Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la prière, une négociation avec Dieu

03-04-2014 source : Radio Vatican

Le Pape est parti du dialogue entre Moïse et Dieu sur le Mont Sinaï pour aborder la question de la prière, dans son homélie quotidienne à la Chapelle Sainte-Marthe au Vatican ce jeudi matin. « Sa prière est une vraie lutte avec Dieu, une lutte du chef du peuple pour sauver son peuple, le Peuple de Dieu. Moïse parle librement devant le Seigneur et nous montre comment prier, sans peur, librement, et même avec insistance. » La prière doit être une « négociation avec Dieu », avec « des arguments ».

« La prière nous change le cœur et nous fait mieux comprendre qui est notre Dieu. » Ainsi, il est important de parler normalement avec lui, comme avec un ami, ne pas hésiter même à « gronder un peu le Seigneur en lui disant « Mais tu m’avais promis cela et tu ne l’as pas fait… », parler en face-à-face. »

Quand Moïse descend de la montagne, il en revient changé, car il croyait que le Seigneur allait détruire et punir son peuple pour son idolâtrie du veau d’or. « Comme Moïse cherche à convaincre Dieu pendant sa prière, il se souvient de sa promesse, il retrouve alors la mémoire de son peuple et trouve ainsi la miséricorde de Dieu. Il a compris que Dieu est miséricordieux et qu’il sait pardonner. » Moïse redescend revigoré en se disant qu’il connaît mieux le Seigneur. C’est donc dans la prière que Moïse trouve la force de conduire son peuple vers la Terre Promise. « La prière demande du temps, c’est une grâce que nous donne le Seigneur, la prière est revigorante. »

« Dans chaque prière est le Saint-Esprit », « vous ne pouvez pas prier sans le Saint-Esprit. Il est celui qui prie en nous, il nous fait changer le cœur, c’est lui qui nous apprend à dire à Dieu ‘Père’. Demandez à l’Esprit Saint de nous enseigner à prier, comme Moïse a prié, de négocier avec Dieu, avec liberté d’esprit, courage. Et il peut, lui, le Saint- Esprit, qui est toujours présent dans notre prière, nous conduire dans cette voie. »

le mariage, alliance et communion

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 2 avril 2014

condensé

Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous concluons le cycle de catéchèses sur les sacrements, en parlant du mariage. Ce sacrement nous conduit au cœur du dessein de Dieu, qui est un dessein d’alliance, de communion. Nous sommes créés pour aimer, comme reflets de Dieu et de son amour. Quand un homme et une femme célèbrent le sacrement du mariage, Dieu fait des deux époux une seule existence, sous le signe d’une communion qui puise en Dieu son origine et sa force. Et vous, époux, êtes-vous conscients du grand cadeau que Dieu vous fait ? Le Mariage répond à une vocation spécifique et doit être considéré comme une consécration. À travers les choses ordinaires de la vie, les époux doivent rendre visible l’amour dont le Christ aime l’Église. N’oubliez jamais que « la famille qui prie ensemble, demeure ensemble ! » Que Dieu aide par son amour les époux en difficulté et les remplisse de sa miséricorde !

Chers amis francophones, soyez les bienvenus ! Je salue particulièrement les Frères de Taizé, avec le Frère Aloïs, les membres de l’Association française des journalistes d’information religieuse, ainsi que tous les jeunes. Rendons grâce au Seigneur pour toutes les familles qui animent nos communautés chrétiennes, par leur service des autres et par leur témoignage de foi ! A tous je souhaite une bonne préparation aux fêtes pascales ! Que Dieu vous bénisse !


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Au-delà des formalismes

01-04-2014 source : L’Osservatore Romano

On doit s’approcher des nombreux blessés accueillis dans ce grand «hôpital de campagne symbole de l’Église» sans paresse spirituelle et sans formalismes. C’est ce qu’a recommandé le Pape François lors de la Messe célébrée mardi matin, 1er avril, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Il a également invité les chrétiens à «ne pas vivre sous anesthésie» et à surmonter les tentations «de la résignation, de la tristesse» et la tentation de «ne pas s’en mêler».

