Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Les trois naissances

Nativité - Gerrit Van Honthorst - XVIe siècle
Nativité – Gerrit Van Honthorst – XVIe siècle

« On fête à Noël une triple naissance où chaque chrétien devrait trouver un bonheur si grand qu’il en soit mis hors de lui-même ; il y a de quoi le faire entrer en des transports d’amour, de gratitude et d’allégresse.

La première et la plus sublime naissance est celle du Fils, unique engendré par le Père céleste dans l’essence di­vine, dans la distinction des personnes.

La se­conde naissance est celle qui s’accomplit par une mère qui, dans sa fécondité, garda l’absolue pureté de sa virginale chasteté.

La troisième est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité, spirituellement, par la grâce et l’amour, dans une bonne âme.

Telles sont les trois naissances qu’on célèbre par trois messes.

La première messe, dans l’obscurité de la nuit, commence ainsi : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » Cette messe figure la naissance cachée qui s’opéra dans le secret inconnu de la divinité.

La seconde messe débute ainsi : « La lumière brillera sur nous, aujourd’hui » ; elle nous rappelle le rayonnement de la nature humaine divinisée, et c’est pourquoi cette messe est célébrée partie pendant la nuit, partie pendant le jour, symbole d’une naissance en partie connaissable, en par­tie inconnaissable.

La troisième messe, en plein jour, a pour introït : « Un enfant nous est né et un Fils nous a été donné. » Elle nous fait penser à l’aimable naissance qui, à chaque instant, se réalise en chaque âme sainte, si elle veut bien y donner une amoureuse attention ; car pour sentir en nous cette naissance et en prendre conscience, il faut une concentration de toutes nos facultés. Alors, dans cette naissance, Dieu devient tellement nôtre, il se donne à nous en telle propriété, que personne n’a jamais rien eu en si intime possession. »

© Copyright : CERF, 2011 , « SERMONS DE JEAN TAULER », du sermon 1
Dominicain de Strasbourg, XIVe siècle

En écho, La triple nuit de la naissance de Pius PARSCH
Prêtre autrichien (1884-1954)

 

Bonne Année 2012

 

La Vierge à la treille de roses - Stephan Lochner - Walraf-Richahartz Museum Cologne
La Vierge à la treille de roses – Stephan Lochner – Walraf-Richahartz Museum Cologne

Chers associés et amis de la Médaille Miraculeuse, nous vous souhaitons une bonne Année 2012.

Comme l’Étoile qui guidait les Mages à la rencontre du Sauveur, que Sa Parole vous accompagne sur le chemin de la vie et nous conduise vers Lui !

Nous le demandons par l’intercession de la Vierge Marie, la Sainte Mère de Dieu, que nous aimons filialement honorer le 1er janvier.

P. Jean-Daniel Planchot, cm
Aumônier et Directeur national
de l’Association de la Médaille Miraculeuse

***

De Benoît XVI, lors de l’Angelus de ce dimanche 1er janvier :

À vous tous,  je souhaite une bonne et une sainte année 2012. En ce premier jour de l’année nous célébrons la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu, et la Journée mondiale de la paix. Dans notre monde si agité, tournons-nous vers Marie avec confiance. Reine de la Paix, regarde avec tendresse tous tes enfants meurtris par la violence, la guerre, les persécutions, et qui sont à la recherche d’un monde plus fraternel ! Sois notre étoile et notre guide sur les chemins de la réconciliation, de la justice et de la paix ! Avec ma Bénédiction Apostolique !

© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

LUMIÈRE DU CHRIST

P. Gregory Gay
P. Gregory Gay

Le Supérieur Général de la Congrégation de la Mission (Lazaristes) et des  Filles de la Charité nous avait donné au début de l’Avent une méditation. En tant qu’Associés de la Médaille Miraculeuse, il est bon juste avant Noël d’en reprendre à notre compte quelques extraits.

«La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » Jean 1, 5.

A tous les membres de la Famille vincentienne,

Que la grâce et la paix de Notre Seigneur Jésus-Christ emplissent vos cœurs maintenant et toujours !

