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Les personnes âgées méritent des signes d’espérance

Les personnes âgées méritent des signes d’espérance,

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elles qui font souvent l’expérience de la solitude et du sentiment d’abandon. Valoriser le trésor qu’elles sont, leur expérience de vie, la sagesse dont elles sont porteuses et la contribution qu’elles sont en mesure d’offrir, est un engagement pour la communauté chrétienne et pour la société civile, appelées à travailler ensemble à l’alliance entre les générations.

J’adresse une pensée particulière aux grands-pères et aux grands-mères qui représentent la transmission de la foi et de la sagesse de la vie aux générations plus jeunes. Ils doivent être soutenus par la gratitude des enfants et par l’amour des petits-enfants qui trouvent en eux enracinement, compréhension et encouragement.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 n° 14 – Pape François

Marie, Mère de l’espérance

Quand l’Église considère le rôle de la Vierge Marie dans l’histoire du salut, elle l’appelle souvent « notre espérance » ou « mère de l’espérance » : elle se dit « heureuse de la nativité de la Vierge Marie qui fit lever sur le monde l’espérance et l’aurore du salut » (8 septembre).

Dans le mystère de l’Assomption, elle évoque, en reprenant presque à la lettre les termes déjà cités de Lumen Gentium la Vierge Marie qui « guide et soutient l’espérance de ton peuple en chemin »  ; dans la messe votive en l’honneur de le Marie, mère de l’Église, elle chante Marie, « élevée dans la gloire du ciel, (qui) accompagne et protège l’Église (…) dans sa marche vers la patrie ». (Messes en l’honneur de la Vierge Marie, n°37, Sainte Marie, mère de l’espérance)

Quoi d’étonnant si notre Saint-Père, Benoît XVI, termine lui aussi son encyclique sur l’espérance, Spe salvi, en évoquant et en priant la Vierge Marie, « étoile de l’espérance » et qui est donc aussi l’>étoile de l’évangélisation.

La dépendance de la miséricorde de Dieu fortifie l’espérance.

La dépendance de la miséricorde de Dieu et des mérites de Jésus -Christ, dans laquelle vit un vrai Chrétien, doit le consoler et fortifier son espérance, loin de l’affaiblir.

*I. L’amour de l’indépendance, qui a perdu nos premiers parents dans le paradis terrestre, a jeté de si profondes racines dans le cœur de tous leurs enfants, que rien ne leur est plus dur et plus insupportable que de dépendre de la volonté d’autrui. Dans l’état de corruption où nous nous trouvons, nous sommes tous naturellement pélagiens, selon la remarque de Saint Augustin.

Nous voudrions être maîtres de notre sort éternel, que notre salut ne dépendit que de nous et non de la miséricorde de Dieu et de la grâce de Jésus-Christ. Nous nous imaginons que si la justice et la persévérance dans la justice était entre nos mains, et ne dépendait que de notre volonté, notre bonheur éternel serait assuré : car enfin, nous disons-nous à nous-mêmes, qui voudrait se rendre malheureux pour une éternité ? et qui serait assez insensé pour ne vouloir pas se procurer un bonheur éternel ?

*II. Mais nous devons corriger toutes ces pensées qui sont pleines d’illusions, par les lumières de la foi. Il est vrai que personne ne veut se rendre éternellement malheureux : tous désirent d’être heureux, et l’être pour toujours. Ce désir est inséparable de la nature de toute créature intelligente : il n’y a jamais eu, et il n’y aura jamais d’ange ni d’homme, qui ne cherche le bonheur.

Et ce qui paraît plus surprenant, c’est que les pécheurs ne pèchent que parce qu’ils cherchent à être heureux : ils cherchent à se satisfaire, à se contenter : mais ce qui les rend vraiment malheureux, c’est qu’ils cherchent le bonheur où il est impossible de le trouver ; ils le cherchent dans le péché, dans la désobéissance à la loi de Dieu, dans l’injustice, où l’on ne peut trouver que la souveraine misère.

C’est ainsi qu’ils se rendent éternellement malheureux, sans cesser pour cela de désirer d’être heureux. C’est donc une grande illusion de s’imaginer, que parce que nous voulons tout nécessairement être heureux éternellement, notre salut ne courrait aucun risque, s’il était uniquement entre nos mains.

