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Quel est le sens de la salutation angélique ?

Quel est le sens de la salutation angélique ?

Annontiation à la Vierge du livre d'Heures de Pellegrin de Remicourt
Annontiation à la Vierge du livre d’Heures de Pellegrin de Remicourt

Saint Pierre Canisius (8 mai 1521 – 21 décembre 1597), dont nous faisons mémoire aujourd’hui, nous a donné dans son grand catéchisme un petit commentaire sur la salutation angélique. Le voici :

Je vous salue, Marie, pleine de grâces. Les premières paroles sont un hommage mérité de félicitations et de louanges que nous adressons à la sainte Vierge, comme à la nouvelle Eve ou à la seconde mère du genre humain, mais tout autrement heureuse que la première.

Car, en procurant un Sauveur au monde, elle a fait lever la sentence de malédiction qu’avait attirée sur nous la première Eve, en notre qualité d’enfants d’Adam ; et cette malédiction elle-même, elle l’a changée en bénédiction pour tous les âges.

Avec combien de raison ne l’appelons-nous pas pleine de grâce, elle qui pleine de Dieu, pleine de vertus, a obtenu seule, comme le dit saint Ambroise, une grâce qu’elle seule aussi avait mérité, celle d’être remplie de l’auteur de la grâce ! Pouvait-il y avoir dans son âme ou dans son corps place à un vice quelconque, au moment où elle devenait le temple du Saint des saints ?

Nous ajoutons, le Seigneur est avec vous, parce que la vertu du Père l’a couverte particulièrement de son ombre, que l’Esprit-Saint est survenu en elle avec tous ses dons, et que le Verbe fait chair est sorti merveilleusement de son sein, comme un époux qui sort de sa couche nuptiale.

Nous disons ensuite, vous êtes bénie entre toutes les femmes, parce que réunissant les avantages de la virginité à ceux de la fécondité, et tout à la fois les titres d’épouse et de mère, elle mérite excellemment d’être proclamée bienheureuse par toutes les générations qui auront à se succéder de siècle en siècle.

Épouse toute belle et toute pure, vierge avant l’enfantement, vierge pendant l’enfantement, vierge après l’enfantement, toujours sans tache, exempte de toute souillure comme de tout péché, élevée au-dessus de tous les cieux, elle ne nous a pas moins fait de bien en nous rendant la vie, que l’infortunée Eve ne nous avait fait de mal en nous apportant la mort.

Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni ; lui, qui sorti de Marie comme une fleur de sa tige, s’est offerte dès lors à la terre comme un fruit de vie, et maintenant communique à ses membres la vertu de porter les fruits du salut éternel, comme un cep de vigne fait passer dans ses branches la sève et la vigueur.

Heureux, oui vraiment, heureux, le ventre qui a porté et a donné au monde le Sauveur ; heureuses, et vraiment heureuses les mamelles qui, après avoir reçu du ciel leur vertu nutritive, ont allaité le Fils de Dieu.

Enfin l’Église a ajouté ces paroles : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Car nous ne nous contentons pas de saluer de nos louanges cette sainte et admirable Vierge, qui est comme un lis entre les épines.

Mais fidèles à la doctrine des saints Pères, nous faisons de plus profession de croire qu’elle jouit d’un tel crédit auprès de Dieu, qu’elle peut nous procurer de puissants secours dans nos besoins, surtout si nous avons soin de les lui exposer, et d’implorer les grâces de Dieu par l’intercession de celle qu’il veut que nous honorions comme sa mère.

GRANDE NEUVAINE DE NOËL 6 Ô Soleil levant

Ô Soleil levant

Ô Soleil levant
Ô Soleil levant

Ô Soleil levant,
splendeur de justice et lumière éternelle,
illumine ceux qui habitent
les ténèbres et l’ombre de la mort,
viens, Seigneur, viens nous sauver !
diapo

21 décembre – Méditation du Jour – L’humble simplicité

La simplicité, si chère à saint Vincent de Paul, est la vertu des grandes âmes et des personnes nobles. La simplicité a été l’ornement de Marie de Nazareth dans sa rencontre avec l’ange Gabriel :
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Et comme elle même le redit humblement dans son cantique du Magnificat (Saint Luc 1:47-48):
“mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante”. 

Noël est une bonne époque pour déraciner l’orgueil et prendre conscience de tant de maux qui occasionnent l’orgueil. Aucune vertu nous rapproche tant des autres comme la simplicité et aucun défaut nous en éloigne tant comme l’arrogance.
« Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. « 

L’amour seul règne dans les cœurs humbles, capables de reconnaître leurs limites et de pardonner les arrogances.