Par l’Incarnation de Jésus, Dieu nous assure de sa présence constante dans notre monde. En Jésus, nous avons un Dieu qui nous accompagne toujours dans les moments de lumière comme dans les moments de ténèbres, bien au centre de nos vies comme à leurs frontières incertaines. Pourtant, c’est souvent aux frontières, aux « limites extérieures » de notre vie, que le Seigneur se révèle à nous.

Les récits de l’Avent nous montrent des vies vécues aux frontières : l’étonnante annonciation faite à Marie pour être la mère du Seigneur ; la noble lutte de Joseph pour accepter cette impressionnante réalité ; la naissance de Jésus dans la simplicité d’une étable ; l’humble hommage des bergers ; le déracinement soudain de la Sainte Famille pour échapper à la colère et aux mains d’Hérode ; tous ces récits d’Avent nous montrent un Dieu, qui, bien que centré sur l’amour trinitaire, « se dépouilla lui-même » (Ph 2, 7), en devenant homme. En choisissant de vivre aux frontières, Jésus nous fait entrer dans le Règne de Dieu, et nous rapproche paradoxalement du cœur de l’amour de Dieu.

La lumière du Christ a vaincu les ténèbres d’un monde rempli de péché et de souffrances. Les quatre Evangiles des dimanches de l’Avent nous aident tous à centrer notre attention sur ce qui est essentiel pour être disciples à la suite du Christ  : « veiller dans l’attente du Christ » (Mc 13, 33) « préparer le chemin du Seigneur » (Mc 1, 2) ; confiants que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37) et « rendre témoignage à la lumière » (Jn 1, 7). Pris ensemble, ces récits évangéliques nous donnent une recette pour mettre notre foi en actes tout au long de l’année.

Ce chemin d’Avent fait de vigilance, d’enthousiasme et de confiance qui témoigne de la foi évangélique, a été le pivot de la vie de saint Vincent de Paul, qui a trouvé le Christ là où il l’attendait le moins : aux frontières, aux « limites extérieures » de sa vie. Dans ses deux expériences pivots de conversion ; en écoutant la confession d’un homme malade et en exhortant avec succès ses paroissiens à donner de la nourriture et des médicaments à une famille extrêmement malade ; ces deux expériences ont conduit Vincent au Christ dans les pauvres. Une fois qu’il est entré dans le monde des pauvres, sa vie en a été transformée. Dès ce moment-là, il s’est organisé et il a inspiré à ses disciples à faire de même :

« N’arrêtez donc plus votre vue à ce que vous êtes, mais regardez Notre-Seigneur auprès de vous et dans vous, prêt à mettre la main à l’œuvre sitôt que vous aurez recours à lui ; et vous verrez que tout ira bien ». (Coste III, Saint Vincent à Louis Rivet, prêtre de la Mission à Richelieu, 19 décembre 1646, page 133).

En préparant notre cœur et notre maison pour la venue du Seigneur à Noël, laissons les paroles de Jésus et le charisme de saint Vincent de Paul résonner plus profondément dans nos cœurs et dans nos vies. Les récits de l’Avent et de Noël nous rappellent d’une manière saisissante Celui qui est né, qui a vécu et qui est mort aux frontières. L’Evangile de Jean nous rappelle de façon très émouvante que Jésus « est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11) C’était vrai pour la Sainte Famille. Souvent dépeinte dans les tableaux et les images pieuses comme calme et sereine, elle a suivi en réalité le chemin des pauvres et l’errance des réfugiés.

Cette triste réalité continue aujourd’hui. Le Christ qui était pauvre vit dans les pauvres qui ne possèdent guère plus que les vêtements qu’ils ont sur le dos, qui n’ont pas de nourriture ni d’abri et qui sont privés de dignité humaine. Pourtant, comme saint Vincent le dit, les pauvres ont la « vraie foi » comme nous le voyons dans leur confiance inébranlable et constante en Dieu. Leurs vies et celles des membres de la Famille vincentienne qui les accompagnent nous parlent chaque jour de l’Avent de l’espérance.

Que le Seigneur naisse à nouveau en vous en ce Noël et vous bénisse en cette année qui vient !

Votre frère en saint Vincent,

G. Gregory Gay, C.M. Supérieur général