*III. Mais c’est une illusion beaucoup plus grande de s’imaginer que c’est décourager les hommes, de leur dire qu’ils ne doivent mettre l’espérance de leur salut éternel que dans la miséricorde de Dieu et dans Jésus-Christ.

Les hommes seraient-ils donc assez aveugles et assez injustes pour croire qu’on affaiblit leur espérance, parce qu’on leur apprend avec toute l’Écriture à ne la mettre qu’en Dieu seul, et pour croire leur salut comme moins certain et moins assuré, parce qu’on leur enseigne à le mettre en dépôt entre les mains de celui qui les a créés pour les rendre heureux, qui les a rachetés d’un si grand prix, et qui est infiniment puissant, infiniment sage, infiniment bon pour les fortifier, les défendre et les conduire au milieu de tant d’ennemis, de tant de pièges et de tant d’attraits séduisants ?

Malheur à la présomption humaine, si elle prétend être plus sûrement entre ses propres mains que dans celles de son Sauveur.

*IV. Les Anges dans le ciel ayant l’esprit plein de lumières, la volonté remplie de saintes ardeurs, n’ont pas tous persévéré dans la justice, dans laquelle Dieu les avait créés. Lucifer le premier de tous est tombé du ciel comme un éclair, et il a entraîné avec lui la troisième partie des Anges qui brillaient avec les autres comme autant d’étoiles, dans ce séjour céleste.

Le premier homme et la première femme créés de même dans la justice, et placés dans le paradis par la main de leur créateur, ayant l’esprit éclairé de la vérité, et exempt de toutes ténèbres, la volonté droite et tout élevée vers Dieu par le feu de la charité, et exempte de toutes cupidités ; le corps entièrement pur, parfaitement soumis à l’âme, et exempt de toute rébellion et de toute opposition à la loi de Dieu, n’ont pas néanmoins persévéré dans la justice ; avec tant de facilité de persévérer, ils ont fait une chute également déplorable et étonnante.

Comment donc pourrions-nous croire qu’avec un esprit plein de ténèbres, une volonté remplie de toutes sortes de cupidités, un corps déréglé par la loi du péché et les mouvements de la concupiscence, nous demeurerions plus fermes que les Anges ne l’ont été dans le ciel, et plus qu’Adam et Ève dans le. Paradis ? et que notre salut serait plus en sûreté entre nos mains qu’entre celles de Jésus-Christ ?

Si le salut de l’homme était abandonné à sa volonté aveugle, faible et corrompue ; l’homme au milieu d’ennemis si puissants et si artificieux, parmi des tentations si violentes et si continuelles, ne persévérerait pas dans l’accomplissement de tous les devoirs de la justice et de la piété chrétienne, parce que, dit Saint Augustin, il ne le voudrait pas, ou qu’il ne le voudrait pas aussi fortement qu’il le faudrait pour vaincre tant et de si grands obstacles. » (Saint Augustin, de corrept. et grat. c. 12).

*V. Mais notre consolation c’est que Jésus-. Christ a fait de notre salut sa propre affaire : il a répondu pour nous, il s’est rendu notre caution, notre Médiateur, notre Sauveur, notre Libérateur, notre Pontife, notre victime, notre voie, notre guide, notre lumière, notre force, notre défenseur. Il a commencé, par sa miséricorde toute gratuite, l’œuvre de notre salut : et pourquoi n’espérerons-nous pas qu’il la consommera?

Comptons-nous pour peu de chose cette distinction étonnante qu’il a mise entre nous et cette multitude infinie d’idolâtres, d’infidèles, d’hérétiques, de schismatiques et de mauvais catholiques, qui vivent dans le péché sans changer de vie, sans conversion sincère ? Cette séparation est un gage qu’il nous séparera au dernier jour de la multitude horrible. des réprouvés. Celui qui a commencé la bonne œuvre en nous, l’achèvera jusqu’à la fin (Philippiens 1, 6).

*VI. Ce n’est que dans le ciel où se trouve le souverain bonheur, parce que ce n’est que dans le ciel où se trouvera la souveraine justice. Les bienheureux sont tous pénétrés de l’excellence infinie de Dieu et de toutes ses perfections ; pénétrés du néant de toutes les créatures, et de la justice des droits que Dieu a sur elles ; de l’obligation où elles sont de rapporter à sa gloire tout leur être et toutes leurs actions ; de l’effroyable injustice d’une créature qui se soustrait à son ordre, qui se retire de sa dépendance.

