peut que nous inspirer. Il s’agissait bien sûr de pèlerinages à pied :  « N’oubliez pas que nous sommes partis le bâton à la main, le sac sur le dos, et que nous tenons, avant tout, à profiter de la joyeuse indépendance du piéton. »

*

Nous voudrions demander aux autels, aux ruines, aux pieuses traditions, aux glorieux souvenirs de l’histoire, ces pensées consolantes. graves, salutaires, non moins profitables à la foi religieuse qu’aux sentiments de patriotisme du pèlerin. Et, quant à la poésie, nous la trouverons où elle est, dans les sentiments, les mœurs, les dévotions populaires surtout, parmi lesquelles le premier rang appartient aux pèlerinages.

Partir après avoir imploré le Dieu de Jacob, de Tobie et des Apôtres, afin qu’il nous garde de tout péril dans notre route; avoir pour guide l’espérance chrétienne, pour but un autel où des millions d’hommes ont trouvé avant nous les consolations, les secours qu’ils y étaient venus chercher ; quelle heureuse fortune pour le voyageur ! et combien, dans de telles conditions de sécurité, de pureté, de douce confiance, les lieux où l’on passe s’embellissent, les voyages deviennent féconds en impressions délicieuses et en utiles enseignements !

– On assure, dans nos campagnes, qu’il suffit d’une goutte d’eau lustrale pour rendre à leur première forme les trésors que les nains de la terre, les Poulpiquets, déguisent sous l’apparence de cailloux ou de feuilles sèches. Les nains sont les matérialistes; l’eau sainte, c’est l’idée de Dieu qui rompt l’enchantement funeste, et rend à la nature et aux arts tout leur éclat.

On trouve dans quelques vieux livres d’église une prière portant le nom d’Itinéraire, et que les pèlerins d’autrefois récitaient dans la chapelle de leur village avant le départ. On y rappelait Abraham préservé de tout danger dans ses longues pérégrinations, Moïse et son peuple traversant à pied sec la mer Rouge, l’ange Raphaël conduisant le fils de l’aveugle de Ninive, les trois Mages suivant la clarté de l’étoile jusqu’à l’étable de Bethléem; et, après ces exemples si rassurants pour la foi du pèlerin, le Seigneur était supplié de conduire lui-même les pas de ses serviteurs, de leur donner un temps favorable, de les assister dans tous leurs besoins.

l‘Itinéraire disait aussi :

« Servez-nous, Seigneur,
servez-nous de protecteur au départ,
de consolateur dans le chemin,
d’ombre  pendant la chaleur,
de couvert pendant la pluie  et le froid,
de chariot dans la lassitude,
d’asile dans l’adversité,
de bâton dans les passages glissants,
de port dans le naufrage,
afin qu’étant conduits par vous
nous arrivions heureusement où nous allons,
et qu’enfin nous retournions
en bonne santé dans nos familles. »

Cette prière, oubliée maintenant des voyageurs, et si éloquente dans sa simplicité, a été la mienne, à mon réveil, au moment où j’allais quitter pour quelques semaines ma femme, ma mère, ma sœur, triple bénédiction de mon foyer, protection et félicité de ma vie. J’ai supplié aussi cette douce Providence, qui n’abandonne pas celui qui reste en accompagnant celui qui part, de vous garder, de vous préserver de tout mal, de remplacer au milieu de vous ma tendresse absente. Comprenez-vous ce que serait l’absence sans la prière ? ce que seraient les sollicitudes toujours craintives de notre âme sans une confiance absolue dans l’amour puissant et la vigilance infaillible de Dieu ?

Hippolyte VIOLEAU – Pèlerinages de Bretagne (1855)