«Dans la liturgie d’aujourd’hui — a-t-il expliqué en commentant les lectures — l’eau est le symbole: cette eau qui guérit, cette eau qui apporte la santé».

La «première maladie» est celle qui afflige l’homme paralytique et qui désormais «était comme résigné» et se disait peut-être «à lui-même “la vie est injuste, les autres ont plus de chance que moi!”». Dans sa manière de parler «il y a un adagio lamentoso: il est résigné mais aussi amer». Une attitude qui fait également penser aux «nombreux catholiques sans enthousiasme et amers» qui se répètent «à eux-mêmes “je vais à la Messe tous les dimanches, mais il ne vaut mieux pas s’en mêler! J’ai la foi pour mon salut, mais je ne sens pas le besoin de la donner à un autre: chacun chez soi, tranquillement”», aussi parce que si «tu fais quelque chose dans la vie, ensuite on te le reproche: il vaut mieux ne pas prendre de risque!».

C’est précisément «la maladie de la paresse des chrétiens», une «attitude qui est paralysante pour le zèle apostolique» et «qui fait des chrétiens des personnes immobiles, tranquilles, mais pas dans le bon sens du terme: des personnes qui ne se soucient pas de sortir pour apporter l’annonce de l’Évangile. Des personnes anesthésiées». C’est le profil de «chrétiens qui sont au fond tristes», qui aiment savourer la tristesse au point de devenir «des personnes non lumineuses et négatives». Et cela, le Pape a-t-il mis en garde, «est une maladie pour nous chrétiens». Les chrétiens «sans zèle apostolique ne servent pas et ne font pas de bien à l’Église». Malheureusement, aujourd’hui il y a tant de «chrétiens égoïstes» qui commettent «le péché de la paresse contre le zèle apostolique, contre l’envie d’apporter la nouveauté de Jésus aux autres; cette nouveauté qui m’a été donnée gratuitement».

L’autre péché est «le formalisme» des juifs. Ils s’en prennent à l’homme que Jésus vient de guérir car il porte sa civière un samedi. Cela ne sert à rien qu’il soit heureux, presque au point «de danser au milieu de la rue» car il est finalement libre «de la maladie physique et aussi de cette paresse, de cette tristesse». La réplique des juifs est sèche: «Ici les choses sont ainsi, on doit faire cela!». Ils étaient «intéressés uniquement par les formalités: c’était samedi et on ne peut pas faire de miracles le samedi! La grâce de Dieu ne peut pas travailler le samedi!». C’est la même attitude que celle des «chrétiens hypocrites qui ne laissent pas place à la grâce de Dieu». Si bien que pour «ces personnes la vie chrétienne signifie avoir tous les documents en règle, tous les certificats!». Mais en faisant ainsi «ils ferment la porte à la grâce de Dieu». Et «ils sont si nombreux dans l’Église!».

Voilà donc les deux péchés.

«Ce sont des tentations que nous éprouvons nous aussi et que nous devons connaître pour nous défendre». Et «devant ces deux tentations» dans cet «hôpital de campagne, symbole de l’Église d’aujourd’hui, avec tant de personnes blessée», Jésus ne cède assurément pas à la paresse ni au formalisme. Mais «il s’approche de cet homme et lui dit: “tu veux guérir?”». A l’homme qui répond seulement oui, «il donne la grâce et s’en va». Ensuite, raconte l’Évangile, lorsque peu après il rencontre à nouveau cet homme dans le temple, il lui adresse encore la parole pour lui dire «“voilà, tu es guéri, ne pèche plus!”». Ce sont «les deux paroles chrétiennes: “tu veux guérir?” — “Ne pèche plus!”».