C’est ce qui fait la souveraine justice et le souverain bonheur des Anges et des Saints. (Irenæus 1, 6). Il est donc clair que nous devons chercher sur la terre la justice, et mettre notre unique joie dans l’anéantissement parfait de tout notre être devant Dieu, dans l’assujettissement de nos volontés à celle de Dieu, dans une dépendance continuelle de sa miséricorde.

Car ce qui nous doit rendre justes et heureux dans l’éternité, doit commencer à nous rendre justes et heureux dans le temps ; la vie présente ne doit être que le commencement et l’apprentissage de la vie future. Notre joie et notre bonheur dans l’éternité sera de tenir notre salut de la miséricorde de Dieu, et de mérites de Jésus-Christ., et notre joie et notre bonheur sur la terre doit être d’espérer fermement de l’obtenir de la miséricorde de Dieu et des mérites de Jésus-Christ.

Il est impossible que nous périssions, étant dans ces dispositions. Nous pouvons perdre ces dispositions ; mais nous ne pouvons pas nous perdre tant que nous les conserverons dans le cœur; et Dieu, qui par sa miséricorde les y a mises, nous commande très expressément d’avoir une ferme confiance que par la même miséricorde il les y conservera jusqu’à la fin, et achèvera en nous l’œuvre de sa bonté..

*VII. Si notre salut était uniquement remis à notre volonté, que n’aurions-nous pas à. craindre ? car que pouvons-nous trouver en nous-mêmes, que des sujets de craindre, péchés, ténèbres, tentations, faiblesse, indignité, etc. Mais nous trouvons dans Jésus-Christ tout ce qui nous manque, et plus encore.

Toutes nos misères même nous pressent d’aller à lui, et deviennent un nouveau motif d’espérer, parce qu’elles donnent occasion à la puissance de J. C. de se manifester davantage, et que c’est pour cela même que Saint. Paul s’en glorifiait.

Ce grand Apôtre veut même que nous attendions de notre souverain libérateur un état plus relevé et plus heureux que celui dont nous sommes tombés (Rom. 5. 15, 17. Joan. 10. 10.) ; une grâce, une vie, une gloire plus puissante, plus élevée, plus abondante que celle que nous avons perdue dans Adam : Nous avons gagné plus, dit Saint Léon, par la grâce ineffable du Christ que ce que nous avions perdu par l’envie du diable. (Sermon 1 de l’Ascension).

Toute notre sûreté et notre bonheur est de dépendre de lui, de nous tenir attachés à lui et de nous abandonner à la conduite de sa grâce.

*VIII. En effet, c’est ainsi que les Prophètes, les Apôtres et Jésus-Christ même nous consolent et nous rassurent. Que tu es heureux, ô Israël (Deutéronome. 33, 29), qui trouves ton salut dans le. Seigneur ; il te sert de bouclier pour te défendre, et d’épée pour te donner une glorieuse victoire. Tu fouleras sous tes pieds les têtes de tes ennemis.

Ne craignez pas (Isaïe 43, 1, 2), parce que je vous ai racheté. Vous êtes à. moi. Lorsque vous marcherez au travers des eaux, je serai avec vous, et les fleuves ne vous submergeront pas : lorsque vous marcherez dans le feu, vous n’en serez pas brûlés (Ps. 30, 18.20).

J’ai mis en vous, Seigneur, mon espérance. J’ai dit : Vous êtes mon Dieu mon sort est entre vos mains. Sauvez-moi selon votre miséricorde, je ne serai pas confondu, parce que je vous ai invoqué. Je ne rougis pas (2. Timothée 1, 12) ; car je sais qui est celui à qui j’ai confié mon dépôt, et je suis assuré qu’il est assez puissant pour me le conserver jusqu’à ce grand jour.

Mes brebis, dit Jésus-Christ (Jean. 10. 27. etc.), entendent.ma voix : je les connais, et elles me suivent : je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et nul ne les ravira d’entre mes mains. Ce que mon Père m’a donné est plus grand que toutes choses, et personne ne le peut ravir de la main de mon Père. Mon Père et moi nous sommes un.