C’est grâce à l’humilité que nous agissons avec délicatesse, sans nous croire plus que les autres, en imitant la simplicité de Jésus, vrai Dieu, comme nous l’enseigne Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens (2:5–11):

“Frères, ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu,il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir,et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur »,pour la gloire de Dieu le Père..”

Croître en simplicité est un extraordinaire cadeau pour nos intimes. Rappelons-nous qu’en la petitesse est la véritable grandeur, et que l’orgueil est chassé par l’amour.

Prières au Seigneur, pour la famille, à la Vierge Marie et à saint Joseph

On peut méditer le sixième n° de la LETTRE du Pape François sur le Merveilleux signe de la Crèche.

Prière à l’Enfant Dieu

Seigneur, Noël est le rappel de ta naissance parmi nous, c’est la présence de ton amour en notre famille et en notre société. Noël est la confirmation que le Dieu du ciel et de la terre est notre Père, que Toi, Divin Enfant, tu es notre frère. Que cette réunion autour de ta crèche augmente notre foi en ta bonté, nous engage à vivre véritablement comme frères et sœurs, nous donne le courage de chasser la haine et de semer la justice et la paix. Ô Divin Enfant, fais-nous comprendre que là où il y a l’amour et la justice, Tu es là, et là aussi c’est Noël. Amen.
Gloria…

Cantique à l’Enfant-Jésus

Jésus,
Enfant-Dieu que j’adore,
Viens en nos cœurs ! Viens, ne tarde plus !
Ô lumière de l’orient, soleil de rayons éternels,
qu’au milieu des ténèbres nous apercevions ta splendeur.
Enfant-Jésus si précieux, bonheur des chrétiens,
que brille le sourire de tes douces lèvres.

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

LE SAINT TEMPS DE L’AVENT

LE SAINT TEMPS DE L’AVENT

Fénelon 1651-1715
Fénelon 1651-1715

I. Le temps de l’avent doit nous inspirer de grands désirs de nous donner à Dieu, de préparer notre cœur pour recevoir la plénitude de ses grâces et nous disposer à renaître avec Jésus-Christ, ou, pour mieux dire, à profiter des fruits de sa naissance par l’union que nous devons avoir avec lui, et que le seul amour de Dieu peut former en nous.

Nous devons nous persuader qu’on dit à chacun de nous en particulier ce que saint Jean disait autrefois aux Juifs pour les exhorter à faire pénitence : Préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers (Marc 1,3), afin qu’il trouve vos cœurs en état de le recevoir, et qu’il y répande ses bénédictions.

Cette préparation du cœur consiste dans un désir ardent de le posséder. C’est pourquoi la sainte Église nous fait souvenir en ce temps des désirs des saints Patriarches, qui soupiraient après la venue du Messie, lequel, pour cela, est appelé dans les saintes Écritures, le Désiré des nations.

Nous ne pouvons mieux former ces désirs que dans la solitude, et nous les excitons en nous dans l’oraison, lorsque nous répandons nos cœurs en la présence de Dieu, et que nous le supplions de venir en prendre possession. Jésus-Christ nous a lui-même enseigné cette manière de prier, quand il nous a ordonné de demander à son Père que son règne arrive, c’est-à-dire qu’il règne paisiblement en nous, et que nous soyons, par amour, attachés à ses lois et à son Évangile.

II. C’est maintenant, ô mon Dieu, que je veux me recueillir, pour adorer en silence les mystères de votre Fils, et pour attendre qu’il naisse au fond de mon cœur. Venez, Seigneur Jésus; venez, Esprit de vérité et d’amour, qui l’avez formé dans le sein de la sainte Vierge !

Je vous attends, ô Jésus, comme les Prophètes et les Patriarches vous ont attendu. Que volontiers je dis avec eux: « O cieux! répandez votre rosée, et que les nuées fassent descendre le Juste ! Que la terre s’entrouvre, et qu’elle germe son Sauveur! »

O Roi, dont les princes de la terre ne sont qu’une faible image, que votre règne arrive!

O Seigneur, quand viendra-t-il d’en haut sur nous, ce règne de justice, de paix et de vérité? Votre Père vous a donné toute puissance , et dans le ciel et sur la terre ; et cependant vous êtes méconnu, méprisé, offensé, trahi ! Quand sera donc le jugement du monde endurci? Quand viendra le jour de votre triomphe?

Mon Dieu, je souffre, je sèche de tristesse en voyant prévaloir l’iniquité sur la terre, et votre Évangile foulé aux pieds. Je souffre, me sentant moi-même, malgré moi, assujetti à la vanité. Seigneur, venez délivrer vos enfants : que votre règne arrive !

Fénelon (1651-1715)

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse