Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Marie notre modèle

Assomption de Marie Guido Reni 2  (1575-1642)
Assomption de Marie Guido Reni 2 (1575-1642)

Méditons ces quelques extraits de ce qu’a dit le pape Benoît XVI dans la semaine qui vient de se passer :

En union avec les jeunes des Journées Mondiales de la Jeunesse, je vous invite à méditer sur le trésor de la foi qui nous a été transmis et à l’accueillir avec gratitude. Engageons-nous à répondre de façon responsable à l’appel de Dieu en choisissant de fonder notre vie sur le Christ. Sur ce chemin, nous ne sommes pas seuls. Reconnaissons Dieu comme la source et la plénitude du bonheur auquel nous aspirons. Que la Vierge Marie soit notre modèle.

La Vierge Marie, la Mère de Dieu,  nous ouvre le chemin de l’espérance. En contemplant son visage, n’hésitons pas à redire notre « oui » inconditionnel au Seigneur. À sa suite, dans les jours heureux comme dans les jours difficiles, prions le Magnificat. Que la Vierge Marie veille sur l’Église et sur toutes les familles.

© Copyright 2011 : Libreria Editrice Vaticana

L’Assomption

Frères, quel est donc ce mystère ?
Qui nous a ravi notre Mère ?
Sa tombe est vide. Hier pourtant
Nous déposâmes, pleins d’alarmes
Son corps arrosé de nos larmes,
Sous la pierre du monument.

Ainsi gémissant, les apôtres
S’interrogeaient les uns les autres,
Près du sépulcre abandonné.
Et leur âme était dans la peine
Car ils croyaient voir de leur Reine,
Le tombeau sacré profané.

Quand,  soudain, des voix angéliques
Raniment par de saints cantiques,
Leurs cœurs, de douleur éperdus.
« Levez-vous, troupe fidèle,
Voyez… votre Reine immortelle
S’envole vers les cieux émus.

Avec nous célébrez sa gloire,
Elle partage la victoire
Qu’à sa mort arracha son Fils,
Son Jésus qui déjà s’apprête,
A faire briller sur sa tête,
La couronne du paradis. »

Les voix se turent. Les Apôtres
Se redisent les uns aux autres :
Béni soit ce jour en tout lieu !
Qu’il soit marqué par une fête
Où chaque âge à venir répète :
Gloire à Marie et gloire à Dieu.

Paillettes d’or, 1921,
pp. 111-112

Ma plus belle invention

Notre Dame de Guadalupe - motif
Notre Dame de Guadalupe – motif

Pour commencer ce mois d’Août, durant lequel nous allons célébrer l’Assomption de la Vierge Marie, faisons nôtre cette méditation d’un prêtre du Havre (+1997), bien connu pour son merveilleux livre, Prières.

*

Ma plus belle invention, dit Dieu, c’est ma mère.
Il me manquait une maman, et Je l’ai faite.
J’ai fait ma mère avant qu’elle ne me fasse.
C’était plus sûr.

Maintenant, Je suis vraiment un Homme
comme tous les hommes.
Je n’ai plus rien à leur envier, car j’ai une maman. Une vraie.
Ça me manquait.

Ma mère, elle s’appelle Marie, dit Dieu.
Son âme est absolument pure et pleine de grâce.
Son corps est vierge et habité d’une telle lumière que sur terre
Je ne me suis jamais lassé de la regarder,
de l’écouter, de l’admirer.

Elle est belle, ma mère, tellement belle que,
Laissant les splendeurs du ciel, je ne me suis pas trouvé dépaysé près d’elle.
Pourtant, Je sais ce que c’est, dit Dieu, que d’être porté par les anges ;
Ça ne vaut pas les bras d’une maman, croyez-moi.

Ma Mère Marie est morte, dit Dieu,
Depuis que J’étais remonté vers le ciel, elle me manquait, Je lui manquais.
Elle m’a rejoint, avec son âme, avec son corps, directement.
Je ne pouvais pas faire autrement.
Ça se devait. C’était plus convenable.

Les doigts qui ont touché Dieu ne pouvaient pas s’immobiliser.
Les yeux qui ont contemplé Dieu ne pouvaient pas rester clos ;
Les lèvres qui ont embrassé Dieu ne pouvaient se figer.
Ce corps très pur qui avait donné un corps à Dieu
ne pouvait pourrir, mêlé à la terre.

Je n’ai pas pu, ce n’était pas possible, ça m’aurait trop coûté.
J’ai beau être Dieu, Je suis son fils et c’est moi qui commande.
Et puis, dit Dieu, c’est encore pour mes frères les hommes que j’ai fait cela.
Pour qu’ils aient une maman au ciel.
Une vraie, une de chez eux, corps et âme. La mienne.

Maintenant, qu’ils la prient d’avantage ! dit Dieu.
Au ciel, ils ont une maman qui les suit des yeux avec ses yeux de chair.
Au ciel, ils ont une maman qui les aime à plein cœur avec son cœur de chair.

Et cette maman c’est la mienne,
Qui me regarde avec les mêmes yeux, qui m’aime avec le même cœur.
Si les hommes étaient plus malins, ils en profiteraient,
Ils devraient bien se douter que Je ne peux rien lui refuser…

Que voulez-vous, c’est ma maman.
Je l’aie voulue. Je ne m’en plains pas.
L’un en face de l’autre, corps et âme, Mère et Fils,
Éternellement Mère et Fils…

Michel QUOIST