Moïse, David, Saint Paul et Jésus-Christ même ne savaient-ils donc pas ce qui nous doit véritablement consoler, nous rassurer, nous remplir de confiance et de joie ? et n’y aurait-il pas de la folie et de l’impiété à penser que ces paroles qu’ils ont dites pour nous inspirer de la confiance, de la joie et du courage, sont plutôt propres à affaiblir notre espérance, à nous décourager et à nous remplir de crainte, d’inquiétude et de trouble ?

*IX. Tout ce qui est écrit (Rom. 15, 4), a été écrit pour notre instruction, afin que nous concevions une espérance ferme par la patience et par la consolation que les Écritures nous donnent. Il a été écrit pour l’instruction et la consolation des faibles comme des forts. Mais les meilleurs remèdes, ne servent de rien à un malade, s’il ne se les applique pas.

Appliquons-nous donc à. nous-mêmes ces paroles, que le S. Esprit a. dictées aux Prophètes et aux Apôtres, ou que Jésus-Christ a proférées lui-même pour nous consoler et nous encourager. Disons avec David (Ps. 30, 48) : Pour moi j’ai mis mon espérance en vous, Seigneur ; j’ai dit : Vous êtes mon Dieu, mon sort est entre vos mains.

Recevez-moi entre vos bras (Ps. 118, 146) selon votre parole, afin que je vive, et ne permettez pas que je sois confondu dans mon espérance. Je suis à vous, sauvez-moi donc (Ibid. 118, 94).

C’est, Seigneur, votre cause et votre affaire, puisque je suis à vous et non plus à. moi-même, et que vous m’avez acheté d’un si grand prix, et que vous ne m’avez acheté si cher, que pour me posséder uniquement pour le temps et pour l’éternité. Oui, Seigneur. (Ps. 30, 4), j’ai espéré en vous, je ne serai pas confondu pour l’éternité.

Disons avec Saint Paul (2. Timothée. 1, 12) : Je sais qui est celui à qui j’ai confié le dépôt de mon âme et de mon salut, et qu’il est assez puissant pour le conserver contre tous mes ennemis et contre moi-même, jusqu’à ce grand jour. Il conservera chèrement un dépôt qui lui appartient et qui lui a couté si cher. Quand nous croirions voir l’abîme ouvert à nos pieds, jetons-nous hardiment entre ses bras ; il ne se retirera pas pour nous laisser tomber (Saint Augustin lib. 8. Confess. cap. 11).

Il nous recevra sur sa main, il nous délivrera, et il nous sauvera, parce que nous aurons espéré en lui (Ps.36, 25 et 42). Il est impossible que celui qui s’unit et s’attache à Jésus-Christ avec persévérance, périsse. Le ciel et la terre passeront ; mais ses paroles par lesquelles il a si souvent promis, et même avec serment, de ne jamais abandonner ceux qui espéreront en lui, ne passeront jamais (Matthieu 24, 35).  Unissons-nous donc à Jésus-Christ et ne craignons pas d’approcher, avec lui, de la justice et de la sainteté de Dieu même.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

De faux témoins se sont levés : on me rend le mal pour le bien, je n’ai plus d’appui. Éveille-toi : lève-toi pour me défendre, et pour juger, Seigneur mon Dieu. (Ps 34, 11, 12.23)

Dieu tout-puissant, nous t’en supplions : quand nous tombons à cause de notre faiblesse, donne-nous de rendre vie par la passion de ton Fils bien-aimé. Lui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.

Regarde avec bonté, Seigneur, les mystères que nous célébrons; pour réparer les dommages de nos fautes, tu as voulu ce sacrifice du Christ: fais-lui produire en nous des fruits qui demeurent. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur.

Ne me cache pas ton visage le jour où la détresse me prend ! Le jour où j’appelle, écoute-moi : n’attends pas pour me répondre ! (Ps 101, 3)

Reste au milieu de ton peuple, Seigneur; veille avec une fidélité de chaque instant sur nos cœurs sanctifiés dans cette eucharistie: et puisque tu nous as donné le sacrement de notre guérison éternelle, aide-nous, par ta grâce, à ne jamais le renier. Par Jésus le Christ Notre-Seigneur.

La providence de Dieu nous enveloppe toujours

La providence de Dieu nous enveloppe toujours

Dans le texte publié pour l’Angélus, en ce dimanche 13 avril, le Saint-Père invite les fidèles, à l’instar du Christ «fragile dans sa chair, mais fort dans l’abandon confiant à son Père», à demeurer dans la foi pour ne pas céder au désespoir. Il demande également aux chrétiens de prier pour tous ceux qui souffrent, notamment ceux qui sont touchés par la guerre, la pauvreté ou les catastrophes naturelles.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Dimanche des Rameaux, 13 avril 2025

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Texte préparé par le Saint-Père

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, dimanche des Rameaux, nous avons écouté dans l’Évangile le récit de la Passion du Seigneur selon Luc (cf. Lc 22, 14-23, 56). Nous avons entendu Jésus s’adresser plusieurs fois au Père : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (22,42) ; « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (23,34) ; « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (23,46).

Sans défense et humilié, nous l’avons vu marcher vers la croix avec les sentiments et le cœur d’un enfant accroché au cou de son père, fragile dans sa chair, mais fort et confiant dans l’abandon, jusqu’à s’endormir, dans la mort, entre ses bras.

Ce sont des sentiments que la liturgie nous appelle à contempler et à faire nôtres. Nous avons tous des peines, physiques ou morales, et la foi nous aide à ne pas céder au désespoir, à ne pas nous enfermer dans l’amertume, mais à les affronter, en nous sentant enveloppés, comme Jésus, par l’étreinte providentielle et miséricordieuse du Père.

Sœurs et frères, je vous remercie infiniment pour vos prières. En ce moment de faiblesse physique, elles m’aident à sentir encore plus la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu.

Je prie moi aussi pour vous et je vous demande de confier avec moi au Seigneur toutes les personnes qui souffrent, spécialement celles qui sont touchées par la guerre, la pauvreté ou les catastrophes naturelles. En particulier, que Dieu accueille dans sa paix les victimes de l’effondrement d’un club à Saint-Domingue et qu’il réconforte leurs familles.

Le 15 avril marquera le deuxième triste anniversaire du début du conflit au Soudan, qui a fait des milliers de morts et contraint des millions de familles à fuir leur foyer. La souffrance des enfants, des femmes et des personnes vulnérables crie vers le ciel et nous supplie d’agir.

Je renouvelle mon appel aux parties impliquées, pour qu’elles mettent fin à la violence et s’engagent sur la voie du dialogue, et à la communauté internationale, pour que l’aide essentielle aux populations ne manque pas.

Et souvenons-nous aussi du Liban, où la tragique guerre civile a commencé il y a cinquante ans : avec l’aide de Dieu, qu’il vive dans la paix et la prospérité.

Que la paix vienne enfin pour l’Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Sud-Soudan. Que Marie, Mère des Douleurs, nous obtienne cette grâce et nous aide à vivre la Semaine Sainte avec foi.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

signes d’espérance à l’égard des migrants

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Il devra y avoir des signes d’espérance à l’égard des migrants qui abandonnent leur terre à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs familles. Que leurs attentes ne soient pas réduites à néant par des préjugés et des fermetures ; que l’accueil, qui ouvre les bras à chacun en raison de sa dignité, s’accompagne d’un engagement à ce que personne ne soit privé du droit de construire un avenir meilleur.

De nombreuses personnes exilées, déplacées et réfugiées sont obligées de fuir en raison d’événements internationaux controversés pour éviter les guerres, les violences et les discriminations. La sécurité ainsi que l’accès au travail et à l’instruction doivent leur être garantis, éléments nécessaires à leur insertion dans leur nouveau contexte social.

La communauté chrétienne doit toujours être prête à défendre le droit des plus faibles. Qu’elle ouvre toutes grandes les portes de l’accueil avec générosité afin que l’espérance d’une vie meilleure ne manque jamais à personne.

Que résonne dans les cœurs la Parole du Seigneur qui a dit dans la grande parabole du jugement dernier : « J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli », car « dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 35.40).

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 n°13 – Pape François

Marie, signe d’espérance

« Marie est signe d’espérance et de consolation pour tous les fidèles » (Lumen Gentium n° 68). Elle est un signe d’espérance que l’on célèbre en particulier le jour de sa naissance le 8 septembre. Sa naissance préfigure en effet une autre naissance, celle du Dieu fait homme qui viendra à travers elle.

Quand nous serons dans la vie éternelle, seule la vertu de charité demeurera, affirme saint Paul. Les deux autres vertus théologales liées à notre humanité, la foi et l’espérance, auront disparu. Mais au purgatoire la vertu motrice reste l’espérance. Les âmes participent déjà à la vie de Dieu mais elles ne peuvent pas le voir parce qu’elles n’en sont pas capables. Elles ont encore besoin de purification.

Comme dit saint Paul : « Nous sommes sauvés en espérance » (Rm 8) c’est-à-dire que l’espérance nous fait déjà participer à quelque chose que nous ne voyons pas encore.

Plus le sentiment de nos faiblesses est vif, plus on a sujet d’espérer

Dieu en rendant par sa grâce les justes victorieux de leurs faiblesses, ne les délivre pas du sentiment de leurs faiblesses ; plus ce sentiment est vif, plus on a sujet d’espérer.

I. La grâce de Jésus-Christ, quelque forte qu’elle soit, ne délivre pas ceux à qui elle est donnée, du sentiment de leurs maux, de leurs faiblesses et de leurs misères, soit corporelles, soit spirituelles. Elle leur en donne la victoire, mais sans leur ôter le travail, la douleur et la peine.

Le grand Apôtre ne sentait-il pas vivement le poids de ses maux quand il disait (Ézéchiel 36, 25) : Nous sommes bien aises, mes frères, que vous sachiez que les maux dont nous nous sommes trouvés accablés, ont été excessifs et au-dessus de nos forces, afin que nous ne mettions pas notre confiance en nous, mais en Dieu qui ressuscite les morts.

Nous sommes pressés, dit-il encore (2 Corinthiens 4, 8.9), par toutes sortes d’afflictions, mais nous n’en sommes pas accablés ; nous nous trouvons dans des difficultés insurmontables, mais nous n’y succombons pas ; nous sommes abattus, mais non pas entièrement perdus ; afin qu’on reconnaisse que la grandeur de la puissance qui est en nous, est de Dieu et non de nous.

Ne sentait- il pas vivement la persécution intérieure de cet homme de péché qui est en nous, quand il disait : Lorsque je veux faire le bien, je trouve en moi une loi qui s’y oppose, parce que le mal réside en moi (Rom. 7, 21); lorsqu’il se plaint de l’aiguillon de sa chair, et de l’ange de Satan qui lui donnait des soufflets (2Corinthiens 12, 7), et qu’il s’écriait en gémissant : Malheureux que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? Ce sera la grâce de Dieu par Jésus-Christ notre-Seigneur (Romains 7, 24).

II. Dieu a choisi cette voie de sauver l’homme, parce qu’elle était la plus glorieuse pour lui et la plus méritoire pour l’homme ; la plus propre pour confondre l’orgueil du démon et pour tenir l’homme dans l’humilité. Toute la vie de l’homme est une guerre continuelle.

La grâce chrétienne est une grâce de combat ; et ce serait se tromper, de prétendre qu’elle nous sanctifiera sans efforts et sans peine ; car le royaume de Dieu souffre violence, et il n’y a que ceux qui se font violence qui l’emportent (Matthieu 11, 12). De quel mérite serait la persévérance des élus, si cette persévérance ne leur coûtait rien ?

Mais aussi combien précieuse et glorieuse est une couronne que l’on ne gagne que par des combats si longs et si rudes ? La gloire de Jésus-Christ est de faire servir au salut de l’homme, ses plus grands ennemis, les efforts des démons, la rébellion de la concupiscence.

C’est le triomphe de sa grâce de rendre un homme victorieux de l’enfer, du monde et de soi-même, malgré la loi du péché, et de lui faire faire le bien au milieu des plus violentes inclinations au mal.

III. C’est ainsi qu’il a plu à Dieu de confondre l’orgueil des démons. Il a voulu exposer à ces ennemis si puissants et si artificieux notre faiblesse, sans vouloir nous en délivrer entièrement avant notre mort. Il nous laisse exposés à toutes leurs tentations et à tous leurs pièges.

Et cependant un homme faible, sujet à la cupidité, environné de périls de tout genre, et violemment attaqué de toute part, recevant même souvent de légères blessures, triomphe de tous ces formidables ennemis, et en triomphe pendant le cours de plusieurs années par une grâce qui demeure victorieuse au milieu de tant d’infirmités.

IV. C’est encore ainsi qu’il a plu au souverain médecin de guérir l’homme de l’orgueil qui est sa plus grande et sa plus dangereuse maladie ; maladie si cachée, que souvent plus on en est atteint, moins on la sent ; vice si subtil, qu’il naît de la vertu même et de la victoire des autres vices, et quelquefois de la victoire de l’orgueil même ; car lorsque l’homme paraît avoir en certaines occasions triomphé de son orgueil ; son triomphe, s’il n’y prend garde, fait revivre cet ennemi et le fait triompher à son tour.

Maladie qui est la source de toutes les autres maladies, et la plus incurable de toutes , parce qu’elle est la plus opposée à Dieu, et la plus indigne de sa grâce. C’est de cette maladie si terrible que Dieu a voulu guérir ceux qui sont à lui, par le sentiment de tant de faiblesses, de misères, de tentations et de périls dont ils se voient environnés durant tout le cours de cette vie.

Il les tient toujours comme sur le bord du précipice. Il permet même souvent que ceux qui lui sont les plus fidèles, soient attaqués des tentations les plus horribles, et en cent manières différentes , afin de les forcer en quelque sorte à concevoir d’eux-mêmes des sentiments de mépris et d’horreur.

Et par cette conduite admirable de sa sagesse et de sa bonté, il les guérit par les moyens mêmes qui paraissent les plus contraires à leur salut : il leur fait sentir d’une manière beaucoup plus vive jusqu’on leur propre corruption serait capable de les porter ; la dépendance et le besoin où ils sont de son secours, et l’obligation de prier sans cesse et de dire avec David (Ps. 93, 17.18).

Si le Seigneur ne m’eût aidé, mon âme était toute prête à tomber dans l’enfer. Mais si je disais : Mon pied a été ébranlé ; votre miséricorde, Seigneur, me soutenait aussitôt.

V. Tout ce que l’on vient de dire n’a jamais paru avec plus d’éclat que dans la conduite que Dieu a tenue sur S. Paul. Il avait choisi cet Apôtre pour en faire un chef-d’œuvre de sa grâce : il l’avait destiné pour porter son nom devant les gentils, devant les rois et devant les enfants d’Israël. Mais pendant qu’il l’élève par l’éminence des vertus et des lumières dont il l’enrichit, il l’humilie par le sentiment le plus vif de ses misères.

Et c’est Saint Paul lui-même qui nous instruit de ce secret si élevé au-dessus de la sagesse humaine, après l’avoir lui -même appris de J. C. Il nous déclare que pour le garantir de l’enflure de l’orgueil et de la vanité (2Corinthiens 12, 7, etc.), Dieu avait permis qu’il ressentit dans sa chair un aiguillon, qui était l’ange et le ministre de Satan, pour lui donner des soufflets.

Il nous déclare qu’il avait instamment prié le Seigneur, afin que cet ange de Satan se retirât de lui et que le Seigneur lui répondit : Ma grâce vous suffit ; car ma puissance se fait plus paraître dans la faiblesse. Et il ajoute pour achever de nous consoler et de nous fortifier au milieu de toutes nos faiblesses et de toutes nos tentations : Je prendrai donc plaisir à me glorifier dans mes faiblesses, afin que la puissance de Jésus-Christ réside en moi ; car lorsque je suis faible, lorsque je sens vivement ma faiblesse, c’est alors que je suis fort.

VI. A Dieu ne plaise que nous aimions nos misères, les ténèbres de notre esprit, la corruption de notre cœur, et les tentations du démon ; ce serait un grand désordre. Haïssons-les, condamnons-les, gémissons-en avec l’Apôtre ; prions et souvent et instamment le Seigneur de nous en délivrer.

Mais s’il ne juge pas à propos de nous en délivrer en la manière que nous le souhaiterions, ne perdons pas courage, continuons à prier, et il nous en délivrera d’une autre manière, non en nous ôtant ces tentations qui nous persécutent, mais en nous donnant la victoire.

Car sa grâce nous suffit, et la puissance de cette grâce se fait plus paraître dans la faiblesse ; lorsque nous sommes plus pénétrés du sentiment de nos faiblesses, c’est alors que nous sommes forts, parce que c’est alors que Jésus -Christ se plaît à nous communiquer sa grâce. « Rien, dit Saint Augustin, ne nous empêche plus d’être forts, que la persuasion que nous sommes forts. »

Notre plus grande force consiste dans un aveu humble et sincère que nous sommes faibles, et beaucoup plus faibles que nous ne le pouvons comprendre : car Dieu qui résiste à tous les superbes, donne sa grâce à tous les humbles. C’est ce qui fait dire à ce saint Docteur que le commencement de la félicité, c’est de bien connaître combien nous sommes misérables.

VII. Aimons donc, non pas nos faiblesses, mais le sentiment et la conviction de nos faiblesses. Cette humble conviction est une grâce, dont nous ne pouvons trop estimer le prix, ni assez remercier Dieu. Sans cette grâce nous ne serions pas touchés et humiliés de nos misères.

Nous sommes trop misérables pour être si bien persuadés de nos misères par nous-mêmes. Plus nous sommes faibles et pauvres, plus nous sommes orgueilleux ; et c’est déjà être bien fort et bien riche que d’être bien touché de sa misère, de sa pauvreté. Nous devons regarder ce vif sentiment et cet aveu sincère de toutes nos misères, comme un très -grand effet de la bonté et de l’amour de Dieu, et comme un nouveau motif de confiance.

Plus nous voyons en nous de maladies, plus nous avons droit de nous approcher de Jésus- Christ ; puisqu’il nous a déclaré lui-même, qu’il n’y a que les malades qui aient besoin de médecin, et qu’il n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. Plus il nous fait sentir que nous sommes pauvres, plus il nous presse de recourir au trésor infini de ses mérites.

Et ceux qui connaissent plus sincèrement le fond de leurs maladies et de leur indigence, sont ceux qu’il distingue et qu’il reçoit avec plus de bonté. VIII. Quelque grande que soit notre misère, quelque profonde que soit notre indignité, nous fléchirons certainement Jésus- Christ par l’aveu humble et sincère que nous en ferons.

Dès que nous deviendrons nous-mêmes nos accusateurs, il deviendra lui-même notre avocat ; car il ne peut pas résister à un cœur humilié (Augustin – Tract. 12. in Jean 9). Confessons contre nous-mêmes notre iniquité et notre indignité ; aimons les reproches et l’humiliation que la vérité et la justice nous en font porter ; mettons-nous du côté de la vérité et de la justice ; tenons-nous dans la place où elles nous mettent, et qu’elles nous font connaître nous être due.

Celui, dit S. Ambroise, qui reconnaît humblement ses égarements, ne périra pas (In. Psal. 118 v. 176). C’est par l’amour de la vérité et de la justice que le règne de Dieu commence à s’établir dans les âmes : et ce règne parfait, qui ne se trouve que dans le ciel, n’est même autre chose que l’amour parfait de la vérité et de la justice.

Ce ne sera qu’alors que nous serons parfaitement humbles, parce que ce ne sera qu’alors que nous connaîtrons par une vue claire et invariable de la vérité et de la justice éternelle, combien était profonde et universelle notre misère, et combien nous étions indignes des miséricordes dont il aura plu à Dieu de nous couronner.

Plus les sentiments que nous avons maintenant de nos misères et de notre indignité approchent de ceux que nous aurons dans le ciel, plus aussi nous approcherons de la parfaite justice.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire ! Qui donc est ce roi de gloire ? C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire. (Ps 23, 9-10)

Hosanna au plus haut des cieux ! Sois béni, toi qui viens tout rayonnant de bonté !

Dieu éternel et tout-puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix : accorde-nous cette grâce de retenir les enseignements de sa passion et d’avoir part à sa résurrection. Lui qui vit et règne avec Père et le Saint-Esprit, Dieu,  pour les siècles des siècles.

Souviens-toi, Seigneur, de la passion de ton Fils, ne tarde pas à nous réconcilier avec toi : il est vrai que nous n’avons pas mérité ton pardon, mais nous comptons sur ta miséricorde et sur la grâce du sacrifice de Jésus.
Lui qui vit et règne avec Père et le Saint-Esprit, Dieu,  pour les siècles des siècles.

« Mon Père, dit Jésus, si cette coupe ne peut pas passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
(Mt 26, 42).

Tu nous as fortifiés, Seigneur, dans cette communion à tes saints mystères et nous te supplions encore: toi qui nous as donné, dans la mort de ton Fils, l’espérance des biens auxquels nous croyons, donne-nous, dans sa résurrection glorieuse, de parvenir au Royaume que nous attendons. Par Jésus le Christ.

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous